Aïoli les sapiens,

Pour comprendre comment cette soirée, qui s’annonçait on ne peut plus morne, a pu finalement s’avérer pleine de surprises, il nous faut revenir à cette conversation tenue il y a quelques mois dans l’inframonde :

– Baron ?
– Erzulie ? Eeeeeh, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue, ma belle. Qu’est-ce qui t’amène ?
– J’ai besoin de ton aide.
– Ho ? Toi, la grande Erzulie, qui as tous les hommes mortels et immortels à tes pieds, tu as besoin du Baron Samedi pour réussir un sort ?
– Celui-ci, je n’y arriverai pas toute seule. Et en plus ce mortel me dégoûte ; toi, tu es puissant, et tu es habitué à fréquenter des cadavres putrides, donc ce n’est pas mon Marseillais qui va te faire peur.
– Houlà, ça s’est mal passé, avec ton petit protégé ?
– André Frank, celui du sort de titularisation éternelle ? On non, mon pauvre Baron, c’est du passé, ça. Il est parti, il m’a quittée, pour moi c’est comme s’il avait disparu corps et biens. D’ailleurs, je crois qu’il a vraiment disparu corps et biens. Non, celui-ci, il s’appelle Rudi, et ce n’est pas mon protégé.
– Et alors, pourquoi lui rends-tu service ?
– C’est à cause de la dette de sort. D’habitude je m’en acquitte facilement, mais là j’ai fait une bêtise. Pour André-Frank, par exemple, je lui ai procuré son sort de titularisation éternelle, et sa dette aux forces obscures fut cette erreur dans le match le plus important de sa carrière. Vint alors Rolando, pour qui j’ai dû user d’un sort encore plus puissant ; et les forces obscures m’ont confié cette dette affreuse : un jour, un Blanc m’invoquera à son tour pour une tâche impossible.
– Impossible, dis-tu ? Ma belle Erzulie, allons… nous parlons de vulgaires affaires de mortels, rien qui ne doive être bien méchant. Laisse-moi regarder…

Le dieu des morts tira à ses pieds une vieille marmite, invita Erzulie à cracher dedans et passa lentement sa main au-dessus de l’ustensile. Une lueur bleutée en émana ; il se pencha et vit des silhouettes s’animer, s’entrecroiser, pour dessiner cette histoire qui désespérait tant la déesse. Son ton jovial se dissipa peu à peu : et si la demande ce ce mortel était impossible à satisfaire, somme toute ? Quand la lueur s’éteignit, il repoussa la marmite, qui roula dans un coin de sa case, et reprit :

– Eeeeeeh, je te comprends, ma belle. Ce n’est pas facile. Donc, ce Rudi t’a demandé un sort de …
– … de prolongation éternelle, oui. Nous ne serons pas trop de deux dieux pour y parvenir, n’est-ce pas ?
– Eeehhhh, ce n’est même pas dit. Tu as déjà rendu des beautés amoureuses de laiderons, j’ai déjà ramené des morts à la vie. Mais accorder son sort de prolongation éternelle à ton Rudi, c’est le défi le plus colossal qu’un dieu ait eu à relever. On s’approche de la magie noire, Erzulie, nous allons devoir faire appel à des forces qui nous dépassent, même nous, les dieux. La dette qu’elles réclameront risque d’être à la hauteur. Une dette si importante, ma belle, que tu risque d’être prisonnière de ton sort à tout jamais.
– Il y a toujours une échappatoire, Baron, tu le sais. Les forces obscures réclament toujours une dette dont il est possible de s’acquitter. S’il faut attendre que six planètes s’alignent eh bien, j’attendrai.
– Soit. Rappelle-moi comment s’appelle cette activité, dans laquelle ton protégé souhaite réussir ? Le football ? Voyons donc. Quel serait l’équivalent, dans ce « football », de ces six planètes alignées, cet événement à la probabilité infime, cet événement qui ne se produira sans doute jamais d’ici à la fin des temps ? Découvre-le et prie pour que ta dette de sort puisse être un jour acquittée.

Le lendemain, sur Terre, les journaux marseillais de ce 27 octobre bruissaient de l’ahurissante prolongation de contrat de Rudi Garcia. Les mortels s’interrogeaient devant cette décision ahurissante, prise sous l’emprise de drogues ou de quelque sortilège, supputaient certains. Ils ne croyaient pas si bien dire… De son côté, Erzulie s’apprêtait à passer toute son immortalité à attendre cet événement impossible, le seul qui pourrait l’acquitter de sa dette de sort…


L’équipe

Mandanda
Sakai – Rami (Strootman, 74e) – Kamara– Amavi
Sanson – Luiz Gustavo
Thauvin – Payet (Lopez, 80e) – Ocampos
Germain (Njie, 62e)

Caleta-Car suspendu, Adil Rami fait son retour dans le 11 de départ. Mario Balotelli s’épargne quant à lui le voyage à la faveur d’une – ouvrez les guillemets – blessure musculaire – fermez les guillemets. Le 4231 est de rigueur, mais ce n’est pas pour cette raison que Rudi Garcia (dehors) y associera Strootman et Luiz Gustavo.


Le match

Un défi amusant, un peu compliqué mais pas trop dur à surmonter quand même, le souci d’intégrer les losers de l’équipe, et un moment festif pour conclure : plus qu’un match, ce déplacement à Toulouse était encore une séance de team building, particulièrement réussie.

TFC-OM entrait dans cette catégorie des kermesses de fin de saison : aucune des deux équipes n’a quoi que ce soit à gagner ni à sauver, pas même un honneur déjà largement détruit cette saison de part et d’autre. Cela étant, même avec l’Europe en ligne de mire, les Olympiens avaient déjà affronté Strasbourg avec une mentalité de pique-niqueurs, il ne fallait donc pas s’attendre à ce qu’ils éprouvassent une quelconque pression dans cette rencontre amicale.

Les joueurs se font donc plaisir à attaquer à tour de rôle, donnant à ces échanges un rythme enjoué à défaut d’un niveau phénoménal. Preuve qu’il ne faut pas trop prendre cette soirée au sérieux, c’est Aaron Leya Iseka, trois buts au compteur cette saison, qui a l’honneur d’ouvrir la marque. Quand Luiz Gustavo remet maladroitement Durmaz sur le chemin du but, les olympiens s’apprêtent déjà à regagner le rond central mais, contre toute attente, Mandanda met l’attaquant en échec d’une sortie autoritaire. Aussi abasourdis que lorsque Steve repousse un pénalty, nos défenseurs laissent Gradel récupérer et centrer pour notre ancien avant-centre, qui surgit entre Kamara et Amavi totalement amorphes (1-0, 26e).

Après Limassol, l’Association sportive forézienne Andrézieux-Bouthéon et Bordeaux, l’OM n’allait pas se passer d’enfiler une nouvelle perle à son collier de lose en encaissant un but de la part de l’attaquant le plus inoffensif du club le plus médiocre. Dans l’inframonde, ce but éveille la curiosité d’Erzulie, qui doit se frotter les yeux deux minutes plus tard en découvrant le même Leya Iseka de nouveau absolument seul à 7 mètres du but. Mais même le surnaturel a ses limites, et le Belge rate très élégamment le doublé en voyant sa reprise rebondir sur la barre puis sur la tête de Mandanda.

Prenant conscience que leur valeur sur le prochain marché des transfert s’approche de celle d’un slip Flash McQueen usagé au vide-grenier de l’école, nos joueurs s’appliquent à mettre un terme rapide à la farce. Se présentant en nombre dans la surface, les Olympiens profitent d’un certain nombre de contres et déviations favorables, telle la passe (ou le tir) de Luiz Gustavo déviée sur Sanson, qui conclut d’une belle volée en pivot elle aussi détournée dans le but par un défenseur (1-1, 29e).

L’OM intensifie ses efforts mais se heurte au gardien toulousain, tandis qu’Amavi et Luiz Gustavo se chargent d’éteindre les contre-attaques violettes de deux hippopotacles plus ou moins dégueulasses. Pour ne pas perdre de vue le côté ludique de l’opposition, cette première période alerte se conclut de plus drôle des manières, par un hors-jeu sur un corner joué à deux entre Payet et Thauvin.

Après 45 minutes à plus ou moins se tenir, Lucas Ocampos décide d’ôter sa muselière et se met à courir de part de d’autre du terrain la bave aux lèvres. Quand Thauvin centre après une mauvaise relance toulousaine récupérée par Sakai, c’est encore Lucas qui se précipite pour mordre le ballon sur la tête du défenseur, remettant la balle en retrait dans la course du Japonais. Hiroki se fait plaisir et expédie sans contrôle une lourde du gauche dans le soupirail de Goicochea, nous procurant un moment de joie saine comme nous en avions rarement éprouvé ces derniers temps (1-2, 50e).

Toulouse profite de notre béatitude pour se donner de l’air, et ne tarde pas à retrouver des occasions. Un une deux Sylla-Gradel nous disperse, avant que Mandanda ne réussisse une nouvelle sortie autoritaire, et oui, j’emploie le terme deux fois dans la même académie, ce n’est pas une coquille. Kamara corrige d’un tacle orgasmique un ballon perdu par Sakai, avant que Mandanda ne remette sa tournée sur un bel arrêt au premier poteau. Ce foisonnement de gestes défensifs réussis en cinq minutes n’a finalement aucune incidence, puisque nous finissons tout de même par encaisser un pion sur une bête touche. Luiz Gustavo perd son duel contre Gradel, Rami tarde à monter sur le tireur, et Mandanda a épuisé son quota de « poussage sur les cuisses » : le tir de l’Ivoirien finit au fond (2-2, 61e).

Kostas Germanoglou est remplacé à l’heure de jeu par Clinton Njie. Dans l’inframonde, Erzulie se force à ne pas y croire, pour ne pas être déçue. Dans sa case, Baron Samedi voit son chaudron divinatoire vibrer d’une curieuse façon.

L’irruption du surnaturel se fait de plus en plus précise, quand Rudi Garcia (dehors) s’apprête à faire entrer en jeu Tomas Hubocan. Preuve du combat dantesque qui se joue au sein des forces obscures, Adil Rami se blesse aussitôt, forçant notre entraîneur (dehors) à changer ses plans : Strootman remplace Adil, Luiz Gustavo se place en défense, et Hubocan se voit finalement recalé comme un lycéen sur Parcoursup. Dans sa case, Baron Samedi,en sueur, se livre à des incantations frénétiques au-dessus de son chaudron. C’est aujourd’hui ou jamais qu’il pourra aider son amie à apurer sa dette de sort, mais l’épisode Hubocan le montre, les forces ancestrales ne se laisseront pas faire facilement. En transe, le dieu des morts hurle, jette une poignée de cauris dans la marmite ; une fumée bleue s’en échappe et l’enveloppe, le dieu lévite, et finit par retomber lourdement au sol, exténué.

Dans le monde des mortels, au même moment, Sanson exécute une belle montée de balle, avant d’adresser une passe merveilleuse dans la course de Sakai, sur la droite ; sans contrôle Hirokicentre à ras de terre pour Njie, qui platdupiedsécurise aux six-mètres (2-3, 76e).

Dans l’inframonde, des crevasses s’ouvrent, le ciel de fend, des tornades mugissent. Toute déesse qu’elle est, Erzulie se blottit au fond de sa case. « C’est donc ça, qu’éprouvent les mortels », se dit-elle en découvrant ce mélange d’espoir et de terreur face à l’avenir. Des fumées méphitiques s’échappent de failles, prenant la forme de visages torturés par la colère. Les humains comme les dieux sont gouvernés par des forces supérieures, et c’est cet ordonnancement du monde qu’elle est en train de combattre à son corps défendant.

Baron Samedi est à bout de forces, mais il retourne au combat, il l’a promis à son Erzulie. Alors que sa case s’effondre autour de lui, il empoigne son chaudron de divination et en fixe les lueurs mauvaises, comme il affronterait un démon les yeux dans les yeux.

Il croit prendre l’avantage dans ce combat dantesque, quand Strootman, Sanson, Njie et Sakai réussissent une action limpide à une touche de balle, le centre de Sakai est parfait, Lucas Ocampos s’apprête à exécuter un ciseau retourné… mais Thauvin surgit et le gêne in extremis. De rage, Baron Samedi adresse un violent coup de pied à sa marmite, dont les fumées bleues se dissipent non sans tracer un dernier message : « dans ton cul ». Piqué au vif par cette remarque d’une vulgarité toute humaine, le dieu des morts repart au combat. Dans sa case, Erzulie égrène un chapelet, invoque les ancêtres, les supplie de transmettre toute sa force à Clinton.

Arme des Dieux, Njie se transcende et combat sans cesse dans ces dernières minutes, adressant un centre dévié que Thauvin n’a pas le réflexe de reprendre. Un centre d’Amavi tombe dans un vortex parapsychique en pleine surface de réparation : un défenseur rate, Thauvin est contré par un autre toulousain, et deux défenseurs au sol se renvoient la balle dans ce qui devient vite un amas informe de chair et de cuir. Florian hérite du ballon à deux mètres du but mais les forces maléfiques qui s’y sont agrippées depuis le début du match ne le lâchent pas : son tir est contré on ne sait trop comment.

L’inframonde est ravagé, des ouragans en balaient la surface. Erzulie et Baron Samedi sont plaqués au sol dans ce qui est devenu un désert, l’une s’accrochant à son chapelet et l’autre à son chaudron divinatoire. Le ciel s’assombrit toujours davantage. Dans le monde des mortels, deux Toulousains gâchent une situation en or en se heurtant dans notre surface, sans que l’on puisse deviner s’il s’agit d’une intervention des forces obscures ou bien si ce sont tout simplement deux débiles mentaux.

Le sifflement du vent se fait ricanement. Dans l’inframonde désormais obscur, Erzulie pleure, pleure contre le sort et surtout contre elle-même, coupable de s’être laissée aller à un espoir délirant. Oui, le prix à payer pour ce sort de prolongation éternelle était bien trop élevé ; par quelle naïveté a-t-elle pu croire être délivrée si facilement de sa dette ? Baron Samedi jette un dernier regard au fond de sa marmite, désormais d’un noir de suie. Une dernière image du monde des mortels lui parvient, un chiffre rouge ; un « 5 ». « Erzulie ! » appelle-t-il, ne sachant pas comment interpréter ce dernier message. Porté par le vent, l’appel parvient à la déesse. Elle, a fréquenté ces mortels footballeurs, elle devine ce que ce « cinq » lumineux, brandi au bord de la pelouse, signifie. « Je ne suis pas la déesse de la guerre, je suis la déesse de l’amour », se souvient-elle alors. On ne combat pas les forces obscures sur leur terrain, on les domine avec nos propres atouts. « Je t’aime mon Clinton, sauve moi », pense-t-elle de toutes ses forces.

Sur la contre-attaque qui suit l’action pitresque des toulousains, Luiz Gustavo lance idéalement Clinton Njie, qui déborde son défenseur à toute vitesse. Le champ des possibles s’ouvre à Clinton, qui met en branle son processus de décision habituel : c’est alors qu’il s’apprête à tenter un dribble de l’extérieur du pied qu’une voix résonne en lui : « Je t’aime Clinton, sauve-moi ». Sans comprendre lui-même ce qu’il est en train de faire, Clinton adresse un simple centre à Thauvin, qui devance Julien pour conclure de près (2-4, 90e).

Du tréfonds de l’inframonde retentit un hurlement de diable blessé. De noir, le ciel est devenu rouge sang, strié d’éclairs. Erzulie et Baron Samedi se sont retrouvés, et se tiennent désormais debout, main dans la main, l’oeil fixé sur l’horizon meurtri. Cinq minutes. Cinq minutes pour une dette de sort. Cinq minutes contre une éternité enchaînée. Il ne leur faudra pas cinq minutes.

De nouveau, Clinton Njie est lancé sur la gauche. Il a beau se lancer dans une série de dribbles irréalistes, la force de l’amour est la plus puissante, et Clinton y puise la lucidité pour décaler Thauvin. Dans un dernier sursaut, les forces obscures tentent de détourner la frappe en force de notre ailier ; dans l’inframonde, Erzulie voit avec angoisse la balle rebondir une fois, deux fois sous la barre transversale, avant de finir lentement sa course dans les filets (2-5, 91e).

L’horizon de l’inframonde s’éclaircit aussitôt, et nos deux dieux y découvrent six lunes, parfaitement alignées. Les lumières bleues qui s’échappaient du chaudron de Baron Samedi s’envolent au firmament et dessinent des textes fugaces au-dessus des planètes. On y lit de gauche à droite :

– But de Leya Iseka
– But de Sakai
– Passe décisive de Sakai
– But de Clinton Njie
– Passe décisive de Clinton Njie
– Passe décisive de Clinton Njie

La déesse de l’amour s’effondre en larmes, dans les bras de son compère. Celui-ci s’écroule de fatigue, entraînant Erzulie dans ses bras. « Tu es libre, ma belle, ta dette est payée. »

Dans le monde des mortels, peu après le match, un journal annonçait la fin du sort de prolongation éternelle. Chez les humains comme chez les dieux, on savait bien ce que cette victoire avait d’éphémère. Le combat reprendrait très bientôt, et ne serait pas plus facile, bien au contraire. Pas de quoi cependant gâcher la liesse de cette bataille remportée, une joie qui résonnait de la terre marseillaise jusque dans l’au-delà. Dehors, enfin.


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Irréprochable pour tout ce qui ne sollicite pas trop les quadriceps. Nos défenseurs l’ont bien compris, lui ayant offert assez de frappes de près pour faire briller ses réflexes.

Sakai (4+/5) : Comme quoi, notre sport d’enculés sait aussi parfois récompenser les bons gars.

Kamara (2+/5) : Quelques gestes défensifs de classe mais bon, il a été surpris par Aaron Leya Iseka, donc, hein… On n’a jamais vu un patineur gagner une médaille après s’être cassé la gueule en entrant sur la glace, quand bien même il enchaîne les quadruple axel ensuite.

Rami (2/5) : Succès total de son look « Brigades du Tigre », avec sa moustache de policier de la Belle Époque et sa mobilité de De Dion Bouton 1907.

Strootman (74e) : Calme les quelques velléités toulousaines avec la jovialité de pasteur luthérien qui le caractérise.

Amavi (2/5) : Une première mi-temps qui démontre son insensibilité à la pression, au sens où il commet autant de bourdes dans un match sans enjeu que dans une rencontre cruciale. L’entrain collectif de la seconde mi-temps parvient ensuite à lui redonner de l’allant.

Sanson (4/5) : Le comptable de l’OM vient d’envoyer le DVD de son match à tous les clubs anglais.

Luiz Gustavo (3-/5) : Le contexte particulier du match semble lui avoir procuré des difficultés à doser son niveau d’engagement, d’où cette curieuse alternance entre d’une part duels de viers marins, occasions dangereuses à la clé, et d’autre part hippopotacles et montées offensives de patron, occasions dangereuses à la clé ici aussi.

Thauvin (3-/5) : Un match d’escroc comme on les aime, débutant par des tentatives louables mais maladroites et s’enlisant ensuite dans un authentique comportement de tête de con, entre jeu perso et absence d’efforts défensifs. Et pour que ça ne se voie pas trop, pof, deux buts dans le temps additionnel en forme de trompe-couillon. Ne le nions pas, il en faut du talent et des efforts pour parvenir à être un tel branleur.

Payet (2/5) : Bien dans le rythme en première période, mais sans doute victime d’un cassoulet sournoisement déposé dans les vestiaires à la pause, il n’a plus mis un pied devant l’autre ensuite.

Lopez (80e) : Pas vu, tant Clinton Njie captait toute la lumière à ce moment-là.

Ocampos (3+/5) : Certains de ses coéquipiers ont dû se donner une blessure musculaire rien qu’en le regardant courir.

Germain (1/5) : Réussit l’exploit d’être absolument invisible dans une rencontre où les défenseurs n’en avaient globalement rien à branler de quoi que ce soit.

Njie (62e, 4+/5) : We can be heroes, just for one day.


L’invité zoologique : Max-Alain Grand-Duc

L’essentiel de la vie du grand-duc consiste à rester posé sur sa branche en tournant ses gros yeux histoire de se tenir quand même au courant de ce qui se passe, tout en faisant « hou-hou » de temps à autre pour rappeler qu’il existe. Notre hibou est donc l’invité approprié pour parler de ce match contre une équipe qui fait partie du paysage, sans que l’on se rappelle exactement pourquoi.

– Les autres : Un match placé sous le signe du plaisir de jouer. Ceci dit, à en juger par leurs tares psychomotrices, le simple fait de se tenir debout suffirait à les plonger dans l’extase, alors faire des passes et marquer des buts, je vous raconte même pas.

Le classement : On s’en fout. C’était un match placé sous le signe de l’arc-en-ciel : sur le brassard ou sur le terrain, un événement qui ne résout aucun problème sur le fond mais qui a déjà le mérite de se produire, et que l’on doit donc saluer en tant que tel.

– Les boutons : lecteur, tu remarqueras quelques lignes ci-dessous de nouveaux et beaux boutons intitulés respectivement « faire un don » et « rejoins-nous ».Tu es cordialement invité à cliquer dessus.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Florent Llrns remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Toulouse-OM (2-5), La Canebière Académie se délivre

  1. La victoire du courage et du talent. Plus personne ne nous l’enlèvera cette 6e place ! Haters gonna hate.

  2. J’ai failli couler une larme.

    Je t’aime, Blaah, je t’aime comme Erzulie aime Njie.

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