OL – FC Nantes (3-1) : La Gones Académie livre ses notes

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Ou la preuve que la CFA regorge de petits jeunes pleins d’envie.

Contexte

Les temps sont durs à la confluence du Rhône et de la Saône. Pas de victoire depuis le 16 août, et un seul but marqué depuis ce match à Sochaux : il faut être honnête, en tant que supporter, la confiance n’y est plus vraiment, et tous les matches sont maintenant l’occasion de se ridiculiser devant la France entière, voire plus. Si Kévin Bérigaud a pu marcher allègrement sur la défense des Gones, on ne voit pas vraiment qui les Lyonnais seraient capables d’arrêter.

Même en interne, on sent l’ambiance plutôt morne. Si notre cher Président a diverti la France en access prime-time en annonçant un choc des titans avec le fameux journaliste Pierre Menes, n’oublions pas que ces gesticulations médiatiques ont pour objectif de détourner l’attention. En résumé, plus Jean-Michel Aulas s’agite, plus il veut masquer la situation de son club. Même si on aime tous voir JM nous régaler de ses petites piques en écriture SMS, du style « St-etienne il sont tro nul lol », on aimerait aussi parfois vivre notre amour de l’OL en paix, dans la sérénité et la retenue, en regardant tranquillement les autres clubs s’empoigner gaiement. Mais bon, puisque les attaquants de l’OL ont décidé de faire la grève, on se contentera de s’extasier devant les sorties médiatiques de ce bon Jean-Michel, en essayant de détourner nous aussi notre attention du terrain.

Un homme qui aurait besoin de prendre de la distance par rapport au jeu, on en connaît tous un : c’est notre cher Rémi Garde. Il est pas en forme en ce moment, on peut même dire qu’il est carrément tristoune. Dans ses interviews, ses conférences de presse, on sent chez l’entraîneur lyonnais une lassitude, presque une résignation face à une situation dont il est plus spectateur qu’acteur. Sa dernière sortie en date, après le match de Rennes, témoigne de la désillusion extrême du technicien à propos de son groupe : « Ce ne sont pas des joueurs qui ont 10 matchs de CFA qui vont faire rêver. Il ne faut pas rêver », lance-t-il, impitoyable. Forcément, ce point de vue tranche avec l’optimisme à l’extrême de Jean-Michel Aulas, et les deux hommes finissent par s’opposer dans les médias. Gentiment, bien sûr, les deux sont dans le même camp, mais tout de même. Quand Aulas dit dans les médias que Garde est parfois trop gentil, on sent une petite divergence entre les deux hommes, même si la déclaration est largement plus soft que les habituelles sorties du président. Et quand Garde se défend en conférence de presse en expliquant qu’il « ne se reconnaît pas comme quelqu’un de gentil », on a un peu envie de sourire en voyant la timidité de la réponse. Non, Rémi n’est pas bien, et même si sa place est pour l’instant loin d’être mise en danger, on se fait du souci pour lui. Un jour, il va craquer, poser sa démission, et vivre une pré-retraite paisible dans une maison de campagne au fin fond de la Drôme. On l’espère pas, hein, mais il a vraiment l’air au bout.

Rémi tristeParfois, Rémi rêve d’un monde meilleur, un monde où il aurait le droit d’être gentil.

On pourrait continuer comme ça pendant des heures : sans pour autant être dans une crise terrible, on sent l’OL rouillé, fatigué, incapable de faire peur à ses adversaires. Alors bien sûr, que peut-on dire d’autre que de conseiller aux Lyonnais de gagner contre Nantes ? C’est pas tant pour se rapprocher de ses concurrents au classement que pour remettre un peu d’ordre dans la maison lyonnaise, et passer une semaine tranquille. Pour une fois.

Formation

Après le match du Betis jeudi, on pensait que Rémi allait faire tourner son équipe en ce dimanche ensoleillé, à la fois pour faire tourner l’effectif et reposer des joueurs importants, mais aussi pour alléger la pression sur certains joueurs passés à côté de leur rendez-vous européen. Finalement, seul Ferri, un peu à la peine jeudi soir, ne sera pas reconduit pour le match contre les Canaris, et l’entraîneur lyonnais nous offre une composition somme toute classique étant donné la fréquentation remarquable de l’infirmerie rhodanienne. On a donc droit à la deuxième titularisation de suite de Bako Koné, accompagné d’un Umtiti dont on ne sait toujours pas ce qui l’avait tenu éloigné des terrains fin août. Dans les couloirs, la meilleure recrue de l’OL jusqu’à présent (en attendant de voir ce que vaut ce fameux Gomis), et à droite, le meilleur supporter de l’équipe, Mahamadou Dabo, qui arrive toujours à dégoter une place de choix pour regarder le match. Devant cette ligne de défense, on retrouve naturellement Gonalons, et Grenier un peu plus haut ; reste à savoir qui occupera la troisième pointe du triangle magique. On espérait Fofana, encourageant sur ce début de saison, ce sera finalement Malbranque, le meilleur argument pour écourter la durée de cotisation retraite.

Reste à savoir qui aura pour tâche d’animer l’attaque lyonnaise, qui reste sur une désespérante période de disette : aux côtés de Lacazette, qui cale un peu après un début de saison encourageant, Rémi Garde fait le choix d’aligner deux joueurs de CFA. Là où tous les observateurs attendent monts et merveilles de Gomis, pour démontrer que le méchant capital n’aura pas raison de la belle aventure humaine du gentil Bafé, personne n’attend plus de Briand que des frappes au-dessus et des sprints effrénés. Et pourtant… Qui sait si en ce beau dimanche, nous n’aurons pas droit à un nouvel épisode de La Légende de Jimmy.

Formation OL-FCN

Première mi-temps

Entame de match assez timide, on sent que les Lyonnais évoluent pas très serein. Et ça se confirme dès la 4ème minute où Anthony Lopes, d’habitude assez sûr, se plante complètement sur une tête de Bessat et relâche la balle dans les pieds de Djordjevic qui ouvre le score facilement, sauf que le but sera refusé pour une charge totalement imaginaire du Nantais. Lopes ne nous sortira pas l’excuse de la gastro, mais au-delà de la pression, c’est surtout le soleil qui a dû l’emmerder dans sa prise de balle.

Après cette grosse frayeur, les lyonnais vont encore plus flipper à chaque balle et ça se sent dans le jeu. Peu de temps après, la défense perd bêtement la balle, mais les Nantais ratent le coche. S’en suivent encore une sortie aérienne foirée de notre petit portugais, des fautes stupides des Lyonnais et quelques pertes de balles débiles, mais globalement Lyon réussit à prendre le jeu à son compte, en gardant notamment la balle malgré le gros pressing des canaris. C’est à ce moment-là que notre super recrue Gomis pense ouvrir le score, mais un hors jeu logique est signalé sur notre première grosse occasion, c’est con.

Et puis comme ça, tranquille, Nantes va ouvrir le score sur une jolie montée de Cissokho, apparemment moins nul que son frère, qui centre parfaitement sur Veretout complètement seul au deuxième poteau qui, en l’absence de défense (et notament de Dabo sur le coup) peut tranquillement ajuster Lopes. Ca sent pas bon.

Mais c’est aussi le moment que choisi notre super recrue estivale made in JMA, Bafé Gomis, pour nous faire une Thuram 1998 et égaliser quelques secondes après l’ouverture du score sur un mouvement d’école : dégagement de Lopes, déviation de Briand, but de Gomis. Les rageux vont rager, JMA va tweeter. Bafé fait le soldat devant le public, histoire de profiter de la belle cote qu’il a auprès de ces derniers, alors qu’on ne sait toujours pas ce qu’il s’est réellement passé avec lui cet été, c’est beau.

Les 20 dernières minutes seront plus calmes, avec quelques frappes nantaises bien stoppées par notre Lusitanien, quelques contres ratés et des corners qui ne donnent rien. On se rassure un peu, on commence à y croire de nouveau, ça faisait longtemps.

La meilleure péripétie de cette première période se situe dans l’interview de Bafé Gomis qui, certainement grisé par son but et par la belle occasion de faire avaler son champagne de travers à Aulas, s’emballe et lâche une phrase que n’aurait pas reniée Spinoza : « On va prendre le bon calmant pour essayer de guérir au plus vite ». Change rien Bafé, t’es un artiste.

PhiloBafétimbi Gomis, philosophe français né le 6 août 1985 à La Seyne-sur-Mer.

Deuxième mi-temps

Alors que ni Tony Parker, ni Patrice Evra sont venus faire de discours à la mi-temps, l’OL reprend la partie avec un peu plus d’entrain et d’assurance qu’avant, espérant sans doute que le pressing nantais les aura épuisés.

Malgré une frappe de Touré pour les faux Bretons, c’est bien les lyonnais qui sont le plus entreprenants, à l’image d’une jolie patate de Malbranque qui passe juste à côté, preuve que le père Steed revient en forme, après plusieurs semaines totalement à côté de la plaque. C’est aussi le moment que choisi notre soldat Dabo pour se péter et céder sa place à un Fofana qui ne respire pas la joie depuis le début de saison.

Dans la foulée, sur un coup franc plus ou moins anodin et concédé stupidement par les nantais, Grenier retrouve un peu du talent qu’il avait complètement perdu depuis le match contre Sochaux et envoie un superbe coup franc à la trajectoire parfaite dans le but de Riou et Lyon prend enfin l’avantage, chose qui n’était pas arrivée depuis ce fameux match à Sochaux. Autant vous dire donc que ça fout drôle de voir le tableau d’affichage et le sourire des joueurs lyonnais.

Grenier

Clément Grenier reste très sobre dans sa célébration de but.

Surtout qu’en face ça baisse un peu les bras, s’en suivent donc 15-20 minutes assez ternes où les lyonnais font tourner la balle et tentent quelques percées via l’excellent Bedimo, mais la défense nantaise tient le choc et se contente de balancer en touche ou en corner la plupart du temps.

Sauf qu’à force de balancer en corner, ils s’exposent, et c’est sur un bon corner joué au premier poteau par Grenier que Briand tente un geste improbable mais efficace et dévie la balle juste comme il faut pour tromper le portier adverse. Le break est fait, toute la ville respire et JMA édite ses brouillons de tweets.

JMAJean-Michel Aulas, pas très inspiré au moment d’écrire des tweets sympas sur Gomis et Briand.

Les dernières 25 minutes seront assez calmes, malgré une grosse frayeur en fin de match sur une petite erreur défensive, les Lyonnais ont fait le boulot, et Garde fera les changements défensifs qu’il faut, en faisant sortir 2 des 3 héros de la soirée, Grenier et Briand, pour renforcer le milieu de terrain. Classic shit.

BriandQuand Garde sort Briand, on sent que l’ambiance est bonne entre les deux.

Une jolie victoire donc, qui prouve que Lyon retrouve son caractère qu’il avait clairement perdu depuis la défaite face à Reims, les joueurs retrouvent de la rage, et je pense franchement que Briand et Gomis y sont pour quelque chose, même si j’étais clairement favorable à leurs départs, ce serait sympa de les voir faire une grosse saison pour marquer le coup et donner une petite leçon de gestion à notre bon vieux JMA qui commence à devenir sénile.

Une pensée aussi pour Rémi Garde qui sort de sa dépression et affiche un petit sourire, alors qu’il a réussi à arracher une victoire avec une équipe bancale sur le papier, sans ses jeunes présomptueux (Benzia était d’ailleurs puni et pas retenu pour le match), mais avec des vieux briscards, et notamment un excellent Jimmy à gauche qui a parfaitement remplacé le Gourcuff que l’on avait eu en début de saison sur cette même aile gauche.

Maintenant il va falloir confirmer à Ajaccio, ce qui est quand même dans nos cordes vu la nullité des Corses cette saison.

Notes

Lopes (2/5) : Son moins bon match sous le maillot lyonnais, malgré son gel dans les cheveux toujours impeccable. Heureusement que l’arbitre a eu pitié de lui sur sa boulette en début de match, sinon le match n’aurait pas été le même du tout. Il n’a pas eu grand-chose à faire ensuite, mais il n’a jamais été rassurant en première période, le soleil n’aidant pas certes. L’expérience lui montre qu’être gardien est un rôle de merde, mais va falloir s’y faire, surtout s’il continue d’être appelé avec le Portugal.

Dabo (2/5) : Très volontaire comme toujours, il était totalement absent sur le but nantais alors qu’on l’attendait en soutient au deuxième poteau, c’est dommage mais heureusement que Bafé a assuré juste derrière. Il sort sur blessure avant l’heure de jeu, mais n’a pas pris de carton, ce qui en soit est un petit exploit pour notre Moumou d’amour.

Remplacé par un Fofana très discret, mais efficace.

Koné (3/5) : Très clean et serein, il a sorti quelques bijoux de duels à l’épaule, face à des faibles attaquants nantais. Par contre, comme pour le reste de la défense, le but encaissé vient d’une énorme erreur de marquage, donc ça vient totalement ternir son match, surtout qu’il a encore laissé les Nantais trop libres par moments.

Umtiti (3/5) : Plus chien fou que Koné, Sam a fait du Sam, donc des mauvaises relances, des grosses remontées de balle, de la hargne et des jolis tacles. Son entente avec le colonel a d’ailleurs montré ses limites sur le but et les différentes occasions nantaises qui viennent encore une fois toutes d’erreurs défensives, mais sa volonté et sa coupe de cheveux font toujours plaisir à voir.

Bédimo (4/5) : Bon le gros problème c’est cette humiliation sur la montée de Cissokho qui amène le but. Déjà parce que c’est pas possible que Cissokho soit si bon que ça en étant frère de, et ensuite parce qu’on sait que notre latéral gauche est capable de mieux que ça. Par contre il a encore une fois été très efficace en phase offensive, en prenant les risques qu’il faut et surtout en jouant très bien avec Briand, bon signe pour une première entre eux deux.

Gonalons (3/5) : Enfin un match correct après des semaines de purges assez abominables et son affreuse tête de gitan. Peut être que le retour de Malbranque a rassuré Max, mais n’empêche qu’il a été sérieux, propre et appliqué. Il manque toujours un peu de folie et de puissance, mais si ça peut lui permettre de bien repartir, c’est cool.

Malbranque (4/5) : Comme Gonalons, il a été meilleur qu’avant, en étant très disponible et présent sur le terrain, offrant de nombreuses solutions aux attaquants et en faisant les efforts défensifs nécéssaires. Il a même tenté ses habituelles frappes ratées qu’il tente quand il est en confiance, donc ça fait plaisir à voir. Les choix de Garde de l’écarter au profit de plus jeunes ne lui a pas plu à notre beau Steed.

Grenier (3/5) : Alors ok, une passe décisive et encore un amour de coup franc, mais je l’ai trouvé encore trop timide et tendre dans la création offensive, alors que sa position le mettait dans de bonnes conditions. Heureusement qu’il était bien entouré ce soir, car on était pas loin du fantôme que l’on voit d’habitude depuis les derniers matchs, et ça fait peine à voir. Après le retour de blessure n’aide pas, certes, mais quand même, le gamin est capable de tellement mieux…

Lacazette (2/5) : Il a fait le sale boulot ce soir, très agressif et pas très efficace devant, il avait l’air un peu sur les nerfs Alex. Surtout que vu la forme de Bédimo / Briand, le jeu avait tendance à aller vers la gauche, donc pas grand-chose à voir, à part quelques incursions timides et sa nervosité habituelle depuis quelques matchs. En espérant que cette victoire le calme, mais c’est vrai que c’est dommage de le voir sur une aile après le bon début de saison dans l’axe.

Briand (4/5) : Rien à faire, ce mec je l’aime. Souvent moqué parce que pas très efficace, il a soigné son retour avec un joli but et un amour de déviation décisive pour Gomis. Volontaire jusqu’à sa sortie, il a dynamisé l’aile gauche lyonnaise et son association à un Bedimo en grosse forme a été un vrai bonheur à voir. Son côté Govou du pauvre (sans alcool) me fera toujours de l’effet. Et puis quand mon Jimmy sourit, je souris.

Gomis (3/5) : Le fameux « banni » et protégé de cette grosse merde de Pierre Menes a sorti un match comme il sait bien les faire, en pesant sur la défense et en plantant un joli but avec un départ dos au but. Il a réussi à fatiguer les nantais en les emmerdant en permanence, ce qui fonctionne donc quand les ailiers et le milieu sont en forme, et ça tombe bien c’était le cas aujourd’hui.

Une spéciale dédicace Ferri et Mvuemba qui n’ont servi à rien, mais dont la présence a été appréciée en ce dimanche ensoleillé.

Jean II Makouille & Gérard Côlon

1 thought on “OL – FC Nantes (3-1) : La Gones Académie livre ses notes

  1. Makouille et mon Côlon, je n’en finis pas de me gratter.

    La Gones Académie est pleine de ressources !

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