OL – Saint-Etienne (1-1) : La Gones Académie note le Derby

Aujourd’hui, la Gones Académie innove, on est comme ça. Pour le match contre notre banlieue, on a décidé de faire les choses bien et de faire une Académie à 4 mains. Pour nos lecteurs un peu simplets, ça veut dire qu’on était 2 à l’écrire, pour apporter une expertise anale et cerner le plus possible les points qui font des Stéphanois des gros bouseux illetrés (coucou Roland Gromerdier, ça va ? Moi ça va.)

Contexte

Certainement un des contextes les plus faciles à saisir de toute la saison. Quand on parle de Lyon – Saint-Etienne, pas grand-chose ne peut surpasser le plaisir de marcher sur l’ennemi. Cette fois, évidemment, ce n’est pas comme si on en était à la 10^e journée et qu’on se battait pour le titre ô combien convoité de champion d’automne : cette fois, c’est quand même la LDC au bout, avec ses retransmissions sur Canal, sa musique un peu chelou et surtout ses 30 patates dans les poches de Jean-Michel. Alors même si le plaisir de voir les joueurs au cul floqué « Rapid Croq’ » chialer dans le rond central suffirait largement à faire ma semaine, on est bien obligés de considérer l’aspect sportif, et surtout financier. C’est la crise putain.

On a donc deux fronts au classement : vers le haut, l’OM qui continue à gratter des 1-0 dégueulasses, mais qui va quand même réussir à accrocher la LDC à ce rythme-là. Avant dimanche après­-midi (oui, après-midi pour un derby, on pourra en reparler), les Lyonnais se retrouvent quand même à 5 points du 2^e olympique, ce qui serait hautement problématique en cas de… je n’ose même pas l’écrire… en cas de défaite. A 4 journées de la fin, et même si l’OM est toujours capable de faire n’importe quoi même au Vélodrome, penser que les Lyonnais vont prendre 12 points serait un peu présomptueux. Autant le dire : si on ne bat pas Saint-Etienne, ça sent pas mal le pâté pour la 2^e place, et ça sent au mieux la tournée des villes de foire à cause de cette saleté d’indice UEFA.

En-dessous, c’est simple : il y a 3 prétendants pour cette 3^e place qui nous tend les bras, que sont Nice, Lille, et bien sûr Saint-Etienne. Nice = Claude Puel, donc hors de question de les laisser représenter la France sur le Vieux Continent, et surtout hors de question qu’ils finissent devant Lyon. Sans compter qu’entre nous, tout le monde sait bien que Bauthéac-Civelli-Cvitanich, ça va prendre fanny par l’Olympiakos et on va encore être ridicules. Alors non, vraiment, sans façon, on veut bien vous laisser l’Europa League pour la forme mais ça sera tout. Lille en Ligue des Champions, j’ai pas besoin de vous dire ce que j’en pense : Toute personne habitant au Sud d’Arras sait que mettre Lille en Ligue des Champions, c’est la pire idée française depuis la déclaration de guerre à la Prusse en 1870. Quant à Saint-Etienne… Pour les non-lyonnais qui liraient ceci, la phobie des Rhodaniens est, avant toute chose, que Saint-Etienne finisse devant nous au classement. C’est arrivé trop souvent dans le passé, ça n’arrivera plus jamais. Au-delà des 30 millions de budget supplémentaire chers à Jean-Michel Aulas, se qualifier en Ligue des Champions n’est donc pas un objectif : c’est un devoir national.

Formation

En tant que grand habitué du club, Garde le sait mieux que quiconque : le derby, c’est pas le moment de tester des nouvelles combinaisons tactiques. Rappelons que les 4 derbys qu’il a joués en tant qu’entraîneur, il les a gagnés, donc j’ai plutôt tendance à lui faire confiance sur ce plan-là. Problème : En ce moment, on ne peut pas dire que tout l’effectif soit disponible, surtout en défense. Suspensions ? Blessures ? Non non, rien de tout ça : si les ¾ de la défense titulaire sont indisponibles, c’est parce qu’ils sont cons. Bisevac et Lovren ont été priés de tester le moelleux du banc de touche, et Réveillère a même eu la bénédiction du coach pour aller à la cueillette aux champignons, ou pour regarder le match à la télé s’il en a la force. Au passage, je suis plutôt du genre à foutre des amendes pour tout et n’importe quoi sur Football Manager, mais laisser un de ses meilleurs joueurs de côté uniquement parce qu’il a raté une mi-temps 2 semaines avant, ça me paraît un peu dur.

Ca y est, Réveillère a compris qu’il ne sera même pas dans le groupe.

Au milieu de terrain, heureusement, tout le monde est là, frais et dispos. Ils sont même tellement dispos que Garde décide d’empiler le plus de milieux possibles, avec pas moins de 5 joueurs sur le terrain, dispersés un peu partout. Autant je suis perplexe sur l’utilisation de Fofana à droite, autant Gourcuff milieu gauche me plaît, je n’ai pas peur de le dire.

Devant, c’est Lisandro, comme souvent en ce moment. A savoir que Lisandro en pointe, ça signifie que Gomis va rentrer à la 70^e, et que s’il a la chance de marquer, il va bouder pour faire savoir que le banc de touche, franchement, c’est pas cool :(

Match 

Les 10 premières minutes, on ne va pas se mentir, c’est un vrai derby comme on l’aime : plus d’actions dans les tribunes que sur le terrain. Rappelons pour les gens qui ne s’intéressent pas plus que ça à l’actualité rhône-alpin : la semaine dernière, 30 lyonnais ont attendu un supporter stéphanois devant chez lui, et malgré la présence de 3-4 potes à lui, ils n’ont évidemment rien pu faire et se sont fait tirer un bout de la banderole « Magic Fans 91 ». On peut noter l’ironie des Lyonnais qui se sont contentés de tirer le mot « Magic », certainement un peu usurpé à leur goût. Pour le reste, pas besoin de me demander mon avis sur l’intention ou la façon de faire, je n’en ai rien à branler. Du tout.

Revenons au match : 5-10 premières minutes un peu fades, avec de la possession d’un côté comme de l’autre, mais sans trop de jeu. La première occasion est pour les Verts : Fofana se fait un peu balader par Brandao sur l’aile, envoie un centre à ras de terre un peu nul, mais Aubameyang passe devant Dabo et tire à côté. Heureusement que « Aubame.P » avait oublié ses pieds au vestiaire, sinon on serait beaucoup plus dans la merde à l’heure qu’il est. A noter dans ce début de match un magnifique coup de pute de Gonalons, qui met un joli coup de pied dans le rein (enfin, façon de parler) de Lemoine, point sensible s’il en est. En bon Gone, Maxime sait qu’un derby, ça ne se gagne pas toujours avec le ballon.

2-3 occasions pour les Stéphanois suivront, à tel point qu’on commence à se dire qu’on est un peu dans la merde si ça continue comme ça. Heureusement, Lisandro nous fait plutôt vibrer en plaçant une bonne tête sur un centre, bien détournée par la fameuse Ferrari Ruffier. Le corner suivant ne donne rien.

Pourquoi je vous parle du corner suivant ? Pour faire la transition avec la grande spécialité de l’Olympique Lyonnais cette saison : le marquage sur corner. Et évidemment, dans un des matches les plus symboliques de la saison, pourquoi est-ce qu’on laisserait pas un joueur adverse passer devant 3 défenseurs, hein ? Dans le rôle de l’adversaire, ce sera Kurt Zouma, et dans le rôle du gardien qui a badigeonné ses gants de savon de Marseille avant le match, une fois n’est pas coutume, c’est Anthony Lopes. Ça fait 1-0, et à ce moment-là, vu ce que montre l’OL depuis le début du match, on se dit qu’on est quand même dans une sacrée merde. Encore 2-3 occasions gâchées par Aubameyang, et on rentre tranquillement au vestiaire, menés par Saint-Etienne à Gerland. Oui, vous comprenez le problème.

Rémi Garde assiste, incrédule, au marquage de ses défenseurs sur Zouma.

Heureusement, la deuxième mi-temps commence un peu mieux pour les Lyonnais : Aubameyang continue de faire n’importe quoi, mais devant, il y a plus d’animation. Et ce en quoi on commence à croire finit par arriver : sur un super mouvement une-deux avec talonnade entre Grenier et Gourcuff (et Lisandro qui passait par là), l’homme aux genoux de verre s’accroche face à Zouma, garde le ballon et frappe en pivot, tir qui finit par lober Ruffier grâce à un contre favorable bien sympa. But de Gourcuff dans le derby, je vous laisse imaginer à quel point j’ai pu gueuler. D’ailleurs, on dirait bien que les Verts ont compris la portée symbolique du but, parce que dans les 10-15 minutes qui ont suivi, ils n’existent plus vraiment, et les Lyonnais campent dans la moitié de terrain adverse. Les quelques fois où les Stéphanois sortent, ils se font découper, comme Malbranque qui hache littéralement Lemoine (encore lui). Certes, ça vaut un carton jaune, mais on est quand même content de voir Steed avec tant d’envie, surtout qu’il insulte copieusement son ancien coéquipier (pour à peine un mois, oui, mais quand même) au sol. Malgré tout, les Stéphanois se réveillent un peu, aidés par des Lyonnais qui baissent d’un cran. Le running gag Aubameyang continue, bien aidé par Lopes qui fait un bel arrêt en deux temps, dont Vercoutre n’aurait pas été capable, on le sait tous.

En cette fin de match, le moment fort est offert par Gonalons qui envoie Hamouma à terre, qui s’essuie tranquillement les crampons dessus et qui lui balance un superbe « Quoi, qu’est-ce que tu vas me faire ? » quand le Stéphanois se défend un peu. Alors évidemment, là encore ça lui vaut un jaune, on se rapproche d’une suspension en fin de saison mais ça vaut le coup. Un dernier corner pour Lyon en toute fin de match, Bako Koné qui place sa tête… Mais cette saleté de Ruffier sort un arrêt pas mal, et Mvuemba balance une reprise Greniesque dans les tribunes. 1-1 score final, tout le monde est un peu déçu, mais je pense que tout le monde sera d’accord pour dire que ce n’est que justice.

De retour à la maison, Aubameyang décide de décompresser en jouant avec son fils.

Notes

Lopes (4/5) : Pour une première en ligue 1, le sosie portugais de Marvin Martin pouvait difficilement rêver mieux : un derby avec une défense bricolée devant lui. De quoi briller autant que son gel.
Et il a été à la hauteur, malgré un but un peu con sur un corner où il manque d’automatisme et de communication avec sa défense, il a ensuite gagné tous ses duels face à la chèvre gabonaise aux dents de cheval et face au violeur brésilien. Solide et sérieux, j’en connais un qui doit l’avoir bien mauvaise de s’être blessé maintenant.

Fofana (3/5) : Il continue son intérim à son poste et le fait plutôt bien. Il prend de bonnes initiatives offensives et reste sérieux derrière, rien à dire, pour un mec dont c’est pas le poste naturel, il a fait le boulot, surtout pour un match à enjeu comme celui ça. Mais au-delà de faire le boulot, ça reste un poste qui demande quand même plus que ça, même s’il a un très joli bouc, ce qui peut être utile quand on est aligné avec des chèvres.

Kone (3/5) : Aligné avec un Umtiti en petite forme, Bako en a profité pour montrer qu’il continuait à se reprendre de son début de saison de merde. Sérieux dans ces interventions, volontaires et propre dans la relance, on l’a connu plus dégueulasse que ça. Même s’il n’a pas toujours été exemplaire au marquage, il gagne à la comparaison avec son compère de la défense centrale. Et puis cette tête rageuse en fin de match aurait pu changer la fin de saison, dommage que Ruffier soit un vrai gardien.
Il est en confiance, et tant mieux, il réussira peut-être à combattre son anorexie avec cette confiance.

Umtiti (2/5) : A force de jouer toute la saison à gauche, on en oublie ces fondamentaux hein Sam ! Un match aussi dégueulasse que sa coupe de cheveux et sa tête à la Gary Coleman. Des relances molles et hasardeuses, il a perdu plein de fois la balle en laissant des opportunités de contre énormes aux stéphanoises, et c’est vraiment pas normal de s’appliquer aussi peu dans un tel match. Donc tu vas me faire le plaisir de te reprendre pour la fin du championnat, et dis à Monsieur Drummond d’arrêter de te  donner des bonbons Arnold, ça fait grossir les joues.

Dabo (3/5) : Comme Fofana, il a pas été dégueu, il a tenté des choses, mêmes des trucs techniques, qui pour un mec qui a phrasé de COTOREP, me parait quand même bien culotté. Il a aussi eu le bon goût de pas prendre de rouge contre Saint Etienne, ça doit être une première pour lui, donc ses éducateurs ont du être contents de lui ! Bon sinon globalement il a pas été dingue, laissant beaucoup trop d’espaces à Aubamachin qui était quand même son gros client de la soirée.

Gonalons (1/5) : Maxime assieds-toi, faut que je te parle. Je sais que t’aimes bien foutre la merde, que tu prends ton rôle de capitaine à cœur, surtout contre l’ennemi consanguin, mais n’empêche que tu nous as sorti un joli match en bois. D’ordinaire, tes enchainements « je mets une semelle / je simule » sont les petits bonus de tes grands matchs, là ça a été tes seuls gestes réussis. Le nombre de déchets balle au pied, de ballons perdus connement sous le pression des verts, et ton marquage complètement merdique sur le but de Zouma (et sur tous les corners du match, on est pas dupes mon grand), c’est indigne de ton rang. Fais gaffe, tu vas vraiment finir à Arsenal.

Malbranque (3/5) : Le mauvais match de Gonalons lui a permis de se remettre un peu en avant, après pas mal de matchs catastrophiques. Il avait à cœur de bien faire, en témoignent ses quelques frappes de loin, et c’est touchant, Steed, merci, on a compris que tu regrettais ton court passage chez l’ennemi. Maintenant faut aussi être réaliste, il a été bon parce que Grenier et Gourcuff l’ont été aussi, parce que sinon, c’était pas le Brésil non plus chez le père Steed. La moyenne, pour la forme.

Gourcuff (10/5) : Quand j’ai hurlé sur son but, j’ai pas su dire si c’était parce que Lyon égalisait ou si parce que mon beau Yoyo avait marqué. Sa hargne, sa volonté sur la deuxième période, son culot sur son but et sa célébration avec le public, putain mais ça m’a fait trop plaisir. On voit qu’il a arrêté de se morfondre dans sa chambre en écoutant Blink 182, et ça change vraiment tout. Surtout que dans le jeu il a continué à s’affirmer, et si toute la fin de saison est comme ça, et que l’association avec Grenier continue à s’imposer,  ce serait un scandale de le vendre.

Grenier (4/5) : Moins décisif que d’habitude, il a été très volontaire et précieux aux côtés d’un Gourcuff en forme, donc ça aide. Et puis comme il sait qu’on peut pas mettre une sublime mine en pleine lucarne chaque semaine, il a décidé de faire une petite talonnade décisive à son copain breton, c’est honnête. Par contre faudra qu’on parle de cette histoire d’exigences salariales, petit con.

Briand (3/5) : On peut pas lui reprocher grand-chose, mais en même temps on peut pas non plus dire qu’il ait été incroyable, donc un match très moyen, ponctué de quelques balles perdues un peu connes, mais de quelques bonnes initiatives offensives. Malheureusement le jeu lyonnais ne passait que trop peu par les ailes ce soir, et à l’inverse de Gourcuff, il a jamais su décrocher pour venir dans le cœur du jeu. En même temps, c’est pas forcément ce qu’on lui demande, connaissant ses qualités d’ailier, mais un peu plus de folie n’aurait pas été de trop. Après c’est clair qu’on comprend qu’il ait préféré rester ici pour jouer des derbys bouillants plutôt que de jouer  en comptant ses billets dans un stade vide en Ligue 2.

Lisandro  (2/5): Il parait que les carottes rendent aimable, mais il parait également que Licha ne mange pas de légume, que de la viande, et c’est bien dommage. C’est tout autant dommage d’ailleurs que de se barrer de Lyon cet été après cette saison bien terne mon petit Argentin au gros paquet. Sinon faudra aussi se décider, t’aimes pas jouer à gauche ou t’aimes pas jouer en pointe ? Non parce que tu fais la gueule quoi qu’il arrive donc ça devient pénible à regarder.

Gomis (2/5) : Toujours animé par cette grâce divine, le sapeur lyonnais a su rendre un vibrant hommage à Beyoncé avec quelques pas de danse chaloupés, les fesses bien cambrées. Sinon, il a juste oublié d’être dangereux.

Lacazette (3/5) : Pour un retour, on a vu pire. On a vu mieux aussi. Voilà, c’était mon analyse.

Mvuemba (non noté) : C’est comme moi au brevet de maths en 2003, c’est insignifiant mais au moins il a fait le déplacement et personne ne peut lui reprocher.

Jean II Makouille & Gérard Côlon