Béziers – Metz (1-3) : La Metz Que Un Club Académie vous regarde de tout en haut

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Ce 7/7 pour Metz ravit les supporters et Anne Sinclair

Vous reprendrez bien un peu de bonheur ?

Passée la tentation de considérer Robert Ménard – politicien blême qui a sans nul doute dû se caguer dessus en voyant débarquer dans son patelin un wagon plein de grand gladiateurs, pour la majorité noirs et montés comme des purs sang camarguais -, on saurait se précipiter de saisir le mouchoir, l’édredon, le rideau, le tapis le plus proche pour éponger ce flot naissant de bave qui point aux coins de nos babines. Oui, cet excédent de salive extatique, placé à mi-chemin entre la catharsis et l’orgasme, qui fait s’emballer votre pompe à hémoglobine au point d’irriguer de manière bien trop prolongée ce corps caverneux qui n’en demandait pas tant. Un gros hélicobite des familles m’voyez. Mais à quoi tient cette décharge d’endorphine ?

La drogue ? Non, merci. Quitte à avoir une mort de merde, autant supporter l’AS Nancy Lorraine.

Le sexe ? Non plus. S’abandonner dans les bras d’un ou d’une autre, c’est renier son individualisme. Et de la même manière que l’on naît seul, on meurt tous seul, faces d’agrume. Et puis taper dans la motte sans s’échauffer et sans se protéger, c’est risquer bien des blessures et des maladies.

L’alcool ? Peut-être, mais non. Si l’excès d’éthanol peut vous faire vriller les connexions neuronales au point de tapisser inopinément votre fond de culotte d’urine, parce que les chiottes étaient trop loin, vous n’en serez pas à baver partout. Ou si c’est le cas, vous n’êtes plus très loin de vomir sur le chat.

La raclette ? C’est pas le moment. Si tant est que nous sommes sur une fin d’été pas désagréable, l’heure est encore au rosé pamplemousse qui troue l’intestin grêle, au barbecue calciné et cancérigène, et à se faire sucer par les moustiques, plutôt qu’à consumer la vie par le gras bout en se bouchant les artères de fromage fondu et de charcutaille graisseuse.

Non, si nous en sommes là, heureux comme des papes, comme des poissons en pâte, comme des coq dans l’eau, c’est par la VICTOIRE. LA SEPTIEME VICTOIRE. EN SEPT MATCHS. C’est du jamais vu en Ligue 2, c’est la décadence totale. C’est les sept nains qui se tapent les sept couleurs de l’arc-en-ciel les sept jours de la semaine au 7e ciel. C’est le 7e art. C’est nous, perchés là-haut près du soleil, et de là, toute la Pizza Ligue qui nous contemple, dans notre ombre grenat. Et quelque chose me dit qu’on n’a pas fini de baver, mes salauds.

 

7e journée : Béziers – Metz : 

Des hommes, du courage, de la hargne, et 100 patates.

 

Metz Que Un Match :

La première demi-heure de ballon tend vers l’encéphalogramme plat, sur une pelouse plus proche de la marée basse que du terrain de football. Quelques soubresauts provoqués par les tampons toujours chargés en testostérone de notre axe défensif et par un vicieux coup franc de Boulaya sorti sous la barre par le portier local (21e) ne nous tireront que maladroitement de notre léthargie.

Des corners sans danger, une frappe lointaine et fort couillue de Delaine juste au-dessus (24e) et une savonnette d’Oukidja sur la seule incursion cadrée Biterroise (39e) plus loin, c’est Niane qui plante ses incisives dans la feuille de match en ne cadrant pas de la tête sur une merveille de centre de Cohade venue de la droite (41e). La pause intervient à point nommé, mettant fin à un premier acte aussi insipide qu’un après-midi devant France 2.

L’entrée en jeu du matador Diallo à la 57e minute est révélateur de l’impuissance messine du soir, si bien que deux minutes plus tard, c’est un combo savonnette d’Oukidja-poteau plein de chatte qui viendra souiller les sous-vêtements grenats. C’est enfin du survitaminé Delaine que viendra le salut. Perforant l’axe balle au pied, il trouve un Opa Nguette inspiré, qui se charge d’ouvrir le score d’une frappe en pivot bien sentie. Un but d’Opa Nguette, preuve que tout est possible lorsqu’on a perdu tout espoir dans la vie. 1-0, 67e.

Mais le FC vacille face aux Bites et Rois. Bousculé par un groupe assez compact et par un déchet technique rare, les espaces se creusent dans le dos de l’arrière-garde. C’est ainsi que cette grande guiche de Rivierez se fait ouvrir le fion, tente de défendre le centre mais se loupe, et voit le ballon filer dans la surface pour trouver un Biterrois heureux de voir sa frappe passer au milieu du duo Boye-Sunzu, pour l’égalisation. 1-1, 74e.

Béziers tire, Béziers pousse, mais Metz tient. Et à la manière d’une équipe de France championne du monde, il ne lui faut que quelques minutes pour briller. Angban, tonitruant au milieu, envoie un Diallo en orbite pour un face à face à la facilité déconcertante pour Habib, qui s’en vient glisser la gonfle dans les filets et s’offrir une 9e banderille en 7 matchs. 2-1, 79e.

La fête tourne à l’orgie expiatoire lorsque cinq minutes plus tard, c’est le fantôme d’Emmanuel Rivière qui vient aggraver le score. Dans une séquence de réussite totale, Diallo décale Rivière qui frappe, le ballon est plus ou moins détourné par le défenseur, ou le gardien, on sait pas trop, et termine sa course dans la cage, sans autre forme de procès. 3-1, 83e.

La joie est donc là, immense et incomparable. On se sent d’une puissance à toute épreuve, car même quand on fournit ce niveau de jeu passable, nos remplaçants sortent du banc et enchainent les perles. L’hommage est dû à Frédo Antonetti, encore auteur d’un coaching bien pensé puisque deux buts proviennent de son banc. Ce groupe semble invincible. Ce groupe va tout écraser sur son passage. Ce groupe va gagner la Coupe de la Ligue.

 

Metz Que Des Notes :

Oukidja, 2/5 : 

Deux alertes slipométriques sur ses prises de balle, un poteau sale comme une vieille chatte. On mettra peut-être en cause la qualité du terrain, mais pas que.

Rivierez, 1/5 : 

Et vas-y que je te tente des dribbles de merde à 70 mètres de ma position pour me faire contrer dans la foulée. Et vas-y que je me fasse prendre l’oignon pour ne même pas parvenir à gêner le centre qui mène à l’égalisation. Heureusement que Jans a joué deux fois cette semaine, sans quoi tu étais bon à bouffer la garrigue par la racine Djoriv.

Boye, 2/5 : 

Ses quatre dégagements chaussettes nous ont rappelé les plus sombres heures du Football Champêtre de Metz, à l’heure ou Guirane N’Daw n’avait de cesse de saloper les préceptes mêmes du sport Roi, à grand renfort de sacoches et de coup de guidon. Mais si Johnny était aussi à l’aise avec le ballon qu’avec un baton de dynamite ce soir, il a toujours la vitesse d’un draxter ghanéen. Boye don’t cry.

Sunzu, 4/5 : 

Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Stoppila Sun Tzu.

Delaine, 3/5 : 

Une activité offensive d’ailier gauche. Un niveau défensif d’aire d’autoroute. Il offre la balle du premier but, mais aussi beaucoup d’espace dans son dos. Mais le football n’est il pas simplement de toujours mettre un but de plus que l’adversaire, quitte à se chier constamment dessus ?

Cohade, 4/5 : 

Une activité démesurée, des transversales faites en caramels, des ouvertures en nougats. Renaud Cohade, déconseillé par 3 dentistes sur 4.

Fofana, 3/5 : 

Un peu plus emprunté qu’à l’accoutumée, la faute à un milieu adverse rugueux, ET UN TERRAIN DE MERDE.

Angban, 3/5 : 

Une vision de jeu soyeuse et des passes du futur – son ouverture vers Diallo pour le second but – compensent ses erreurs de placement et ses mauvais choix dans les 30 derniers mètres. Mais aucun doute qu’un joueur comme lui à sa place dans un top 10 de Ligue 1.

Boulaya, 2/5 : 

Pas un grand soir pour Faryd « pchhhht pchhht » Boulaya, rattrapé par sa nonchalance et surveillé de près par l’adversaire. Son coup-franc vicelard  aurait malgré tout pu débloquer le match.

Remplacé par Rivière (3/5, 62e) : Le vieux colt peut s’avérer tout aussi meurtrier que l’AK47, une fois décrassé, il ne lui faut qu’une balle. On l’a senti concerné et ce but va lui faire du bien, et va causer des migraines à Fredo Ancelotti. 

Nguette, 3/5 : 

Son premier but en deux ans. De bonnes stats quand on est arrière droit. Sauf qu’Opa est ailier, et qu’on désespère de le voir scorer. On le pardonnera en disant ce soir qu’il a mis plus de but que tout l’ASNL réuni cette saison.

Remplacé par Traoré (non noté, 87e), qui a eu le temps de montrer qu’il allait concurrencer le poste de « l’ailier noir qui court vachement vite mais sait pas quoi faire du ballon ». 

Niane, 2/5 : 

Pas très inspiré dans cette espèce de 4-3-3 hybride, Ibra n’a jamais trouvé la profondeur. Et quand la profondeur l’a trouvé par un centre fabuleux de Cohade, il a chié sa tête. On t’en veut pas mon bonhomme, on a quand même gagné.

Remplacé par Diallo (4/5, 59e) : Un but tout en facilité, une passe décisive tout en réussite. Il signe ses buts à la pointe du pied, d’un D, qui veut dire Diallo. 

 

Ce FC Metz là vient de prendre des records – meilleur démarrage en Ligue 2, meilleure attaque après 7 matchs – et ne compte pas s’arrêter là. Ce FC Metz là va tout prendre, même vos mères. Ce FC Metz là continue sa conquête de l’univers samedi à Charléty, contre le Paris FC. Et moi, je vous aime.

Klass & Deuch

En bonus :

–  Nous disions donc, 21 points d’écart c’est bien ça ?

–  Du Grenat en intraveineuse, 15 heures sur 24, c’est sur le réseau avec cette saloperie d’oiseau bleu. 

 

 

2 thoughts on “Béziers – Metz (1-3) : La Metz Que Un Club Académie vous regarde de tout en haut

  1. On sent bien que la punition de Balliù pour avoir osé seulement lorgné sur un autre club ne va pas durer éternellement. Il a du souci à se faire Rivierez… A Metz, plus que l’infidélité, c’est la médiocrité que l’on ne pardonne pas.

    Comment je parle… On dirait Yoda à l’endroit…

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