Bordeaux – Kiev (1-0), la Scapulaire Académie jubile.

Attention à toi qui entre ici, si tu es venu pour voir du « joga bonito », passe ton chemin. Si tu es fan des analyses de Daniel Riolo tu peux aussi cliquer sur la croix rouge en haut à droite. Oui, Bordeaux n’a pas été extraordinaire sur ce match, mais quand tu joues sans Sané, Henrique, Mariano, N’Guémo, Plasil, Maurice-Belay ou encore Rolan au coup d’envoi faut pas s’attendre à voir évoluer le Brésil sur la pelouse. Par contre on a vu une équipe d’une solidarité impressionnante, ce qui n’était pas couru d’avance après la volée administrée par Lyon le week-end précédent. Enfin, parlons un peu de Kiev.

Ukraine : Tchernobyl, Shevshenko, vodka, blondes. Voici en général à quoi se limite la connaissance d’un français en ce qui concerne ce pays. Du coup un peu de culture rapide :

• Les actrices Milla Jovovich, Olga Kurylenko et Mila Kunis sont nées en Ukraine.
• Le danseur étoile Vaslav Nijinski est né à Kiev
• Les peintres Malevitch, Orlovsky et Taras Chevtchenko (aucun lien) sont aussi ukrainiens
• Léon Trotski, célèbre opposant à Staline, est ukrainien.

Voilà, la prochaine fois que t’entendras ces noms, t’auras l’air moins con. Passons au Dynamo Kiev parce que c’est loin d’être un club de merde, vois un peu le palmarès :

• 26 championnats nationaux (13 en URSS, 13 en Ukraine)
• 18 coupes nationales (9 en URSS, 9 en Ukraine)
• 2 Coupes d’Europe des Vainqueurs de Coupe

Et comme si c’était pas suffisamment humiliant pour n’importe quel club de L1, le Dynamo a aussi sorti des joueurs/entraineurs qui font partie des plus grands :

• Commençons par celui qui donne son nom au stade actuel du Dynamo : Valeri Lobanovski, 13 titres de champion, 7 coupes nationales, 2 Coupes d’Europe, le tout remporté en tant qu’entraineur du Dynamo.
• Oleg Blokhine, l’actuel entraineur, a été Ballon d’Or à l’époque où le trophée avait une valeur réelle. Il est aussi recordman du club en nombre de matchs joués (432) et de buts (266)
•  Igor Belanov est le deuxième joueur à avoir obtenu le Ballon d’Or sous le maillot du Dynamo.
• Sergueï Rebrov, qui a formé avec Shevshenko le duo d’attaque le plus dangereux d’Europe dans les années 90.
• Andriy Shevshenko, la superstar du foot ukrainien, a été formé au Dynamo.
• En vrac, Oleg Salenko (5 buts en 1 match lors de la CDM94), Kaladze (le rugueux défenseur du Milan), Shovkovsky (gardien de la sélection ukrainienne pendant 10 ans) sont passés par ce club.

Vous l’avez donc compris, ce n’est pas n’importe qui qui se pointe à Lescure en ce jeudi de février. La tâche s’annonce compliquée pour Francis Gillot qui doit se passer de 5 blessés, sans compter les joueurs touchés moralement. Du coup pour Francis c’est un peu Mission Impossible :

Au coup d’envoi Francis nous sort le onze suivant :

• Cédric Dieu Carrasso au but
• Julien « Vin Diesel » Faubert à droite
• Maxime « 20000 volts » Poundjé à gauche
• Une charnière 100% pur bœuf avec Marange et Planus
• André Poko et Greg Sertic à la récupération
• Ludovic Obraniak à l’animation
• Henri Saivet à droite
• Benoît Trémoulinas à gauche
• Cheick « Réserve » Diabaté en pointe

Le message est clair : face aux « Pink Floyd » de Kiev (Coucou René Girard), Francis Gillot a décidé de sortir « The Wall ».

La première mi-temps où le braquage est parfait :

5^ème : Première sortie dans les pieds de Carrasso devant Yarmolenko.

7^ème : Frappe de Kranjcar contrée par le dos de Planus.

14^ème : Corner en faveur des bordelais et joué rapidement à deux. L’action se termine par une frappe dans le petit filet extérieur de Sertic.

21^ème : Corner en faveur de Kiev joué au premier poteau vers Yarmolenko qui reprend du gauche mais Carrasso sort la parade. Pendant que Madame m’apporte un slip propre, la défense bordelaise dégage.

28^ème : Diabaté prend un jaune stupide parce qu’il n’est pas sorti du terrain alors que l’arbitre le lui avait demandé. Instant prémonition :

30^ème : Sertic annihile un contre ukrainien en faisant faute. L’arbitre lui colle un jaune et sur le coup-franc Veloso trouve la lucarne de Carrasso mais aussi Carrasso qui est sur le coup.

32^ème : Frappe de Taïwo du droit qui termine dans la Garonne.

36^ème : Double arrêt ultra-important de Carrasso qui repousse dans un premier temps un centre de Veloso avant de s’imposer devant Yarmolenko.

40^ème : Mikhalik descend Sertic et prend son jaune mérité. Le coup-franc d’Obraniak qui suit termine en corner.

41^ème : Sur le corner, Trémoulinas trouve Saivet qui dévie vers Sertic qui dévie vers Diabaté qui, plutôt que tenter un truc improbable et se faire pourrir, nous fait un « plat du pied sécurité » qui termine au fond des filets. Bordeaux ouvre le score contre toute attente mais la joie est belle et bien là.

45^ème +1 : Miguel Veloso, 30 mètres, pied gauche, embouchure de la Garonne. Une frappe qui a autant de précision qu’une relance du gauche de Planus.

A la mi-temps, le plan se déroule parfaitement. Bordeaux mène, plus que 45 minutes à flipper.

La deuxième mi-temps où tu changes de slip 6 fois par minute :

Pendant la mi-temps, Blokhine sort Bezus et Mehmedi pour faire rentrer Gusev et Ideye Brown. Le message est clair : on veut vous plier.

45 – 60^ème : Kiev domine outrageusement mais ne se procure aucune occasion dangereuse, ses attaques venant se briser vagues après vagues sur la muraille bordelaise.

61^ème : Contre bordelais emmené par Diabaté qui se retrouve absolument seul et tente une frappe totalement improbable qui finit en 6m.

66^ème : Débordement de Taiwo côté gauche qui centre au deuxième poteau pour Haruna qui est absolument seul et qui va marquer… ou pas. Alors qu’un enfant de 8 ans l’aurait probablement mise au fond, l’ex joueur de Monaco loupe sa tête et la colle à côté.

70^ème : Kranjcar prend un jaune pour avoir tenté de casser Poko.

77^ème : Poko n’est pas du genre à ne pas réagir et chausse Kranjcar. Jaune.

82^ème : La frappe de Haruna termine sa course sur la Dune du Pyla.

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Les attaquants du Dynamo face au but de Carrasso

84^ème : Gillot fait enfin des changements et sort Obraniak et Trémoulinas qui sont cramés pour Plasil et Maurice-Belay.

85^ème : Poundjé termine son travail entrepris en début de match : dégoûter à mort Yarmolenko.

Les dernières minutes sont tendues, tout comme moi, au point que je ne puisse plus tenir ni stylo pour prendre des notes ni bière pour prendre des forces. Heureusement la défense tient et Yarmolenko cherche plus à impressionner les joueurs de futsal avec ses dribbles qu’à être efficace. Diabaté tente de faire pareil mais c’est tout de suite plus risible.

L’arbitre siffle enfin, Bordeaux est le dernier représentant de la France en Ligue Europa. Haters gonna hate. En attendant d’aller à Lisbonne pour jouer le Benfica, place à l’analyse.

Les braqueurs :

Carrasso (5/5) : A été désigné favori pour remplacer Benoît XVI après ce match.

Faubert (3/5) : Comme tous les vieux il a été victime de quelques oublis dans son dos mais il a tenu la baraque.

Planus et Marange (4/5) : 80% de bœuf, 20% d’âne mais en attendant on a vu ni Mehmedi ni Ideye Brown. C’est plus facile quand y’a pas besoin de courir parce qu’on joue dans nos 16 mètres.

Poundjé (5/5) : Le mec tu lui colles Yarmolenko en face il s’en cogne, il le bouffe pareil. Enorme match du jeune Max qui a eu le droit aux louanges de Balbir, c’est dire.

Poko (4/5) : Présent partout sur le terrain, le « Makélélé gabonais » selon Balbir a montré qu’il pouvait être plus qu’un simple remplaçant. A lui de prouver en L1 qu’il peut contenir sa fougue et éviter de prendre un rouge avant la mi-temps.

Sertic (4/5) : Sa déviation involontaire pour Diabaté change tout. Gros match défensif pour le reste.

Saivet (3/5) : On a découvert un Henri travailleur et accrocheur qui a passé son temps à défendre pour aider Faubert et à essayer de remonter balle au pied pour lancer Diabaté. Solidaire.

Obraniak (3/5) : Tout comme ses coéquipiers il a défendu encore et toujours et a tenté tant bien que mal de remonter les ballons. Cramé, il sort à la 84^ème au profit de Plasil.

Trémoulinas (3/5) : Discret, il tire le corner du but. S’est sacrifié comme les autres. Remplacé par Maurice-Belay à la 84^ème.

Diabaté (6/5) : 5 points pour son but, 1 point pour son travail de monstre devant où il a emmerdé la charnière ukrainienne à lui tout seul. Ses passements de jambe à la fin du match ? Un bonus.

Les entrants :

Plasil et Maurice-Belay : Entrés pour tenir la baraque. Avec succès.

Le coach :

On se retrouve dès dimanche pour le match contre Brest.

Claude Pèze.

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