Bordeaux-OM (0-0): La Scapulaire Académie n’a pas perdu

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La série continue, le non football aussi.

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CA NE SERA PAS POUR CETTE ANNEE

C’est le grand jour, le D-day comme disait Aimé Jacquet : Bordeaux reçoit Marseille.

LE match à ne pas perdre. Quarante-trois ans sans connaître la défaite face aux Sardines à domicile. La longévité de cette invincibilité est la principale raison de vouloir bannir une victoire adverse chez nous. Mais pas que.

Certes, la rivalité n’est plus ce qu’elle a été. L’éloignement des premiers rôles aide à ne plus considérer cette affiche comme un tournant de la saison. Avec l’OL et le PSG, l’OM nous a fait des enfants dans le dos.

Ils disent ne plus nous considérer comme des rivaux. Les grandes gueules à la Malleville, par leur faux dédain, nous prouvent le contraire. En fait ça les emmerde qu’on leur résiste. Et plus on les entend parler, plus on a envie que la série continue.

Avec quelle équipe allons-nous les taper ? Pour le savoir, petit retour sur la foire aux bestiaux qui vient de se terminer.

Oudin a rapidement rejoint le club. Malgré les grèves, il n’a pas été bloqué à l’aéroport. Sousa a vanté ses qualités mais ne s’est pas caché d’affirmer que sa priorité était un avant-centre. Or Bordeaux n’a pas les moyens de ses ambitions (quelles ambitions d’ailleurs ?) et a essuyé plusieurs refus. Pas de numéro 9 pour le plus grand malheur de l’entraîneur.

La volonté du club était de dégraisser l’effectif. Benrahou a été prêté à Nîmes. Cafu a troqué le jet-ski pour le club de Golfe. Bellanova est parti avant que l’on puisse exploiter le potentiel comique de son patronyme. Carrique est parti en Segunda B.

Et puis Tchouaméni a répondu aux avances monégasques. Recruté par l’ASM contre vingt millions, son départ a laissé un goût d’inachevé. Comme celui de Koundé. Ça fait mal. Déjà parce qu’il n’est jamais facile de voir un enfant quitter la maison, qui plus est quand on n’a pas fini de lui apprendre les rouages de la vie. Et puis aussi parce que ce transfert est significatif de la politique des nouveaux propriétaires.

L’humain on s’en moque, ce qui intéresse c’est la monnaie. On en est là : on ne forme plus des jeunes amenés à grandir avant d’aller s’épanouir ailleurs. Non, on profite de la moindre occasion pour faire du fric. Et tant pis si l’équipe ne progresse pas avec ses ouailles.

Quel message pour les espoirs que l’on recrute ? Venez, jouez et de l’argent rapportez. Ne vous attachez pas au club, vous serez bientôt sur le départ.

Aurélien a été remplacé par Ruben Pardo. Si ce nom parle aux supporteurs, pas sûr que le nouveau laisse un souvenir aussi impérissable que l’ancien. C’est un peu comme si on annonçait Ruben Pivot à l’académie française. A peine le temps pour les académiciens de chercher  » iconoclaste » dans le dictionnaire qu’ils se rendent compte de la supercherie.

Nous, à la Scapulaire, on sait écrire « chrysanthèmes« .

La composition :

Costil (c)

Kwateng Koscielny Pablo Sabaly

Otavio Basic

Oudin De Préville Hwang

Briand

Sabaly et Kwateng sur les ailes d’une défense à quatre : on ne peut espérer mieux.

Otavio Basic, c’est parti pour durer on dirait.

Devant, Briand est associé à un Hwang et Deux Préville.

Le match:

Le match débute par un accident : Nico de Préville est fauché par Caleta-Car à l’approche de la surface. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ce putain de camion ?

Quand les Bordelais parviennent à éviter les tacles adverses, ils arrivent à se procurer de petites occasions. De Préville, encore lui, déborde sur la gauche, Oudin en fait de même à droite.

Les Marseillais ont du mal à relancer, gênés par le pressing girondin. A l’image d’Alvaro, la défense n’est pas académique mais ça tient.

L’OM réussit ensuite à accélérer, le côté gauche girondin est mis à mal mais là encore, la défense tient.

Peu avant la mi-temps, Bordeaux croit ouvrir le score. A la suite d’un corner direct tenté par De Préville, Mandanda dégage comme il peut. Le ballon revient sur Pablo qui marque après s’être aidé de la main. Explosion dans le stade, dans les slips et dans les clapiers.

Joie de courte durée. L’arbitre annule le but après recours à la VAR. La main n’était pas volontaire mais ce n’est pas illogique. Même contre Marseille.

Bordeaux se procure une grosse occasion. De Préville, déchaîné, déborde et centre pour Oudin. Sa frappe sans contrôle est détournée par le gros gardien d’en face.

Le début de la seconde période n’est pas intéressant, l’OM tenant le ballon.

On peut être deuxième et ne pas pratiquer un football emballant. On est bien placé pour le savoir, en 2006 ce n’était pas folichon.

On s’emmerde un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du… oh Basic ! Quelle mine sur la barre ! Si cette occasion a le don de réveiller le stade, elle a aussi le malheur de donner de fausses idées à Basic, qui croate qu’il peut tenter un coup-franc direct.

Kwateng puis Sabaly sont victimes de crampes. Nous aussi mais à l’estomac. Faut dire qu’avec Poundjé sur le banc et donc susceptible d’entrer en jeu…

En parlant changement, Villas-Boas a fait rentrer Radonjic, lequel s’est créé deux occasions en fin de match mais Costil veillait au grain.

Pablo de la tête a cru une nouvelle fois offrir la victoire aux supporteurs mais c’était sans compter sur Mandanda, auteur d’une superbe parade.

Six minutes d’arrêts de jeu, on aurait pu espérer un petit but…

Mais tel le dromadaire qui a aussi faim que soif, qui se trouve à égale distance de bouffe que de flotte et qui se laisse donc mourir de faim et de soif… Bordeaux a autant envie de gagner que peur de perdre et préfère faire une passe à dix. En même temps, ce n’était pas une soirée à faire confiance à un dromadaire. C’était un âne ? Quelle différence pour les Marseillais ?

La rencontre se termine par un match nul et vierge au goût étrange. Deux équipes limitées qui ne donnent pas tout pour l’emporter et tant pis pour ceux qui regardent.

Bordeaux garde son invincibilité contre Marseille mais un sentiment de frustration domine.

Les notes des 33 :

Costil (5/5):

Deux arrêts à faire et il les a faits. Il a joint les actes à la parole, c’est ce qu’on attend d’un capitaine.

Kwateng (3/5):

On n’a pas trop vu Payet c’est qu’il ne fut pas dégueulasse. Pourquoi deux négations dans la même phrase ? On est à Bordeaux, n’oubliez pas.

Victime de crampes à l’heure de jeu, il fut remplacé par Mexer.

Koscielny (3/5):

Il faudra se lever Benedetto pour prendre le dessus sur lui quand il défend comme cela. Sa qualité de relance fut précieuse. Le revoilà.

Pablo (4/5):

Le système à quatre derrière lui va si bien. Auteur d’un but refusé et d’un presque but, il n’était pas loin d’être le héros de la soirée.

Sabaly (3/5):

Même s’il doit se remettre sur son pied droit avant de centrer, cela reste plus naturel que lorsque c’est le Suisse. En difficulté en première période, il a su rectifier le tir en seconde. A terminé lui aussi avec des crampes.

Otavio (2/5):

En retard dans ses interventions pendant les quarante-cinq premières minutes, il a réapparu transfiguré après la pause, la bave aux lèvres et les crampons aiguisés, prêt à bouffer du Marseillais. Domenech s’est rendu dans les vestiaires à la mi-temps?

Sousa a eu peur de l’expulsion et l’a fait sortir au profit de Aït-Benasser. C’est con, on a fini à dix du coup.

Paulo, tu lis jamais les étiquettes avant d’acheter quelque-chose ?

« Né à Toul, formé à Nancy » on pouvait se douter qu’il y avait un défaut de fabrication.

Basic (3/5):

On espère qu’il continuera sa progression en enchainant les matches car on risque de le voir beaucoup plus en cette deuxième partie de saison.

Sa frappe sur la barre m’en a donné une. Elle méritait donc un meilleur sort.

De Préville (4/5):

Il a fait un sacré chantier avec la défense marseillaise. Il en a enrhumé une paire !

Oudin (2/5):

Pas loin d’ouvrir son compteur ce qui l’aurait définitivement adoubé auprès des supporteurs. Quelques gestes de classe. Allez, on y croit !

Remplacé par Adli qui en avait sous la semelle.

Hwang (2/5):

Du mieux par rapport aux précédentes rencontres mais doit faire plus. Son tir précipité et écrasé en début de match est assez symptomatique.

Briand (2/5):

Pas de but pour récompenser son abattage cette fois-ci. Ça a tout de suite moins de gueule.

En face: Allez viens Boas un petit coup à la maison

L’entraîneur marseillais, que l’on présentait comme imbu de lui-même et prétentieux, fait du bon travail. Il tire le maximum de son groupe.

Et surtout, c’est peut-être la personne qui semble la plus appréciable du club. Ça doit leur changer de Rudi Garcia.

Pour conclure :

Nous allons retenir que Bordeaux poursuit sa série face à Marseille. Avec un peu de réussite, nous aurions peut-être pu l’emporter.

Au niveau du jeu, ce match aura été globalement pauvre techniquement et peu emballant. On pourrait reprocher aux joueurs un manque d’application ou une carence en termes de qualités footballistiques.

Mais alors, comment ne pas incriminer les dirigeants ? Les mouvements des transferts ne donnent pas l’impression que l’équipe se soit renforcée. Aucune logique ni aucune lisibilité sur le projet ou sur les moyens mis à disposition hormis une volonté de ne pas mettre la main à la poche.

La gestion est catastrophique. Chaque jour, de nouvelles informations sordides sortent au sujet du club. Ils ternissent son image. Cela ne doit pas être facile d’évoluer dans ces conditions. Malgré tout, les joueurs ne s’en sortent pas si mal.

Côté marseillais, la gestion n’est pas idéale non plus. Presque cent millions de déficit, un Président qui ne connait rien au foot et un actionnaire américain qui ne tient pas ses promesses. On a finalement quelques points communs avec les Sardines. Je crois que je vais vomir.

Voilà où nous en sommes : nous sortons d’un Bordeaux-OM qui aurait du être un événement, et on parle base-ball et fast-food.

Alors comme le dit si bien leur Monsieur Lapin…

Les Girondins enchaînent les rencontres comme un vrai club européen. Nous tâcherons de vous livrer en temps et en heures les académies correspondantes.

A bientôt

Nausée Savajicl

5 thoughts on “Bordeaux-OM (0-0): La Scapulaire Académie n’a pas perdu

    1. Merci beaucoup. Je ne sais pas encore si on peut se réjouir d’en avoir deux comme ça. L’avenir nous le dira…

    1. C’est votre nouveau mot d’ordre « couilles » qui vous permet de dire « allez l’OM » en ces lieux ? C’est osé, surtout après un match lors duquel votre principal atout était manifestement la chatte.

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