La seconde période du PSG-OM conclue avec la paire Abriel-Cheyrou au milieu le laissait présager : faible d’un recrutement qu’il n’a pas choisi, Deschamps repart en quête de système.

Si la coupe de la Ligue 2010 servit de laboratoire à Deschamps pour passer du 442 aux 433 pointe en bas puis en haut, l’édition 2011 permet au technicien marseillais de se familiariser avec les dernières tendances tactiques. En effet, il n’est qu’à suivre le Real de Mourinho, déjà auteur des best seller « le 433 pour les nuls » (Porto et Chelsea) et « Le Catenaccio en 2 saisons », pour constater le retour du légendaire 424 qui fit la gloire du Real de Di Stefano et Puskas. Inauguré par le « onze d’or » hongrois de Gusztav Sebes, repris par le Brésil de Pelé et le Grand Real Madrid, cette tactique exige de chaque joueur qu’il puisse dépasser son rôle afin de soumettre l’adversaire à une activité incessante le tout sur un rythme soutenu. Préfiguration du « football total », ce dispositif spectaculaire (record de matchs sans défaites et de buts marqués pour la Hongrie de 1954, uniquement défaite par la géopoésis du« miracle de Berne ») repose avant tout sur l’animation du quatuor offensif. De la « maquina » de River Plate au quatuor madrilène Puskas-Kopa-Gento-Di Stefnao en passant par le « Ballet Azul » des Millonarios, le profil de Di Stefano, « tactique à lui tout seul » selon Gabriel Hanot, illustre le type de joueurs nécessaires à ce système et annonce le retour des 9 ½. Erudit, José Mourinho semble donc revisiter le grand classique du Real après avoir réconcilié l’Inter avec son passé, mais, plus qu’une leçon d’histoire, le choix du portugais préfigure l’évolution d’un jeu que la spectacularisation veut plus rapide, plus technique et plus direct. « Il le sait bien le roublard de Deschamps » (XG) et l’équipe expérimentée face à l’ASM s’inscrit dans cette évolution tout en composant avec un effectif bancale.

Ainsi, Abriel s’aligne sur Brandao et les frères Ayew pour composer une ligne de 4 alimentée par le duo Kaboré-Cheyrou. Toutefois, une intervention inappropriée de M’bia averti offre un coup franc que le bras de Brandao, effrayé par la tête de Puygrenier, détourne : penalty, 0-1, Coutadeur (19ème.) Bien que ne disposant pas « d’une grosse matière » (XG), Lacombe propose un 4411 en mode contre-attaque, Coutadeur et Gakpé faisant le pressing en compagnie de l’ailier concerné. Le duo se montre efficace et il faut le poteau puis Mandanda pour stopper Gakpé (50ème et 56ème.) Mais à voir l’équipe défendre 10 mètres sous la médiane dès la 50ème, force est de constater que le 424 olympien rend l’ASM maso.

Mi temps : « Thiriez : notre obsession…ta démission. »

Plutôt que de regarder la moustache qui cache le bois aux loups, les marseillais seraient inspirés de partager l’Obsession de Paul Schrader.

Plus créatif et technique, Cheyrou aspire le jeu et l’OM penche à gauche dans le plus pur style clarckien. Ainsi, Mongongu et Puygrenier résistent difficilement aux incursions côté gauche de Taïwo, Aa, Cheyrou, Brandao ou encore Abriel, tandis que Yew et même Azpi se manifestent côté droit. Yew, ailier droit en position d’avant-centre, récupère à l’entrée de la surface et remise vers Cheyrou pour un centre sur la tête de Aa : 1-1, André Ayew, 41ème. Déjà décisifs lors du tour précédent, les frères Derrick sortent à nouveau catapulte infernale et autres combinaisons burlesques sous les yeux de Lucho entré à la place de Cheyrou (50ème.) Le meneur argentin, moins proche de Brandao que ne l’était Abriel, se place en 9 1/3 tandis que Captaine Brackmard récupère le poste de Cheyrou. Tel un boxeur, l’OM travaille le côté faible et Brandao centre de la gauche pour Yew, ailier décidément très avant-centre, cafouillage qui profite à Azpi plus vicieux que Malonga : 2-1, 59ème.

Peu habitué à subir, Haruki Lacombe renforce son couloir droit en sortant Mongongu pour Adriano et place un Bulot côté gauche. Effet immédiat et tandis que Coutadeur à droite et Gakpé à gauche plongent sur les côtés afin d’étirer la défense adverse, Bulot en profite pour reprendre un centre du premier que Azpi sauve sur la ligne puis une tête aux 6 mètres sortie par Gordon Mandanda, également présent sur une frappe aux 16 mètres de Haruna. Mandanda prend doucement « la couleur de l’homme du match » (Auclair…sic) quand Deschamps monte Cissé à la suite de Aa car Daniel Auclair en est à lire ses textos à l’antenne et de toutes façons « on va fermer » (XG.) Le couple Cissé-Kaboré s’active, le couteau suisse Abriel finit ailier droit, Brandao avant-centre et, à un Rémy ailier gauche près, l’OM propose un 433 expérimental cuvé 2009. Prochain TP en Bourgogne face à un adversaire ayant affronté le modèle : plus qu’un mètch, de l’histoire en marche.

2 thoughts on “Notre Footballologue analyse Marseille-Monaco

  1. On a probablement pas vu le même match cher Footobolologue !
    Puygrenier était clairement arrière droit (sic) et Mongongu dans l’axe. Mais comme Mongongu a été horrible, Puygrenier se recentrait pour couvrir les courants d’airs de son coéquipier, ce qui fait qu’à droite, on avait plus personne … Et heureusement qu’il est sorti sur blessure …

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