Notre Footballologue analyse Pays Bas-Espagne

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Notre Footballologue y a vu du cul.

Epilogue du gang bang mondialisé auquel s’adonnent 32 nations pour une croupe, la finale 2010 oppose Néerlandais et Espagnols sur un problème : « il n’y en a qu’une. » (Larqué) Onze harengs dans le cul de Rhinit à droite, la mère poulpe plantée sur le gland de Hristo à gauche, et le calendrier de l’Empire en guise de soirée pour un de ces matchs « qui nous regardent. »*

Espagne et Pays-Bas évoluent dans le même 433, ont le même couloir droit « fort », les mêmes faiblesses sur le flanc gauche mais…pas les mêmes joueurs. Face à la Makina ibérique, il reste préférable d’innover tant « jouer son jeu » revient à révéler ses insuffisances. Le triangle batave n’a que son agressivité à opposer à la virtuosité de son homologue, Van Bronckhorst et Kuyt ne rivalisent pas avec Sergio Ramos ou Pedro, et Van der Wiel ne soutient pas suffisamment Robben pour sédentariser Iniesta ou déséquilibrer Capdevilla et Puyol. Dans ce contexte, Marwijk aurait pu clairement s’inspirer de l’Inter et confier les clés à Sneijder, rampe de lancement pour Robben (principalement côté Capdevilla) et/ou Van Persie (sur Piqué afin de fatiguer le premier relanceur.) Envisager un jeu direct, axial, sur la profondeur pour fatiguer les colosses adverses et obliger la Makina à démarrer 10 mètres plus bas. Manqué pour cela un latéral offensif (Van der Wiel faillit là où la paire Eto’o-Maicon explose) et l’envie de proposer autre chose que de multiplier les chocs frontaux, les fautes grossières et les intimidations de kermesse. Ainsi, la Makina mode Transformers alterne jeu long (Piqué-XA vers la gauche) et combinaisons (Xavi-Iniesta-Pedro), insistant sur le côté droit où Kuyt joue plus bas que Van Bronckhorst, tandis que le 433 beaucoup moins flexible des bataves ne s’animent qu’aux « méchancetés » (Wenger) de Van Bommel (21ème/ Iniesta), DeJong (27ème, pied dans le thorax de XA), ou de Sneijder (42ème/ XA.) Pourtant, Sergio Ramos (22ème/ Kuyt) et Puyol (16ème sur les « chevilles de cristal » de Robben) sont avertis et souffriraient au même titre que Pique ou Capdevilla en cas de sprint avec Robben, Van Persie ou Sneijder…mais « ou ils perdent la balle, ou ils font faute. » (Larqué)

Seconde période et « mirage » puisque les bataves reparaissent avec une turgescente « bite à Dudu. » (schéma tactique de Dunga sur cette croupe) Kuyt s’est rapproché de Van Persie, Sneijder et Robben s’accouplent à l’étage inférieur et l’édifice repose sur les 4 centimètres pliants du derrière mais sans réelles gonades, Van Bronckhorst et Van der Wiel n’étant que de vulgaires prothèses là où les vraies remontent bien mieux. « Mirage » puisque le 433 reprend vite ses tords, Heitinga récolte un carton jaune et Van Bommel rend le ballon en touche dans les 20 mètres adverses (55ème.) Si, d’après Wenger, « ça s’ouvre », les joueurs « restent derrière » et le score demeure vierge. Continuant son travail de sape sur le côté droit, Del Bosque sort Pedro pour Jesus Navas (59ème), tandis que Marwijk regarde San Iker gagner son duel face à Robben lancé par Sneijder dans…l’axe (61ème.) Conscient qu’il manque un support latéral à son trio offensif, le beau-père de Van Bommel remplace Kuyt par Elia afin de canaliser la foudre de Navas et se heurter à Sergio Ramos pendant que Capdevilla et Puyol averti s’ennuient de l’autre côté. « La Hollande va droit à la défaite » fustige Wenger mais Sergio Ramos recule l’échéance (76ème) avant que Puyol ne fasse du rock acrobatique avec un Robben très à son « avantage » selon l’arbitre (87ème.) A la 85ème, Del Bosque entre Fabregas pour Xabi Alonso en vue d’ajouter un joueur porté vers l’avant dans la construction et à la réception des centres que déclenchent Ramos, Navas et même Capdevilla.

Mi temps : « L’important au poker, ce ne sont pas les cartes. C’est ce que vous en faites… » Pur produit des années 80, Patrick Bruel confirme que la génération Erasmus n’est en rien protestante.

Prolongation des mêmes schémas, Marwijk reconstituant son côté gauche avec Braafheid et Van der Vaart afin de neutraliser une équipe qui penche de l’autre côté suite à l’entrée de Fabregas. A la 108ème, un une-deux Iniesta-Xavi provoque l’expulsion de Heitinga et, drame d’une amputation, le corps pense qu’il est encore là. Descendre Van Bommel ou recentrer Braafheid, décaler Van der Vaart et/ou descendre Elia…les approximations se multiplient sur la pelouse, à l’image de l’arbitre donnant 6 mètres aux espagnols sur un coup franc de Sneijder pléonastiquement détourné par le mur. Sur le renvoi, le Transformer se disloque et se recompose en temps réel sur une bande de 40 mètres plein axe avant d’aboutir à Iniesta décalé côté droit…où ne se trouvent ni Braafheid, ni Van Bommel, ni « Ma Thaï Zen » (CJP) et à peine Van der Vaart : 0-1, 115ème. Vague tension d’acteurs exténués et résignés puis Délivrance (voir ici) :  à l’Espagne le sacre, à Van Bommel l’arbitre.

Telle l’hippique guidoline de Puyol, les symboles virevoltent : la faillite de l’arbitrage anglais dans un duel entre modèles protestants et catholiques ; la mécanique ibérique implacable qui prêche son football total et, telle l’Inquisition, sanctionne l’hérétique ; Cannavaro, anomalie d’un système désormais en voie de « moralisation » à grands coups de football total, de fair play financier et d’ouverture des paris sportifs ; la découverte qu’en France, ne pas conjuguer Etre et Avoir correctement a valeur de style anthropologique ; Mandela dans son fauteuil de Superman ; Ba m’Bula qui saisit – enfin – la nécessité de porter un costume, repousser la misère loin des caméras et se débarrasser des vuvuzelas pour entrer dans l’Histoire…et conservant la contemplation mi amusée mais trop douloureuse de notre inconséquence : « Myriam Makeba » ( ici ), juste pour nous.

* : Formule empruntée à Serge Daney, voir ici.

10 thoughts on “Notre Footballologue analyse Pays Bas-Espagne

  1. C’était quand même assez moche dans l’ensemble.
    Et Robben j’ai eu vraiment envie de le taper, je sais pas comment il a terminé le match sur la pelouse celui là.

  2. « On joue au football » (78e, CJP)
    « Les bras m’en tombent » (111e, CJP)
    « 9 cartons jaunes, c’est monstrueux » (115e, CJP)

  3. Désolé, moi j’avais Béla Réthy aux commentaires, c’était sans doute plus reposant.

  4. @chantivlad

    Je n’ai presque pas été dérangée par eux, j’étais plus tendue et énervée par toutes ces fautes, et ce but qui ne venait pas.

  5. Moké était aussi tendu en relisant qu’il pouvait mordre le doigt d’Eva…D’ailleurs au moment où il écrit ses lignes…

  6. « Moké était aussi tendu »

    Encore, mon Moké ? Insatiable que tu es ?

     » où ne se trouvent (…) ni Van Bommel, ni « Ma Thaï Zen » (CJP)  »

    Je pensais que tu avais été suffisamment occupée hier, croyant lire une dédicace de leur Footballologue, parlant de ton van, mon beau mâle, et de Lucy ta Thaï Zen…

  7. Y en a au moins un qui a fait une grande coupe du monde, c’est le footballologue… Encore une analyse impeccable.
    Putain de Pays-Bas…ils se sont bien saccager tout seul ces cons-là. Finalement, le « football total » est sacré avec une victoire à l’italienne (plongeons, gémissements et but de raccro…), mais peu importe le flacon…

  8. raccroc?

    Sinon, je suis bien d’accord sur les deux points, le footballologue dissèque comme un chirurgien, c’est vraiment bon, pur de tout jugement superflu… etc.
    Et le soit-disant football total est un vague souvenir de 2008, où le jeu lèché me faisait à l’époque bander, dur d’accepter la version frileuse de 2O10, snif où est mon Ayrton (ah ah blague macabre).

    Aujourd’hui, désolé, mais feu football total était plutôt chilien ou ghanéen, avec moins de moyens mais de plus belles intentions.

    Enfin, c’est mon avis.

    Merci encore Monsieur leur footballologue.

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