Toulouse-Nîmes (1-2), la Téfécé Acad’ livre ses notes

C’est la rentrée.
Neuf juillet, c’est le jour du premier match de préparation du TFC cette saison et les Toulousains pour se préparer à la nouvelle saison reçoivent Nîmes. Le match a lieu à Balma village de la banlieue toulousaine. L’accueil me rappelle d’ailleurs qu’il suffit de passer de l’autre côté du périphérique pour entrer dans un monde parallèle. Un monde où la méga star de la chanson se nomme Patrick Sébastien et où le groupe de rock le plus prolifique balance un paquito pour chauffer l’ambiance.
Les tribunes sont aussi remplies que le métro parisien aux heures de pointes et l’odeur dans le stade s’en approche aussi. Je comprends pourquoi quand je vois les bénévoles du club organisateur derrière trois tables qui préparent des sandwichs merguez que même les éthiopiens refuseraient.
La sono est à bloc pour diffuser un 33 tours des meilleures morceaux de bandas de ces 40 dernières années, il reste un quart d’heure avant le début du match. Il est temps de découvrir la buvette et d’aller y chercher une mousse. A priori le type qui me sert est le trésorier du club puisqu’il essaie de me coller un verre ou il y a plus de mousse que de bière. Quand je le lui signale, il engage un monologue sur le fait que si j’avais vécu l’entre-deux guerres, comme lui, j’aurai connu le rationnement.

Le speaker annonce les compositions en abimant tous les noms. Côté violets :
Vidal, Bru, Yago, Spano, Moubandje, Ninkov, Furman, Didot, Siriex, Pesic et Ben Yedder.

0’-15’ Le premier ¼ d’heure est toulousain. Un peu comme quand tu vas à une soirée infirmières les situations s’enchainent sans rien donner de concret. Frappes au-dessus, (comme sur les infirmières) duels perdus (comme contre les infirmières)…
15’ Le TFC combine bien, Didot, qui semble déjà en forme, engage un jeu à trois avec Pesic et WBY, le gardien croco se jette dans les pieds de Wissam, c’est la plus belle occasion de ce début de match. Dans la même minute, WBY adresse un centre pour la tête de Pesic, belle envolée du gardien.
23’ Le même trio, crée une grosse occasion, le bretonlousain sert WBY qui trouve Pesic dans la profondeur qui n’enroule pas assez et rate le cadre. C’est une balle perdue pour le serbe.
26’ Vidal, qui se battra la place de second avec Ali Ahamada, sort une grosse parade à bout portant.
30’ WBY centre de nouveau pour Pesic, de la tête, le serbe rate le cadre de peu. A rater le cadre aussi souvent on se demande s’il pourra un jour avoir des enfants.
34’ But des Nîmois. Mauvaise relance toulousaine, le ballon revient à gauche sur un croco, qui frappe le poteau, à droite un sudiste récupère et centre fort devant le but, Benmeziane coupe et ça fait but. Hop 0-1
37’ But des nîmois. Omrani, entre dans la surface et colle une mine pleine lucarne. Vidal ne peut rien faire. Le TFC s’est créé les plus grosses occasions et se retrouve mené. Hop 0-2.
38’ Longue ouverture pour WBY qui déborde son défenseur et frappe sur la transversale. Le ballon touché par le gardien file en corner. C’est Wissam qui se charge de le tirer, Spano reprend de la mèche et touche le poteau.
39’ Demi (pour moi aussi à y être) volée de Siriex qui passe juste à côté. Oui, Siriex est toujours là, il faudra que je le présente au type du bar pour qu’ils puissent échanger sur l’arrivée de la télé en couleur.
41’ Penalty pour le TFC pour une faute sur WBY, le public en fin connaisseur des violets scande le nom de Zébina. Je t’assure que je n’y suis pour rien mais j’avoue que ça me plait assez.
42’ Pesic frappe plutôt bien, à mi-hauteur sur sa droite mais le gardien s’allonge du bon côté et sort la gonfle.

Mi-temps.
Le mec du bar est toujours là, il semble avoir pris 5 ans ce qui fait qu’il en parait 138. Les odeurs de grillades aussi sont toujours là et elles aussi semblent avoir cet âge-là. Les bénévoles, femmes, qui préparent les sandwichs s’enflamment et remuent leurs corps sur le morceau le plus tendance qu’elles connaissent : la Lambada. Elles sont aussi sexy que ma grand-mère quand elle enfile sa grenouillère en lycra.

Cette première mi-temps est assez logique défensivement, aucun titulaire probable de la saison n’était là dans l’arrière garde. Offensivement, on a vu de belles combinaisons entre Didot, Pesic et Ben Yedder. La finition n’est pas là mais le néo-Toulousain serbe pèse déjà et les intentions sont bonnes.

Deuxième mi-temps.
La compo toulousaine : Boucher, Spajic, Larabi, Veskovac, Bodiger, Trejo, Regattin, Roman, Delgado et Ben Basat.
45’ 50’ Une frappe de Trejo, une de Delgado et une percée de Regattin, à chaque fois non cadrée ou stoppé par le gardien.
51’ Sylla, tu sais, le pique à brochette qui joue à gauche, centre et Delgado reprend de la tête, il décroise et la colle au fond. Hop 1-2
55’ Regattin frappe plein axe, le gardien détourne du bout des gants.
59’ Sur un coup franc côté gauche, Regattin déclanche une grosse frappe, le portier nîmois boxe.
60’ Encore un coup franc de Regattin, cette fois c’est la barre qui repousse. Le TFC détient le record de montants touchés la saison dernière, on repart sur les mêmes bases puisqu’on en est à trois sur ce match.
60’ 70’ Le TFC domine largement. Trejo et surtout Reggatin sont partout. Ils touchent beaucoup de ballons et, chose rare à Toulouse, tentent beaucoup à 20/25m.
70’ Ben Basat a une possibilité à l’entrée de la surface, il hésite et ne parvient pas à faire quelque chose de sa situation.

74’ Delgado frappe, le gardien nîmois détourne sur le poteau. C’est le quatrième !
76’ Sur un corner nîmois, Sylla repousse une volée cadrée. Le TFC recule et les crocos en profitent.
77’ 85’ Beaucoup de fautes au milieu de terrain, plus aucune intensité dans le match. La fatigue du stage se fait sentir.
88’ Ben Basat mène un contre et comme à son habitude, ça ne donne rien. O.Sadran a dit il y a quelques jours que l’Israélien devait se remettre au travail, je pense vraiment qu’avant de s’y remettre, il devrait s’y mettre.
90’ Pas d’arrêts de jeu, l’arbitre siffle la fin du match. Défaite du TFC 1-2.

Paradoxalement, avec une attaque proche de ce qui pourrait être l’attaque type, les Toulousains n’ont pas marqué. Cependant, j’ai vu de belles choses devant. Pesic bien que grand et solide, bouge bien (mieux que les vendeuses de sandwichs). Son entente avec WBY sera une arme supplémentaire. En deuxième, la défense (proche de la défense type) a été sereine, solide, propre et rarement prise de vitesse. A noter qu’il manquait les mondialistes : Aguilar, Akpa-Akpro et Aurier ainsi que Braithwaite et Grigore. 5 joueurs qui peuvent être titulaires dans le onze de Casa cette saison.
Chez les jeunes, Bodiger et Delgado ont marqué des points. Le premier est bon à la récupération et accélère le jeu à la relance. Le deuxième, en plus de son but, a, même si ce n’est pas un exploit, été meilleur que Ben Basat en se créant de réelles occasions grâce à un placement judicieux.

Les notes.
Exceptionnellement (match de reprise, composition expérimentale, stade champetre…) pas de notes individuelles.

La défense de la première mi-temps : 1.5/5. Si elle paraissait sure en début de match des erreurs de relance et des mauvais choix l’ont mise en danger à partir de la 25’. Spano a certainement une grosse marge de progression et demande à être revu mieux accompagné en charnière. Ninkov est toujours aussi volontaire et ses centres sont relativement intéressants sa vitesse de pointe est cependant aussi élevée que le PIB du Rwanda.

Milieu et attaque de la première mi-temps : 2.5/5. Didot, Pesic et WBY ont fait mal au nîmois, WBY par ses courses répétées et sa justesse technique, Pesic lui sera aussi fatiguant pour les défenses adverses qu’une soirée ou tu dois suivre Planus au nombre de verres à s’enfiler. Didot confirme qu’il sera, encore, le maître à jouer violet.

La défense de la deuxième mi-temps : 3/5. Le Serbe est besogneux, il n’a pas peur d’aller à la guerre (surement l’expérience natale) et ne fait pas dans la fioriture. Quand Aguilar ne sera pas là, Bodiger semble une alternative plus crédible que Furman à ce jour.

Milieu et attaque de la deuxième mi-temps : 2.5/5. Regattin et Trejo ont poussé les nîmois à augmenter leur champ visuel. Ils étaient partout. Certes les deux sont capables d’enchainer un geste de très grande classe avec un mouvement de poussin mais ils créent du danger et décalent les milieux adverses ce qui a laissé libre Delgado de se placer aux bons endroits aux bons moments. Ben Basat était libre de le faire aussi mais au risque d’être bon il a choisi de ne pas user de cette liberté.

C’était mon Toulouse-Nîmes, viendez discuter avec moi, me payer à boire ou m’insulter sur le twitter @Biere_Gougnoux
Dany-Bryan Bière-Gougnoux.