« -Comment ? C’est à cette heure si qu’on se réveille ? C’est maintenant que tu fais ton acad’, espèce de fainéant ? Luke Seafer a encore l’air passablement irrité de mon comportement…Disons dilettante, ces temps-ci

-Woah, hé l’aut’, hé. De toute façon personne n’aime les Anglais. Oui, bon, à part moi. Mais j’aime pas le sélectionneur. Et je trouve qu’on n’a pas de tactique cohérente. Et puis les joueurs sont cuits au bout de cinq minutes aussi, et…

-JE VEUX PAS SAVOIR ! On a déployé un dispositif esseptionnel, plus fort que BeinSport et Tf1 réunis, même si c’était pas compliqué, je sais. Alors, tu as décidé de te charger de l’Angleterre, tu te bouges ! 

-Me charger, me charger, c’est plutôt les joueurs italiens, qui avaient l’air chargés, oui ! Non, non, non, ne prends pas cette teinte cramoisie, je m’y mets tout de suite ! Et après, je ferai le bilan de la saison de M.U. Peut-être.

-QUUUUUUUUUUEEEEEEEEEEOOOOOOOOOOOOOOIIIIIIIIIIIIII ??! »

 

Good morning (Oui, bon, good evening, si jamais tu lis ça dans l’après-midi),

 

Ah ! Enfin ! La Coupe du Monde s’ouvre pour les supporters amateurs de roast-beef et de Darjeeling du monde entier. (Oui, je sais que la Coupe du Monde est ouverte depuis une semaine, je te demande un peu d’indulgence, cher lecteur)

Tombés dans le « groupe de la mort », soi-disant, avec l’Uruguay, le Costa-Rica et l’Italie, l’Angleterre aura fort à faire pour, ne ce serait-ce que pour s’extirper de la phase de poule, avant un huitième de finale a priori jouable face à la Côte d’Ivoire ou la Colombie.

Mais avant cela, il faut déjà commencer par se coltiner l’Italie, qui ne part pas favorite comme à chaque édition, mais qui va aller loin, comme à chaque édition. Sauf en 2010, ouais, bon.

Alors que l’équipe de Roy Hodgson joue pour la première fois depuis 15 ans sans une énorme pression, puisque la fameuse « génération dorée » des Beckham, Lampard, Gerrard, Ferdinand &Co. a presque entièrement laissé la place à des jeunes talentueux mais encore vierges d’expérience au niveau international comme Sterling ou Barkley, on se dit que cette équipe pourrait surprendre et offrir un parcours honorable. Enfin, ça, c’est quand on prend les joueurs un par un, et qu’on n’a pas vu l’équipe jouer durant les matches de préparation…

On espère donc que ces joueurs auront su trouver un esprit d’équipe quelque part, et surtout une vraie conscience tactique, ce qui devrait être fort utile face à une belle équipe italienne, qui, faut-il le rappeler, avait sorti les Three Lions au tirs au but lors de l’Euro 2012.

Passons tout de suite à la composition alignée par le sélectionneur qui ne peut pas prononcer la lettre « r » :

 

The lineup:

 

terrain

 

D’emblée, on pourra se poser des questions sur l’état de forme des cadres Rooney et Gerrard, lesquels ont montré quelques signes de fatigue les jours précédents la rencontre. A voir s’ils seront frais et dispos.
On pourra ensuite se demander ce qui a piqué Hodgson de choisir cette animation offensive. Certes, Rooney a déjà été essayé à ce poste à M.U et en sélection pas plus tard qu’au dernier match de préparation. Mais est-il judicieux de placer ailier gauche un joueur qui ne se sent pas à l’aise dans ce rôle et qui déteste jouer ainsi ? N’aurait-il pas mieux valu échanger sa place avec Sterling, qui va jouer là où Rooney à l’habitude de jouer ? D’autant plus que le p’tit gars a été très bon sur le côté à Liverpool. Enfin, Welbeck n’a que très rarement été utilisé côté droit à United, et aura peut-être encore plus de mal à conclure ses actions qu’à gauche ou dans l’axe.

Pour le reste c’est ce à quoi on s’attendait, la défense semble plutôt fiable et le milieu complémentaire. On espère juste que Sturridge sera efficace tout de suite.

 

The game :

Après un début de match tonitruant des Anglais, qui voit Sterling placer une puissante frappe que tout le monde a la télé a cru dedans, et Henderson obliger Sirigu a une belle parade sur une belle frappe de l’extérieur, il faut attendre une dizaine de minutes pour voir l’Angleterre a nouveau dangereuse avec une frappe de Welbeck qui ne donne rien. L’industrie du savon anglais gagne 10% de cotation en bourse lorsque, à la 20ème minute, Hart fait se saloper tous les slips anglais en dégageant bien mal une frappe pourtant anodine de Candreva, plein axe.

Cinq minutes plus tard, on déplore une victime dans le stade lorsque, trouvé par Marchisio à 25 mètres, Balotelli balance une frappe qui décapite un pauvre supporter anglais qui lui demandait de revenir à Manchester City. Dans la minute qui suit, Welbeck se joue de Chiellini, place un grand pont en pleine surface, et délivre un centre tendu vers Sturridge, auquel il ne manque que quelques centimètres pour concrétiser son action.

On joue la trente-cinquième minute lorsque Candreva frappe un corner depuis la droite. C’est joué à ras de terre, Pirlo laisse passer entre ses jambes, Marchisio a le temps de contrôler et de frapper sur la droite de Joe Hart, qui ne peut rien, puisqu’il est masqué par tous les joueurs devant lui. 1-0 pour l’Italie. Twitter a explosé, criant au génie sur la feinte de Pirlo. Bon. Qu’on s’entende bien, c’est très malin, et c’est bien joué. Mais ce n’est rien d’autre qu’une combinaison travaillée à l’entraînement. Si ça avait été Chiellini qui avait fait ça, tout le monde aurait juste dit : « Oh, bien joué, tiens. » Pas : « OH LA LA MON DIEU, QUEL GÉNIE ! COMME IL EST FORT ! QUEL TALENT ! JE JOUIS ! »

Bref, alors que je pense que, comme d’habitude, un but encaissé signifie la perte d’une quelconque solidarité et l’oubli du schéma de jeu, l’Angleterre me fait mentir en recollant tout de suite au score. Sterling hérite du ballon dans l’axe  et voit le  très bon appel de Rooney sur sa gauche. Il sert l’attaquant mancunien d’une superbe passe. Wayne sort de la léthargie qui le caractérise depuis le début de rencontre et centre parfaitement pied gauche  vers Sturridge qui  reprend du droit de près. 1-1.

On pense se diriger vers la mi-temps sur ce score mais l’Italie tente quand même de placer quelques attaques. Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Pirlo lance Balotelli dans la surface, Hart sort n’importe comment, ce que l’Italien n’a aucun mal à éviter. L’attaquant du grand Milan place un joli petit ballon piqué, que les commentateurs de Bein s’empressent de rapprocher du but de Pauleta face à Barthez lorsque le Portugais jouait au PSG (à 0:40). Sauf que, si la gonfle  prend bien  le chemin du but,  Baines arrive en catastrophe pour préserver le score à la mi-temps. Oh, je n’ai pas mentionné que sur le corner qui suit, Candreva frappe sur le poteau ? Ah.

Au retour des vestiaires, on sent les deux équipes moins fringantes, mais c’est surtout l’Angleterre qui semble accuser le coup physiquement, bien que ce soit ses joueurs qui se procurent la première occasion, par l’intermédiaire de Sturridge qui se démarque avant de placer une frappe aux vingt mètres, que Sirigu repousse.

Cinq minutes après la reprise,  Candreva, sur le côté droit,  feinte le centre. Baines se laisse prendre comme un poussin (mais non, pas comme ça, bande de dégoûtants !), et Balotelli est au deuxième poteau pour placer sa tête. 2-1

Cinq minutes après ce but, Rooney, que l’on pensait avoir mystérieusement disparu se décale de l’axe vers la droite, pour finalement tenter une frappe qui passe de peu à côté.

Les Italiens gèrent leur avance, d’autant que les Anglais semblent être complètement cuits, à l’image de Sterling, Gerrard et Rooney. Il ne se passe plus grand chose d’intéressant jusqu’à la 75ème et un coup-franc de Baines bien repoussé par Sirigu. Ce sera la dernière occasion anglaise, et l’Italie aurait même pu corser l’addition avec un coup-franc de Pirlo sur la barre en toute fin de match.

Au final, si la première mi-temps était porteuse d’espoir, la deuxième les aura bien vite tués. Le coup de pompe collectif paraît difficilement explicable, compte-tenu du fait qu’il a bien moins frappé les Italiens. Le coaching est évidemment remis en question. Rooney a été au centre des débats après sa très mauvaise prestation. Gerrard a visiblement souffert d’une douleur musculaire toute la deuxième mi-temps mais a été maintenu par Hodgson tout le match. Sterling a perdu en lucidité au cours de la deuxième période et aurait pu être remplacé. Une bien belle déception en fin de comptes.

 

The players : 

Hart (2/5) : Au final, pas un boulot monstre, et pas fautif sur les deux buts. Mais une sortie désastreuse sur Balotelli et la frappe relâchée nous rappellent qu’il est bel et bien un gardien anglais.

Johnson (3/5) : Pas vraiment inquiété défensivement par Marchisio et Chiellini, j’attendais plus de lui au niveau offensif  que des crochets intérieurs pour des frappes pourries du gauche.

Cahill (2/5) : Pris de la tête sur le but de Balotelli, si je ne m’abuse. En dehors de ça, pas énormément de duels a gérer, mais à l’arrivée, on prend deux buts.

Jagielka (2/5) : Même chose que pour son compère de la défense.

Baines (1/5) : Ma grosse déception de la soirée. J’attendais beaucoup de lui, tant offensivement que défensivement. Il n’a rien proposé en attaque, et s’est fait manger par Candreva en défense.

Henderson (2/5) : Complémentaire avec Gerrard, plutôt inspiré et collectif. Sa frappe méritait mieux. Il s’est peu à peu éteint. Remplacé par Wilshere.

Gerrard (2/5) : Il a joué toute une mi-temps en ayant mal, et c’est quand même lui qui allait tirer les coups de pieds arrêtés. Il n’a pas été déterminant, mais à quand même été précieux dans la construction.

Welbeck (2/5) : Du Welbeck habituel. Ça court partout, c’est pas efficace du tout, mais ça fout le boxon dans la défense adverse. Remplacé par Barkley.

Sterling (3/5) : Du tout bon ! De l’assurance, de la vivacité, des prises de balles sûres… Sa passe pour Rooney est un régal. Dommage qu’il ait baissé le pied en seconde période. Il aurait dû être remplacé.

Rooney (1/5) : Ah, ça ! On aura compris qu’il n’aime pas jouer sur l’aile ! Il aura passé son temps a irriter les supporters. Que de mauvaises inspirations pour ce joueur si créatif ! Et quand on en arrive là, faut arrêter, Monsieur:

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Sturridge (3/5) : Auteur du seul but anglais, on peut dire qu’il n’a pas démérité. Il m’a même agréablement surpris, puisqu’il n’a pas vendangé un maximum d’occasions. Remplacé par Lallana.

The subs :

Il ne seront pas notés, étant donné l’apathie qui habitait l’équipe anglaise après le repos. Barkley a tout de même montré qu’il en voulait et qu’il peut clairement apporter quelque chose à ce collectif. Wilshere n’a pas été transcendant et Lallana n’a pas eu assez de temps pour influer sur la partie.

 

On se retrouve bientôt pour la rencontre face à l’Uruguay, qui pourrait signifier l’adieu à la compétition pour l’une des deux équipes !

Inferanalement vôtre,

The Infernal Wayne Boulet. 

Si tu veux que Horsjeu.net survive, que ton académicien so British puisse être fourni régulièrement en pudding et en litres de Darjeeling jusqu’à plus soif, par l’Editeur, ce bel homme, alors tu peux faire un geste en versant une maigre contribution financière mensuelle (La Reine te le rendra) ou même un don unique qui n’engage à rien.Clique ici

Sinon, L’Infernal Wayne Boulet a récemment pété un plomb et dévoilé son identité secrète,  comme ça. Tu peux venir lui faire coucou, pour papoter, comploter avec lui pour que Rooney obtienne le ballon d’or, échanger tes meilleurs souvenirs  de bourdes de gardiens anglais et lui demander pourquoi trois lions, d’abord ? Une page Facebook pour l’academy sera créée si elle rencontre un franc succès. Et tu peux même retrouver ton Wayne Boulet préféré sur Touitteur.

6 thoughts on “Angleterre – Italie (1-2) : La Three Lions Academy livre ses notes.

  1. Bonjour. J’aime beaucoup votre Civilisation. Si vous pouviez perdre contre l’Uruguay je vous en serais reconnaissante, afin que l’on n’ait pas à vous éliminer nous-mêmes.

    PS : pourriez-vous m’envoyer une boule à thé je vous prie ? Pour ma collection.

  2. Kimberly, tu vas te faire violer par un italien. Et quand tu en redemanderas, un anglais finira la besogne sous tes yeux effrayés par tant d’asymetrie physique et de consanguinité insulaire.
    Amicalement.

  3. Yes Blaah, comme pour le premier but, j’aurais voulu etre le ballon pour aussi passer entre ses jambes.

  4. @Kimberly : Bien le bonjour. Vous savez, je crains fort que nous soyons tout à fait capables de nous mettre des bâtons dans les tr…Dans les roues tous seuls. Ne vous inquiétez pas, nous nous chargeons donc de nous saborder.
    Pour ce qui est des boules à thé, je crains que vous ne me preniez au dépourvu. Mais je pense que ces messieurs qui ont commenté ont largement de quoi vous dépanner. Tout du moins, au niveau des boules.

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