« Mets lui une manivelle dans le trou, t’entendras chanter ses bielles », suggéra Eugène Peugeot à son frère Armand, lançant par ces mots l’heureuse saga familiale que l’on se raconte encore en pays de Montbéliard.

 

Aioli les sapiens,

Je sais, les histoires de ménagerie se font rares en ce moment. L’automne morose conjugué à une série olympienne également peu bandante au-delà du raisonnable ont eu raison de ma propension à approfondir les relations inter-espèces. J’enrage d’autant plus que pendant ce temps, Serge, un lointain cousin camélidé, se fait invité au stade, à la télé, en boîte, chez les putes… bref, partout depuis qu’il s’est offert son escapade dans les transports en commun bordelais. Putain, c’est pourtant pas les résultats de son équipe qui peuvent lui donner cette pêche ?

En attendant de percer son secret et incidemment de retrouver la motivation pour poursuivre ma thèse en zoologie intime, parlons football :

 

L’équipe

Blessé à la cuisse, Morel est remplacé par Mendy. Cheyrou reste titulaire à la place d’Imbula, histoire de le rentabiliser avant de le ranger pour de bon. En l’absence d’Ayew, toujours suspendu, Baup reconduit le trio Payet-Valbuena-Thauvin.

Cela donne : Mandanda – Abdallah-Nkoulou-Diawara-Mendy – Romao-Cheyrou – Payet-Valbuena-Thauvin – J. Ayew.

 

Le match

Marseille entame la rencontre pied au plancher du tambour battant qui ne devait pas arriver en retard au match. Nkoulou sort pour intercepter une longue passe. Payet protège le ballon et remet à Valbuena qui, d’une belle passe, envoie Mendy en profondeur. Benjamin viole son défenseur d’une feinte et adresse un centre parfait pour une tête adroite de Thauvin, guère gêné par son adversaire (1-0, 5e).

But1Un but né d’une interception et non d’une action construite de l’arrière, communsymbole de la première mi-temps.

On se prend à rêver enfin d’une victoire facile et décontractée du gland, mais trop de lacunes nous empêchent d’être totalement sereins. D’une part, ayant sans doute reçu la consigne de constituer un bloc haut, les offensifs ne redescendent guère sans pour autant que cela soit correctement compensé par Romao et Cheyrou. Ajoutons-y un alignement défensif catastrophique ainsi qu’un défaut de présence sur les seconds ballons, et Sochaux ne se prive pas de visiter notre surface.

Dans le jeu ensuite, notre construction est handicapée par un gros souci de remontée de balle. Avec Cheyrou et Valbuena branchés sur le mode « veille », notre colonne vertébrale est aussi fiable que celle de Stephen Hawking. Sans être très intense, le pressing sochalien nous oblige à envoyer de longues passes de l’arrière, souvent inefficaces. En revanche, les fois où la balle parvient à l’un de nos joueurs offensifs, nous parvenons à infliger une importante pression aux Doubistes.

SlipotacleUn slip souillé par des duels et un replacement insuffisants, un alignement en bois et un tacle de brute : communsymbole aussi.

Le tout début de seconde période, contre le vent, nous est défavorable. Petit à petit, l’OM récupère plus de ballons au milieu, mais ne propose pas de longues séquences de possession. Un Sochalien rate une interception spéciale « journée de l’AVC » qui permet à Jo le Sconse d’aller défier Pouplin mais Jordan tarde trop et se fait reprendre par le défenseur. Juste après, Mayuka récupère le ballon sur l’aile gauche, se recentre en étant poursuivi par 4 défenseurs, et envoie un tir improbable dans la lucarne de Mandanda. L’an dernier, ça aurait fini sur la barre et on aurait gagné d’un 1-0 dégueulasse, mais il faut croire que la Bonne-Mère n’a pas fini d’écluser toutes ses RTT (1-1, 60e).

Dans les minutes qui suivent, Marseille accentue sa pression dans le camp sochalien, mais au prix de la mobilisation de nombreux joueurs. Etouffé, Sochaux ne peut pas en profiter pour contre-attaquer. Néanmoins, à la 80e, Contout profite d’un moment de passivité de la défense pour envoyer une frappe joliment sortie par Mandanda. Sur le corner, Romao descend Mayuka dans notre surface sans que l’arbitre n’y trouve à redire. Cerise sur le gâteau (ou plutôt bague sur le fist, en l’occurrence), la contre-attaque aboutit à un pénalty pour une faute de main de Peybernes devant Gignac. Alors que les Corses de Marseille préparent leurs bonbonnes de gaz pour rendre visite à la maison d’André-Pierre en cas d’échec, celui-ci ne faiblit pas et transforme en force (2-1, 83e).

Les dernières minutes se passent sans trembler, les Franc-Comtois ne pensant qu’à faire éclater le Buquet final.

 

Les notes

S. Mandanda (3-/5) : Des belles sorties, un arrêt pour la photo et pour nous éviter le ridicule, et des relances au pied qui n’ont trouvé que les kitesurfers d’Epluchures Beach.

N. Nkoulou (3/5) : Propre. Le Nasser de notre défense, période « sommet des non-alignés ».

S. Diawara (3+/5) : Un gros slipotacle dans la surface en première mi-temps, des interventions autoritaires en 2e, mais quand même une ou deux conneries pour agrémenter.

SlipotacleLe replay est formel : le tacle sur Mayuka est régulier

 

K. Abdallah (3/5) : Et qu’est-ce que je fais de mon stock d’insultes, s’il se met à faire des matches corrects ? Connard, va.

B. Mendy (2-/5) : Décisif sur l’action de la 4e minute, auteur d’une belle passe qui amène le pénalty à la 82e. Dans l’intervalle, il s’emploie à nous faire regretter Jérémy Morel. Quand on te dit que ce garçon est capable d’exploits.

A. Romao (2+/5) : Un match parabolique : il met 20 minutes à se rendre compte de la nécessité de compenser le placement haut des offensifs. Il progresse ensuite en effectuant quelques remontées de balle. Il dégringole enfin avec une belle faute d’abruti en pleine surface, heureusement pas sifflée. Ca fait 2 puis 4 puis 1 donc 2+ au final, le compte est bon, merci Bertrand Renard.

B. Cheyrou (1/5) : Certains de ses équipiers sont meilleurs que lui dans la construction du jeu, d’autres récupèrent mieux les ballons. Benoît en tire les conséquences en n’osant rien faire du tout. Dans ce domaine en effet, il n’est guère concurrencé en ce moment.

D. Payet (3-/5) : Ses échantillons gratuits sont séduisants, mais il faudrait qu’il se rende compte qu’on a déjà payé 10 millions pour avoir la totalité de la marchandise.

F. Thauvin (4/5) : Lui en revanche ne fonctionne pas à l’économie. Par contre, je veux bien qu’il se prenne pour Robben, mais dans ce cas qu’il n’attende pas d’avoir 30 ans pour commencer à faire des passes.

M. Valbuena (1/5) : Ah si finalement, même dans le domaine du walou, Cheyrou a désormais un challenger.

Jo le Sconse (2+/5) : Beaucoup mieux depuis qu’il a Payet et Thauvin derrière lui. Même s’il ne se procure pas lui-même beaucoup d’occasions (ou qu’il les rate), ses déplacements sont assez efficaces. Pour réussir à se faire siffler, il fallait bien saloper une grosse occasion de manière bien voyante, juste avant l’égalisation de préférence. Mission accomplie.

Les remplaçants

G. Imbula pour M. Valbuena (62e) : Apporte une densité bienvenue au milieu. Je ne partage pas l’avis de ceux qui ont pourri Elie Baup pour ce changement en le jugeant trop défensif.

S. Khalifa pour B. Cheyrou (74e) : Apporte que dalle, même pas des chips.

AP. Gignac pour Jo le Sconse (80e) : Apporte ses couilles. On accepte avec joie.

 

L’invité zoologique : Simon Poulpin

Certains animaux se font bouffer. Le poulpe, lui, se fait aussi bouffer mais seulement après qu’on l’ait frappé pendant un quart d’heure. Animal masochiste par excellence, le mollusque est donc bien l’invité approprié pour te commenter ce match contre les représentants d’une région dont l’attractivité la situe entre le martinet et la pince à gland. Voici les observations recueillies par notre céphalopode :

Les autres : Leur défense est à la Ligue 1 ce que les femmes de réconfort chinoises étaient au Japon : un agréable délassement. En revanche, même très mal embarquée, l’équipe ne cède pas au renoncement : ceci leur permet de croire en une égalisation aussi improbable qu’une apparition de la Vierge rue Curiol.

Vu d’en face : La Lionceaux Académie nous a promis son point de vue.

Le classement : Lille et Monaco défaillent, Saint-Etienne nous offre une lose qui méritera l’empathie de tous ceux qui étaient au Vélodrome le jour où on prend un but de Fiorèse à la 92e. 5e après une série de matches si ignoble, qu’est-ce que ce sera quand on se remettra à gagner régulièrement ?

Images exclusives : l’arrivée d’Hervé Renard à Sochaux s’est bien passée.

Rattrapage : L’académie pour Naples-OM est tardive, mais elle est bien là. Retrouve-la ici.

La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter.

TétonsRenardTu aimes les tétons qui pointent dans le mistral ? Rejoins-moi sur www.sexyfox.franche-comte.net, on fera des trucs avec de la Morteau.

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “OM-Sochaux (2-1), la Canebière Académie lâche la peau de Renard

  1. Dommage que t’es pas les autre gif, on s’y habitue (le peuple en veut toujours plus!)
    Comme dis sur twitter même analyse des latéraux, par contre si Valbuena joue avec la France et Baup le remet derrière, j’ai peur qu’il pète le petit ….

  2. après son entrée décisive, Gignac postule naturellement au poste d’AC en EDF et se relance pour le Ballon d’Or

    en toute objectivité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.