Lyon-OM (2-0), La Canebière académie ne passe pas le palier.

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Une jolie défaite après tant de points moches.

Dans le duel des chantres du football moche, Bruno Génésio prend un net avantage sur notre Rudi Garcia.

Aïoli les sapiens,

Paris est toujours inaccessible ; Bordeaux, Saint-Etienne, Nice et Lille sont à la ramasse. La fessée reçue à Monaco était tellement cinglante qu’elle en paraît hors-normes. En conséquence, le vrai test se déroulait ce soir, face à ce qui paraît notre rival le plus proche en ce début de saison. L’occasion également pour Rudi Garcia d’affronter son Doppelgänger du football nullo-moche, Bruno Génésio, avec qui il partage le paradoxe d’un classement inversement proportionnel à sa cote de popularité chez les supporters.

Une fois commémorés en grande pompe les 30 ans d’un groupe dont l’on dira pudiquement qu’ils ne seront pas du genre à lire les préfaces quand on rééditera les pamphlets de Céline, le temps est venu de laisser parler le football, et seulement le football. Après tout, une malheureuse banane de 1,5 mètre agitée derrière le but de Mandanda ne suffit pas à parler de racisme. Ce serait même un procès terriblement injuste fait aux enfants de cette ville, quand l’on constate par exemple les trésors d’humanité déployés en ce moment par Gérard Collomb pour favoriser l’accès des Africains aux sports d’hiver nocturnes. Bref, laissons place au jeu.

En plus je trouve que Nabil Fekir porte particulièrement bien l’écharpe des Bad Gones.

 

L’équipe

Mandanda

Sakai  – Rami – Rolando – Amavi

Luiz Gustavo – Zambo Anguissa (Lopez, 62e)

Thauvin – Payet – Ocampos (Mitroglou, 59e)

Germain (Sanson, 69e)

 

Après sa prestation remarquable de nullité en Coupe de la Ligue, Abdennour reste sur le banc et Rolando reprend sa place. La composition se veut solide et combative.

 

Le match

Lyon s’installe d’emblée dans le camp marseillais et se voit offrir un coup-franc à 30 mètres suite à une main particulièrement idiote de Zambo Anguissa. Le tir de Fekir rebondit et arrive dans la niche de Mandanda, d’où il s’échappe aussitôt pour finir sa course au fond des filets (1-0, 6e).

L’OM a failli d’emblée par l’un de ses éléments censés être les plus solides, mais ne s’affole pas pour autant. Au contraire, Lyon recule et nous commençons à déployer quelques belles actions. L’une d’elle aboutit à un corner, que Rami reprend d’une tête bien sortie par Lopes. Hormis sur coup de pied arrêté, nos adversaires ne voient plus le jour et, en fin de mi-temps, Lopes doit encore intervenir pour mettre en échec Ocampos. Dans la continuité de cette action, Jérémy Morel nous rappelle au bon souvenir de ses interventions d’infirme moteur cérébral, en contrant Germain d’une main grossière sans que l’arbitre n’y voie malice. Enculerie arbitrale d’un petit niveau cependant : la possibilité d’invoquer l’absence d’intentionnalité de la faute fournit en effet un prétexte facile à M. Bastien. Pour dire à quel point cet épisode banal s’inscrit dans la normalité des relations lyonno-olympiennes, il n’a même pas décidé l’Equipe à changer sa une du lundi, et pourtant celle-ci est consacrée à du handball féminin.

Une domination totale entachée d’un manque de réalisme offensif comme défensif : le retard de l’OM à la pause n’est pas sans évoquer le souvenir, vieux d’une vingtaine d’années, de toutes ces équipes françaises en coupe d’Europe perdant immanquablement (mais « avec l’honneur ») contre plus roublards qu’eux.

Si tous les espoirs demeurent permis, notre comportement à la reprise s’avère bien plus contrariant, puisque Lyon nous presse et obtient plusieurs coups de pieds arrêtés. Sur le premier d’entre eux, notre défense est battue mais un bel arrêt de Mandanda suivi d’une reprise invalidée pour hors-jeu nous évitent le pire. Jouée à toute vitesse, notre contre-attaque est piteusement avortée par un geste sans conviction de Germain.

Dans la continuité, nous concédons un coup-franc (pour une main rigoureusement identique à celle de Morel avant la pause soit dit en passant), suivi du corner de trop. Sur ledit coup de pied de coin, un lyonnais trépane Germain au premier poteau, le ballon parvenant alors à Mariano dont la reprise est magnifiquement sortie par Steve. Le problème est que le jeu se poursuit, pendant que nos défenseurs continuent à discuter avec l’arbitre de la faute sur Valère. On ne sait trop ce qu’ils espèrent sur ce coup :  vouloir convaincre un arbitre de siffler pour l’OM dans le stade de Lyon est aussi raisonnable que de convertir au judaïsme un imam au pied de la Pierre noire. L’entreprise n’a ainsi pour seul résultat que de détourner Rami et Rolando de l’essentiel : surveiller Mariano qui se trouve donc démarqué pour reprendre à bout portant le centre de Cornet (2-0, 51e).

Toujours dominateur face à des lyonnais sans autre ambition que de gérer avec solidité leur avantage, l’OM montre néanmoins un niveau moindre qu’en première période. Les centres se multiplient avec l’imprécision qui les caractérise depuis le début de saison, et les changements apportés plutôt rapidement par Rudi Garcia n’apportent pas de bénéfice flagrant. Les échanges s’animent dans le dernier quart d’heure, inauguré par une frappe de Sanson sur le poteau. Au prix de deux contre-attaques slipométriques, l’OM intensifie sa pression dans le camp lyonnais sans montrer davantage d’efficacité. Au contraire, par trois fois dans le temps additionnel, Lopes démontre s’il en était encore besoin qu’il n’est nulle performance autorisée aux équipes dont le gardien fait défaut le jour J.

 

Les joueurs

Mandanda (1+/5) : Faiblir dans un match crucial est déjà difficile, mais faiblir dans un match crucial alors que la tête de con d’en face enchaîne les gestes de haute volée est un crève-cœur encore plus insupportable.

Rami et Rolando (2/5) : Pas spécialement inquiétés, et en outre présents sur les coups de pieds arrêtés offensifs. Dans ce cas, expliquez-moi pourquoi vous vous êtes pris pour Kassim Abdallah sur le second but ? Vous voulez intégrer l’équipe nationale des Comores, c’est ça ?

Sakai (3-/5) : Pas souverain défensivement, mais suffisamment accrocheur pour s’en sortir sans dégât. Toujours aussi impliqué dans les attaques, mais un taux de conversion des centres qui va finir par en faire le Jean-Claude Dusse de l’exercice.

Amavi (3/5) : A l’aise comme une molécule de cholestérol dans les halles Bocuse en première période, et un peu moins tranchant ensuite. Pour lui aussi, pour l’instant, l’intérêt de ses centres réside dans leur quantité plutôt que dans leur qualité.

Luiz Gustavo (3+/5) : Pour trouver une particule de classe dans un affrontement Genesio-Garcia, il fallait bien que Luiz Gustavo soit présent sur le terrain.

Zambo Anguissa (2-/5) : Une erreur anodine qui se traduit illico par un but de merde. Jérémy Morel a dû contempler cela avec une certaine nostalgie.

Lopez (62e, 2+/5) : Une semelle de gros idiot dès son premier ballon, qui nous a fait craindre le pire. Finalement, une entrée passable mais sans grande influence.

Thauvin (2/5) : Le seul grand blond aux yeux bleus présent sur le terrain aura fait un match quelconque. Quelque part, c’était aussi un moyen de contrarier les Bad Gones.

Ocampos (3/5) : Hormis l’absence de réussite dans le geste final, on ne peut pas reprocher grand-chose à Lucas, plutôt cohérent dans le jeu et binôme efficace d’Amavi en défense.

Mitroglou (59e, 1/5) : Tu vois Mariano Diaz, avec sa tête de nœud et ses cheveux de Segpa ? Bah il ne ressemble à rien mais il marque, c’est tout ce qu’on lui demande.

Payet (2/5) : Quelques passes dans le jeu ou sur coup de pied arrêté qui auraient pu s’avérer décisives, d’où cette note généreuse au regard de mon envie de lui brancher un fer à friser dans le fondement pour le motiver à se bouger.

Germain (1+/5) : Non mais c’est sûr, Mariano Diaz, il ne fait pas toutes ces jolies et subtiles petites déviations. Mariano Diaz est une brêle, c’est un fait acquis. Mais c’est une brêle qui nous l’a mise profond au moment où il le fallait. C’est… ? C’est… ? Bonne réponse : c’est tout ce qu’on lui demande.

Sanson (69e, 3-/5) : Ici encore, une entrée honnête mais sans que ce changement de joueur apporte une plus-value qui saute aux yeux.

 

 

L’invité zoologique : Lucas Tousaraignée

Invertébré repoussant et fourbe, l’araignée préfère les coups de pute au noble art de la chasse. Maîtresse en pièges, elle tisse sa toile et attend simplement qu’un moucheron suffisamment con pour s’y empêtrer passe dans les parages. Cette saloperie était donc bien l’invitée appropriée pour narrer ce match chez nos ennemis répugnants, mais à l’efficacité néanmoins mortelle.

– Les autres : En première période, je voulais bien croire ceux des supporters lyonnais qui les cataloguent parmi les « nuls chanceux ». Au final, il faudra peut-être requalifier leur jugement en « moches efficaces », tant leur équipe a su, au mépris de toute beauté mais avec une solidité certaine, capitaliser sur sa réussite glaciale.

– Le classement : Monaco et Lyon s’échappent à trois points, Nantes revient à cinq. Si cela reste une inquiétude de ne pas avoir battu nos rivaux en confrontation directe, cette défaite ne nous interdit aucun espoir sur le long terme.

#FermeTagueuleStéphaneGuy : Partout, toujours.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Johnny Kreuz remporte un concours zoologique exceptionnellement animé.

Pendant ce temps, Rolando et Rami attendent que Benoît Bastien siffle la faute sur Valère Germain (ici, leur rencontre fortuite avec Kassim Abdallah, attendant quant à lui depuis 2014 que Clément Turpin siffle un hors-jeu).

 

Bises massilianales,

Blaah.

5 thoughts on “Lyon-OM (2-0), La Canebière académie ne passe pas le palier.

  1. Alors là, je dis non ! 3/5 pour Luiz Moustachos ? Son match est parfait ! Il a multiplié les interventions classieuses et distrubué le jeu avec une élégance folle. Monsieur Chameau, enfin !

    1. Pour qu’il soit parfait, encore aurait-il fallu qu’une de ses 2 lourdes finissent au fond. Au lieu de ça, une est devisée et l’autre magnifique permet à l’autre gominé de briller.

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