Hors-Série : Quand la Scapulaire Académie rencontre Nordisk

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Interview des copains venus du froid

« Le but de notre voyage, de notre quête est de parvenir à percer le mystère des choses de la vie »
Enfin, après quelques verres d’Aquavit, le mystère de la vie se demande surtout pourquoi Thomas Brolin a un gros bide, Kiese Thelin deux pieds gauches et que devient le frère Laudrup…

La canicule vous submerge ? Vous redoutez la chaleur épaisse des langueurs océanes, les bouchons à perte de vue sur la rocade ou bien encore le petit rosé piquant et son sirop de pamplemousse rafraichissant ? La Scapulaire Académie vous a entendue. Après vous avoir réalisé un petit focus sur Lucarne Opposée l’an passé, nous nous sommes intéressé, cette année, au Grand Nord et plus précisémment à nos camarades de Nordisk.

Aux dernières nouvelles, ils parlent également de chocolatine en Scandinavie

Faut bien l’avouer, les Nordiques ne sont pas légions en Gironde et les dernières expériences (le pathétique Kiese Thelin, le bûcheron Cornelius et le boucher Lerager) nous incitent à être particulièrement réservé sur le vivier soi-disant inestimable scandinave. Mais il ne faut pas que nos choix hasardeux de ces dernières années vous fassent oublier quelques jolies réussites. Rappelez-vous du petit moustique Jesper Olsen (avec son acolyte Lizarazu), du roc défensif Friis-Hansen, et du physique impressionnant d’Arnor Gudjohnsen (qui avant d’être le père de Eidur était un attaquant solide).

L’ancien futur Zlatan

Si le football est assez absent des débats et des batailles dans Game of Throne, il faut reconnaître que le Nord et ses sauvageons (chers à Chevènement dont on salue la mémoire – il existe une chance non négligeable qu’il décède avant la publication de cet article, nous ne sommes jamais trop prudent sur ce genre de sujet) sont plutôt à la mode. Nous les imaginons forts comme des rocs, puissants comme des vikings en manque de crâne (propre) pour boire son aquavit artisanal. L’industrie cinématographique répond à nos fantasmes. Winterfell est une ville sans fioritures, sans gadget où la vie est simple, guidée par la nature et par la force des choses. Au lieu de festoyer comme des bobos dans des banquets grotesques, on philosophe à coup de bras de fer. Les sauvageons paraissent tellement sauvages qu’il nous faut du temps pour comprendre et admettre toutes leurs humanités. Nous savons bien que Game Of Throne, Viking ou encore Bienvenue chez Chtis ne sont que des fictions. Mais elles répondent à notre à nos représentations du Nord comme de mièvres images d’Epinal. Pour les Bordelais, le Nord commence à Angoulême. Il faut reconnaître qu’avec leur festival de BD et les cagouilles, les Charentais font tout pour se distinguer. Mais détrompez-vous, nous allons aujourd’hui évoquer, avec des spécialistes, LE grand Nord. Dany Boon étant indisponible et Jean Louis Etienne en balade, nous nous sommes rabattus sur nos camarades (et amis) de Nordisk.

On lit Nordisk dans toutes les conditions

Nordisk s’est fait un nom. Libération leur a offert une exposition fantastique (à lire ici) et on ne compte plus les félicitations dans le monde du foot. Le début de l’histoire commence sur Twitter en 2015. Damien Neron et Hugo créent deux comptes spécialisés pour parler plus spécifiquement des championnats suédois et norvégiens. Un an plus tard, Nordisk sort de son permafrost et nous offre de chouettes aurores boréales footballistiques. Nicolas Chartrain (notre invité) les rejoint à ce moment-là. Cette bande de copains se lance dans une aventure qui va presque les dépasser. En l’espace de trois ans, Nordisk a produit plus de cinq cent articles et des comptes twitter d’une qualité inestimable. J’ai eu la chance de les côtoyer le temps d’une collaboration trop courte (on recommencera les gars !!). J’ai pu constater la passion qui les anime. L’occasion était trop belle pour ne pas vous la faire partager, comme une invitation au voyage, à la découverte et à l’aventure aventureuse.


Scapulaire Académie : Sans vouloir vous demander de vous livrer dans une thérapie un brin narcissique, nous aimerions comprendre comment des gens normalement constitués se passionnent pour le football du grand Nord ? ABBA vous a traumatisé ? Camilla Lackberg a-t-elle bercé votre enfance ? Plus sérieusement, nous aimerions comprendre le chemin qui mène sur les routes de l’Allsvenskan ou du Danemark, aux péripéties norvégiennes, des Iles Féroé ou du Groenland ?

Nordisk : Mamma Mia, notre secret est dévoilé ! En effet nous sommes avant tout des fans de la culture des pays nordiques en plus du football, mais également des lecteurs assidus de Lucarne Opposée ou Footballski qui ont démocratisé le média amateur, en delà des cinq championnats européens, ciblé sur une partie du globe. Et vu que le football nordique était complètement oublié des grands médias, NordiskFootball a vu le jour en 2015 pour combler ce manque.

Une image rare, l’équipe de Nordisk au grand complet poursuivant son enquête de trop prés

On s’intéresse donc à tous les pays nordiques : Suède, Norvège, Danemark, Islande et Finlande, en n’oubliant pas les moins connus mais tout aussi intéressants Îles Féroé ou Groenland, qu’on essaye de mettre en avant dès que possible, même si cela reste très difficile au niveau des recherches et des actualités comparées aux autres pays.


Scapulaire Académie : A force d’exister et de nous livrer des articles régulièrement, vous devez trouver des astuces pour regarder les matchs. Vous devez connaitre toutes les chaines spécialisées scandinaves ? Vous lisez de temps à autres la presse locale ? Avez-vous réussi à vous construire un réseau. On imagine que le site pourrait attiser la curiosité des fans locaux. Vous avez des retours ?

 Nordisk : On se positionne beaucoup sur la presse nordique, on consulte les sites quasiment tous les jours (qui on doit le souligner est assez exemplaire à l’image des pays, avec beaucoup de concrets et des infos qui se révèlent très souvent véridiques), on n’invente rien, c’est beaucoup de veille des médias pour les informations que l’on publie sur les réseaux. Pour les articles, c’est un long travail de recherche, des articles du passé et des contacts à démarcher.

Pour le suivi des rencontres, pas à la télé malheureusement (un bon derby de Copenhague ou Stockholm ferait pourtant de l’effet à tous les footeux et notamment pour le spectacle en tribune), mais cela passe malheureusement par les sites de paris qui ont le streaming légal de nos championnats. Nous sommes obligés de passer par là sans devoir se livrer à du streaming illégal ou avec les chaines nordiques (pour la plupart bloqués en France)…

La télé suédoise préfère les femmes maniant le balais. C’est ça aussi le modèle suédois.

Et en effet une bonne partie de nos lecteurs (quinze pour cent environ) sont des locaux, soit des bilingues français qui s’en servent pour parfaire la langue en tant que fans de foot, soit des personnes qui font marcher le traducteur. Cela a permis de nouer pas mal de contact avec des fans de clubs, des journalistes et même de staff de clubs. C’est toujours flatteur d’avoir des retours et de se rendre utile mutuellement. C’est la magie d’internet qui se confond parfois avec le réel lors des déplacements.


Scapulaire Académie : Vu la pléthore des chaines sportives, on peut s’étonner que le championnat danois ou suédois n’aient pas trouvé preneur. La MLS est bien diffusée sur Bein Sport par exemple. La Pologne avait choisi de se faire diffuser par DailyMotion avant d’y renoncer cet été. On se doute bien que les championnats scandinaves n’offrent pas des perspectives d’audiences alléchantes. Mais le coût des droits TV ne doit pas être bien important. Vous êtes régulièrement cités par des journalistes, on parle de vos articles, on loue votre travail. En avez-vous déjà profité pour poser la question ? Dans les pays nordiques, on imagine que l’exportation vers l’étranger ne fait pas partie d’une stratégie de développement. Comment se passe la mutation vers le numérique ? Existe-il une perspective d’être diffusé via Youtube ou Dailymotion par exemple ?

Nordisk : Notre plus grand rêve pour NordiskFootball est de voir un jour un de nos championnats diffusé légalement sur une plateforme vidéos. Comme tu le rappelles, la Pologne avait franchi le pas et ce fut une superbe vitrine pour le football polonais et Footballski. Malheureusement ça n’a pas l’air d’être dans les plans des ligues nordiques, en tout cas les plus grandes comme la Suède, le Danemark, la Norvège ou dans une moindre mesure la Finlande et l’Islande. Pourtant pour ces deux dernières, ça pourrait être une bonne idée en profitant de la bonne forme des sélections nationales pour promouvoir des championnats qui doivent gagner en visibilité pour progresser. Et nous sommes convaincus que cela pourrait intéresser.  Nous recevons beaucoup de demandes pour savoir comment regarder nos championnats !

Nordisk à la pêche aux infos

Niveau numérique c’est risible malheureusement. Esthétiquement c’est beau mais impossible de voir les résumés des rencontres, il n’y a que la Norvège qui met quelques buts. Et les chaines disposant des droits type « Eurosport Norge » bloquent pour les autres pays les buts. C’est terriblement frustrant.

Au contraire ce sont les plus petits au niveau football et développement qui sont les plus visibles, comme aux Iles Féroé où la ligue diffusait quelques rencontres sur leur chaine YouTube ou au  Groenland qui diffusera au mois d’août son championnat final, le plus court au monde, se disputant sur une semaine, également disponible sur la chaine Youtube de la chaine principale KNR TV. Rien de mieux pour être complétement dépaysé et voir un beau football du dimanche comme on l’aime.


Scapulaire Académie : Votre site est très visuel, les photos sont choisies avec une attention particulière. Vous dépassez bien souvent le ballon rond, ou la tactique tacticienne. Vous nous racontez des histoires et vous nous invitez au voyage. Comment réussissez-vous à nous renouveler, semaine après semaine, à nous alimenter en de nouvelles sagas ? Le défi doit être permanent ?

Nordisk : Bien observé, c’est vrai que l’on mise beaucoup sur le visuel que ça soit sur le site ou sur les réseaux. On ne va pas se le cacher, c’est avant tout pour attirer la curiosité des personnes qui n’auraient pas forcément d’intérêt particulier pour le football nordique, à venir le découvrir. Nous ne sommes pas des journalistes au talent fou d’écriture.

L’imagier Made In Nordisk

Scapulaire Académie : Vous êtes trop modeste les gars !!

Nordisk : Non mais c’est vrai. Les articles écrits sont de plus en plus délaissés par les lecteurs au profit du format vidéo. On joue avec nos moyens pour tenter d’attirer des curieux et des fans de football nordique (car oui ils existent vraiment !).

On n’a clairement rien à y gagner.  Ce n’est pas notre but, on fait cela uniquement par passion. Notre plus grande réussite (et fierté aussi, soyons honnête) est de constater l’intérêt de nos lecteurs qui viennent nous poser des questions, planifient des voyages dans ces pays ou encore quand des médias viennent nous demander de l’aide. On ne veut pas tomber dans la facilité avec les partenariats de site de paris ou autre, ce n’est pas notre objectif. On veut simplement promouvoir NordiskFootball même si nous n’ignorons pas que le football nordique est très prisé par les parieurs et d’ailleurs, ça nous empêche pas de donner notre avis et nos conseils aux mordus des paris sportifs.

Le Classico du Groenland

Pour ce qui concerne le renouvèlement, il faut admettre que ça devient de plus en plus difficile. Après bientôt quatre années d’ancienneté, on essaye d’alterner entre l’actualité et le côté rétro, avec des papiers historiques pour nous replonger dans ce qui nous a fait aimer ce football et le faire découvrir aux plus jeunes. Les Henrik Larsson, Laudrup, Litmanen, le Danemark de l’Euro 92,  la Suède de la World Cup 94 (et bien d’autres choses) notamment porté par @FriulConnection qui nous aide beaucoup sur ce genre de sujets.

Beaucoup sous-estiment le football nordique. Pourtant il a connu de belles heures aussi. Nous savons qu’il sera difficile de revivre de tels exploits même si actuellement nous sommes plutôt gâtés avec de belles histoires comme avec cette étonnante équipe islandaise, l’épopée d’Östersund en 8e d’Europa League, trois pays présents à la Coupe du Monde 2018 et deux à la Coupe du Monde féminine. Et on peut rêver. On verra peut-être la Finlande à l’Euro 2020 pour la première fois ! Donc oui c’est un défi permanent pour avoir du contenu régulier, intéressant et original. Nous tournons actuellement à un article par semaine. Mais il s’agit d’un défi passionnant, tenter de continuer à exister en étant toujours intéressant à suivre à lire.

Ostersund, un stade à l’anglaise, un charme fou et une épopée sans lendemain


Scapulaire Académie : On imagine aussi que vous avez dû être attiré, d’une façon ou d’une autre, par l’univers littéraire du Grand Nord (Jack London et Croc Blanc par exemple) ou par les expéditions de Jean Louis Etienne. Même si ce genre de sujet n’est plus vraiment à la mode ou d’actualité (on peut le regretter d’ailleurs). Se passionner pour la Scandinavie n’est-ce pas une invitation à l’aventure ?

Nordisk : Bien sûr, c’est aussi ça les pays nordiques, qui résistent encore au tourisme de masse (à part l’Islande qui commence à avoir la côte). Ce sont des véritables aventures humaines et pas seulement. On en prend plein les yeux en (re)découvrant la nature, des paysages immaculés comme si le temps s’était autorisé une pause. On reçoit souvent des messages nous demandant des avis comme des « groundhoppers » recherchant les meilleures ambiances ou des stades insolites. Ce sont souvent de simples aventuriers planifiant des vacances dans le Grand Nord et voulant le relier au foot d’une façon ou d’une autre.

On a retrouvé les gars d’Horsjeu aux Iles Féroé

Donc oui, pour nous, se passionner pour la Scandinavie ça passe aussi par une invitation à l’aventure. Ça fait forcément rêver ceux qui nous suivent, et comme tu dis cela passe aussi par la culture visuelle des reportages, des expéditions de Jean Louis Etienne au Pôle Nord, des séries TV ou encore les mots et donc par la littérature. Ce fut notre porte d’entrée pour évoquer  le Groenland (Lisez ça ici) . La magie du grand Nord est aussi nourrie par ces images incroyables comme la période du soleil de minuit (en cours actuellement, le soleil ne se couche pas à certains endroits tout au nord des pays nordiques) qui a conduit l’équipe de RoPS Rovaniemi d’avoir la bonne idée de profiter de ce phénomène pour jouer samedi dernier de 22H à 00H en plein soleil…


Scapulaire Académie : En Ligue 1, les clubs semblent plutôt frileux à l’idée de recruter des joueurs du Grand Nord. On ne fera pas attention à cette frilosité plutôt de circonstance. Revenons plutôt à nos vikings. Avant l’arrêt Bosman, quelques joueurs franchissaient le pas et débarquaient en Ligue 1 en quête de notoriété. Les Marseillais se rappellent de Gunnar Andersson ou de Roger Magnussen. Les Cannois de Luis Fernandez avaient également tenté un coup en faisant venir Jonny Ekstrom (du Bayern, excusez du peu). Mais ces transferts restaient une exception. Après l’arrêt Bosman, le commerce des joueurs « Nordiques » s’est répandu comme une traînée de poudre. Le moindre norvégien, suédois ou finlandais capable d’aligner trois passes était transféré avec la complicité coupable d’un agent véreux. Le football Nordique peut-il enfin retrouver un équilibre ? Les joueurs ont-ils enfin compris qu’une carrière sportive s’accompagne d’un plan de carrière ? Combien d’Osmanovki ont-ils échoué avant de revenir au pays la queue entre les jambes ? Le retour des Championnats danois, suédois ou norvégiens (les locomotives) passe-t-il forcément par une politique de sédentarisation des jeunes footballeurs ?

Nordisk : Tu tires là le grand problème du football nordique pour nos championnats qui n’arrivent pas à retenir leurs meilleurs joueurs et surtout les meilleurs talents. Cette fuite précoce empêche le développement des championnats sur la durée. Je prends l’exemple récemment d’Östersund en Suède et de Sarpsborg 08 en Norvège qui ont fait une belle saison en Coupe d’Europe (16e d’EL et poules), cela restera malheureusement un exploit d’une saison car ils se sont faits dépouillés de leurs meilleurs éléments juste après. Ils sont condamnés à naviguer désormais dans le ventre mou de leur championnat.

Cela devient frustrant. On ne s’y habitue toujours pas. Ça manque d’attachement et comme tu dis de plan de carrière, même si d’un côté on peut comprendre (pour le jeune) l’opportunité à ne pas louper pour ne pas avoir de regrets. Beaucoup de jeunes Suédois notamment reviennent au pays après avoir rejoint un centre de formation d’un grand club sans avoir jamais eu sa chance en équipe première alors qu’ils auraient pu faire des saisons complètes dans le championnat local. Mais le problème est aussi économique. C’est une triste réalité, mais elle est implacable. Les clubs ont besoin de vendre ces joueurs (donc plutôt jeunes) qui ont une certaine cote pour survivre. Il faut revoir le modèle économique pour changer les choses en profondeur.

Mais ces derniers temps on remarque plutôt des bons choix de carrière. Les Ödegaard (Real Madrid) ou Isak (Dortmund) après une saison sans jouer demandent directement à être prêté ou vendu. Dernièrement, je vais prendre l’exemple de deux jeunes, Benjamin Nygren (Suédois) et Erling Braut Haland (Norvégien).  Après une saison professionnelle remarquable, ils ont attiré la convoitise des plus grands clubs. Mais ils ont plutôt fait un choix qui semble raisonné. Nygren est parti pour Genk en Belgique pendant que Haland choisissait d’évoluer en Autriche dans l’académie Red Bull à Salzbourg. On voit que les échecs de certains, cette impatience, servent de jurisprudence. Les joueurs nordiques passent désormais plus dans des championnats intermédiaires comme les Pays-Bas, la Belgique ou l’Autriche… où ils peuvent avoir plus de temps de jeu et de responsabilités. Donc, au final, on est plutôt confiant pour l’avenir.  Il y a des belles générations et ils semblent enfin privilégier le temps de jeu à l’argent et au prestige.

Osmanovski, Bakircioglu et toute une génération de scandinaves qui ont fait le bonheur des joueurs sur FM et seulement sur FM

En ce qui concerne la Ligue 1, le grand problème réside plus dans l’incapacité des clubs à prendre des risques dans des zones assez méconnues pour finalement se rabattre sur des joueurs bien connus des coachs, une sorte de recyclage « low-cost ». Pourtant par le passé cela avait porté ses fruits comme Gunnar Anderson et Roger Magnusson à l’OM (pour les anciens) et récemment des Wass à Evian, Kjaer à Lille, Elmander à Toulouse, Källström à Rennes puis Lyon, les Farnerud à Strasbourg, Helstad au Mans, Kalhenberg et Tainio à Auxerre. Ils ont laissé de bons souvenirs aux clubs. Il faut juste se montrer patient par rapport à l’adaptation et une différence culturelle à assimiler. Il faut surtout miser sur les bons joueurs. Genk sait le faire en Belgique ou l’Ajax avec son scout danois toujours à l’affût des bonnes affaires. Mais pour cela il faut miser à fond sur l’observation et le « scouting ».

Le scouting version Ligue 1


Scapulaire Académie : Tu viens de me faire une magnifique ouverture en profondeur. Les Girondins de Bordeaux se sont payés Jakob Friis-Hansen comme recruteur. Nous pouvons deviner que les scouts girondins seront amenés à surveiller de plus près les championnats nordiques. Le recrutement de Skov a passionné le marché des transferts. Selon toi, quels seront les joueurs à surveiller à l’avenir ?

Nordisk : C’est vrai, on a hâte de voir ce que cela va donner, il a un beau CV de recruteur en étant passé par Liverpool, Southampton, la Fio, le Betis et Leicester, des clubs qui recrutent bien. Comme manager cela n’a rien donné de bien concluant. Mais comme recruteur, il s’est construit un gros réseau et pas seulement au Danemark.  Il a vraiment des compétences pour faire enfin vibrer les supporters Bordelais avec Eduardo Macia. C’est vraiment un joli coup pour Bordeaux de l’avoir récupéré. Et s’il pouvait nous ramener un des deux Skov à Bordeaux ça serait très fort (depuis Skov est parti à Bologne, autant dire que c’est loupé).

On espère ne pas se tromper pour ceux qui reviendront sur l’interview dans quelques années.  Selon nous, au-delà du cas des Skov, les joueurs à suivre sont nombreux. On a encore la chance d’en avoir dans nos championnats. Je peux vous citer par exemple pour le Danemark le cas de Mohammed Daramy de Copenhague, un petit jeune de 2002 pouvant jouer ailier ou buteur, très rapide et technique. S’il apprend à être moins personnel et plus dans le collectif, il peut devenir un très bon joueur à très fort potentiel. La saison prochaine, il pourrait vraiment marquer les esprits. A Copenhague, on retrouve également un buteur plus confirmé. Jonas Wind, vingt ans, est doté d’un physique imposant mais contrairement à Cornelius, il a d’autres qualités. C’est un régal de le voir jouer, il est vraiment doué techniquement en plus d’être efficace.

Daramy en route vers la Gironde ?

Nordsjaelland, le club de Skov Olsen justement, est l’autre club danois qui accorde sa confiance dans les jeunes pépites. Il faudra surveiller le défenseur central Victor Nelsson. Déjà capitaine à vingt ans et avec bientôt 100 matchs en professionnel au compteur, il devrait poursuivre sa progression à Copenhague avant de partir à l’étranger par la suite. Les milieux Mikkel Damsgaard et Magnus Kofoed Andersen sont également très intéressant et expérimentés.

Victor Change ta coupe de Cheveux Nilsson

En Norvège il y a énormément de talents vraiment pas chers et prometteurs. Il s’agit sans aucun doute du pays nordique avec le plus beau potentiel sur le papier. Actuellement, les jeunes qui attirent la lumière en championnat évoluent tous à Stabaek. Hugo Vetlesen (racines françaises je dis ça, je ne dis rien…), Tobias Börkeeiet, le fils d’Erik l’ancien gardien des Spurs dans les années 90, et Kristian Thorstvedt animent un milieu plein d’avenir. En ailier droit, on peut évoquer Hakon Evjen de Bodo/Glimt. C’est mon coup de cœur, il est incroyable et porte son équipe à dix-neuf ans et marque de sacrés buts.

Nygren, la nouvelle pépite de Genk

Enfin en Suède, les joueurs talentueux partent trop vite vers l’étranger. Par exemple, la pépite Benjamin Nygren, révélation du début de saison, vient de signer à Genk. Malgré tout, il reste d’excellents joueurs.  On vous conseille de suivre le milieu offensif (ou ailier) Daleho Irandust d’Häcken, doté d’une superbe vision du jeu (QI football prometteur) et d’un sacré coup de pied. Le nigérian Alhassan Yusuf de l’IFK Göteborg ressemble un peu à  N’Golo Kanté. Il est omniprésent à la récupération au milieu. Le club historique commence d’ailleurs à renaître au niveau des résultats. En difficulté financière depuis de longues années, ils misent beaucoup sur les jeunes et ça commence enfin à payer. Et pour finir le coup de poker… le fils d’Henrik, Jordan Larsson nous impressionne vraiment en ce début de saison. Il fait déjà parti des meilleurs buteurs. En pleine confiance et avec un sens du but qui nous rappelle bizarrement quelqu’un, Jordan n’aura probablement pas la carrière de son paternel mais il a assurément de quoi réussir une bonne carrière à l’étranger ou au pays, avec des clubs qui lui feront confiance cette fois.

Tous ces joueurs sont accessibles pour Bordeaux et correspondent au nouveau projet américain, à toi de jouer Jakob !


Scapulaire Académie : Comme tu le sais, la Suède me tient à cœur. Pour conclure notre entretien, je voulais que tu nous parles du retour de Larsson à Helsingborg. L’histoire semble tellement romanesque. Le retour du héros blessé qui excuse aux supporteurs leurs excès. Mais comme d’habitude, les histoires d’amour finissent mal. Tu crois qu’il en sera différemment pour cette fois ? On aimerait tellement le croire.

Nordisk : En effet c’est le grand évènement en Suède et notre côté romantique du football nous fait espérer que cette fois-ci, l’histoire se terminera mieux. On aimerait tant le voir réussir comme entraîneur et boucler la boucle en finissant par avoir un poste au Celtic et pourquoi pas avec la sélection (avec son fils comme joueur). Henrik respire et transpire la passion du ballon et un amoureux d’Helsingborg et du football. Il le fallait pour accepter de reprendre son poste. Car comme tu le dis, sa dernière expérience à Helsingborg s’était terminée avec une descente et une attaque d’hooligans sur le terrain envers son fils.  Il en faut de la passion et de l’amour pour accepter de revenir. Mais l’histoire peut être belle. Henrik est un perfectionniste, il veut toujours finir sur une belle note en marquant les esprits positivement.

Larsson prendra-t-il le large ?

Malheureusement pour nous la réalité semble moins joyeuse. Son retour est mal vu par les supporters. Avouez que ça commence plutôt mal.  Ils n’ont plus confiance. Pourtant la situation au classement est assez critique. Il a un contrat jusqu’à la fin de saison. Sa mission est d’obtenir le maintien. Son avenir dépendra uniquement de ça. Même si on aimerait vous dire le contraire, tactiquement et techniquement, Larsson ne semble pas être un entraîneur créatif au jeu particulièrement enthousiasmant. Il a quand même débuté par une victoire 1-0. Il pourra s’appuyer sur son ami, et capitaine de la sélection, Andreas Granqvist. Ensemble, ils peuvent obtenir le maintien. On a envie d’y croire en tout cas. C’est pour cela qu’on aime ce football nordique pour ces belles histoires et ces anecdotes qui définissent notre amour du football, loin du foot business, mais avec de l’Amour avec un grand A du ballon rond.


Conclusion Conclusive

La Scapulaire Académie tient une nouvelle fois à remercier l’équipe de Nordisk pour leur disponibilité et leur patience. Nous espérons que vous regarderez avec un peu de gourmandise et beaucoup de passion ce football venu du nord. Je tiens également à remercier Chris (alias Girondins Vintage sur twitter). Ce nostalgique des Girondins est véritablement incollable sur l’histoire des Girondins, il m’a donné un bon coup de main pour retracer les Nordiques à Scapulaire.

Si on leur envoie Poundjé, faut penser à prendre une réserve de ballon.


Il s’agit de notre dernier article de la saison. Nous vous retrouvons bientôt pour la nouvelle saison. En attendant la reprise, perdez-vous sur Horsjeu.net, explorez Lucarne Opposée de fond en comble, évadez-vous sans risque sur Nordisk et enivrez-vous chez Footballski. N’hésitez pas à venir tailler le bout de gras sur Twitter.

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