Pendant un moment, on a cru qu’Olivier Pantaloni avait trouvé une valise d’EPO que Ventrone et Ravanelli avaient oublié à Timizzolo.
Pendant un moment, on a cru que les joueurs avaient pris de la potion magique avant le match.
Pendant un moment, on a cru que l’ACA allait gagner un match.
Ce « moment » a duré 45 minutes.

On n’avait plus vu une mi-temps aussi maîtrisée de l’ACA depuis la deuxième période du match à Troyes en Coupe de la Ligue (4-1). Bien que confrontés à des Orléanais tétanisés de peur par l’enjeu, la défense s’est montrée solide, le milieu consistant, et l’attaque efficace. En deux occasions, l’ACA menait 2-0 au bout de 20 minutes, grâce à Fauvergue et à Vidémont, qui bénéficiaient à chaque fois du bon travail de Johan Cavalli. L’USO était plus débordé que la Gravona un jour d’inondation. On se frotte les yeux, on se pince, on se dit qu’on est en plein rêve. Le réveil s’amorcera à partir de la 30ème minute. C’est à cet instant-là qu’Hugo Vidémont, auteur d’un bon début de match, sort blessé sur civière. Sans doute l’un des tournants du match. Jordi Quintilla le remplace poste pour poste, avec juste un changement d’aile : Diop passe à gauche et Quintilla prend le couloir droit. Pas de révolution tactique à première vue mais une vraie différence dans le jeu. Adieu la percussion et la vitesse de Vidémont et bonjour la tranquilité de Quintilla. Comme trop souvent depuis le mois d’août, dès que l’ACA mène au score, il a tendance à reculer, à laisser l’adversaire venir et à se laisser aller offensivement parlant. Comme s’ils se disaient« c’est bon les gars on gagne, on va pas trop en faire, faudrait pas qu’on soit fatigué. »
Seul au monde

Pendant que les Acéistes se reposaient sur leurs lauriers à la mi-temps, les Orléans, eux, ont dû se faire remonter les bretelles à la Charlie Chaplin. Deuxième tournant du match. Le troisième intervient juste après lorsque Pantaloni est obligé de faire sortir Sainati, blessé, et de le remplacer par Cédric Kanté à la 48ème. Deux changements sur blessure en 45 minutes. Pas de doute, le karma a changé de camp.

Cinq minutes après le retour des vestiaires, Jean-Paul Mendy réduit le score. JEAN-PAUL MENDY quoi. Le footballeur au nom de le plus improbable du monde. C’est comme si on prenait un but par Jean-Marie Sissoko ou Mamadou Le Pen. Le cauchemar ne fait que commencer. A ce moment-là, tout le monde sait que l’ACA va s’écrouler mentalement et physiquement, comme à son habitude. A la 58ème minute, Brillault égalise. Les derniers espoirs disparaissent aussitôt. Les joueurs acéistes ne mettent plus un pied devant l’autre, sont plus fouillis qu’un gribouillis d’un gamin de 1 an et demi. D’acteurs ils deviennent des spectateurs, sans aucune envie ni motivation. Un viol collectif sur la pelouse de Timizzolo. Le dernier coup de massue interviendra à la 73ème minute avec le troisième but de Julien Delonglee. Le but de trop pour les supporteurs. En fin de match, des bagarres éclatent en tribune avec les stadiers. Un fumigène atterrit sur la pelouse. Des échauffourrées qui poussent l’arbitre à arrêter le match une première fois. Rebelote quelques minutes plus tard avec des tentatives d’envahissements de terrain. Avec un mot d’ordre déployé par l’Orsi Ribelli « Sauvez-nous, cassez-vous ! ». La rencontre ira à son terme. L’ACA, lui, s’enlise dans la zone des relégables avec le spectre du National dans le rétroviseur. Si la relégation judiciaire de Nîmes peut sauver le club, nous attendons bien plus : que ce soit les couilles des joueurs qui nous sauvent.


L’une des explications avancées par Olivier Pantaloni après le match réside en un problème d’adaptation tactique. Lorsque Kanté est entré à la place de Sainati, Pape Cissé a dû changer de côté, passant à droite de la défense centrale. Si les joueurs ont une grande part de responsabilité dans cette déroute, peut-être que Pantaloni en a également une. Ok, il a dû composer avec deux blessures mais son manque de réaction avec le regain de forme orléanais a peut-être enfoncé les siens. Son exclusion en milieu de seconde période pour avoir contesté une décision arbitrale n’aura pas arrangé les choses. Vite, une victoire ! (Et un javel-menthe)

Tentative d’envahissement du terrain dans le temps additionnel

ANNUTAZIONI :

Oumar Sissoko 2/5 : Il s’est fait rentrer dedans par le public (insultes) et par les adversaires (buts). Soirée gang-bang pour Sissoko.

Eric Marester 2/5 : A la mi-temps, dans mes notes, j’avais commencer à écrire : « Tu enlèves une syllabe à Marester, ça donne Master. Ca tombe bien, il a maîtrisé son côté. » Sauf que l’équipe s’est écroulée et que les Orléanais sont passés comme dans du beurre en deuxième mi-temps.

Joris Sainati 3/5 : L’ACA n’a pas pris de buts quand il était sur le terrain. Il est sorti, on en a pris 3. Mais même blessé et sur le banc, rien ne peut l’empêcher d’aller au duel. Même avec l’arbitre.

Sainati ACA-USO duel arbitre

Remplacé par Cédric Kanté, 48ème, 1,5/5 : Je voudrais pas dire que c’est de sa faute, mais on a pris 3 buts avec lui sur le terrain.

Pape Cissé 2/5 : Il n’y a pas eu que la fumée rouge des fumigènes qui s’est échappée de Timizzolo vendredi, il y a également eu la fumée noire du vote non-concluant du conclave de l’AC Ajaccio. L’ACA n’a pas trouvé son Pape ce soir. Et pour cause, il participait au naufrage.

Fabrice Begeorgi 1,5/5 : D’acteur principal, il est passé à spectateur dans les pires moments. Alors que toute l’équipe avait besoin de sa gnaque légendaire, il s’est laissé aller avec l’équipe en laissant passer Delonglee devant lui sur le 3ème but sans aucune résistance.

Gary Coulibaly 1,5/5 : Un impact plus gros qu’une pièce de 2 euros sur un pare-brise en première mi-temps avec des interceptions musclées et bien senties. Avant de disparaître et de totalement se disperser. De tour de contrôle devant la défense, il est passé électron-libre/fantôme un peu nulle part après l’entrée de Pedretti.

Laurent Abergel 2/5 : Voir académies précédentes. Avec une aide en attaque dans les dernières minutes à ajouter.

Hugo Vidémont NN : Le doigt coincé sur le bouton R2 de sa manette, il a longé la ligne de touche gauche du terrain en accélérant. Avant de se rapprocher des cages et de marquer le deuxième but de l’ACA. Sur ce coup, plus finisseur que créateur. Rare chez lui mais intéressant. Remplacé par Jordi Quintilla, 30ème, NN : Entré au moment où l’ACA commençait à reculer, il n’a pas pu influer sur le jeu, même s’il a eu tendance à repiquer dans l’axe. Malaise ? Il est lui-même remplacé par Benoît Pedretti à la 70ème minute, NN : Retour de blessure qui passe inaperçu tant il n’a ni transformé ni accéléré le jeu ajaccien.

Johan Cavalli 3/5 : Comme dans tous les grands rendez-vous, Cavalli répond présent. Après avoir mené l’ACA au maintien en L1 en marquant 2 buts à Toulouse lors de la dernière journée il y a 2 ans, Cavalli a remis ça contre Orléans. Cette fois-ci, il s’agissait du maintien en L2. Il a pris le jeu à son compte, en délivrant 2 passes décisives. Mais seul, il ne peut pas tout faire. Pour gagner, il aurait fallu une équipe autour de lui. Il n’y en avait pas.

Marvin Diop 1,5/5 : Quand l’ACA attaquait, Cavalli et Vidémont aimantaient les ballons. Quand le second est sorti, l’ACA a commencé à déjouer et à reculer. L’attaque et donc Diop sont passés au deuxième plan. Et encore une fois, l’attaquant s’est plus montré en défense. Et ce n’est pas son poste.

Nicolas Fauvergue 2/5 : Il a enrhumé la défense orléanaise avec un crochet et une frappe croisée sur son but avant de s’enrhumer tout seul. Il a ensuite essayé de couper les centres balancés de ses coéquipiers. Sans succès. Et toujours plus en colère sur un terrain que Mélenchon à la télé.

Perfettu Erignacci

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