C’est la rentrée à Timizzolu. Et l’obsession de cette nouvelle saison en Ligue 2 est claire : prendre le maximum de points à domicile. Autrefois forteresse imprenable, François-Coty n’avait connu qu’une seule défaite en 19 matchs de L2 lors de la saison 2010/2011. Cap ou pas cap de rééditer une telle performance ? La réponse, après les 96 minutes de AC Aiacciu-FC Sochaux-Montbéliard, est non. Pourtant, avant le match, Alain Orsoni avait prévenu ses joueurs en revenant sur le match nul d’Arles-Avignon : « Manque de réalisme sur le plan offensif, manque de percussion au milieu et globalement nous avons surtout péché au niveau de l’engagement. Pour ma part, au-delà des insuffisances constatées, l’impression désagréable que l’on se voit trop beau ! Il va falloir insister sur ce point, il ne suffit pas d’aligner des noms sur une feuille de match pour préjuger de la qualité d’un groupe. La qualité existe, c’est indéniable mais encore faut il, disons-le une fois de plus que l’état d’esprit soit en phase avec l’enjeu ! Sur ce plan, nous avons été légers et il est déjà temps de se remettre en cause et de tirer les leçons de ce demi-échec… Il n’est pas question d’envisager un autre résultat que la victoire à domicile ! »

Jean Pascal MIGNOT

Le message n’a pas été entendu. Pourtant, la rencontre avait bien commencé. Dès la deuxième minute, Lesoimier se créait la première (petite) occasion en se jetant sur le ballon au deuxième poteau. Cinq minutes plus tard, Fauvergue avait littéralement l’ouverture du score au bout du pied. Mais sa grosse frappe, après un contrôle un peu trop haut et long, venait buter en plein sur Yohan Pelé. S’ensuivit un but refusé à Oliech pour hors-jeu à la 17ème et une tête plongeante au-dessus à la 27ème. En tout, l’ACA dominera la rencontre presque sans partage pendant 25 minutes. Mais la pause fraîcheur viendra tout casser. La possession passera sous l’égide sochalienne. Les occasions de but aussi. Sauf que le FCSM n’aura pas besoin de plusieurs actions dangereuses pour marquer. Sur un corner venu de la droite, Jean-Pascal Mignot, jusqu’alors très juste défensivement, coupera la trajectoire du ballon au premier poteau. Johan Cavalli, trop petit, ne pourra pas empêcher le but. 1-0, contre le cours du jeu. La période creuse acéiste s’étendra jusqu’à la fin de la mi-temps. Ce qui permettra à Sochaux de doubler la mise. Toujours venu de la droite, un centre de Habran trouvera la tête de Toko-Ekambi. 2-0. L’affaire est pliée. La deuxième période ressemblera aux 25 premières minutes du match. Ajaccio domine, se crée des occasions mais rien ne rentre. Sochaux, de son côté, se contente de défendre, de voir venir et de placer quelques banderilles en contre-attaque. Sans être vraiment inquiétant. Mais au final, c’est l’efficacité sochalienne qui sera récompensée par les 3 points.

Mais alors, pourquoi cette défaite ?

Le début du match fut encourageant. Et ce ne fut pas grâce au dj set de Claude Njoya ni au coup d’envoi fictif de Pierre-Marie Mosconi. Mais bel et bien grâce à la mobilité, à la multiplicité et aux différents appels proposés par l’attaque ajaccienne. Nicolas Fauvergue ne se contentait pas de jouer en pivot mais a également pris la profondeur. Oliech, lui, venait prêter main forte dans l’axe, non sans apporter sur son côté, sur les centres et en profondeur. Si tout cela est possible, c’est surtout grâce à Johan Cavalli, étincelant en numéro 10. De son côté, la défense fut tranquille pendant 25 minutes, les défenseurs se contentant de repousser les attaques tant bien que mal. Les faiblesses et largesses arriveront par la suite. Principal point faible, la côté gauche acéiste. Benoît Lesoimier est toujours en train de chercher où jouer et Paul Babiloni est à la recherche de repères, lui qui joue sa première saison chez les pros. C’est le second cité qui sera fautif sur le deuxième but. Pas assez hargneux et pris de vitesse par Habran, le néo-ajaccien laissera centrer son adversaire pour la tête de Toko-Ekambi. Mais il ne fut pas le seul coupable. Cédric Kanté a lâché le marquage sur Mignot sur le premier but et Zubar n’a pas suivi Toko-Ekambi sur le second.

Malheureusement, il n’y a pas que la défense qui se soit déréglée au fur et à mesure du match. L’attaque se grippera également. Et si obtenir des occasions est déjà une énorme avancée par rapport à la saison dernière, vient un moment où il faut savoir mettre les ballons au fond des filets. C’est ce manque cruel d’efficacité qui, finalement, a joué des tours à l’ACA. On notera l’occasion inexplicablement manquée par Fauvergue à la 77ème minute alors qu’il était seul face à Pelé. Oliech et Fauvergue ont tout loupé ce soir. Un manque de chance qui ne durera pas toute la saison. Il y a donc de l’espoir. Il suffirait à l’AC Ajaccio de marquer, de gagner et de reprendre confiance afin de stopper la spirale infernale qui date de la saison dernière. Sans oublier de retrouver un état d’esprit de conquérant.

CompoACAFCSM

Plusieurs surprises dans le onze de départ de Christian Bracconi. Par rapport au match contre Arles-Avignon, ce sont deux nouveaux joueurs qui font leur apparition : Claude Gonçalves et Grenddy Perozo. Ils prennent respectivement la place de Benoît Pedretti – pas convaincant lors de la 1ère journée – et Cédric Hengbart, en instance de départ. Le système, lui, ne change pas. Un 4-2-3-1 avec une ligne de défense Perozo – Zubar – Kanté – Babiloni, un milieu défensif composé de Faty et Gonçalves, Cavalli en numéro 10, Lesoimier et Oliech sur les côtés et Nicolas Fauvergue en pointe.

Compo ACAFCSM

ANNUTAZIONI :

Anthony Scribe la moyenne/5 : Avant que Sissoko ne reprenne sa place de titulaire dans les cages, Scribe avait une dernière occasion de briller. Mais il a surtout été abandonné par sa défense. On ne peut rien lui reprocher sur le match, si ce n’est une petite réserve sur le fait de placer Cavalli au premier poteau sur le corner amenant le but de Mignot. Le problème est toujours le même. Faut-il se priver d’un grand gabarit dans la surfac pour le mettre au premier poteau ou faut-il placer un petit joueur au poteau, qui servirait seulement de caution sécurité minimum sans affaiblir la puissance physique dans la surface ? Personne n’a la réponse. Au final, il n’aura qu’un seul arrêt à faire, sur une grosse frappe de Malsa.

Paul Babiloni 1,5/5 : Tout n’avait pas trop mal commencé pour Babiloni. Habran ne recevant aucun ballon dans les pieds, le latéral gauche a fait part d’une belle envie en prenant tous les ballons de la tête. S’il n’avait pas été beaucoup inquiété pendant les 30 premières minutes, le dernier quart d’heure de la première mi-temps fut un véritable supplice pour lui. Un carton jaune pour une grosse faute à la 34ème minute puis d’énormes difficultés au sol face à un Habran plus rapide et plus technique. Le milieu prêté par le PSG déposa Babiloni pour aller tranquillement centrer pour Toko-Ekambi. Ou comment, sur une action Paul Babiloni devient Paul Malhabile Honni. Sachant que chat échaudé craint l’eau froide, il fut bien plus attentif en deuxième période, ne prenant aucun risque et revenant systématiquement à des passes vers l’arrière.

Cédric Kanté 2/5 : Kanté a une particularité : il ne se jette jamais et reste d’un calme olympien dans tous les duels. Sauf lorsqu’il n’y va pas, au duel. C’est d’ailleurs lui qui n’est pas au marquage de Mignot sur le premier but.

Ronald Zubar 2/5 : Le Zubar maladroit de l’Olympique de Marseille a refait son apparition. Un mauvais contrôle et une glissade en début de match et un trouage en plein centre à 16 mètres à la 65ème minute. Du Zubar tout craché mais des erreurs qui sont restées au stade des frayeurs.

OLE
OLE

Grenddy Perozo la moyenne/5 : Les Sochaliens n’ont que très peu attaqué sur son côté. Du coup, il eut seulement quelques interventions à faire en début de match, au sol ou dans les airs. S’il n’a pas été transcendant, il a assuré le strict minimum. Y compris offensivement où il aurait pu et dû apporter son aide. A sa décharge, latéral droit n’est pas son vrai poste.

Claude Gonçalves la moyenne/5 : Si on l’emmène à la chasse dans le maquis et qu’on détache la laisse, Gonçalves ramènera une proie dans la minute. Sur un terrain de foot, Claude est un chien de chasse qui court partout. Son entente avec Faty est bien plus intéressante que celle entre Faty et Pedretti. Pendant que Faty s’occupe de la récupération verticale (dans la longueur du terrain), Gonçalves, lui, travaille dans l’horizontalité, couvrant le terrain sur la largeur. Et en diagonale. Malheureusement, le jeu est encore trop pollué avec des maladresses évitables.

Ricardo Faty la moyenne/5 : Pas mal de déchet dans son jeu mais toujours un statut d’incontournable à la récupération. A noter, une belle interception à la 23ème minute et deux occasions sur corners à la fin du match. La tête et les jambes.

Johan Cavalli 4/5 : Du grand Cavalli. Du Cavalli comme on l’aime. Enervé et énervant pour ses adversaires. Plus enivrant qu’un Mathusalem de champagne au Blue Moon, le meneur de jeu a livré une prestation majestueuse. Si ses attaquants n’avaient pas allégrement loupé toutes leurs occasions, Cavalli aurait 10 passes décisives à son actif rien qu’après ce match. Seul à surnager, l’Ajaccien a cherché et trouvé le moindre espace dans la défense sochalienne. Souvent dans le dos des lourds Mignot et Zouma. Si le résultat était tout le temps le même – une passe parfaite – les manières d’y parvenir, elles, furent bien différentes. De longues transversales, de petites déviations, des louches, des passes dans l’intervalle et dans le dos des défenseurs. Un véritable récital. Il se procurera même deux occasions aux 52 et 54èmes minutes. Alors qu’il commençait à descendre très bas pour faire le jeu, Bracconi décida de le faire sortir. Fatigué mais énervé de sortir. Après sa sortie, l’ACA n’aura plus une seule occasion ni aucune action construite. Preuve de son importance. Mais une chose est sûre, son travail de sape va finir par payer.

Première échauffourée de la saison pour Cavalli, ici avec Zouma
Première échauffourée de la saison pour Cavalli, ici avec Zouma

Benoît Lesoimier 1/5 : Sur les forums et réseaux sociaux, Lesoimier a été le seul joueur à être épargné par les critiques. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il a réussi à se faire oublier. Comme la sortie du film Les Francis, on aurait voulu que son match n’existe jamais. Aucune prise de risques et très peu d’apport dans le jeu.

Dennis Oliech 2/5 : Qu’il est loin le temps de la Ligue des Champions pour Dennis Oliech. Le Kényan ne peut plus enchaîner 3 matchs dans une semaine. Après son bon match contre Arles-Avignon, Oliech s’est rendu au Kenya pour un match éliminatoire contre le Lesotho 48h après la Ligue 2. Titulaire, Oliech n’a pas pu empêcher l’élimination de son pays. Il n’a pas non plus pu s’empêcher d’aller fêter ça en boîte de nuit avec alcool et prostitués. C’est peut-être pour cette raison qu’il a semblé moins en forme. S’il a bien commencé le match, en défendant et attaquant sur son côté, il a paru ne pas aller au bout de ses actions. Et quand il le faisait, il loupait de grosses occasions. Outre un but logiquement refusé pour hors-jeu à la 17ème minute, Dennis aurait pu marquer de la tête aux 27 et 75èmes minutes. Il aurait surtout pu ouvrir son compteur but à la 57ème minute, lorsqu’à 3 mètres du but, il trouva le moyen de trop enlever sa frappe, il faut le dire bien gêné par la sortie de Pelé. Nouveauté par rapport au match d’Arles-Avignon, Oliech a largement délaissé son côté droit pour l’axe. Avec un Lesoimier inexistant, un Oliech qui repique et des latéraux inoffensifs, l’utilisation des ailes a été mal géré par les Acéistes. A Oliech de régler cela la semaine prochaine. A lui aussi de marquer. De toute façon, ne nous inquiétons pas, il finira meilleur buteur de Ligue 2.

Nicolas Fauvergue 2/5 : Des appels dans le dos de la lente défense sochalienne et un rôle de point d’appui, le match de Fauvergue avait commencé sous les meilleurs hospices. Puis Fauvergue a loupé l’immanquable, à deux reprises dont un tir trop croisé à 7 mètres du but seul face à Pelé. Au fur et à mesure du match, il finira par vampiriser toutes les balles. Les consignes « Cherche Nico » fusaient même du banc de touche dans les dernières minutes, empêchant l’ACA d’attaquer différemment.

I RIMPIAZZANTI :

Issa Baradji, 59ème minute, NN : Il s’est servi de son corps pour gêner la défense sochalienne mais finalement, il ne se procurera aucune occasion. Il faut dire que lui, Fauvergue et Oliech se sont pas mal marchés sur les pieds.

Mouaad Madri, 78ème minute, NN : Il aurait du rentrer plus tôt pour apporter vitesse et percussion sur le côté. N’ayant pas reçu beaucoup de ballons, il n’a jamais pu faire la différence.

Benoit Pedretti, 81ème minute, NN : Il a souffert de la comparaison avec Cavalli. Avec en prime un beau carton jaune pour une grosse faute.

Perfettu Erignacci.

3 thoughts on “AC Ajaccio – Sochaux (0-2) : L’Aiacciu Académie livre ses notes

  1. ça a l’air d’être surtout sacrément le bordel comme plan de jeu…

    Jouer aux côtés d’un Cavalli qui a le droit de faire ce qu’il veut et d’aller où il veut ça doit être très chiant pour Oliech, Gonçalves et Lesoimier

    Surtout si Oliech va vers l’axe (sa tendance naturelle) Que fait Perozo, il monte ? Cavalli prend le côté ? et si celui ci s’en va sans prévenir ? Il peut pas sereinement apporter devant trop risqué en cas de perte de balle…

  2. Il est chez nous ? Oui. Il a fait la prépa ? Oui. Il va jouer ? Non. Ce serait pas mal qu’il reparte en prêt.

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