Bastia – Rennes (2-1), la Breizhou Académie est limite nervous breakdown

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Philippe Montanier slims twist contexte

Salut les moches,

 

Ah, le doux parfum de la reprise. La délicieuse odeur du gazon fraîchement coupé, l’éclat divinement aveuglant des premiers fumigènes craqués et bien sûr la saveur virile du houblon fermenté coulant à flots dans le gosier d’hommes et de femmes en terrible manque de Ligain. Des sensations qui ne peuvent que nous faire rêver d’adrénaline, de joies incommensurables et de jours meilleurs. Si tant est que nous ne soyons pas des supporters du Stade Rennais. Nous autres vivons cette période si particulière d’une manière autrement plus compliquée. Et finalement dangereusement proche de la façon dont on vivrait une rentrée des classes en 6e 5 au Collège Rosa Bonheur du Châtelet-en-Brie. Oh bien sûr, nous ne sommes pas totalement sans espoir : comme un naïf jeune homme de 11 ans asocial qui rêve de se faire des amis et peut-être même de proférer son amour immortel à la jeune Mélissa, nous nous prenons à nous voir en Europa League, ou encore gagner une Coupe, même une Moustache, et bien sûr de violemment remettre à sa place le plus grand club de l’histoire de la Vendée. Mais au fond, le seul sentiment qui prime, c’est celui d’une appréhension dégoûtée. Cette appréhension qui sait que l’espoir naissant n’est qu’une triste illusion qui sera battue au fer chaud la première occasion venue. Une fois n’est pas coutume, cette occasion arriva très tôt dans la saison. On aura à peine eu le temps de s’imaginer là où on ne mérite pas vraiment d’être, que nous fûmes ramenés à l’abominable vérité. Je vous vois froncer les sourcils devant un discours si abjectement péremptoire après une minuscule journée de championnat, et vous avez très probablement raison. La seule chose étant que je nous connais trop bien pour pouvoir penser finir autre chose que dans le ventre mou, à part si Paul-Georges se sent l’étoffe du héros qu’on attend maintenant depuis plus de 44 ans. Mais l’horizon n’est peut-être pas autant au crépuscule qu’on voudrait le croire, et c’est très apaisé que j’aborde ce championnat, car l’ambition est enfin morte. Je n’ose pas vraiment y croire trop fort, mais une très mauvaise passe dès le début de saison et l’ombre de la relégation qui n’a jamais vraiment pesé ces 20 dernières années pourrait sonner le glas du clown qui se permet de ruiner un club qui pourrait être bien plus beau qu’il ne l’est actuellement. Il n’est bien évidemment pas le seul responsable, mais il vient un moment où il devient physiquement insupportable d’être constamment la punchline de la Ligain. Si on continue perpétuellement dans cette voie, on ne sera qu’une part infime et pathétique de l’histoire du football français. Personne ne se souviendra de nous si jamais nous venions à disparaître du paysage pour aller occuper les abysses de championnats anonymes. Et ça, je le refuse catégoriquement.

 

Alors bien sûr, je suis très théâtral et hyperbolique dans la façon de présenter les choses, mais c’est l’accumulation, année après année qui me pousse à écrire ces lignes. C’est d’ailleurs sans honte que je confesse que je serai le premier à retourner ma veste en cas de meilleurs résultats, c’est même la quintessence de ma condition. Mais quand bien même vous êtes les premiers à nous moquer de par notre courtoisie trop exacerbée ou notre obstination dans la médiocrité, nous, supporters rennais, méritons mieux. Parce qu’on est encore là, malgré tout le mal que ce club de gros morts nous a fait. Il n’a jamais mérité qu’on tombe amoureux de lui, et pourtant, c’est sans hésitation que j’affirme que notre sentiment ne passera jamais l’arme à gauche. ALLEZ RENNES, PUTAIN.

 

Laezh Dour écrivant ces lignes, allégorie.
Laezh Dour écrivant ces lignes, allégorie.

 

AR MATC’H

 

Bon, c’est bien joli de se tartiner l’oignon à jouer les adolescents lyriques, mais on est pas là pour enfiler les perles. Vous m’excuserez, Sean Price vient de claquer dans son sommeil, du coup je suis carrément à fleur de peau. C’est en plus pas comme si l’été du SRFC avait été particulièrement enjoué. Certains de nos anciens joueurs se permettent de jouer avec nos sentiments comme si nous n’étions que leur PQR au QI quelque peu limité, des dirigeants de clubs voisins sont prêts à se faire passer pour les connards de service pour mettre leur club insignifiant sur la carte, et, cerise sur la schneck à ta sœur, on se permet de faire un nul bien crade contre une D5 allemande. La seule carotte qu’on nous a fait miroiter, et que j’ai pour ma part avalé goulument, c’est le changement de système. Un coup 3-4-3, un coup 3-5-2, on sait pas trop, mais en gros on fait crainri qu’on a une disposition un peu offensive parce qu’il n’y a que 3 défenseurs. Mais là où on s’est encore bien foutu de notre tronche, c’est qu’il y a toujours 7 joueurs à vocation défensive sur le terrain. Bon. Jusque là, no souçaille, on est un peu habitué. Les recrues, sans être des choix mirobolants ou même un tant soit peu compréhensibles, ne sont pas si ridicules que ça. Comme on dit nulle part, attendons et voyons.

 

Compositions

 

Rennes : Costil ; Mexer, Armand, Mendes ; Baal (Toivonen, 77e), Fernandes, Sylla, Moreira ; Henrique (Grosicki, 66e), Doucouré (Lenjani, 12e), Sio.

 

Bastia : Leca ; Squillacci, Palmieri, Modesto, Djiku ; Diallo, Fofana, Cahuzac ; Ayité, Brandao, Kamano.

 

Comme vous le voyez ci-dessus, aucun des 11 joueurs présents sur le terrain au coup d’envoi n’est Yoan Gourcuff. Pour quelle raison ? Personne ne le sait vraiment, mais ça pourrait être parce que dans ses rêves mouillés les plus secrets et inavouables, il se voit être la doublure de Ryad Boudebouz. En face de nous, un club sur lequel je me suis déjà longuement épanché, et pour être très honnête, il me laisse désormais complètement indifférent. Comme je ne suis pas le derniers des fins de race, je n’avais jamais sérieusement parlé de contexte, et les quelques connards qui avaient osé déverser leur haine et leurs fluides corporels sur Paul-Georges ont l’air d’avoir disparu. Comme des méchants de dessins animés infantiles, ni vraiment détestés, ni vraiment respectés, nous sommes de retour, pour essayer de leur jouer un mauvais tour. Et comme c’est toujours la gentille victime innocente qui gagne dans ces cas-là, nous sommes une fois de plus retournés vers d’autres cieux.

 

Le cheptel de supporters rennais devant l’attitude de Yoann Gourcuff

 

Côté football, finalement pas tant de choses à dire. La pelouse était ignoble, l’envie rennaise désolante et nos automatismes et autres qualités techniques plutôt affligeants. Finalement, même si avec une rigueur et une pugnacité un peu plus importantes, on aurait très certainement pu tenir le score, on n’a pas vraiment volé cette défaite. Le début de match est « physique » et « fermé » entre autres adjectifs journalistiques pour désigner un match carrément chiant. S’il finit enfin par s’emballer, c’était clairement pas de notre fait. La première (vraie) frappe du match intervient à la (attention, tenez-vous prêts, ne tombez pas de votre chaise) 24e minute de la part de la Brandade. Comme vous vous en doutez très probablement, ce fut plutôt largement hors cadre. Mais il n’en faudra pas plus pour que les Corses se décident à mettre la gomme. Ca combine plutôt bien, ça envoie la balle à l’aile, et force est de constater que leur vie est plutôt belle. Mais comme ils n’ont pas vraiment été dangereux non plus et que nous ne sommes jamais meilleurs que quand l’adversaire est trois classes au-dessus de nous, c’est en toute logique que nous allons marquer. Pedro Henrique s’emmène la balle en contre, décale Baal qui centre au cordeau pour Sio pour que ce dernier allume Leca de la tête. Un but d’école. Et finalement, la satisfaction du soir c’est ça : avoir marqué avec cette composition d’équipe ma foi peu encourageante.

Quand tu sais que tu vas casser les couilles à tout le monde jusqu'en 2019
Quand tu sais que tu vas casser les couilles à tout le monde jusqu’en 2019

Pour ce qui est de la suite, on est sur du scénario classique de « ce qui devait arriver arriva ». Sans qu’ils soient finalement si impressionnants techniquement, les joueurs bastiais arrivent à garder une pression étouffante sur Rennes qui peine à lancer des contres, soit quasiment la seule phase de jeu sur laquelle on arrive à avoir des occasions. Ce qui me laisse bien amer pour ne pas dire carrément chafouin, c’est qu’ils marquent sur 2 erreurs rennaises. D’un côté, Baal est trop court (comprenez complètement à la ramasse) et laisse Ayité tout seul au deuxième poteau pour allumer tranquille Costil à bout portant. De l’autre, à la suite d’un cafouillage comique digne des poussins district de Cesson Saint Leu, Kamano peut lui aussi fusiller Costil pépouze. Hormis l’ignoble attentat de Brandao sur ce (très très) bel homme de Pedro Mendes, la fin du match est anecdotique, le rythme retombant, des rennais inertes se trouvant incapables de faire le jeu.

 

A noter que Doucouré s’est luxé l’épaule très tôt dans le match. Je ne sais pas comment j’aurais pu gérer 90 minutes d’Abdoulaye en ailier droit. Merci d’avoir ménagé mes nerfs.

 

AR NOT…. BREF LES NOTES FAIS PAS CHIER

Benoît Costil : 3/5 : Impuissant sur les deux buts de Bastia, le match a dû être très frustrant pour lui, ne lui donnant pas l’occasion de faire la différence.

Sylvain Armand : 2/5 : Plutôt apathique globalement, même dans les duels. Ça ne lui ressemble pas. Je me sens trahi, floué, et même trompé.

Edson Mexer : 2+/5 : Globalement le même tarif que l’ami Sylvain, si ce n’est qu’il aura fait preuve d’un peu plus de panache. Mais bon. Paye ton coup d’épée dans l’eau.

Pedro Mendes : 2+/5 : Une première pas trop décevante au vu du contexte (lol). Il va lui falloir beaucoup plus d’entente et d’automatismes avec ses congénères, par contre. Sinon autant enterrer le 3-4-3 vivant.

Steven Moreira : 1/5 : J’ai jamais vraiment compris ce que Montanier lui trouvait personnellement. C’est un bon gars, hein, personne ne dit le contraire. Il mouille plutôt le maillot. Mais dans le marquage comme dans la relance comme dans la projection vers l’avant, rien ne justifie sa place de titulaire en Ligain.

Ludovic Baal : 2+/5 : Un match doux-amer pour le gros Ludo. Une très belle passe décisive, et une entente avec Pedro Henrique relativement encourageante. Par contre, l’alignement sur le premier but bastiais, c’est un non catégorique Monsieur Baal. Remplacé par Toivonen (… ?) à la 77e, qui n’aura fait qu’errer.

Yacouba Sylla : 2/5 : Fade. Je ne trouve pas d’autre mot. Allez, disons terne.

Gelson Fernandes : 2-/5 : Très agressif, voire violent, ce qui lui arrive de temps en temps. Et comme il arrive pas à se reconcentrer derrière, c’est toujours ses moins bons matches.

Pedro Henrique : 2+/5 : Les matches se suivent et se ressemblent pour notre PHK national. Il se démène en permanence, fait les efforts défensifs, mais il est toujours aussi terriblement prévisible. Mais on l’aime quand même. Remplacé par Grosicki (66e), qui ne sera pas vraiment rentré dans son match lui non plus, malgré des tentatives répétées.

Abdoulaye Doucouré : NN/5 : Quand je l’ai vu à l’aile droite, j’ai tout simplement vomi à l’intérieur de ma cavité buccale. Blessé à la 12e minute, il est alors remplacé par Lenjani (0+/5). Comme pour Sylla, je ne dirai qu’un mot. Ce mot est « NON ».

Giovanni Sio : 3/5 : J’étais extrêmement circonspect à son sujet au vu de ses matches amicaux plutôt consternants. Même s’il ne dispose pas d’un quart des qualités techniques de Toivonen, il aura été efficace, disponible et accrocheur. Ça ne m’arrive pas très souvent, mais pour le coup, j’ai bien apprécié qu’on me fasse fermer ma grande gueule.

Philippe Montanier : No comment/5 : Non mais je dois être complètement con. Ça doit être un incompris. On ne doit pas mesurer l’étendue de son génie.

 

AR KLOZADUR

Plus que des questions sur le système de jeu, qui, certes, n’a pas fait ses preuves mais qui n’est pas encore à jeter, les interrogations que j’ai au vu de la semaine prochaine sont plutôt au niveau des 11 titulaires. On a pas Ntep, soit, mais le fait qu’on démarre avec André, Grosicki et Toivonen sur le banc, soit nos trois meilleurs joueurs de champ derrière Paul-Georges, ça me laisse on ne peut plus pantois. Un optimiste m’a dit que c’était sûrement pour pas qu’ils se pètent sur la pelouse perrave de Bastia. J’y crois pas une seule seconde mais j’espère de tout cœur que ce soit ça. Quoi qu’il en soit, si on fait toute la saison à ce niveau de jeu-là, on va se retrouver obligés de jouer le maintien, c’est une certitude. Et peut-être pas pour le pire. Ca aura au moins le mérite de pimenter notre saison et de peut-être pousser Montanier dehors. Comme on dit chez moi, Inch’Allah.

 

Kenavo les petites connasses,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

9 thoughts on “Bastia – Rennes (2-1), la Breizhou Académie est limite nervous breakdown

  1. Police du chafouin, bonjour.
    Veuillez ouvrir un dictionnaire et revenir en journée 2.

  2. Je le sais en plus. J’occulte volontairement. Je suis un homme du peuple, moi, M. Tagrenmer, et j’utilise leurs expressions. Privilégié.

  3. Ce serait pas mal qu’un jour ou l’autre, Montaniou prenne son totem d’immunité et se le carre dans le petit façon moutarde.
    Sérieusement, quand j’ai vu la compo…Parce que perso je comptais 8,5 mecs à vocation défensive, hésitant encore sur les qualités (ah ah !) du zinc de Ladji. Et à la 12ème, Philou nous pète donc un autre défenseur sur le terrain…9 mecs, 9 mecs pour défendre. A Bastia. Putain qu’est-ce que ça va être quand on ira à Paris ou Lyon, j’ai la semi-molle qui commence déjà à s’énerver.

    « c’est très apaisé que j’aborde ce championnat, car l’ambition est enfin morte », le pire c’est que t’as raison…Encore 37 journées, mais on sait déjà tous qu’on pas vraiment grand chose à attendre d’elles. Le Stade Rennais, quel pied putain

  4. Ah, on est on ne peut plus d’accord. Honnêtement, je gueule un peu sur les joueurs des fois (et notamment sur Abdoulaye), mais franchement la plupart du temps c’est pas complètement de leur faute, j’arrive absolument pas à comprendre ce que fait Montanier.

    Regarde le cas Brüls. Le mec est recruté, déjà il est blessé. Il ne joue que 12 matches dont 1 à son vrai poste et souvent en étant remplaçant, et il finit à 4 passe décisives. Tu te dis que ça pourrait être pire. Mais non, on continue à foutre Doucouré en 10 alors que je le trouvais TRÈS intéressant en 6, et on dégage un mec chez qui c’est le poste naturel. Le cas Prcic est similaire. Très honnêtement, j’en peux plus.

  5. Merci. J’adore ce site.C’est tristement drôle.
    pas d’autre solutions que Montanier et/ou Ruello dehors.

  6. Une ou deux bonnes grosses saisons de L2 et un grand ménage au club. On repart en se basant sur notre centre de formation. Ce sera pas forcément mirobolant au début, mais au moins il y a une direction.

  7. Très belle rentrée Laezh, comme un non symbole de Stade Rennais. Attendons de voir ce que peut donner cette nouvelle organisation tactique d’ici quelques matches mais force est de constater que le staff fait n’importe quoi dans beaucoup d’aspects du club et que les choses sont bien engagées pour qu’on continue sur notre lancée de merde. Mais contrairement à toi, je ne pense pas qu’une course au maintien et une descente seraient bénéfiques. On est typiquement le club qui manque d’orgueil et d’âme, on mettrait beaucoup de temps à s’en remette et à remonter. Enfin bon, ce n’est que la 1ere journée et j’ai l’impression que la saison dernière ne s’est jamais terminée…

  8. C’est pour ça que j’aimais bien Antonetti. On était lamentables le week end mais il était toujours là en conférence d’après match pour venir pleurer avec nous.
    Montanier a toujours autant l’air de n’être pas affecté par le spectacle que ses compositions divines produisent…
    Heureusement qu’horsjeupouinet et la breizhou académie sont là pour se lamenter avec nous, ça aide à tenir.

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