Bruges-Manchester United (0-4) : La Raide et Vile Academy reprend le boulot en semaine.

0

Wayne Rooney de ses cendres.

Salut à tous !

Ce mercredi 27 août, Manchester United se déplaçait dans le Venise du Nord pour jouer son match retour de barrage de Ligue des Champions face au Club Brugge.

Après une victoire probante au match aller (même si elle n’avait pas commencé de la meilleure des manières), il était donc temps pour les rouges diablesses de confirmer cette qualification, afin de réintégrer une bonne fois la place qu’elles n’auraient jamais dû quitter au sein de la compétition la plus prestigieuse du football européen.

Les fans attendaient cette deuxième manche avec impatience, non seulement car il leur tardait de voir le squad s’illustrer à l’échelle internationale, mais surtout dans la mesure où ce match allait faire office de révélateur quant à la qualité du travail de Louis Van Gaal depuis un peu plus d’un an. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le philosophe n’a presque pas déçu.

COMPOSITION INFERNALE

Un premier choix fort de Louis consiste à coller Schneiderlin sur le banc au côté de Schweinsteiger. Herrera, en manque de temps de jeu depuis le début de saison, a l’occasion de montrer qu’il n’a rien perdu du potentiel de séduction aperçu en fin de saison dernière.

À côté de l’Espagnol dans l’entre-jeu, le coach maintient sa confiance envers le grand Michael Carrick. À lui de donner raison à la tulipe pour ce qui est de garder sa place au milieu, maintenant que la concurrence fait rage.

Pour le reste, rien ne change.

MATCH

En première mi-temps, le match met un certain temps à s’animer, les acteurs sur le pré ne sachant pas trop s’ils doivent attaquer comme des malades au risque de trop se livrer côté belge ou, côté anglais, s’ils doivent préférer la gestion du résultat favorable à la tentation de se mettre à l’abri d’entrée en aggravant le score.

Ce sont les Brugeois qui tentent les premiers de forcer la décision, sur un centre tombant pile sur De Sutter. Sans se poser de question, le 9 Brugeois reprend le ballon de volée, mais c’est sans compter sur Luke Shaw, qui se téléporte face à lui pour mieux dégager le ballon. La première d’une longue série d’interventions pleines d’à-propos de la part du latéral anglais.

Dès la 13e minute, Herrera fête sa titularisation en prenant un vieux jaune tout à fait évitable. On l’imagine bien sortir à la mi-temps, du coup.

La décision va être forcée par Depay une fois de plus, lorsque le jeune Néerlandais passe en revue la moitié de la défense belge, et glisse le ballon d’une caresse voluptueuse à Rooney. Captain transforme l’offrande sans trembler, d’un joli petit piqué au-dessus du gardien. Percée héroïque de Memphis, alignement de la défense façon mer rouge dans la Bible, sortie un peu lente du gardien…divers éléments sont réunis pour atténuer l’impact du premier but depuis dix matchs de Wayne, mais il n’empêche que la joie de le voir marquer est bien présente. 0-1 (20e).

A peine dix minutes plus tard, le même Rooney, qui est un garçon bien élevé, tente de renvoyer l’ascenseur à Memphis (placer ici une blague géographique) en le lançant parfaitement dans la course, mais le numéro 7 déjà mythique est juste un peu court, ce qui le fait télescoper le gardien adverse. L’engagement, mon pote. Ils se relèvent finalement tous deux.

Toutefois, Depay n’est pas rassasié, et sur une balle parfaitement coupée par Shaw, l’ailier se défait d’un défenseur comme il enlèverait son gilet et file au but. Malheureusement, il hésite au moment de frapper, et se fait enlever la balle par un autre défenseur revenu sur lui au moment de tromper le gardien adverse.

Peu avant la mi-temps, Bruges se procure deux occasions chaudes, la première par De Sutter, parfaitement lancé entre nos deux centraux, mais dont la frappe est captée façon passe haute de volleyeur par Romero ; la seconde opportunité est beaucoup plus chaude, avec une nouvelle passe dans le dos de la défense (de Blind, surtout) qui lance Bolingoli au duel avec Romero. Mais le gardien argentin ne faiblit pas, et voyant que l’attaquant retarde sa frappe, il se jette sur le ballon tel un félin joueur cherchant son quartier de viande, ce qui permet à la défense de se dégager comme elle peut.

La seconde période, à l’inverse de la première, commence sur les chapeaux de roue. Van Gaal a sorti Januzaj, pas au top à cause du mal du pays, et Schweinsteiger est venu prendre place à côté de Carrick, ce qui a permis à Herrera d’avancer d’un cran au milieu.

Et ce dernier s’illustre rapidement dans son nouveau rôle, en déviant parfaitement vers Rooney une balle délivrée par Depay ; Captain conclut plat du pied pour le deuxième but de nos diablesses. J’ai rêvé, ou Manchester a marqué un but gegenpressing, là ? Un but dont Luke Shaw est encore une fois à l’origine, puisque c’est lui qui se charge d’intercepter le ballon avant de lancer Depay. 0-2 (49e).

Même pas dix minutes après ce coup d’éclat qui ne refrène en rien l’ardeur du public belge, Mata copie sans vergogne l’action de classe de son homologue de l’aile opposée en première mi-temps : il rentre à l’intérieur sur son bon pied, feinte une passe vers l’axe, et transmet finalement le ballon à Rooney dans la surface entre deux défenseurs. Quelque peu affamé de buts, l’ « infernal Wayne Rooney » (Stéphane Guy, incontinent commentateur monomaniaque du qualificatif) ne se fait pas prier, et glisse la balle entre les jambes de Bolat pour s’offrir un triplé en forme de gros bras d’honneur à tous ses détracteurs. 0-3 (57e).

À peine une minute plus tard, Captain a même l’occasion d’inscrire un quadruplé, quand Mata, encore lui, le lance dans la profondeur, mais cette fois, le gardien sort sa tentative de piqué.

Bruges n’y est plus du tout, et nos gagneuses peuvent du coup se permettre de se verser des grandes coupes de football champagne en voyant les espaces béants s’ouvrir encore face à eux dans la défense. Des espaces qui n’échappent pas à l’œil expérimenté de Bastian Schweinsteiger, qui lance Herrera d’une passe à faire baver de plaisir n’importe quel commentateur au nerfs beaucoup plus solides que l’insatiable Stéphane Guy. L’Espagnol conclut facilement du pied droit 0-4 (63e), et se fait sortir par Van Gaal dans la foulée, au profit de Hernandez.

À la 65e, le fantôme de Coco Suaudeau s’empare de l’âme de Michel Preud’homme, et ceux de Patrice Loko et Reynald Pedros des corps de De Sutter et Dierckx. Sur une touche de De Bock, le second cité transmet le ballon à De Sutter d’une subtile déviation de l’extérieur du pied. En une touche, De Sutter remet le ballon par dessus Mata (pas difficile, vous me direz) dans la course de Dierckx, qui balance une sèche somptueuse sans se poser de question. Malheureux au jeu, on lui souhaite d’avoir plus de succès avec les touristes avinées qui viennent visiter le beffroi de Bruges, puisque sa balle heurte la transversale de Romero, et a la gentillesse de retomber dans des pieds mancuniens.

En fin de match, la partie prend des allures de bukake face à des Belges au bout de leur vie. À la 81e, l’arbitre siffle un penalty contre Duarte, qui dévie un peu malgré lui un centre de Rooney à l’aide de son bras.

Grand seigneur, Rooney se dit que bon, oh, sa saison est sûrement lancée, il peut bien laisser quelques miettes aux autres aussi. Ça tombe bien, parce que le petit pois, parti jouer les filles de l’air dans un club sans respect pour personne (à part pour Jorge Mendes) pendant un an, avant de revenir pour le plus grand plaisir des supporteurs, lui, il en aurait bien besoin, d’engranger un peu de confiance pour lancer sa saison.

Et bien évidemment, sa glissade John Terriesque sur le penalty risque de reporter quelque peu le retour de la confiance.

Je laisse ceux qui ne l’ont pas vue gloser sur la réaction fort peu équivoque de Van Gaal et Giggs après le raté. Veillez à couper le son.

Par dessus le marché, le petit pois a l’occasion de se rattraper à la toute dernière minute du temps additionnel grâce à une offrande de Young depuis l’aile droite, mais son pied est tellement ouvert que la balle part quasiment à la verticale.

Entre-temps, les Belges ont repoussé encore un peu les frontières de la guigne, en enregistrant leur 65e blessure de la saison : Tuur Dierckx est contraint de sortir alors que les trois changements ont été effectués par Preud’homme, laissant ses partenaires finir à dix.

Fin de match, Rooney demande le ballon au stadier, et se l’embarque pour l’armoire à superstition.

LES NOTES

Romero 4/5 : Décisif les deux fois que sa défense a craqué (frappe de De Sutter, sortie dans les pieds de Bolingoli). Il reste néanmoins peu rassurant sur les frappes de loin (ça fait deux fois en deux matchs que sa barre le sauve alors qu’il est battu à plate couture), et son jeu au pied reste perfectible. Oui, celui de De Gea aussi…

Darmian 3/5 : Défensivement au top, et cette fois très propre. On a le sentiment qu’il n’y a jamais rien à reprocher à l’Italien, sauf peut-être de ne pas encore avoir été décisif. Ses quelques centres précis ont toutefois montré que cela ne saurait tarder.

Smalling 3/5 : Au top dans les duels, moins dans le placement.

Blind 3/5 : Pris dans son dos par deux fois (brrrrr…), et auteur d’une tête défensive qui manque de peu entrer dans notre but, il échappe à la note sanction grâce au peu de réussite de nos adversaires dans la finition. Ses relances restent orgasmiques, et son calme instaure un climat de sérénité trop rare ces dernières années pour ne pas s’en réjouir.

Shaw 5/5 : Tout ce qu’il fait n’est pas parfait, mais c’est tellement spectaculaire à chaque fois que je me lâche. Le pire avec lui, c’est qu’après une course de soixante mètres à la 88e minute afin de pourchasser l’impudent porteur de balle qui aurait le malheur de s’aventurer de son côté, il paraît en avoir encore pas mal sous le pied.

Herrera 1/5 puis 4/5 : Une première mi-temps franchement dégueulasse à la récupération, puis une seconde excellente après l’entrée de Schweini et son replacement en 10. On devrait le revoir à ce poste dimanche, suite à la blessure de Januzaj. Je dis oui. Remplacé par Hernandez (62e).

Carrick 3/5 : Discret, mais indispensable. Absolument tout ce qu’il fait va dans le sens du jeu, de son équipe, de ses ancêtres.

Mata 4/5 : Est-ce la présence de Herrera ? Juan s’est montré à son avantage durant cette partie, en s’engouffrant dans les espaces et en faisant les bons choix. Remplacé par Young (62e).

Depay 4/5 : Sa percussion, sa vitesse d’exécution, sa justesse balle au pied n’ont de cesse de convaincre son souteneur : Memphis, tu pourrais bien être ma plus belle pouliche à l’avenir.

Januzaj 2/5 : Pas dans un bon jour…tout le monde ne peut pas l’être en même temps, petit : pas d’inquiétude. Excepté quelques bonnes conservations de balle, il a multiplié les mauvais choix. Remplacé par Schweinsteiger (45e).

Rooney 5/5 : O captain. Te voilà de retour avec un triplé retentissant, toi que tout le monde traitait de gros et martyrisait de ses commentaires acerbes ? Pour son 666e match professionnel, il a gratté trois points sur le record de mon illustre homonyme, qui n’est plus qu’à 16 buts. Diable d’homme.

SUBS

Schweinsteiger 4/5 : Son entrée a stabilisé la récupération et a libéré Herrera, qui a pu évoluer à son meilleur niveau. Sa passe pour l’Espagnol sur le but de ce dernier est difficile à qualifier avec des superlatifs classiques. Si je m’y essayais, je dirais quelque chose entre l’universel et l’aluminium.

Young NN : Bonne entrée, et bonne idée de le faire jouer à droite de la part de Van Gaal : il a « raté » Pedro, mais n’a pas oublié qu’Ashley était là, toujours prêt au combat.

Hernandez NN : Pas de réussite du tout lors de la demi-heure qu’il a passé sur la pelouse. Le petit pois trouvera surement le temps long une nouvelle fois cette saison, si Van Gaal ne lui offre pas de seconde chance…

Et la LDC, dans tout ça ? Le Tirage.

Lors du tirage au sort, qui a eu lieu dès le lendemain des barrages, nos cocottes ont eu vent de la concurrence lors de la phase de poule. Point de club espagnol, aucun des trois épouvantails que tout entraîneur claque des genoux à l’idée de rencontrer, pas non plus de PSG, contrairement à ce que pas mal de monde devait souhaiter après les échanges houleux entre fans des deux clubs autour de la vente de Di Maria.

Mes poulettes trouveront donc sur leur route l’ancien club de Memphis (Umour drôle), le PSV Eindhoven, champion des Pays-Bas, mais qui a perdu son meilleur joueur avec le recrutement de notre nouveau numéro 7.

Le CSKA Moscou accueillera le cheptel dans son stade Loujniki, stade qui avait accueilli la finale de Ligue des Champions 2008. Un excellent souvenir pour les fans de MU, mais un match qui a tout du piège, tant le déplacement en Russie est réputé pour son exigence physique. En revanche, je ne connais en rien ce que le club de l’armée a dans le ventre niveau football…

Enfin, Wolfsburg se dressera sur notre route, peut-être avec son atout majeur Kevin De Bruyne encore dans ses rangs (s’il ne signe pas chez d’infâmes poufiasses en bleu ciel), et certainement avec le plus confidentiel Bas Dost, bien dangereux quand même.

Parmi ces quatre équipes, nous faisons évidemment figure de favoris. À Van Gaal et ses troupes de prouver qu’ils sont dignes de ce statut.

Rendez-vous en septembre pour l’ouverture des hostilités !

Par ailleurs : cacamiseta

Le nouveau contrat, le changement d’équipementier, le maillot à un milliard, j’étais pas contre. Pas que cela m’intéresse réellement…moi, tant que le diable était encore là sur l’écusson et que les petits culs rebondis étaient toujours moulés dans les shorts, je ne prêtais pas une grande attention à la composition des kits away et third que les marques nous pondaient années après années. Il y avait bien quelques excentricités qui attiraient parfois mon dédain (un chevron façon Girondins de Bordeaux en 2009, les carreaux en 2012, des rayures horizontales noires et bleues sur le away en 2011, les carreaux noirs et gris en 2013…), mais rien, je dis bien RIEN DU TOUT n’aurait pu me préparer à ça.

Même Monsieur Univers a l’air d’un ado qui s’est giclé dessus dans ce short de m…

L’effet « bleach » est donc arrivé sur le short de Manchester United. Pas le Football Club de Saint-Pierre-des-Corps, non ! MANCHESTER UNITED VA JOUER DES MATCHS DE LIGUE DES CHAMPIONS AFFUBLE DE SHORTS QUI LAISSENT CROIRE QUE NOS JOUEURS PISSENT DE LA JAVEL. Et se pissent dessus, pour couronner le tout.

Fuck you, Adidas. Vous ne valez pas mieux que les autres.

Bobby Carlton.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.