Salut les pitres,

Nous y voilà, à peine deux ans après notre retour en L2 qu’il est déjà temps de redire bonjour au National. Ce n’est pas mathématiquement fait, mais c’est tout comme, impossible de boucher le trou qui nous sépare des Laval, Annecy ou Valenciennes : le seul enjeu restant est de savoir lequel d’entre eux va nous accompagner la saison prochaine à l’étage inférieur. La dégringolade connue par le club n’est guère surprenante si l’on considère a posteriori la succession de décisions grotesques prises par Rani Assaf, mais la constance du NO à se tirer des balles dans le pied a quelque chose qui force le respect. La Costières Académie aura donc eu l’immense privilège de vous narrer depuis 2018 : une montée en L1, une relégation en L2, et pour finir, cette apothéose (nati)anale du retour dans l’enfer de la division des presqu’amateurs, vieille connaissance qu’on aurait bien aimé ne pas revoir tout de suite. Pour rappel, le récit de la montée, c’était lors d’une victoire orgasmique de la bande à Blaquart contre le Gazélec Ajaccio aux Costières en 2018 ; et celui du début des emmerdes c’était après une défaite contre Lyon en 2021 – on notera au passage que la plupart des griefs énoncés dans cette dernière acad’ n’ont pas pris une ride.

A l’heure de faire le bilan de cette nouvelle saison gaguesque, que dire ? Par qui commencer ? Par Assaf, évidemment, qui parvient ici à une conclusion à la hauteur de son génie. En étant le président de l’équipe qui avait retrouvé la Ligue 1, il a longtemps entretenu le mythe de sa réussite et de sa vista, en se présentant volontiers comme en avance sur tout le monde dans sa vision du football à mi-chemin entre adoration des tableurs Excel et start-up nation version low-cost. Cet énorme échec sportif a le mérite de mettre en lumière une évidence : quand tu te fous de la gueule du football, le football se venge. On pourra toujours trouver mille excuses plus ou moins valables en mettant en avant notre manque de chatte ou quelques quenelles arbitrales, mais cela n’enlèvera rien au nawak généralisé qu’est devenu le NO dans la gestion et la gouvernance. Aujourd’hui, le gros roi Assaf est nu, seul et grotesque, même s’il possède toujours tous les leviers économiques et légaux possibles pour continuer son œuvre néfaste et nous chier à la gueule. Et c’est sans doute ça le plus déprimant : même confronté à la preuve éclatante de son échec, on sait pertinemment qu’il continuera sur sa lancée.

La Mairie est pieds et poings liés avec son projet de stade, le club lui doit une grosse dizaine de millions d’euros, les Costières seront bientôt détruits, le centre de formation n’est plus agrée et n’est plus en mesure de retenir les jeunes les plus prometteurs, l’écrasante majorité de notre effectif de bric et de broc arrive en fin de contrat : le football pro à Nîmes est dans une merde noire. Il va falloir rebâtir sur un champ de ruines, et rien ne nous dit qu’on ne se retrouve pas très vite à devoir lutter pour ne pas descendre plus bas, surtout si on se rappelle que l’année prochaine verra à nouveau 6 relégations.

Il serait injuste d’oublier les joueurs et Frédéric Bompard dans l’analyse des raisons de cet immense échec, nous y reviendrons, mais notre tronche de con en chef, notre grand Visionnaire version hard-discount doit légitimement assumer l’étendue du désastre.


LE MATCH

Jour de match et surtout jour de dép’ : la Costières Académie était à d’Ornano pour profiter de ce qui restera probablement comme un des derniers matchs professionnels de ce club de cons. Respect aux GN qui s’étaient tapé la route pour mater une énième défaite, même si le match en lui-même fut plaisant et notre équipe loin d’être ridicule dans le jeu. Bonne entame, plusieurs belles transitions via un duo N’Guessan-Benezet intéressant dans la récupération et la projection : on sent rapidement venir une défaite frustrante, même si la première MT finit à 0-0. Le karma, l’arbitre et le reste s’y sont mis, cette défaite était écrite comme les autres, comme la descente aux enfers de ce club. Malgré une ouverture du score plutôt classieuse (lourde de Vargas sur une remise en retrait de Mousset), nous n’avons jamais semblé assez solides pour garder le score. L’arbitre avait pour sa part visiblement décidé de prendre parti dans le débat éthique sur la fin de vie en accélérant notre suicide assisté, via deux pénos tous pourris accordés aux Caennais. Ces petites enculades arbitrales ne doivent cependant pas faire oublier l’essentiel : nos gars ont montré sur ce match moins d’envie que des Caennais déjà en vacances qui n’avaient plus rien à jouer. La fin de soirée Caennaise fut aussi déprimante que l’état du NO : ivresse même pas joyeuse dans les rues, rencontre impromptue avec des gars du MNK fort sympathiques au demeurant, mais échec à trouver un rade, gueule de bois sans conviction. Allez, rideau.

Coucou toi

Nous avions proposé à la sagacité de nos lecteurs de choisir une chanson de Bruce Springsteen pour trouver la tonalité appropriée à donner à cette acad’, concert du Boss en France oblige. Plutôt que Reason To Believe ou My City of Ruins, c’est Dancing in The Dark qui a obtenu l’adhésion populaire : c’est sûr qu’on danse un peu dans l’obscurité là tout de suite, sans même l’énergie communicative de la chanson. Allez, on est dans le noir mais y a pas de mal à se faire du bien.

Mais si comme le chante Springsteen, « tu ne peux pas démarrer un incendie sans une étincelle », alors espérons que cette étincelle arrive vite, avant que la flamme du NO ne s’éteigne pour de longues années de galère. Parce que c’est sûr, à l’heure où Assaf doit se demander quelle petite saloperie il va bien nous faire gober, « il ne sert à rien de tourner en rond en pleurant sur ton cœur brisé », il faut de l’action, que quelque chose se passe dans ce bourbier. On va donc suivre de près les suites de la pétition lancée par le Collectif « Sauvons le NO ». A défaut d’espérer que la mairie porte ses couilles, espérons qu’il s’agit là des prémices de quelque chose pour la suite. Évidemment qu’il est difficile d’imaginer une mobilisation populaire à même de faire plier Assaf, de même qu’il semble illusoire de croire en une possibilité d’amélioration structurelle de ce club de peintres. Mais hey, c’est dans la lutte qu’on se découvre. Et puis, « You can’t start a fire without a spark ». En attendant, la descente devrait être officielle lors de la prochaine journée, et on sera là en National, quoiqu’il arrive. Allez rouges.


LES CHÈVRES

MARAVAL (1/5). Quelque chose d’HugoLloresque dans ses demis-plongeons d’arthritique sur les pénos Caennais, belle manière d’empêcher le supporter benêt de se faire trop de faux espoirs.

GUESSOUM (2/5). J’ai un jour pensé qu’il pouvait faire le taf’ au sein d’une équipe qui jouait en Ligain, et ce constat m’emplit rétrospectivement d’effroi. Remplacé par LABONNE, qui a fait jouer sa fraîcheur en fin de match pour lâcher son marquage et laisser Kyeremeh marquer tranquillement.

DURAND DE GEVIGNEY (1/5). On connaissait déjà sa propension à se faire ouvrir comme un U7 à chaque balle en profondeur, mais il avait au moins le bon goût de mettre des taquets à ses adversaires : plus maintenant, apparemment. Pas plus mal pour lui qu’il retrouve le National finalement.

POULAIN (0/5). C’était toi l’élu Benoît putain, cette saison devait être un hommage à tout ce que tu as fait pour le club. Tu n’as jamais rien dit sur Assaf (laissant au passage Benezet tout prendre sur la gueule), et là tu te casses à la fin du match comme un voleur sans même venir te faire engueuler par le parcage comme ton rôle devrait t’y obliger. Les amours déçus débouchent souvent sur la haine, tu sais.

BURNER (1/5). Comment c’est humainement possible d’être aussi nul, sans déconner. Magnifique air-défense sur le dernier but Caennais. Combien tu as coûté déjà ?

LOPY (3/5). Clairement la meilleure recrue (la seule ?) de notre mercato hivernal. Propre et sans fioritures. on lui souhaite mieux que ce club, comme à tous les joueurs ayant montré un minimum de professionnalisme. A quoi on en est réduits, hein.

N’GUESSAN (3/5). Comme souvent, il attaque le match en mode chien fou avant de baisser de régime. Allez, fuis loin de ce bourbier, bel homme. Remplacé par ZERKANE, grand et mal foutu, pour tout dire finalement assez rigolo à voir jouer jusqu’à ce qu’il nous coûte un péno débile en fin de match.

BENEZET (2/5). Pas franchement transcendant sur ce match malgré quelques belles séquences. Dommage que cette saison se termine de façon aussi triste, on aurait aimé une autre sortie pour lui. Peut-être que sa sale blessure du début de saison est une des raisons de notre situation présente. Il aura au moins assumé son rôle de leader en renvoyant plusieurs fois Assaf à ses insuffisances. Amour éternel, Nico. Remplacé par PAGIS, qui devra muscler son jeu s’il veut vraiment éclore ailleurs.

VARGAS (3/5). Putain, il a cadré une frappe ! Son repositionnement en ailier aura été une des satisfactions footballistiques de la deuxième partie de saison, même si ça ne change rien au constat final.

MOUSSET (1/5). Pas inintéressant dans le jeu (gros) cul au but, comme sur sa remise sur l’ouverture du score. Sinon, il est venu saluer sa famille à la fin du match sans un regard pour le parcage (avant de se faire rappeler à l’ordre), parfait symbole d’une équipe sans couilles et sans âme. Dégage. Remplacé par SAID, qui plante encore pour du beurre.

TCHOKOUNTE (1/5). Lourd et pataud, comme s’il avait trouvé son maître avec le quintal de Mousset à côté de lui. Merci pour les travaux cette saison, Malik, on te souhaite le meilleur pour la suite. Remplacé par AMBRI, dont l’acharnement à ne servir à rien fut remarquable de constance depuis son arrivée.

Merci pour tout les gars, et merci aussi à Frédéric BOMPARD pour sa tentative louable d’avoir voulu essayer de faire jouer cette équipe au football. Un esthète là où il nous aurait fallu un tâcheron, énième erreur de casting pour le poste d’entraîneur, énième plantage pour Rani Assaf (dégage), qui n’en doutons pas saura s’en servir de leçon (huhu).


Allez, je vous dirais bien que des jours meilleurs viendront, mais la vérité se situe plus vraisemblablement entre « Blood, sweat and tears » et « Winter is coming ». Courage, les collègues.

Karoud

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