FC Dijon & Dragons – Paris SGEL (1-2) : La Porte de Saint-Cloud Académie au festival Moutarde & Cinéma

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Dijon, le même jour.

Salut les camaradzouzes,

Petite incursion en pays burgonde pour les camarades de la section séquanaise de l’Internationale footballistique en ce beau samedi d’été indien. Le soleil darde ses derniers rayons sur la pelouse de la champêtre enceinte de province, qui semble enflammée de ses pointes dorées, telle une gorge où l’on coulerait une belle moutarde maison jusqu’à étouffement.

La moutarde. Sang d’or des prolétaires de Burgondie. Il s’agissait pour nos braves Bleu-et-violet (mais jaunes aujourd’hui, comme de beaux hématomes bien mûrs) de ne pas abuser du délicieux nectar de ces contrées, de peur de frôler l’indigestion juste après une trêve internationale passée à voyager pour porter la bonne parole aux quatre coins du monde connu, et juste avant d’aller porter à nouveau la lumière du socialisme réel chez nos voisins d’outre-Quiévrain. Pour ce qui est de l’indigestion, il n’y a pas eu de souci à se faire, tant les Parisiano-saint-germanois se sont escrimés à éviter toute activité physique superflue durant ce match.

 


LA RENCONTRE


 

Notre secrétaire de section, face au calendrier très chargé qui attend ses hommes, s’est résolu à faire tourner pour ce déplacement en terre bouseuse, et même à innover au milieu, avec des résultats plus ou moins heureux : Danny la mèche peroxydée quitte ainsi son couloir pour un poste de relayeur droit, tout comme la Drax, qui se voit confirmé à gauche du triangle axial, après sa belle prestation contre les vins surcotés du Sud-Ouest. Adrien Ribaude recule d’un cran pour prendre un poste de sentinelle où il a bien peu convaincu par le passé. La défense centrale et latérale effectue son roulement habituel, tandis que le barbudo uruguayen est remplacé à la pointe de l’attaque par le jeune Kiki, épaulé par le Brésilien détaxé et l’autre lutin argentin.

Le mâche part sur de bonnes bases pour Paris-Saint-Germain-en-Laye, qui apporte le danger sur quelques centres venant de la gauche. La première véritable occasion de la rencontre est l’œuvre de l’Angelito au quart d’heure de jeu qui, servi à la droite de la surface, enroule sa frappe au second poteau et oblige le goaliste bourguignon à concéder le corner. Ce coup d’éclat individuel n’appelle cependant pas de suite : PSGEL ronronne et manque cruellement d’implication dans le jeu, à l’image d’un Jules Dragster qui fait preuve d’un engagement défensif proche du néant, et se distingue essentiellement par son audacieux jeu vers l’arrière.

En face, à l’inverse, les Dijonniens prennent leur chance à pleines mains, gagnent les duels au milieu de terrain, et se procurent plusieurs occasions dangereuses dans le dernier quart d’heure de la première période, d’abord sur une reprise de volée qui frôle le cadre, puis sur une frappe du Coréen local, qui oblige Alf Aréole à une belle envolée, après que le milieu parisien puis Yuri Backchich se soient fait manger à l’impact sur la récupération adverse. La défense centrale et le gardien parisiano-saint-germanois, abandonnés par une ligne d’attaque totalement absente dans le repli défensif, plient sous la pression mais tiennent bon.

 

PSGEL
Yuri, battu au duel

 

PSGEL parvient malgré tout à clôturer ce premier acte de bien mauvaise facture sur un petit frisson signé Blondie Danny : sur coup franc, à 30 mètres, le latéral-relayeur trouve l’arrête gauche du but moutardien. Le ballon, monté dans une chandelle interminable, ne peut être repris par Mbappette à la retombée. On siffle les deux coups, tout ce beau monde rentre aux vestiaires. L’affaire est bien loin d’être ficelée.

La soufflante du camarade-coach que nous espérions à la mi-temps n’a sans doute pas eu lieu, ou n’a du moins pas produit les effets escomptés : à l’image de sa première période, PSGEL reprend le mâche avec autant d’implication qu’un Valls dans une mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie. Mieux encore, les Dijonniens semblent quant à eux être partis sur le même rythme que lors de leur excellent premier acte, et obligent Sainte-Aréole à une parade réflexe sur un retourné acrobatique de bûcheron en pleine surface peu après la reprise.

Face à l’absence chronique de mouvement au milieu, la défense centrale, déjà livrée à elle-même dans une équipe de plus en plus coupée en deux, doit prendre les choses en main et s’en remettre à des relances longues à destination de l’attaque. Le petit Marquis, camarade-capitaine du soir, se montre assez efficace dans l’exercice : sur une de ses ouvertures en profondeur pour Kili-kili, le goaliste bourguignard est contraint à une sortie très loin de ses cages, et boxe le ballon dans les pieds de l’Ange de Marie, qui crochète intelligemment, mais manque le plus facile en frappant au-dessus du but vide.

 

PSG

 

Il faut attendre l’heure de jeu pour voir PSGEL commencer à combiner et à prendre véritablement le dessus sur son adversaire, sous l’impulsion de Dani et Angelito, lesquels parviennent à trouver un Kiki jusqu’ici bien esseulé, qui sur une magnifique pichenette dans le dos de la défense, qui sur un centre en retrait de l’extérieur du pied après un excellent contrôle en bout de course… Mais par trois fois, le jeune avant-centre bute mollement sur un goaliste aux aguets. Le petit Marquis n’a pas plus de réussite lorsqu’il place une tête sur la barre à la suite d’un corner.

À vingt minutes du terme, les maigres efforts produits depuis un petit quart d’heure par PSGEL finissent par payer : la Drax est enfin trouvé dans l’intervalle à la gauche de la surface, remise en une-deux pour Némarre, qui déclenche la frappe du droit. Le gardien s’allonge et détourne, mais directement sur le Belge de service, en embuscade au troisième poteau, qui l’aligne à ras de terre. 1-0, Thomas a gagné le droit de ne pas être remplacé, et on se dit que les trois points, difficilement grattés face à une équipe vaillante, sont maintenant assurés.

Mais c’est mal juger les Dijonniens, qui en ont encore sous le capot, et profitent de la fébrilité retrouvée des Bleu-et-violet pour apporter le danger, d’abord sur une perte de balle stupide plein axe de la sentinelle Adrien (le coup franc concédé par ce dernier ne donnera rien), puis, sur une mauvaise estimation de la défense centrale à la suite d’un dégagement burgonde : jusqu’ici impériaux dans les airs, nos deux compères sont surpris par le ballon, évitent de justesse que celui-ci parviennent à l’avant-centre, mais le renvoient directement dans les pieds du benjamin de la bande, arrivé lancé, qui nous place une mine de volée à peine croyable qui laisse Sainte-Aréole pantois. 1-1, et ce, juste avant la fin du temps réglementaire.

 

PSGEL
L’attaquant dijonnien voit sa frappe tromper le camarade-gardien de PSGEL

 

Les Burgondiens pensent alors tenir un nul qui récompenserait assez bien un très bon mâche de leur part, et font déjà tomber la chemise. C’était sans compter sur l’ultime action parisiano-saint-germanoise, laquelle, dans son déroulement, reprend les quelques bons ingrédients de la soirée : ouverture longue du petit Marquis pour Quiliane, côté gauche, lequel contrôle, place une accélération foudroyante pour effacer son défenseur et centre en retrait. Au second poteau, la blague belge avait suivi, et frappe à ras de terre, entre les jambes du défenseur adverse : le cuir est freiné, mais passe tout de même la ligne, 2-1, la latérale connexion estampillée Emery a encore frappé, merci zizi, au revoir messieurs dames.

 


LA FIN DE MÂCHE DIJONIENNE EN IMAGES


 

 


LE SOVIET QUI MONTE AU PRESSING AU NEZ


 

Saint-Aréole (4/5) : Il sort les parades qu’il faut sur plusieurs occasions dijoniennes, mais ne peut pas grand chose sur le but de l’égalisation.

Thomas Müller (3+/5) : Assez insipide offensivement, peu sollicité défensivement, le meunier a attendu qu’on prépare son remplacement pour se réveiller à vingt minutes de la fin et marquer deux buts qui le propulsent au-dessus de la moyenne (vous saviez qu’en allemand, en fait, « meunier » se dit « müller » ?).

Markignios (4+/5) : Le capitaine de soirée a parfaitement rempli son rôle en compensant le repli défensif proche du coma éthylique de ses attaquants par une prestation aérienne proche de la perfection (si l’on met de côté l’erreur d’appréciation sur le dégagement qui amène l’égalisation adverse). Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, il s’illustre devant par ses montées sur corner et ses transversales au millimètre. Qui a besoin d’un milieu quand on a petit Marquis ?

Prunelle de Quimperlé (4/5) : Quand il va au duel, il ne bluffe pas.

Adieu, Yuri (3-/5) : Il apporte une vraie plus-value offensive, notamment dans une première mi-temps où son équipe peinait à créer des décalages, mais son manque d’implication défensive a failli coûter un but à plusieurs reprises.

 

PSG

 

Danny A (3/5) : « Et là, je lui ai dit : Mais Unai, c’est de la folie, on a plus de milieux, il faut faire monter Dani. Et vous savez ce qu’il a dit ? Il a dit : Banco. »

Adrien Ramou (1/5) : Quand on en arrive à regretter la vieille salope ritalienne qui n’a plus de genoux, on se dit qu’il y a quand même un problème entre Adrien et le poste de sentinelle (il dit qu’il voit pas le rapport).

Julien la Drax’ (1/5) : Affreusement inutile, et il n’a même pas essayé de faire semblant.

(Remplacé à la 73e par Jean Le Celsius, pas très chaud)

Ange Petite Marie (3+/5) : Il a été l’un des seuls, avec Dani, à proposer un minimum de mouvement et de jeu au milieu. Pas récompensé de ses caviars par un Kiki croqueur.

(Remplacé à la 77e par Lucas Émile, il s’appelle Émile)

Némarre (2/5) : Il a commencé à jouer à l’heure de jeu, a placé une frappe cadrée et un tir détourné-passe décisive pour l’ouverture du score, puis s’est rendormi fissa.

 

PSG
Bon, alors, c’est combien du Brésilien tacheté ?

 

Qui liane aime bapper (2+/5) : Contrairement à son copain brésilien, il a eu le mérite de se montrer disponible et de tenter, même s’il a bouffé la feuille à de nombreuses reprises. Il s’en sort au finish avec une passe décisive sur le but de la victoire.

 


LE SECRÉTAIRE DE SECTION


 

« Qu’est-ce qu’il y connaît… Bon, alors, question… Qu’est-ce qu’il y connaît, au football, Pascal Praud ? Réponse : rien. Y connaît rien. Moi je sais… L’Olympiade de Marseille, je l’ai baisée… Le Bayern de Munique, je l’ai baisé… Le FC Barcelone, je l’ai baisé… Bon, j’ai merdé après… N’empêche que je l’ai QUAND MÊME baisé… Et, PASCAL PRAUD ! MÔSSIEUR Pascal Praud… Pas le droit de le baiser… »

 

 

La bise trotskanale,

Georges Trottais

 

(P. S. : le plus fort, c’est évidemment l’éléphant)

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