GFC Ajaccio – AC Ajaccio (0-2) : L’Aiacciu Académie livre les notes du derby
AIACCIU CITA NOSTRA
L’Histoire retiendra que le premier derby professionnel d’Ajaccio n’aura été visible que sur un streaming ouzbek pourri. Heureusement qu’il y a RCFM.
L’Histoire retiendra que l’ACA aura remporté sa première victoire en Ligue 2 à Mezzavia. Heureusement qu’il y a Fauvergue et Oliech.
L’Histoire retiendra que le match se sera déroulé sans blessés, sans hospitalisations, sans insultes, sans provocations et sans débordements. Heureusement qu’il n’y avait pas le SC Bastia.
Lancé depuis plusieurs semaines dans les rues, les bars, les plages, les boîtes, les restos et les magasins d’Ajaccio, le derby tant attendu a rendu son verdict. Et si, dans les tribunes, le match s’est terminé par un match nul, sur la pelouse, les 3 points sont repartis dans l’escarcelle de l’ACA. Dans un Mezzavia comble, paré de rouge, de bleu et de blanc, la fête a été belle du début à la fin. Grâce à une fraternité rarement vue jusqu’ici et grâce à 22 acteurs sur-motivés par l’enjeu.
Les premiers en action auront été les Gaziers, qui ont vite mis le pied sur le ballon. Avant de vite laisser place à la domination acéiste. A la 10e minute, Cavalli servait Fauvergue sur un maître de coup-franc. But refusé pour une faute de l’attaquant. Ce n’était que partie remise. Quatre minutes plus tard, on prend les mêmes et on recommence. Cavalli à la baguette, Fauvergue à la caisse : les deux sont prêts à ouvrir une boulangerie. 1-0. La communion entre le kop de l’ACA, composé de membres de l’Orsi Ribelli (chapeau bas les gars), d’Aiaccini 1910 et d’I Sanguinari et les joueurs a été immédiate. La voici la première belle image de la saison. L’ACA domine, le GFCA tente d’attaquer à base de contres et de contre-attaques menées sur le côté, où la vitesse des attaquants gaziers faisaient la différence. En tout cas jusqu’à la 28e minute. Le moment choisi par Julien François pour péter les plombs sur une action anodine. Dans la surface de Scribe, le milieu du Gazelec a donné un coup au visage de Perozo. Carton rouge. Prends ça Brandão. A partir de ce moment-là, l’ACA ne sera plus jamais dérangé. Il se contentera même de gérer le match. Une première depuis … des années. Le deuxième but de la partie, via Oliech, viendra mettre les Acéistes à l’abri. Et si la deuxième période fut un véritable calvaire, où les seules attractions furent les tribunes (et surtout le parcage de l’ACA), l’important était ailleurs. L’envie et l’efficacité offensive était de retour. Que demander de plus ?
Pour ce qui est de la composition, Christian Bracconi n’avait réservé aucune surprise. Avec le départ de Faty et la blessure de Zubar, les postes de milieu défensif et de défenseur central étaient respectivement occupés par Benoît Pedretti et Grenddy Perozo. Le seul changement notable était la première titularisation de Marester sur le côté droit de la défense. Le reste de l’équipe ne changeait pas, ni le système, un 4-2-3-1 qui perdurera sans doute jusqu’à la fin de la saison. Dans les cages, Anthony Scribe a été conforté à la place de numéro 1 alors que Babiloni et Lesoimier continuaient sur le côté gauche malgré des prestations pas encore ultra-convaincantes. Sur le front de l’attaque, on retrouve Fauvergue en pointe, Oliech à droite et Cavalli en soutien.
Pour être complet sur ce match inédit – le dernier derby remontait à 1998 – il fallait un envoyé spécial. En direct de Mezzavia, Manufrankin a tenu à nous faire parvenir son témoignage. Avec lui, impossible de se sentir plus proche de la pelouse et du stade. Un compte-rendu précieux sachant que seulement 200 supporters acéistes (sans compter les autres dispatchés dans les autres tribunes) avaient pris part au match en parcage.
Vous en avez rêvé ? Manufrankin l’a fait.
Il était dit qu’un Sanguinari réussirait à faire le déplacement en tribune visiteurs pour le match le plus important de notre début de championnat.
Heureusement que je ne suis pas agoraphobe, puisque c’était environ 200 acéistes qui étaient situés en parcage. Moi qui était habitué à des déplacements sanguinariesques ressemblant au nombre de personne se baignant dans la manche au mois de novembre, quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver un jour de soldes aux galeries Lafayette.
Je ne reviendrai pas sur le fameux épisode des places à vendre, mais déjà vendues, euh non enfin réservées, « mais puisque je vous dit que j’ai mis une bouteille, non monsieur vous n’êtes pas sur ma liste, mais enfin puisque je vous dit que je suis un ami du patron, on jouait au foot ensemble, enfin pas ensemble mais contre c’est pareil. »
Toujours est il que muni de mon précieux sésame, j’ai pu accéder au nirvana du supporter acéiste, je veux dire par là, que se retrouver entouré de ses pairs par dizaines, de vrais chants à n’en plus finir, une ambiance intense, j’étais tel un puceau parvenu à majorité s’en allant pour la première fois au caboulot.
Il faudra souligner également la bonne ambiance entre les deux camps, sans les effluves de haine des gens du Nord, sans cette éternelle comparaison de savoir qui a la plus grosse, la macagna étant de mise c’est normal, mais dans un bel état d’esprit ce qui est fort appréciable.
Globalement l’ACA a, semble-t-il, mieux maîtrisé le match que son adversaire, on sent que l’équipe est encore perfectible, néanmoins, des signes d’agressivité positive commencent à naître, des joueurs un peu juste techniquement compense par un engagement physique, et la réussite ou la chance, qui nous avait cruellement fait défaut contre Sochaux étaient pour une fois avec nous.
Une première mi-temps de bonne facture – attention nous sommes loin du jeu à une touche de balle du Barça – mais l’ACA a su concrétiser ses temps forts en marquants deux fois, un premier but tout en technicité, un deuxième, ou Dennis Völler Oliech s’est trouvé un talent de renard des surfaces.
Une deuxième mi-temps où l’ACA a contrôlé, tâche grandement facilité par le fait que le Gaz jouait à 10 contre 11.Une belle rigueur défensive, et avec un peu plus de justesse technique un troisième but était possible, puisque même Oliech se met à délivrer des caviars, enfin dans son cas des œufs de lumps plutôt.On a noté :
– la disparition de Ricardo Faty du groupe acéiste, 6 mois à nous faire rêver, 18 à nous faire cauchemarder, il serait en lice pour le concours du Abou Diaby d’or, en tout cas merci pour tout Ricardo et bonne continuation.
– la présence en tribune de Mickaël leca, et de Brandon Deville, se mêlant à la xox populi pour encourager leurs coéquipiers.
– la vente de vraies Kronenbourg en tribune visiteurs, ainsi que de part de pizzas. Ca change de la Buckler dégueulasse du Parc des Princes qui obligeait à casser son PEL pour pouvoir se l’offrir.On a aimé :
– la présence, la passion et l’enthousiasme de l’Orsi Ribelli. Oui Ajaccio, oui l’ACA, dispose d’un vrai groupe de supporters, qui est présent, qui chante, qui vibre, qui bouge. I Sanguinari sont fiers de faire partie de la grande famille acéiste, et tâcheront de se mettre au niveau de ces gars qui décidement n’ont rien à envier aux gens d’en haut.
ANNUTAZIONI
Anthony Scribe 3/5 : Scribe aurait pu être jardinier tellement il a ramassé de feuilles mortes pendant le match. Les Gaziers ne l’ont jamais inquiété outre mesure et lorsqu’il était sollicité, Scribe devait seulement bien capter le ballon. Les envolées aériennes, les réflexes astronomiques et les sorties stratosphériques, il laisse ça à Memo Ochoa.
La note de Manufrankin : Anthony Scribe 3/5 :
il a retrouvé son poste de l’Egypte antique, assis en tailleur devant sa pyramide, enfin devant sa cage. Il s’est contenté de prendre des notes, il a terminé le niveau 5 au Sudoku, et je crois qu’il en a profité pour remplir sa déclaration de revenus 2013.
Paul Babiloni 2/5 : En difficulté face à la vitesse d’un Tshibumbu allégrement servi par ses coéquipiers qui avaient ciblé le point faible de la défense, Babiloni s’est repris en main après plusieurs minutes compliquées. Il faut dire qu’il a été bien aidé par la passivité offensive des Gaziers par la suite.
La note de Manufrankin : Paul Babiloni 0,5/5 :
L’énigme acéiste, il n’était vraiment pas dans son jardin Babiloni, et en plus il était même pas suspendu, constamment pris de vitesse, à l’instar du match contre Sochaux, c’est vraiment le maillon faible de la défense, s’il vous plaît faites venir Boccolini.
Cédric Kanté 3/5 : Cédric Kanté c’est François Mitterrand : la force tranquille.
La note de Manufrankin : Cédric Kanté 4/5 :
On se serait cru a Campo dell’oro, un samedi de vacances, la véritable tour de contrôle acéiste, c’est lui. Il a pris autant de ballons de la tête, qu’une prostituée du bois de Boulogne fait de clients un samedi soir. Bravo Cédric.
Grenddy Perozo 3/5 : Il aura réussi la plus belle action défensive du match : se prendre un coup par François, qui sera expulsé. Pourtant, c’est lui qui donne les coups normalement. Le reste du temps, Perozo aura fait du Perozo. De bonnes récupérations et des relances foireuses.
La note de Manufrankin : Grenddy Perozo 3/5 :
Très complice avec Kanté, il a livré un match honnête, quelques approximations, mais de belles interventions dans des duels chauds qui ont fait un bien fou.
Eric Marester 3/5 : Pour une première, Marester aura convaincu. Si l’ACA n’a pas pris de but (pour la deuxième fois de la saison!!) c’est en partie grâce à lui, qui a bien su tenir son couloir. Vaillant mais pas inquiété outre mesure non plus, on peut être confiant pour la suite de la saison.
La note de Manufrankin : Eric Marester 4/5 :
Le Tyson Gay acéiste, présent tel un pitbull, dans un combat de chiens à la cité des 4000 à La Courneuve, il n’a pas lâché son couloir, franchement une vraie et belle surprise.
Claude Gonçalves 3,5/5 : Gonçalves ferait un très bon boucher hallal tellement il a bien coupé les ailes. Alors que le GFCA attaquait sur les côtés, le petit milieu a fait parler l’horizontalité de son jeu pour venir empêcher les adversaires de trop développer son jeu à gauche et à droite. Il a également sauvé son équipe d’une folle fin de match en dégageant le ballon sur sa ligne.
La note de Manufrankin : Claude Gonçalves 3,5/5 :
Il a vraiment fait le ménage au milieu de terrain, normal pour un portugais me direz-vous, présence rassurante, et une justesse technique qui a permis de se sortir de situations compliquées, et en plus il sauve une balle de but qui aurait pu relancer le match
Benoit Pedretti la moyenne/5 : Ce n’est pas encore le Pedretti de l’équipe de France et de la Ligue des Champions mais il monte quand même en puissance. En puissance tortue quand même, comme sur une tondeuse. En attendant qu’il devienne lièvre, il a pu délivrer quelques petites passes au milieu de terrain pour créer des espaces lors des temps forts offensifs. En phases défensives, il ne servait pas à grand chose, les Gaziers passant sur le côté.
La note de Manufrankin : Benoît Pedretti 2,5/5 :
Mais où est passé le métronome ? Big ben pointe désormais aux abonnés absents, là ou il devrait briller tel un diamant sur les doigts de Kim Kardashian, il se contente d’une vulgaire copie du manège à bijoux Leclerc. Un bon match, mais sans plus, se débarrasse trop vite du ballon au lieu de temporiser ce que son talent naturel devrait lui permettre de faire.
Benoît Lesoimier 1/5 : On a l’impression de se répéter depuis le début de la saison mais Lesoimier nous force à ne pas être sympa avec lui. Plus statique que la statue de Napoléon place Foch, Lesoimier ne déborde pas, ne revient pas défendre (ou alors pour faire faute) et n’apporte rien. Ah si, des passes en arrière.
La note de Manufrankin : Benoît Lesoimier 2/5 :
Où est passé l’ailier de poche de Brest, là aussi, comme Pedretti on reste sur notre faim, aucun débordement, aucune prise de risque, aucun décalage, c’est vraiment pas ce qu’on attend du petit breton, à moins qu’il ne soit venu en Corse pour vendre du beurre ½ sel.
Dennis Oliech 4/5 : La preuve que Dennis Oliech ne pénètre pas que les prostituées kényanes. Il a percuté sur son côté, mis en difficulté Pablo Martinez, le Gazier se sentant même obligé de le tacler violemment. Il a aussi pris l’axe. Mais il a surtout marqué. Pour la première fois depuis le 16 février dernier. Grâce à un but de renard. Un comble pour une gazelle kényane. La confiance étant revenue, Oliech va pouvoir enchaîner et vite devenir meilleur buteur de Ligue 2.
La note de Manufrankin : Dennis Oliech 3/5 :
La panthère, la Gazelle, le léopard de la Teranga, il est vrai que Denis Oliech possède un style de jeu disons « Africain » il n’empêche que son investissement ne souffre d’aucune contestation, qui plus est lorsqu’il y va de son petit but de renard des surfaces.
Johan Cavalli 4/5 : Si les attaquants acéistes avaient marqué sur chaque caviar donné par Cavalli, Johan serait à 4596 passes décisives depuis le début de la saison. Encore une fois, il a brillé par la justesse de ses coups de pieds arrêtés en servant la tête de Fauvergue en début de match pour un but refusé avant de le servir sur son pied droit pour l’ouverture du score. Mais il s’est également magnifié sur ses ouvertures. Oliech en profita pour récupérer le ballon et doubler la mise.
La note de Manufrankin : Johan Cavalli 4/5 :
On devrait l’appeler Yohann Petrossian tellement il distribue de caviars par match. C’est fou la justesse technique de notre milieu de terrain, il rayonne et pas qu’en vélo, et si les attaquants, savent faire parler la poudre il sera vite en tête du classement des passeurs.
Nicolas Fauvergue 4/5 : La malédiction a pris fin. Alors que la peur se faisait ressentir chez tous les Acéistes, Fauvergue a su soulager tout le monde. En se soulageant lui-même. Omniprésent devant, de tous les duels, l’ancien messin a gardé de la fraîcheur pour marquer ce but tant attendu, une belle volée au deuxième poteau dans un angle fermé. Il se sentait même tellement invincible qu’il a tenté de soulever le quintal de Oliech après le but de celui-ci. Résultat, Fauvergue est sorti blessé.
La note de Manufrankin : Nicolas Fauvergue :
Le traître, le banni, le honni, ayant refusé maintes et maintes fois de venir, a vu la tribune scandé son nom durant de longues minutes, toujours au four et au moulin, il pesé autant sur les défenses, qu’un américain affûté pour le concours de mangeur de hot-dogs, en espérant que sa blessure ne soit pas trop grave.
I RIMPIAZZANTI :
Issa Baradji, 69ème minute, NN : « Assez emprunté et rarement juste techniquement » critique Manufrankin.
Mouaad Madri, 59ème minute, NN : On ne comprend pas pourquoi il n’est pas titulaire tant il apporte plus que Lesoimier en moins de minutes. Il aura notamment une belle frappe à se mettre sous la dent.
Cédric Hengbart, 84ème minute, NN : « Cédric Hengbart a su apporter de qu’on attendait de lui , tel un bon père de famille, présence et protection » dixit Manufrankin.
Perfettu Erignacci, en compagnie de Manufrankin.
J’imagine que vous le savez, mais Hengbart vient de résilier son contrat pour rejoindre Pirès en Inde….
Grosse perte pour vous ?
On a prévu son départ avec l’arrivée de Marester. Il a fait une saison en Ligue 1 pas trop mal. Mais on devrait pouvoir s’en sortir sans lui en Ligue 2.