Gibraltar-France (0-3): l’Académie Française ne s’est pas arrochée.
L’important c’est le Détroit. Point.
Après deux victoires pour débuter les Eliminatoires de l’Euro 2024, l’Equipe de France s’apprête à affronter Gibraltar et la Grèce. Si la possibilité d’enchaîner est grande et la perspective de faire un grand pas vers la qualification est tentante, il est bon de rappeler que les Bleus sont fâchés avec le mois de juin. Surtout les années impaires. S’ils ne veulent pas en faire, d’impair, la bande à Deschamps serait bien inspirée de donner un dernier coup de collier dans cette saison interminable.
Premier rendez-vous : Gibraltar. Contre Gibraltar mais pas à Gibraltar, le Victoria Stadium ne répondant plus aux normes requises en termes d’éclairage, de capacités et d’autres « points d’infrastructures plus techniques ».
« Bon les Gibraltariens, là. Le stadio est trop petiot, on n’y voit rien et vos vestiaires ne peuvent contenir qu’une poignée de manut’ et d’employés de banques, sans parler de (oh ! Pourquoi je m’emmerde ? Vont rien comprendre de toute façon)…
-Mais Monsieur Ceferin…
-Tant mieux si ça n’fait rien pour vous de déménager, je n’en attendais pas moins. Vous avez une mappemonde, les marins? ».
Restait à savoir où allait évoluer l’Equipe Nationale de ce petit bout de Terre. La raison géographique aurait désigné l’Espagne. Malaga, Cadix ou encore Séville ne sont pas si éloignées. La logique administrative aurait pu envoyer les joueurs à Londres, au hasard au Tottenham Hotspur Stadium. Mais c’est finalement la proposition de l’Académie Française qui a été retenue. Gibraltar va recevoir les Bleus au Portugal. Pourquoi là-bas ? Juste pour dire, rien qu’une fois, « Chibraltar défie la Fronce ».
Voilà, c’est fait, place au jeu.
La composition des Bleus (en blanc sauf sur les photos)
Schéma classique mis en place par Deschamps, même si Griezmann s’est plutôt positionné comme numéro 10. Qu’on joue l’Argentine, les Pays-Bas ou la réserve de l’Amicale des anglophones d’Hispanie (ou le contraire), Dédé garde son plan.
En deux jours, Samba est passé de numéro trois à numéro un. Pour un soir seulement, avant de devenir la nouvelle doublure de Maignan. Upamecano est un peu rouillé, Wesley Fofana en profite pour faire ses débuts. Logiquement, Pavard démarre : nous n’oublierons jamais qu’il a imposé son immunité par un 49.3. Rien à déclarer pour le reste.
Le match
Le résumé
Les Gibraltariens n’ont pas eu le temps de garer le bus que les Bleus étaient déjà passés devant. Démarrer au quart de tour est la meilleure manière d’appréhender ce genre de périple. Après un débordement départ arrêté de Coman suivi d’un centre millimétré, Giroud est venu mettre un un coup de boule et placer sa tête toujours plus haut dans le classement des meilleurs buteurs de l’Equipe de France (0-1; 3è).
La France a éteint tout suspense d’entrée, nous allons de faire de même. On s’attendait à voir des avalanches. De buts déjà, mais il n’y en a pas eu. De Joao (vous l’avez ?) ensuite mais seulement trois mille spectateurs étaient présents.
On s’est ennuyé sur et en dehors du terrain. La faute aux Bleus, qui n’ont pas su mettre la vitesse et la qualité nécessaires pour mettre à mal une défense aussi regroupée. Au terrain aussi, plus à même de recevoir des butors arrosés à la Corona que des esthètes du ballon rond. Oh ça va, esthète une blague.
Bien évidemment, et encore heureux, les coéquipiers de Mbappé ont pu se créer des occasions. Giroud s’est de nouveau essayé de la tête, a tenté un retourné acrobatique. Griezmann, Hernandez n’ont pas eu de réussite et Tchouaméni encore moins avec (alert spoiler mais ranafoutre) deux têtes sur la barre. Mais tout cela ressemblait plus à un match en faveur de la recherche pour la sclérose en plaques qu’à une rencontre comptant pour les Eliminatoires de l’Euro.
Les pères peinards jouaient à la baballe lorsque Camavinga l’a perdue au milieu de terrain. Ne cherchant pas El Hmidi à 14 heures, l’attaquant a tenté le lob. Samba était avancé et est revenu aussi vite que l’OM sur Lens. C’est-à-dire qu’il est arrivé bien après le ballon. Le ballon a atterri sur le filet supérieur, pas dedans. Il a eu soit du cul, soit le bon coup d’œil. L’essentiel est de ne pas avoir eu l’air con en mondivision.
Juste avant la pause, la France obtient un penalty après l’intervention de la VAR. Chipolina s’est fait griller en train de contrer de la main un ballon de Mbappé. Le Capitaine Tricolore transforme lui-même avec un tir croisé très bien placé (0-2; 42è).
Deux buts d’avance à la pause malgré une première période moyenne. Les Français font le job. A l’instar de Dédé avec « l’homme de terrain de TF1 qui n’est plus Frédéric Calenge ». Le selectionneur semble plus kiffer passer à la télé que regarder le match. Il revient sur le banc un peu avant de voir Griezmann tirer sur le poteau.
La Dèche aurait très bien pu aller dans les gradins se rappeler aux bons souvenirs du Pays Basque avec Lizarazu qu’il n’aurait rien manqué. On s’ennuie ferme quand nos Bleus bandent mou.
Un triple changement est opéré dans l’espoir d’amener un nouveau souffle mais certains organes semblent défaillants, pas sûr que la greffe ne prenne. Kolo Muani n’a pas la prestance de Giroud, Nkunku cherche sa place et Dembélé est incapable de réussir une passe à deux mètres ou place une accélération avant de bâcler une transmission. Le Barcelonais peut être énervant mais il reste Dembélé. Il lance donc à merveille Mbappé après une récupération. Kylian centre pour Kolo Muani qui se fait une Ravanelli (un auto-croche-pied) mais nul besoin de débattre pendant vingt ans si penalty ou non, Mouehli se charge de mettre tout le monde d’accord en marquant contre son camp. Pas de moule, il venait de rentrer en jeu (0-3; 78è).
Le match est définitivement plié et à défaut de gagner avec le score le plus large de l’histoire, les Bleus tentent le record du nombre de montants touchés. Rien à voir avec la Saudi Pro League, Benzema n’est plus là.
Disasi et Tchouaméni (je vous l’avais bien dit) ont encore mis un coup de tête sur la transversale.
Détroit zéro qu’on a mis, celui-ci semble le plus sale. Mais on a gagné, ce qui n’est pas un Lux.
Les notes des Bleus
Samba (2+/5): Pas d’arrêt à faire mais bien une raie à laver. Pas loin d’encaisser un sale but.
Pavard (2+/5): Bof, le nouvel opus de Kung Fu Pavard.
Fofana et Konaté (2+/5): Dommage qu’ils n’aient pas pensé à amener un jeu de cartes.
Disasi a supplée le Red parce que nous aussi, on a des mecs qui vivent sur un Rocher.
Théo Hernandez (3/5): Assez actif, il a amené de la largeur et de la vitesse. Un des meilleurs ce soir. En même temps, il n’a pas eu à défendre.
Tchouaménix (2+5): Sentinelle sans assaillant, il aurait pu en profiter pour s’amuser mais il est resté bien en place, au cas où… Bien ennuyeux, tout cela. Sans doute une consigne de Guillaumus Canus Didus Descampus.
Camavinga (3/5): Il a essayé d’apporter de la variété et a su faire parler son jeu long. Il s’en est plutôt bien sorti même si son ballon perdu sur la ligne médiane montre qu’il n’est pas toujours facile pour un latéral d’évoluer au milieu. Penses-y la prochaine fois, Dédé !
Remplacé par Y. Fofana. Ouais bon, Didier, n’écoutes pas ce qu’on dit. Ah pardon, le contrat caillou.
Griezmann (2/5): Soixante-dix-septième sélection d’affilée. Parce qu’elle compte aussi, celle-là ?
Nkunku l’a remplacé sur la dernière demi-heure et on n’a pas vu de différence(s).
Coman (3/5):Une grosse première période avec une superbe passe décisive en prime. Il a disparu ensuite ce qui laisse un goût d’inachevé. Ce qui est toujours plus appétissant que la soupe servie par Dembélé.
Mbappé (2/5): Se queuta.
Giroud (3/5): Un nouveau but qui a parfaitement lancé la bataille, pas comme son fils déjà parti en Kolo Muani de vacances.
Prochaine rencontre, la réception de la Grèce de Gustavo Poyet, ce qui ne manquera pas d’inspirer Lilian Laglande.
N’hésitez pas à suivre le compte de l’Académie Française sur Twitter, on essaiera de la faire vivre. N’y voyez aucun lien avec une demande de participation financière. Si vous avez des thunes, filez-les à Horsjeu. Si vous n’en avez pas, faites un vide-grenier.
A bientôt.
Nausée Savajicl.
