Japon-Uruguay (2-2) : La Tupamaros academia livre ses notes.
Captain Tsubasa a voté le blocage.
Ola hermanos,
après une entrée parfaite dans la compétition, la frange tupamaros se glisse très loin en territoire inconnu pour porter les bienfaits du progressisme. Le Japon, empire pourtant il y a peu abdiqué n’en reste pas moins une dynastie à qui la glorieuse dialectique prolétarienne ne devra laisser aucun répit afin de maintenir très haute son destin révolutionnaire. Le fait d’être l’heureux invité des abominables fascistes neocons mais authentiques coños brésiliens n’est pas une excuse : nous avons affaire à des gens qui appellent leurs chefs d’entreprise « papa ». La Tupamaros academia est intersectionnelle : pas de quartier pour le patriarcat !
Cavani Suarez
Lordeiro Nandez
Bentancur Toreira
Laxalt Godin(c) Jimenez Caceres
Muslera
Le Match
Les Nippons, méticuleux et déférents, accumulent les occasions comme en adoration face à un leader suprême. Si l’efficacité ponctuelle d’un dévouement total à une figure tutélaire peut nous faire oublier un instant la suprématie objective d’une collectivisation en règle, la résistance toute soviétique du bloc Celeste rappelle heureusement la supériorité du communisme sur ce féodalisme au teint pâle : c’est le sens de l’histoire, les amis.
Et quelle humiliation de voir nos musculeux guerilleros sombrer techniquement face à ces Chinois qui votent à droite bien mieux organisés, bien plus tranchants…les premières minutes sont un calvaires digne du Toyotisme, nos cinq touches de balles nous handicapant fortement face à ces fougueux obsessionnels de la productivité. Une productivité qu’ils mettent même de manière fort efficace au service des contres pour nous coller un premier but par Miyoshi, ceci alors que l’enfant Laxalt doit sortir, blessé au fesseps. 1-0, 24e.
Alors faites ce que vous voulez, inondez les marchés de haute technologie, de bagnoles et de consoles de jeu, vous n’avez pas pour autant cet ultime guerrier que les clubs du monde entier nous envient (à part peut-être celui avec lequel il est sous contrat), le king of monster des attaquants, le Zatoichi des serial-buteurs : le grand, l’immense Edinson Cavani. Et le voilà qui tente une reprise le ballon se glissant derrière lui mais une semelle nipponne vient s’immiscer entre lui et la ballon…VAR, carton, penalty ! Et pourquoi est-ce donc Suarez qui le transforme, je vous prie ? 1-1, 32e. Car loin de nous l’idée de vouer aux gémonies un brillant rouage de la machine socialiste tel notre mordant avant-centre, mais lui a-t-il encore l’aura pour enchaîner dans la foulée un crochet et une frappe du mauvais pied, cette frappe surpuissante à en réveiller Mothra et toute la famille Muto, fut-elle renvoyée par la transversale ? ¡Que garra charrua !
Que ne paraissons-nous pas pourtant rustaud face à ces véloces et techniques représentants de la Nipponie. De vrais paysans aux pieds calleux et au regard épais, tandis que leurs pieds semblent dotés d’ailes duveteuses caressant le ballon ! Un affront terrible pour le vénérable Oscar Tabarez, lui qui est condamné à la sédentarité par une nature cruelle. Cela, les enfants du miracle économique n’en ont cure, ils se sont déjà un peu remis En Marche, si vous voyez ce qu’on veut dire. Les dix premières minutes de la seconde période sont une nouvelle purge pour la Celeste, contrainte à dégager en catastrophe pour s’extraire du pressing intraitable de ses adversaires et ne trouvant pas l’énergie de concrétiser les quelques contres laissés par un bloc japonais très haut sur le terrain. C’est suite à un de ces contres que Miyoshi redonne l’avantage aux Samurai Blue, bien aidé par un Muslera pas franchement souverain : 2-1 58e.
Alors les ordres sont simples : jouons sur nos qualités. Provoquons fautes et corners et confions tout cela à la tête souveraine de Diego Godin, toujours tapi au second poteau, toujours prêt à remettre la balle dans le paquet. Informés, les Japonais résistent tant et peu, mais doivent céder devant la malice et la diversité intersectionnelle des solutions proposées par la Celeste. Sur un corner de Lodeiro, c’est cette fois Jimenez qui vient couper au premier poteau d’une tête croisée magistrale qui remet les deux équipes à égalité : 2-2, 65e.
La Celeste, pleine d’abnégation et de dévouement, continue à pousser, sentant qu’enfin sa supériorité physique peut lui permettre de prendre le dessus. Les centres se multiplient, Suarez touche la barre, Godin tente des passes de l’extérieur du pied, bref, les Tupamaros se jettent corps et âme dans la bataille sans égard pour les organismes. Cela ne suffira malheureusement pas à arracher la victoire, mais laisse une impression plutôt rassurante en conclusion d’un match difficile face à un adversaire étonnant, surtout dans la perspective d’affronter un Chili impitoyable en conclusion de la phase de poule.
Les notes
Muslera 2/5
Premier poteau grand ouvert sur le premier but, gants en peau de pêche sur le second : cela a dû lui rappeler de bons souvenirs… https://horsjeu.net/academies/france-uruguay-2-0-lacademie-francaise-montre-les-crocs/
Laxalt NN
Vite remplacé par Gonzalez à cause d’une blessure à la fesse (?), il a échappé à l’administration de petites tapes sur le postérieur. Ce qui est presque dommageable tant cela aurait pu contribuer à faire remonter la visibilité du site, l’adjonction des termes « Japon » et « fessée » dans le même article étant paraît-il synonyme de référencement.
Godin 3/5
On l’a vu peu à l’aise pour suivre le rythme d’enfer imprimé par les partisans du toyotisme, forcément habitués au cadences infernales. Cependant il a su s’affirmer en jouant au maximum sur ses nombreuses qualités : lecture du jeu, marquage serré et présence aérienne de tous les instants.
Jimenez 4/5
Buteur, il a aussi été présent pour juguler les assauts coordonnés du Soleil Levant. L’essence de la lutte faite homme, dût-elle avoir une assise défensive pour mieux donner le temps à la Révolution de s’organiser.
Caceres 3/5
Il a mis du temps à démarrer, sans doute impressionné par la violence nipponne en début de match, mais il a fini par proposer ce que tout bon latéral se doit de faire ensuite.
Bentancur 2/5
Bien souvent dépassé par la vivacité des Toyotistes et gêné par sa grande taille, il a eu toutes les peines à tenir le ballon au milieu et à proposer les ballons de transition qui construisent habituellement ses succès.
Torreira 1/5
Inepte, probablement corrompu par la vie londonienne, totalement inconséquent. Des spectateurs auraient même vu les joueurs japonais moquer sa petite taille, un comble !
Nandez 1/5
Parfaitement inexistant, il a cédé sa place à l’heure de jeu à De Arrescaeta et est retourné immédiatement en séminaire de lecture de Marx, lui qui semblait avoir perdu de vue les rudiments les plus élémentaires de la lutte contre les capitalistes le temps de ce match.
Lodeiro 3/5
Toujours blond et mobile, il a en revanche manqué de tempo pour espérer reproduire les arabesques qu’on l’avait vu effectuer contre l’Equateur. Sa précision sur coup de pied arrêté nous sauve toutefois, au moment où les solutions semblaient se tarir en attaque.
Cavani 4/5
En dépit de son activité formidable, de ses courses stakhanoviennes et de son pressing digne de l’armée rouge, il a fortement croqué à la finition, ramenant à la surface le terrible souvenir de ces « dommages Edi » proférés à chacune de ses tentatives infructueuses par les supporters libertariens d’un club d’esclavagistes.
Suarez 3/5
Tenter des reprises exubérantes de 40 mètres, des demi-volées supersoniques et des dribbles en pivot, il sait autant le faire que demander des mains au moment où ses partenaires marquent ou tomber en hurlant comme un petit tas de bouse du haut d’une vache concentrationnaire argentine (eurk). Comme la lutte, il allie dans un ordre dialectique quasi-parfait la laideur et la beauté et nous frustre autant que les résultats de la gauche.
Diego Guedin.