La PL est un univers cruel et barbare où les têtes de coachs roulent presque autant que les ballons. Et vous croyez que tout le monde arriverait à se réconcilier en éclatant des nullards en Europe ensuite ? Non. Tous les week-ends ils se bourrent la gueule et recommencent à se taper dessus. La belle vie…


Leicester 0 – 3 Chelsea

Nouvelle victoire en forme de rouleau compresseur pour les Blues de Tuchel. Peu importe l’équipe en face, peu importe le onze de départ : ça joue vite et bien, ça fait passer les hôtes du jour pour de vulgaires amateurs de non-league motivés par un obscur tour de Cup, ça repart à la maison avec les trois points.

Comme souvent, Chelsea s’appuie sur son point fort : les coups de pieds arrêtés. Rüdiger, passé de zéro à héros avec l’arrivée du coach allemand (ou est-ce le départ de Frank ?), ouvre le score sur corner avant que Kanté nous gratifie d’un chef-d’œuvre dont il a le secret. La course, la frappe…pfiou, ça décoiffe. Pulisic clôt la marque tranquillement au milieu de quatre plots, fermez le ban.

Chelsea continue sa balade en tête de la ligue, déjà neuf victoires en douze matchs. Le rythme n’est clairement pas le même pour Leicester, tout juste bon à battre Brentford ou Manchester United. Les Foxes sont 12e.


Aston Villa 2 – 0 Brighton

Steven Gerrard, because he hates Man U, oh Steven Gerrard he hates the blue shites too, Oh Steven Gerrard, you’re a Villan through and through. Non, c’est pas ça ?

Qu’il est bon de voir Captain Fantastic enfiler la veste d’entraîneur en Premier League, qu’il est bizarre que ce soit pour coacher les Villans. Mais les supporters des Reds le savent : ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne revienne sur les bords de la Mersey. En attendant, qu’il se fasse les mains sur le tout-venant.

Un tout-venant qui venait de subir quatre défaites de suite et qui, par la main invisible et les balloches en granit (Xhaka) de son coach, a enfin regagné. Sursaut d’orgueil, choc mental, joueurs qui veulent montrer au nouveau boss ce dont ils sont capables… De multiples facteurs ont pu jouer sur ce match. Dans les faits, c’est Ollie Watkins qui a envoyé une frappe en lulu à dix minutes du terme après une chevauchée solo. Dans ce match disputé, les Villans ont continué à pousser dans les dernières minutes pour se mettre à l’abri et Tyrone Mings a surgi pour libérer définitivement Villa Park.


Prions pour que son visage ne soit jamais grossi comme un vulgaire Frank L., ce qui serait le symbole de sa décrépitude et d’un ridicule qui ne lui sied guère.


Burnley 3 – 3 Crystal Palace

Une affiche qui promettait une sieste particulièrement reposante. Quelle déception pour vos académiciens fatigués de voir que cette rencontre s’est avérée particulièrement animée. Christian Benteke ouvre le score pour les Eagles dès la septième minute, en reprenant un ballon mal dégagé par l’équipe qu’on confond toujours avec Aston Villa. Deux coups de pied arrêtés permettent ensuite aux Clarets de passer devant, grâce à deux têtes de Ben Mee et de Chris Wood.

Vexés, les Londoniens décident à leur tour d’inscrire deux buts consécutifs. Conor Gallagher profite d’abord des espaces dans le dos de la défense adverse pour permettre à Benteke d’égaliser, puis c’est au tour de Marc Guehi de marquer, à la suite d’une partie de billard dans la surface.

Comme souvent depuis le début de la saison, Maxwel Cornet décide de clore les débats de ce match un peu fou. Et de quelle manière ! Une volée en pleine lucarne qui laisse Nick Pope sur son saint siège. Les locaux restent dix-huitièmes, les Aigles sont dixièmes.


Newcastle 3 – 3 Brentford

Comment dit-on “Caramba ! Encore raté !” en saoudien ? Même en mettant trois buts, les Magpies ne gagnent pas. Il faut dire que laisser Ivan Toney égaliser trente secondes après l’ouverture du score de la tête de Jamaal Lascelles n’est pas idéal pour lancer sa partie. Offrir à Sergi Caños tout le temps nécessaire pour ajuster un centre téléguidé pour la tête de Rico Henry non plus, me direz-vous. Heureusement pour les hommes de l’attelage Jones-Tindall (je vous jure que c’est pas du rugby), ils disposent avec Allan Saint-Maximin d’un attaquant capable de percuter et avec Joelinton d’un joueur capable de conclure quand le premier vient s’empaler sur la défense.

En deuxième mi-temps, Jamaal Lascelles réalise un exploit peu courant en égalisant contre lui-même. Une nouvelle fois, les locaux doivent s’en remettre à Saint-Maximin pour s’en sortir. Le Français surgit au deuxième poteau pour couper un centre de Ryan Fraser et offrir un point à son équipe. Insuffisant pour faire remonter son équipe au classement, pour le plus grand plaisir des dix-neuf autres clubs.


Norwich 2 – 1 Southampton

Alerte générale ! Un bug dans la matrice. Deuxième victoire pour Norwich cette saison, juste après avoir connu pour la première fois les trois points il y a quelques jours face à Brentford. On leur promet la descente depuis 4 mois, ils réagissent enfin. Mais on change pas notre fusil d’épaule : c’est pas parce qu’ils passent 19e devant Newcastle qu’ils vont se maintenir. L’accueil la semaine prochaine de Wolves qui vont mieux sera un bon test.

Pour venir à bout de tristes Saints, Dean Smith, entraîneur viré d’Aston Villa la semaine dernière devenu coach des Canaries à la place de Daniel Farke (viré lui aussi la semaine dernière), est passé par différentes émotions. La peur, d’abord, quand il a vu Che Adams ouvrir le score dès le début du match en se jouant d’une défense bien molle et naïve ; la confiance, ensuite, lorsqu’il a vu Teemu Pukki égaliser de la tête quelques instants plus tard, montrant une force de caractère louable ; l’hélicobitisme, enfin, quand le défenseur Grant Hanley a propulsé le cuir au fond à la retombée d’un corner à dix minutes du terme. Mention spécial au portier des Saints, Alex McCarthy, aussi doué dans son rôle de gardien de but que les condés dans leur rôle de gardiens de la paix.


Watford 4 – 1 Manchester United

Il ne fallait pas admettre que c’était Liverpool ni City qui le jetaient dehors, alors Woodward a attendu que United s’écroule à Watford pour virer Ole Gunnar Solskjaer. Voilà qui est fait et, pour une fois, on peut dire que ça ne s’est pas trop mal fait. Une interview émouvante du Norvégien lui laisse latitude pour faire ses adieux et le voilà qui plie bagages pour le grand nord en laissant presque autant d’interrogations qu’avant son arrivée.

À ceci près qu’il laisse à son adjoint Michael Carrick, bombardé coach par la nécessité des événements, un groupe d’une qualité bien supérieure à celle qu’il avait trouvé dans le sillage de Mourinho. De la qualité à presque toutes les lignes, le plus grand symbole du club encore en vie, de jeunes pousses prometteuses dont la progression a plutôt été bien gérée…tout ça est bel et bon mais quelque chose s’est grippé. Des cadres rincés par deux finales perdues en quelques semaines, une période pas propice aux expérimentations tactiques, une confiance un peu trop aveugle en toujours les mêmes joueurs…par bien des aspects, Ole a creusé sa propre tombe, non sans qu’on puisse soupçonner quelques joueurs d’avoir un peu lâché la rampe en cours de route.

Il laissera malgré lui l’image du gars arrivé là un peu par hasard, pour qui la marche était trop haute. L’absence de trophée restera comme une tâche en dépit des moyens alloués à son projet de reconstruction, dans cette période où les trophées déterminent tout. Ceci dit, personne ne pourra nier que la période Solskjaer coïncide avec le retour d’une époque qu’on croyait révolue. Un passionné absolu à la tête de cette équipe, entouré d’anciens, quelques vrais beaux matchs et de l’envie…on a sacrément frissonné par moments et en dépit des déceptions, les souvenirs resteront bons pour une majorité de supporters mancuniens.

L’avenir est désormais suspendu à une future nomination sur laquelle personne ne manque de spéculer. Reste que pour n’importe quel coach dans le monde, on ne refuse pas United. Seuls les chefs décideront et pour ce qui est de faire n’importe quoi et d’empocher l’argent du club, on peut leur faire confiance. Pour le reste, faudra encore s’accrocher, on le craint.


Wolverhampton 1 – 0 West Ham

Eh bah alors West Ham ? On perd son football ? On le cède à l’adversaire le temps d’un match ? Blague à part, les Wolves ont particulièrement bien négocié ce coriace adversaire à Molyneux. Un but de Jimenez sur une belle action collective a suffi, mais le match était globalement à l’avantage des Loups.

Et mine de rien, ces derniers grimpent à la sixième place sans qu’on y fasse attention, pas bien loin derrière les Hammers. Est-ce à dire que les Wolves sont de retour ? Les prochains matchs nous le diront.


Liverpool 4 – 0 Arsenal

L’avis de Didier : après avoir trébuché à West Ham, il y avait deux solutions pour les Reds : soit ne pas relever la tête et subir la dynamique positive des Gunners ; soit relever le chef et remettre à leur place les Canonniers. Heureusement pour nous, Arsenal aime se faire fesser à Anfield, peu importe la dynamique. Aux Reds maintenant de reprendre la marche en avant en dérouillant des Saints faiblards lors de la prochaine journée. PS : pour revivre la dérouillée virtuelle qu’Arteta (vil playmobil guardioliste surgominé) n’aurait pas manqué de se prendre face à Jurgen Klopp – combat aussi inégal qu’un morceau de turron s’attaquant à un berger allemand -, c’est ici.

L’avis de Johny : Difficile de tirer des enseignements d’un tel match. La première mi-temps des Gunners a consisté à serrer les fesses et à compter sur Aaron Ramsdale, qui n’a fait que retarder l’échéance. Et puis, en début de deuxième mi-temps, à force de subir le pressing kloppien depuis la première minute, Nuno Tavares a craqué et offert le but du 2-0 aux Reds. A partir de là, tout le monde a baissé les bras et laissé les locaux dérouler. Voilà, on en a encore pris quatre à Anfield, comme d’habitude.

L’avis absolument neutre de Bobby : plutôt commenter un Everton-Tottenham avec les nouvelles règles de Wenger et des commentaires de Graeme Souness.


Manchester City 3 – 0 Everton

Pour l’anecdote, chers lecteurs, figurez-vous que vos académiciens ont tendance à se battre pour ne pas couvrir les matches de Manchester City, sauf score surprenant. Parce que 80% du temps, cela consiste à vous décrire comment l’effectif pétrolier a vulcanisé un énième club.

Cette fois-ci, la victime désignée s’avère être Everton. Face à des Caramels mous infects en manque flagrant de résultats (aucune victoire depuis le 25 septembre), la Bald Army a logiquement déroulé. Raheem Sterling ouvre le bal juste avant la pause en profitant d’un service délicieux de l’extérieur du droit de Joaõ Cancelo (déjà six passes décisives cette saison). Au retour des vestiaires, Rodri double la mise en décochant une LOURDE qui transperce Jordan Pickford. Bernardo Silva en rajoute un troisième en fin de match, afin de soigner la différence de buts.

City est prêt à fesser le PSG, Everton à fesser Huddersfield Town l’an prochain.


Spurs 2 – 1 Leeds

Les difficultés continuent pour Marcelo et ses petits marathoniens au grand bénéfice de Conte, fraîchement apparu sur le banc des Spurs. Ce sont pourtant les Peacocks qui ouvrent le score juste avant la mi-temps par Daniel James, mais ils se sont fait reprendre puis dépasser en seconde période.

L’homme du match est logiquement Sergio Reguilon, décisif dans les deux surfaces. D’abord dépassé sur le but de Leeds, c’est l’Espagnol qui donne la victoire aux Spurs en reprenant victorieusement un coup franc dévié puis repoussé par le poteau (!). Entretemps, le beau Pierre-Emile Hojbjerg avait égalisé, déjà dans la confusion.

Au classement cette victoire hisse Tottenham à la 7e place tandis que Leeds n’en finit pas de dégringoler. La 17e place, personne n’aime vraiment en sentir l’odeur.


The table : encore une avalanche de buts, merci Arsenal et United. Chelsea continue sa course en tête avec City et Liverpool en embuscade. En bas, Newcastle occupe enfin la place qui lui revient de droit et on y croit fort, Eddie Howe ou pas.

1 thought on “La PL Academy vous présente la 12e journée

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.