Effectivement, vous l’avez tous remarqué, la trente-troisième journée n’a pas été commentée par vos glorieux académiciens. Vos récriminations, nombreuses et variées, allant de l’insulte pure (« glands » nous a été adressé sans signature) au long inventaire à la Pervert des outils pouvant servir à molester les fautifs de la part d’un lecteur poète, quoique légèrement inquiétant, ont bien été reçues. Elles ont soigneusement été archivées dans un système innovant de classement consistant en une impression sur rouleaux de papiers, ceux-ci étant compilés dans un casier original de forme oblongue, fermé en ses deux extrémités par un nœud marin dont Antonio Conte lui-même aurait ressenti le besoin de « se poignarder le cul » avec, causant incrédulité et désarroi jusque dans les rangs de ses fidèles thuriféraires.


Arsenal 3 – 1 Manchester United

L’avis de Bobby : si même Bruno se met à manquer des pénos, c’est vraiment le signe qu’il faut arrêter cette saison immédiatement. C’est tout pour nous, parole à la canonnière.

L’avis de Johny : Arsenal a été nul, mais fort heureusement pour les Gunners, Manchester avait décidé de l’être encore plus. En témoigne l’ouverture du score au bout de deux minutes de jeu, quand personne côté Raide et Vil ne juge bon de suivre une frappe de Bukayo Saka repoussée par David De Gea. Le ballon revient gentiment sur Nuno Tavares, qui n’a plus qu’à mettre son pied en opposition. Vingt bonnes minutes plus tard, c’est au tour d’Alex Telles de se prêter à la galéjade en oubliant le principe de base de la défense entre le ballon et le but. Résultat, un contact idiot en pleine surface et un pénalty transformé par Bukayo Saka.

Mais un Arsenal-Manchester ne mériterait pas cette appellation sans quelques sabordages londoniens. C’est ainsi que, sur un centre de Nemanja Matic, Gabriel s’aligne de la même façon que Yannick Jadot sur les velléités de son électorat et laisse Cristiano Ronaldo tromper tranquillement Ramsdale. Au retour des vestiaires, Nuno se prend pour un vulgaire Aymeric Laporte en C1 et boxe le ballon sur un coup-franc, offrant à Bruno Fernandes une opportunité unique de rater un pénalty. Le Portugais ne laisse pas passer l’occasion. Que manque-t-il à ce feu d’artifice ? Une lourde de Granit Xhaka ? C’est offert, à vingt minutes de la fin. Qui aurait cru il y a une semaine qu’après trois défaites consécutives, Arsenal serait encore en course pour le top 4 ?


Leicester 0 – 0 Aston Villa

Pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce choc de mal classés qui n’ont plus rien à jouer. Le beau James Maddison a bien essayé de réveiller tout ça sur coup-franc, mais Martinez s’est imposé à chaque fois.

Au moins ce nul permet à Villa d’arrêter de perdre et de se faire peur, mais ça reste une période plutôt pourrie pour les Villans. La réception de Norwich pourrait leur donner de l’air pour finir la saison tranquillement.


Manchester City 5 – 1 Watford

Pas le temps de niaiser. Les Citizens n’ont que faire du suspense et de la course au titre : ils avancent sans réfléchir et écrasent tout sur leur chemin. Bon, là, ils ont écrasé un cloporte flanqué d’un avorton épaulé par un ver de terre – les trois cumulés possédant la puissance d’un cafard – mais tout de même.

Gabriel Jesus a mis la marche avant dès la troisième minute, doublé la mise à la vingtième, assisté à la réduction du score de Kamara juste après, regardé la demi-volée en lucarne de Rodri à la demi-heure, mis son triplé dès la sortie du vestiaire après une action défensive complètement anale de Watford et son quadruplé à la cinquantième. Bien sûr, on regrettera à 1-0 qu’Emmanuel Dennis ait salopé son un contre un comme le premier Jordan Ayew venu alors même que son coéquipier Moussa Sissoko était seul face au but vide, ce qui aurait garanti non pas un but, mais au moins une occasion franche. City c’est fort, Watford c’est pas mauvais ; c’est très mauvais.


Norwich 0 – 3 Newcastle

C’est bien une attitude de nouveau riche ça, d’enterrer le médiocre qu’on a côtoyé pendant des mois. Les Magpies ne se gênent pas et font les beaux face à des Canaries plus que jamais dans la charrette. C’est ce freluquet de Joelinton qui ouvre le score à la demi-heure et assomme les jaunes volatiles quelques minutes plus tard. On voit souvent des mauvaises défenses mais franchement, celle de Norwich… Début de seconde période, relance pourrie du gardien, impact physique inexistant du milieu qui ne résiste pas à l’ancien guguD lyonnais Bruno Guimaraes, lequel met le troisième but. Ç’aurait pu être bien pire pour Norwich : ils pourraient s’appeler Sunderland ou ASNL.


Brentford 0 – 0 Spurs

Nouveau coup d’arrêt pour les Spurs dans la course à la Ligue des Champions tandis que leurs rivaux du nord de Londres ont fait le boulot face à United. Incapables de cadrer la moindre frappe, les hommes de Conte ont même échappé à la défaite de peu, les Bees tapant le poteau de Lloris dans les arrêts de jeu.

Manifestement déchaînés durant les derbies londoniens, Brentford manque de peu le quatre sur quatre après avoir tapé Chelsea, West Ham et Watford à la suite. Un enchaînement qui devrait leur garantir un maintien confortable dans l’élite du foot anglais.


Burnley 1 – 0 Wolves

Vous vous souvenez du Burnley qui ne foutait rien sur le terrain et s’en remettait à Chris Wood ? Eh bien aujourd’hui, c’est presque pareil, sauf que Michael Jackson (ça ne s’invente pas) peut compter sur Wout Weghorst et Matej Vydra pour faire la différence. Un seul mouvement intéressant de tout le match, et le premier offre au second l’unique but du match. Mention spéciale pour Nick Pope, infranchissable ce dimanche.


Chelsea 1 – 0 West Ham

Longtemps, les Marteaux ont bien cru pouvoir ramener le point du nul de Stamford Bridge, tant les Blues ont longtemps péché dans la finition. Lukasz Fabianski a ainsi profité des souffrances du jeune Werner pour garder sa cage inviolée et a même arrêté un pénalty de Jorginho consécutif à une clé de bras de Craig Dawson sur Romelu Lukaku. Mais le portier polonais ne peut rien à la 89e minute, quand Cristian Pulisic, seul au point de pénalty, reprend du plat du pied un centre en retrait de Marcos Alonso. Cruel pour les Moyes Boys, mais malheureusement logique tant Chelsea a dominé (et pour qu’on écrive ça, c’est dire).


Brighton 2 – 2 Southampton

Brighton a fait du Brighton et James Ward-Prowse a fait du Ward-Prowse. Une large domination, majoritairement stérile mais tout de même conclue par des buts de Danny Michel Welbeck et Mohammed Salisu contre son camp aux deux extrémités de la première mi-temps d’un côté, un coup-franc direct des 25 mètres et une frappe sèche au ras du poteau de l’autre, et les deux équipes se partagent les points.


Liverpool 2 – 0 Everton

Last night a Frankie saved my life / Cause I was sittin’ there bored to death / And in just one breath he said / “Divock scoring, all around us, Jurgen’s hugging, Alisson, it’s the season, love and understanding, merry Christmas, Everton”

Venu mettre le bus, Lampard s’est réveillé le lendemain comme s’il s’était pris un train dans la tronche. Ayant longtemps buté contre la défense toute sauf molle des Toffees, Liverpool a finalement trouvé l’ouverture à l’heure de jeu grâce à la petite tête d’Andy Robertson après une-deux entre Salah et Divock Origi. Le Belge, qui adore les caramels, s’est évidemment goinfré du bonbon face à lui et a tué le match en reprenant de la tête un ciseau raté de Luis Diaz. Les Reds rêvent toujours de titre, les Toffees serrent toujours les fesses : 10 points en 12 matchs, pour l’instant 18e à deux points de la 17e place avec un match en moins, Chelsea qui vient… :

oh ça va, on n’en profitera peut-être plus si longtemps…


Crystal Palace 0 – 0 Leeds

Cinquième match de suite sans défaite pour les Peacocks qui semblent presque voir le bout du tunnel (bon, il y aura City le week-end prochain, bon courage). Dans une configuration autrement plus défensive que sous Bielsa (Daniel James seul attaquant, certains ont essayé avant, ça ne marche pas trop), les Whites ont subi des vagues d’attaques qu’ils ont plutôt bien gérées, Meslier se montrant à son avantage dans les buts.

Côté Eagles, l’ouverture du score n’est pas passée loin à plusieurs reprises, mais la maladresse de Mateta ou de Gallagher, qui leur manquera toutefois la saison prochaine, n’a pas aidé.


The table : Liverpool en rouge est chaud, Liverpool en bleu aurait bien besoin d’un grog. C’est l’inverse à Manchester et au milieu de tout ça, la République londonienne se déchire pour égayer un peu.

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