Le Mans-Nancy (0-1) : La Chardon à Cran Académie reste méfiante

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la purge n’est pas terminée

On aimerait, pour célébrer une victoire, ne pas avoir à insulter tout l’arbre généalogique d’une cible facile et se laisser aller à baigner dans une joie sans arrière-pensées sordides, dépouillée de toutes ces conditions qu’une naïveté perdue nous a fait embrasser comme chaque promesse faite à soi-même de ne plus jamais au grand jamais se laisser avoir par cette raclure de fond de chiotte qu’est la vie. On aimerait pouvoir adresser à chaque joueur et à leur entraîneur enfin sympathique, un gros câlin et un sourire ému de satisfaction, une virile tape sur le fessard, un petit tirage de lobe d’oreille et autres conneries paternalistes mais un sentiment en forme de reflux gastro-œsophagien nous en défend, nous remonte dans la gorge et se pelotonne là comme une bobine de réseau concertina estampillée Bolloré. Le seul moyen de l’en extraire, même s’il a longtemps été discuté par la science, consiste en expectorer violemment à l’aide d’un spasme du diaphragme propre à rayer des régions entières de la carte.

Une fois vomi, on n’est pas débarrassé du Ganaye pour autant car sa complexion est formidablement adaptée à son environnement de foot business de bas-étage : de fins tentacules enduits de ses propres excréments collants de bouffeur de charcutaille lui permettent de se raccrocher au moindre petit succès parmi les nombreux satellites que compte le consortium crapuleux dans lequel il a élu domicile. Aussi, il ne faudrait pas être surpris que sa pâle figure réapparaisse dans les environs de Picot sous peu en essayant sans vergogne d’attirer un peu la couverture de nos récents succès à lui. À ce stade, nous espérons que les supporters sauront lui souhaiter la bienvenue en transformant sa trogne épatée en piste d’atterrissage pour objets volants pointus, rendant ainsi visibles les stigmates de l’infamie dont le fond de son âme est déjà grêlé.


Le match :

Rien ne se passe jamais selon le plan en place en ce moment à Nancy, mais il semblerait qu’une nouvelle forme d’adaptabilité émerge petit à petit. À une passivité digne du sac à crottin collé au cul du cheval, héritage récent, l’ASNL nouvelle a substitué un certain allant que ne renieraient pas les syndicats de dockers au moment de défendre leurs acquis sociaux.

Après avoir ouvert le score trop tôt par Mouazan, l’ASNL se livre à un duel féroce pour conserver son avantage face à une des meilleurs équipes du monde si l’on en croit le remplissage affolant du stade François Fillon, plein comme un député sur son lieu de travail (mais on voit quand même les trous dans les gradins pour signifier les petites errances).

Le Mans pousse, pousse, allez-y madame, je vois la tête et à l’heure de jeu, le drame : un tir est repoussé sur sa ligne par Ndoye à l’aide d’un « tête-main-on-sait-pas-trop » que l’arbitre sanctionne immédiatement d’un rouge mérité et d’un penalty réglementaire. On se dit foutu, mais c’était sans compter sur l’inspiration de Sourzac qui plonge du bon côté et sauve son équipe en bon père de famille.

Pedretti enregistre déjà sa deuxième victoire en deux matchs et demi, c’est mieux que tous ceux qui l’ont précédé depuis le départ de Pablo ont fait et on ne parle pas de chiffres ici mais d’émotions, niquez-vous les matheux. On croit en lui, moins en ses joueurs, faudra faire avec jusqu’aux jours meilleurs.


Les notes :

Sourzac 5/5
Un péno stoppé, des interventions courageuses voire complètement suicidaires, des ordres vociférés dans toutes les langues finno-germaniques les plus gutturales et sournoises à l’adresse de sa défense de peigne-culs. C’est rare qu’on ait eu envie de jouer un match à la place d’un de nos joueurs ces dernières années, cette fois on s’est pris à rêver.

Mendy 3/5
Il a bataillé et s’est fondu dans la masse coriace du peuple luttant pour sa survie afin de gagner le trophée individuel le plus convoité des vrais vainqueurs de gros matchs collectifs : l’anonymat.

Pellegrini 3/5
Lui aussi a vécu un trouble déformant de la personnalité en s’abstenant de vouloir jouer les sauveurs de l’éternel et en se rappelant que son rôle était avant tout de se fondre dans un bloc qu’il fallait bien dense et bien dur. Érection réussie.

Etchevarria 3/5
Son rôle lui a échappé mais pas à nous car pour une fois, on s’est aperçu de sa présence et on s’est même dit qu’il avait réussi quelques trucs. On n’est pas toujours certain qu’il fasse exprès, mais tant que ça aide l’équipe, on encourage la démarche.

Tayot 3/5
L’enfant est encore sacrément mal dégrossi, confond ses pieds avec des manettes de console de jeu, respire une fois sur deux en fonction du moment où il pense avoir découvert lequel est bien son pied d’appui, frappe dans la balle avec des surfaces de botte connues de lui seul mais a cet immense privilège de tenir éloigné du terrain l’homme-triporteur, ce qui lui vaut notre gratitude éternelle.

Ndoye 2/5
Dans la longue liste des glands qu’un sort tragique devra éloigner des terrains pour notre plus grand bonheur, il fait une entrée fracassante avec cette Luis Suarez sur sa ligne. Si le dénouement de ce match avait été autre, nul doute qu’on appellerait à sa mort par pendaison par les couilles ou pire, à son retour au FC Metz, mais comme on a gagné, on se contentera d’un gentil message d’encouragement comme par exemple : ne reviens pas, merci.

El Aynaoui 4/5
Parfois un peu à contre-temps, surtout en début de match, mais il a vite repris le dessus pour jouer sa partition habituelle de domination virile, de tacles dans le bon tempo et de distribution de jeu.

Mouazan 4/5
Il n’y a pas toujours besoin d’être doué pour réussir un match. On a même témoigné de doublés inscrits par Loïc Puyo dans cette académie, il n’y a plus grand chose pour nous impressionner. Ce qui nous aurait plus surpris, c’est qu’il rate ce but tout fait offert par un adversaire.

Cissé 3/5
C’est pas encore le produit fini espéré mais ça commence à ressembler à du football quand il pense à lever la tête.

Nangis 4/5
Notre chouchou a encore produit un gros match en percées tranchantes et en pressing audacieux (comprendre violent). Balle au pied c’est l’un des rares à nous procurer des émotions dans cette équipe, croyez-nous : c’est déjà beaucoup.

Robinet 3/5
Toujours impliqué, toujours capable d’aller récupérer des ballons très bas et de se retrouver dans la surface adverse trois secondes après, toujours capable de rater la cage même si elle avait des dimensions de rugby. Espérons qu’il arrive à doser ses efforts à un moment (avec un milieu plus performant ça aiderait), les buts pourraient revenir.

Marcel Picon

2 thoughts on “Le Mans-Nancy (0-1) : La Chardon à Cran Académie reste méfiante

  1. Vous reprenez des couleurs en ce printemps précoce, mon bon Marcel, ça fait plaisir (bien qu’on ne fasse pas encore trop la différence entre les joues roses du bien portant et la face rouge de l’ancien opprimé en quête d’une vengeance sanglante). Sus aux traîtres et aux Messins !

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