Lyon-Nîmes (0-0) : La Crocro Académie livre ses notes

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Lyon, terre d’émotions sauf au football.

L’avant-propos

Lyon… Mes souvenirs contrastés se meuvent péniblement entre brumes alcooliques et détresse sentimentale. Elle s’appelait J., elle était belle, je l’avais dans la peau. Je ne connaissais pas cette ville, elle y était née. Elle s’est quelquefois moquée de mon accent du Sud, au début, avant de trouver ça charmant, je suppose. La première fois qu’on s’est embrassés, c’était en attendant le tramway à Charpennes, je l’ai ramenée chez elle, je l’ai déshabillée, on a fait l’amour dans son intérieur surchauffé alors que dehors il gelait à pierre fendre. Ça n’a pas duré, mais suffisamment pour que je ne l’oublie jamais : on dira que c’est pour ça que l’amour a une place au moins aussi importante que le football dans nos sociétés modernes. Non ? J’ai appris depuis qu’elle avait eu un gosse avec un Niçois et qu’ils s’étaient installés à côté de Montpellier, et ce fut comme un dernier clou dans mon cercueil. J’espère quand même qu’elle est heureuse.

Je revois aussi mon grand-père, venu me rendre visite loin de son patelin gardois, et que j’avais emmené manger dans un bouchon de la Presqu’Île. « Il n’y a rien de meilleur qu’une bonne bouffe, disait-il. Rien, à part peut-être faire l’amour ». À cet instant, je l’imaginais à ma place, quand il avait encore l’énergie suffisante pour bander et courir sur un terrain de foot. « L’adjudant à l’armée, il m’avait dit que j’aurais pu faire un bon athlète, mais bon, après je me suis pété le genou. » Je sais, papé, chienne de vie.

Quand je songe psycho-géographie, je n’ai globalement qu’un souvenir cotonneux et froid de cette ville, le vent qui te rentrait par tous les orifices le long du Rhône et la brume qui s’accroche à tes basques dans les pentes de la Croix-Rousse. En y songeant, je me dis que Lyon était déjà triste avant l’arrivée de Rudi Garcia.

L’avant-match

En espérant que ces quelques digressions vous auront plu, la Crocro Académie vous propose maintenant d’entrer dans le vif du sujet.

Après une défaite frustrante contre Rennes (désolé, pas eu le temps pour académiser, la faute à un agenda professionnel chargé, mais enfin me direz-vous heureusement qu’il y en a qui bossent dans ce pays), déplacement périlleux chez le dernier demi-finaliste de la Ligue des Champions, équipe au jeu dynamique et huilé, menée par un tacticien hors pair ayant déjà fait le bonheur des Marseillais [insérer ici au choix des rires préenregistrés ou le gif de Rudi Garcia en clown]. On se présente au Groupama Stadium sans grande assurance (vous l’avez ?), avec un onze largement remanié du fait de nombreux petits bobos (Meling, Koné et Martinez notamment) ou de velléités de départ (Philippoteaux en partance pour Brest, on te souhaite le meilleur pour la suite et va bien niquer ta grand-mère au passage, tête de con).

Reynet

Paquiez – Landre – Briançon – Miguel

Sarr – Cubas – Fomba

Ferhat – Duljevic – Ripart

Le match

On se contentera tout à fait du point du nul étant donné nos absents et le talent brut des Lyonnais. Mais en y regardant d’un peu plus près, difficile de ne pas avoir quelques regrets. On se crée les meilleures occases (transversale pour Ripart, deux situations nettes pour Fomba et Ferhat), et cela même si la deuxième MT fut longue et pénible, avec une possession de balle largement laissée à Lyon. La sortie de Duljevic à la pause est assez étonnante, vu que son apport était intéressant. Dommage aussi de ne pas avoir vu Benrahou, qui nous aurait fait du bien dans les remontées de balle et la justesse de transmission. On retiendra donc les points positifs déjà notés lors des premiers matchs : une belle intensité, un gros pressing à la perte de balle et un jeu rapide et plutôt bien senti vers l’avant. Ajoutons-y une solidité défensive retrouvée (très peu d’occases concédées, même si Cherki a fait tourner pas mal de reins).

Les bogosses

Reynet (4/5). Mine de rien, c’est déjà la 2e clean-sheet de la saison pour Baptiste. Il faut faire gaffe à son équilibre mental, après une saison à Toulouse, il avait perdu l’habitude.

Miguel (3/5). Globalement solide, il a donné son corps à la science en encaissant un nombre non négligeable de taquets. Quelques simulations et fautes de pute, pour faire bonne mesure.

Landre (3/5). On dira qu’il s’est assagi, qu’il a gagné en maturité. Il y a deux ans, il aurait probablement coupé Memphis Depay en deux sur le premier tacle. Il y aurait eu péno, on aurait perdu, mais au moins on aurait rigolé.

Briançon (4/5). Ça fait du bien de retrouver un capitaine qui marche droit. De l’engagement et de l’autorité, et très peu de situations dangereuses.

Paquiez (3/5). Allez va, rien à dire sur ce match, c’est dire la faiblesse de l’adversaire.

Sarr (2/5). La grande gigue s’est montrée utile sur CPA, et n’a pas trop souffert dans l’engagement. Par contre, dès que ça tricote en face, on sent que le cerveau ne suit pas. Remplacé par Alhinvi, entré au moment où on ne touchait plus tellement la balle.

Fomba (3/5). Quelques belles séquences dans le pressing et la récupération, mais un manque d’apport offensif toujours.

Cubas (5/5). Le voilà son match référence. Au four, au moulin, à la mine, au grenier, le côté court sur pattes technico-clébard typique du foot sud-américain. On va attendre quand même deux ou trois matchs avant de trop s’enflammAAAAHHHH VAMOS CUBITAS DE LA CONCHA DE TU MADRE !

Ripart (4/5). Repositionné en ailier, Renaud a plongé physiquement en 2e MT. Mais le premier acte fut tout feu tout flamme, avec du pressing, de la projection, des courses. Au passage, il a fait de Léo Dubois sa chose #RenaudenEDF.

Ferhat (3/5). Frustrant pour lui en 2e MT, comme pour tout le monde. Mais c’est clairement notre menace offensive la plus sérieuse, et une emmerde permanente pour les défenses adverses.

Duljevic (3/5). On n’a pas trop compris ce qu’il foutait là, dans un rôle de faux 9 popularisé avec des fortunes diverses par Lionel Messi, Raheem Sterling ou Valère Germain. Sa première MT fut très bonne, si bonne qu’Arpinon décida de le sortir pour Roux, qui avait l’air aussi cramé que la côte californienne.

Allez, la bise et à bientôt pour la réception de Lens. ALLEZ ROUGES !

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