Metz – Reims (2-1) : La Metz Que Un Club Académie a gagné un match
Ça se décoince.

Quatrième journée de Ligue 1 Uberslip. Quatrième journée, et déjà ce relent flétri de marée basse. Cette sensation nauséabonde qui prend le supporter grenat au corps. Cette haleine fétide de gueule de bois, propulsée par trois défaites en autant de matchs. Un début de saison 100% Metz Que Un Club, où on aurait presque préféré se faire humilier par trois fois plutôt que perdre avec des regrets et en supériorité numérique. Ce sentiment de dépit, de dégout et de haine exacerbé ce mercredi au Parc des Princes, quand une poignée de guignols grenat ont réussi l’incroyable exploit anal de ne prendre aucun point contre un adversaire réduit à 9. PSG ou pas, c’est une véritable gageure de mettre aussi peu de couilles à l’ouvrage. Car c’est vraiment ce dont il s’agit, une absence de couilles. Dans le jeu, dans les schémas tactiques, dans les contres stéréotypés, et dans ce foutu coaching famélique. Vincent Hognon et son charisme de poney qui tousse a copieusement entamé l’enthousiasme de tous les suiveurs du meilleur club de Lorraine. Donc quand il faut repartir au charbon pour la troisième fois en huit jours, c’est avec la volonté résignée de l’alcoolique impuissant que la Metz Que Un Club Académie s’élance.
4e journée : Metz – Reims
Un match qui sent déjà la poudre entre deux équipes qui n’ont pas encore gagné en Ligue 1, ça pourrait mettre en appétit. Et pourtant, j’aurais préféré être ligoté dans le coffre d’un Fiat Multipla en flammes qu’on aurait jetée du haut d’une falaise plutôt que revoir Angban titulaire.
Metz Que Un Match
L’entame est intéressante. On semble presque même oublier l’absence d’appareil reproducteur manifeste de mercredi, avec des projections vers l’avant un tantinet excitantes et une frappe aux 25 mètres de Boulaya qui chatouille presque le poteau rémois. Mais c’est notre ninja caféiné Oukidja qui doit le plus s’illustrer, en sortant plusieurs banderilles adverses. Reims nous laisse le ballon, ce qui laisse à penser qu’on va encore en faire n’importe quoi, se chier dessus, glisser dans notre diarrhée et regarder l’adversaire contrer et nous façonner un deuxième trou de balle. La routine quoi. Et pourtant. Journée du patrimoine oblige, Boulaya adresse un monument de centre dans la boîte pour un Ibrahima Niane qui se fait oublier de son marquage, reprend la gonfle de la tête et fait enfin trembler les filets. 1-0 (18e).
Le Metz Que Un Club mène au score, une première depuis le 29 février 2020. Et si les occasions se poursuivent, on peut surtout se gargariser d’un déchet technique rappelant les plus belles heures de gloire de Guirane N’Daw. En dehors d’un Boulaya endiablé, notre milieu généralement bien inspiré est sacrément à côté de ses crampons. Maïga en récupérateur ne semble jamais savoir où se mettre quand Pajot tourne en rond. Reims, globalement pas foutraque, ne se prive pas de revenir au score peu avant la mi-temps en transformant un penalty assez généreux sur une faute de Boulaya, 1-1 (43e).
La donne va changer au retour des vestiaires. Battu à la vitesse par Niane, le Rémois Marshall Munetsi et son nom de général africain décide d’abattre le sénégalais en position de dernier défenseur, et laisse donc ses collègues en infériorité. Le Metz Que Un Club va donc jouer presque toute une mi-temps à 11 contre 10. Quand on sait la réussite que l’on a eu ces dernières semaines en supériorité, on est en droit d’avoir les gencives qui grincent. Pour autant, les Grenats ne se débinent pas et mettent une pression assez stérile sur le but de Rajkovic. Boulaya, Niane ou même Udol ne parviennent pas à faire mouche, et on sent poindre dans nos bas ventre la même frustration caractéristique de ce début de saison en peau de couille. Les minutes défilent, l’espoir s’amenuise, jusqu’à ce qu’un tonitruant Yade entré en jeu déborde sur son côté gauche et balance une merveille de centre au premier que Niane peut reprendre pour doubler la mise, 2-1 (87e). Les « FC MEEEEETZ » peuvent à nouveau résonner dans Saint-Symphorien, la victoire est revenue à la maison.
Metz Que des Notes :
Oukidja, 4/5 :
Le commentateur de TELEFOOT LA CHAINE DU FOOT ne s’y est pas trompé en répétant qu’Alex est le gardien qui réalise le plus de parades en Ligue 1 depuis 1932. Cet homme est aussi précieux que son jeu au pied est maladif.
Centonze, 4/5 :
J’aimerais pouvoir étaler ses montées de balle et ses centres sur des tartines de pain grillées et les déguster religieusement, tous les matins.
Boye, 3/5 :
Tient bon la barre. Kouyaté va devoir s’arracher pour aller le déloger.
Bronn, 3/5 :
Si on avait eu plus de lieutenants comme lui en 39, la Moselle n’aurait pas basculé côté allemand.
Udol, 3/5 :
On dit des latéraux offensifs remuants qu’ils bouffent leur couloir. L’Udol, déjeune.
Maïga, 2/5 :
On espère qu’il est seulement émoussé de son 3e match en une semaine. Sinon, c’est très inquiétant. Mais encore une fois, sa place n’est pas à la récupération.
Pajot, 3/5 :
Dans la lignée de mercredi, il n’a pas su exprimer sa partition de chien de garde. Là, il avait plutôt l’air roquet qui aboie fort mais ne mord pas.
Angban, 3/5 :
6 millions d’euros. *sanglotte en platt*
Nguette, 3/5 :
Une première période Bip Bip, une seconde période Coyote.
Boulaya, 3/5 :
Dépositaire technique du jeu messin. Il doit jouer toute la saison en 10 et soigner ses coups de pieds arrêtés comme il le fait sur le premier but. Et ne surtout pas écouter les tas de merde qui le sifflent en tribune.
Niane, 5/5 :
Un match loin d’être exceptionnel. Mais pourtant, il est à l’origine du rouge adverse et y va de son doublé. C’est tout ce qu’on demande à un attaquant. Être décisif, avoir la confiance, faire chier l’adversaire. Merci Ibra.
Les remplaçants, intéressant/5 :
Yade nous fait une excellente entrée en jeu, en percutant son côté. Nguette a du mouron à se faire. Ambrose a montré de l’envie, mais ses centres sont aussi douloureux qu’un orteil dans un coin de table. Tchimbembé n’a pas eu suffisamment de temps de jeu pour peser.
Hognon, frileux/5 :
Ses changements sont arrivés plus tôt, et il a été très inspiré de faire entrer Yade. Mais on ne va pas se mentir, le doublé de Niane est l’arbre qui cache la foret. Encore une fois incapable de faire évoluer son système de jeu alors qu’on est en supériorité, il s’en remet à un Boulaya rincé et un Niane plutôt chanceux. Mais on va encore aller blâmer les joueurs de ne pas savoir jouer à 11 vs 10, hein.
Et sinon :
On enchaîne samedi prochain avec un déplacement au Vélodrome contre un OM qui a l’air un peu fébrile. L’occasion sans doute de bien se faire démonter.
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Cette Académie est dédiée à Spaguet, supporter Grenat qui nous a quittés il y a peu de temps. On pense à sa famille, ses proches et ses potes de tribune.
« L’Udol déjeune ». Magique