L’espoir. N’est ce pas là une étrange maladie ? Elle vous surprend un matin, lorsque vous ouvrez les yeux. Le souffle court, le coeur battant. L’espoir fait vivre parait il, rend vivant. Il est patient, il attend des heures, des jours entiers, des semaines, des mois. Tapi dans l’ombre, il attend sa proie et frappe au moment le plus opportun, le plus inattendu. Il saisit à la gorge, crispe les muscles, altère la température corporelle. On se retrouve là, trempé, tremblant, sans voix, à vouloir y croire.

Et c’est ici même que cela empire, lorsque l’on commence à y croire. Car plus qu’une maladie, l’espoir est un horrible virus. Il se répand, se multiplie, s’étend, contamine, consume. Un seul être plein d’espoir et déterminé peut facilement emporter avec lui une foule de personnes, qui elles même pourront répandre à leur tour l’espoir. Il y aura bien sur les réalistes, les pessimistes, les terre à terre qui résisteront à la vague d’espoir et ralentiront l’épidémie. Mais c’est bien l’espoir de temps meilleurs qui ont conduit les peuples à la révolution. C’est l’espoir de l’inconnu qui a envoyé les colons naviguer vers l’ouest. L’espoir d’effacer vos douze derniers mois sans sexe qui vous a fait vous inscrire sur Tinder. L’espoir d’être multimillionaire qui vous fait lâcher 50 balles par mois à la Française des jeux. L’espoir rend fou. L’espoir rend con.

L’espoir se nourrit de feu, de sang, de rêve, de temps, mais surtout de contexte. Et c’est ainsi qu’à la faveur de deux matchs pas trop dégueulasses dont une victoire princière, qu’en dépit d’une sévère gifle infligée en terres angevines, qu’au constat d’un effectif adverse miné par les blessures et le feuilleton brésilien le plus merdique de la décennie, on se prend à y croire. On se prend à avoir l’espoir de prendre un point, voire même de battre le champion en titre. Celui là même qui nous en colle minimum trois dans le buffet à chaque rencontre, alors que nous ne sommes qu’un modeste promu que tout le monde aime à désigner comme un pécore allemand. L’espoir d’y croire, le permis de rêver.


4e journée : Metz – PSG

Un onze du meilleur tonneau, enfin presque. Puisqu’on se demande avec quelle mère Marvin Gakpa a-t-il couché pour ne toujours pas être aligné en tant que titulaire. Autrement, on fête le retour de Maïga avec tambours et trompettes.


Metz Que Un Match

L’espoir ne vivra pas bien longtemps. A peine dix minutes, avant de retourner au vestiaire et filer à la douche, puis quitter le stade. Lorsque Fofana a décidé que le PSG n’avait pas besoin de talent pour repartir de Saint-Symphorien avec le plein de points, en séchant Bernat dans la surface. L’arbitre ne s’y trompe pas et donne penalty, Di Maria transformera l’offrande sans problème, 0-1 (10e).

Et pourtant ce PSG n’est pas bien dangereux. Avec un géant portier Polonais inconnu dans les cages, et un jeune premier au milieu, le onze visiteur manque clairement d’automatismes mais est suffisamment en contrôle pour maintenir des grenats plutôt spectateurs que joueurs. Il y aura bien Centonze qui lancera au quart d’heure de jeu un Diallo assez inspiré pour tenter une frappe à 25 mètres, pas trop loin à côté. Dans la foulée, c’est le milieu adverse Gueye qui viendra nous rappeler que l’on est de bien pénibles brêles sur corner en envoyant la gonfle sur la barre.

Puis une fois encore, la stupidité prendra le pas sur le football. Pas celle des joueurs, concentrés sur leur match. Pas celles des supporters, ayant trouvé la brèche dans la stratégie répressive qui opprime notre sport. Non, c’est bien celle de la Ligue et de ses émissaires, qui au constat d’une banderole parodique viendra interrompre un nouveau match de football durant quelques minutes. On ne sait plus quoi penser du ridicule de cette oppression, qui n’en est plus à punir l’homophobie mais bien à punir toute forme de contestation. Et l’espoir qui permet de souhaiter une fin positive à ce combat s’amenuise à chacune des exactions de la ligue ou du gouvernement. Et à tous ceux – officiels, médias, badauds, déréglés du cerveau – qui ont trouvé cette banderole homophobe, vous desservez sa cause.

Verratti s’emploiera ensuite peu avant la mi-temps à enterrer définitivement l’espoir, en déposant son coup franc sur la tête de Choupo-Motig pour le second but, 0-2 (43e). Un énième signe que l’on doit se mettre à bosser les coups de pieds arrêtés, autant défensifs qu’offensifs, et que la Ligue 2 est loin dernière nous.

Car si ce PSG ne s’est jamais montré vraiment dangereux, il a su tirer profit des munitions qu’il avait à disposition pour abattre froidement l’espoir messin. On aura pourtant vu des belles phases de transition, un Diallo mordant et haletant au milieu de la défense parisienne, et un coup franc de Boulaya flirtant avec le montant de Bulka. On aurait souhaité voir la hargne affichée contre Monaco, un bloc haut qui prend l’adversaire à la gorge pour tenter de l’étouffer, comme cette phase de dix minutes consécutive à l’entrée de Gakpa où l’on a vu les parisiens semblant un peu en difficulté dans leurs trente mètres, et des messins agressifs sur le porteur du ballon.

En définitive, l’espoir s’est mû en regret. Le regret d’y avoir cru peut-être, mais aussi le regret de ne pas avoir fait mieux. Car cette équipe semble pouvoir faire mieux, à partir du moment où elle aura conscience de sa force. Elle saura alors faire naître bien d’autres espoirs, ceux de victoire.


Metz Que des Notes :

Oukidja, 3/5 : 
Une flying sortie hasardeuse et de longs dégagements en touche nous rappelle qu’Alexandre a toujours quelque part en lui cette âme de pompier pyromane.

Delaine, 3/5 : 
Des chevauchées toujours pleine d’allant, qui lui permettre de transpercer le flan de ses adversaires. Thomas Delaine, capitaine du Rohan.

Sunzu et Boye, 3/5 : 
Les centraux n’ont laissé qu’une demie occasion à l’adversaire dans le jeu, bien que John se fasse manger par Shopping-Moto sur le second but. De quoi être satisfait ? Pas totalement.

Centonze, 3/5 : 
Lui aussi, il a sorti les chevaux. Et la faute provoquée à quelques centimètres de la surface adverse méritait meilleur sort. Fabien 111 km/h.

Maïga, 4/5 :
Le retour du Roi. Il canalise tous les ballons, qui méritent quand même meilleure relance. Mais il y a deux FC Metz, l’un avec et l’autre sans lui.

Fofana, 1/5 : 
Coupable sur le penalty, il prend ensuite un jaune et concède le coup franc du deuxième but. Dépassé au milieu, il est loin des espoirs vus la saison passée. Et donne des raisons d’hurler si on le revoit titulaire lors des prochains matchs.
Remplacé par Angban (58e), 3/5 : Une entrée en jeu qui efface un peu les conneries de Fofana, et qui devrait le placer titulaire plus souvent.

Cohade, 3/5 : 
Toujours au four et au moulin, ce match a mis en exergue l’âge du capitaine. Il a semblé plus souvent sans solution qu’à l’accoutumé, et on devrait le voir finir moins de matchs cette saison.
Remplacé par Gakpa (70e), 3/5 : Son entrée coïncide avec une belle phase de possession et un regain d’allant. IL FAUT SACRIFIER COMBIEN DE VIERGES POUR QU’IL SOIT TITULAIRE BORDEL ?!

Nguette, 2/5 : 
Il a brillé par son absence sur chaque des ballons glanés par Diallo, à tel point de se demander s’il était bien ailier. Comme une pâte à crêpes trop liquide, il manque foutrement de liant.

Boulaya, 2/5 : 
Alors oui, il défend mieux. Mais bordel, n’y a-t-il pas mieux à faire avec le ballon que d’aller s’écraser la tronche dans la défense adverse chaque fois qu’il en a l’occasion ?
Remplacé par Niane (81e), non noté : Supersub contre le PSG, ce n’est évident pour personne.

Diallo, 4/5 : 
Il a eu tous les ballons qui lui étaient adressés, alors même que les clients d’en face s’appelaient Marquinhos et Tiago Silva. Mais devant le manque de solutions autour de lui, il n’a pu s’en remettre qu’à son audace et ses grosses couilles pour créer le danger. Sweet Habib semble entrer dans une nouvelle dimension. Celle de la ConforUber Ligue.

Oui, ce match a laissé apercevoir des motifs d’espoir. Le Metz Que Un Club a des armes pour aller chercher une place pas trop cradingue à la fin, s’il se met à croire en ses possibilités. Même s’il n’y a pas de doublure à droite, même s’il n’y a pas de joueur d’expérience devant, même si on voudrait un ailier à 20M€. Mais ça passe par quatre nouveaux points pris contre Bordeaux et Amiens lors des deux prochaines journées.


Et sinon :

  • Au classement : 15e à la 38e journée, on dirait pas non n’est ce pas ?
  • Les doigts toujours plein de grenat, votre serviteur est sur le Touiteur. Et pas toujours dans la bonne humeur.
  • Si vous êtes de passage sur la capitale (celle de la France, pas celle de la Lorraine) et que vous êtes supporters ou sympathisants du FC, ne pas hésiter à me contacter pour venir trinquer au QG Messin à l’occasion des jours de matchs.

2 thoughts on “Metz – PSG (0-2) : La Metz Que Un Club Académie veut y croire

  1. Le regret d’y avoir cru… Cela a parfaitement symbolisé mon état d’esprit sur la dernière saison de Metz en Ligue 1. Du coup, personnellement, je ne m’autorise plus ce luxe depuis longtemps.

    Bonne acad’.

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