Monaco – Metz (1-3) La Metz Que Un Club Académie se déplace à l’étranger

On se réveille le jour J, cœur battant, sourire franc. On sait que ça n’arrive pas tous les quatre matins de se lancer dans ce genre d’aventure, surtout quand on s’avoue être un supporter de canapé.
Le supporter de canapé, il ne manque pas beaucoup de matchs. Mais plutôt que braver météo dégueulasse, tarifs prohibitifs et arrêtés préfectoraux comme un vrai de vrai, le supporter de canapé profère des insanités depuis son salon, à moitié à poil et partiellement ivre, derrière un streaming roumain ou portugais. Le supporter de canapé est un savant mélange de couardise, pauvreté et flemme, bien calé derrière des tweets revêches, une bière tiède et une main dans le slibard. Alors quand d’aventure il lui prend de braver sa routine quotidienne, c’est tout son monde qui est bouleversé.
Évidemment, on inonde tout le monde de ce sourire franc, de ce cœur battant. On affronte les regards bovins, les sourires moqueurs, les quolibets, les incompréhensions. « Mais pourquoi tu fais ça, t’es débile ou bien t’es tombé de la table d’accouchement ? », « Tout ça pour les voir se faire massacrer en plus. », « T’es vraiment cinglé mon con ». C’est ce qu’on veut et qu’on redemande. Ca fait parti du jeu après tout, de supporter un petit club de merde. Mais cette chamade qui nous secoue le palpitant prévaut sur toutes les brimades. « Oui j’y vais, oui je vous emmerde, et oui, je m’en vais chasser de beaux souvenirs. »
On se barre du boulot à midi, sous la neige. Les transports sont en carafe, mais c’est l’aventure qui veut ça. Un aller-retour à Monaco en moins de ving-quatre heures, ça se mérite. Métro, RER B, Orlyval de mes deux, avion, tram, train, et nous voilà à l’étranger. Là où les Ferrari s’arrêtent pour vous laisser traverser la route, où les clémentines poussent dans les rues, où les patinoires sont installées sur le port, et où personne ne va au stade. Un autre délire. Plutôt de droite, d’ailleurs.
Quelle décontenance donc, au moment de faire des vannes avec les CRS qui vous palpent. « Deux téléphones ? C’est pour votre double vie ? », « Oui, un pour ma femme, et un pour ma maitresse. » Rires collégiaux, lourdeur maximale. Ca semble tellement facile une fois arrivé là, à gravir ces marches et à retrouver les copains Grenats. On sait qu’on ne sera pas nombreux ce soir, un mardi soir, à 960 kilomètres de la maison, ce qui ne fait qu’augmenter le plaisir. Sarregueminois, Messins, Thionvillois, la crème de la crème. Quelques gars de la Gruppa sont là, à se griller des clopes. Un couple se loge tout en haut de la tribune, loin de nous, par peur sans doute de choper la syphilis. Au total, une vingtaine de déséquilibrés sont venus poser leurs grosses couilles sur le parcage, habités par la folie que de rendre à ce genre de match.
Et enfin le voilà. Le terrain, les stadiers presque plus nombreux que nous, le vent qui saisit les os, les joueurs. Le football, tout simplement.

A Louis II, tout est beau. Les chiottes visiteurs, presque rutilantes. Le sandwich jambon beurre au pain proprement sec. La bière sans alcool dans un gobelet en plastique avec une paille. Une expérience de vie.

16e de finale de Coupe de France : AS Monaco – FC Metz

Voyez le tableau, notre équipe B (Delecroix notre gardien de Coupe, Jans, Hein, Jallow, Niane) qui affronte Falcao, Fabregas, un champion du monde en titre Sidibé, un autre qui l’entraine Thierry Henry. Sur le papier, on se fait bouffer comme des petits fours au bal princier. Mais on est là pour le plaisir, et pour se jauger contre une équipe qui va foutrement mal.
Metz Que Un Match :
On va pas se mentir, depuis le parcage, on suit pas toujours tout. On fait honteusement coucou à Gaillot, on blague avec les copains, on regarde le gros cul de Fabregas qui s’échauffe sur le bord du terrain, on vanne le stadier qui s’endort sur son tabouret. Mais on se rend quand même bien compte qu’on se fait carrément bouger sur les vingt premières minutes, avec un Rony Lopes en exergue, qui vient chauffer Delecroix sur coup franc (10e). On se fait bousculer, mais Monaco ne se réveille pas, comme d’habitude.
Et au milieu de tout ça, un gamin Thionvillois se décide à prendre sa revanche et illuminer le match. Sur un pressing tout d’abord presque anodin, Heinrichs décide de mettre Tielemans dans la merde. Le plan se déroule parfaitement et le Belge se chie complètement, avec une passe en retrait mal assurée. Puis Gauthier Hein, sans contrôle, adresse une ogive follement enroulée qui s’en va faire l’amour à la lucarne de Subasic. Vingt cœurs grenats qui explosent dans un stade qui sonne creux. 1-0, 32e.
Mais les locaux vivent d’encore un peu d’amour propre, et Sidibé viendra quelques minutes plus tard le prouver en trouvant Falcao d’un bon centre dans la surface. El Tigre n’est pas mort, tant le prouve son contrôle orienté et sa griffe imparable pour égaliser. 1-1, 39e.
Si les frappes monégasques sont nettement plus nombreuses à la pause, jamais les locaux n’ont montré une supériorité sur le Metz Que Un Club, laissant même entrevoir l’idée d’un exploit. Dans le parcage transit par le froid, on y croit en tout cas.
La seconde manche va le confirmer. Hein, dans tous les bons coups, servira Gakpa qui s’offrira le plaisir d’envoyer un missile sol-air à 30 mètres droit dans le filet de Subasic, pour un nouveau but fantaslip. C’est la folie dans le stade, presque. 2-1, 62e.
Pour parachever cette soirée hautement aphrodisiaque, une action collective d’une qualité à résoudre le conflit israélo-palestinien vient achever la bande princière. Parti de Jans, le ballon transite au milieu de terrain puis va trouver Balliu et Jallow à gauche. Le Gambien ne s’y trompe pas en trouvant Hein et son magnifique appel entre les défenseurs rouge et blanc, qui n’a plus qu’à servir Niane aux 6 mètres, seul face au but vide. La coupe est pleine. 3-1, 74e.
Ni le poteau de Falcao quelques instants plus tard, ni l’entrée de Fabregas ne viendront ternir le spectacle, qui aurait pu être plus humiliant encore. Anthony Gauthier, l’arbitre du match, jugera bon de siffler une faute totalement inexistante sur Subasic alors que Niane venait de s’offrir un doublé, évitant à Thierry Henry et sa bande de terribles affres anaux (84e).
Concernant mon anatomie, ce sont les cordes vocales qui ont le plus pris. Beuglant des « FC Meeeetz », des « On est chez nous », des « On est en 8e » ou des « Ici c’est Metz », nous avons correctement fait usage de l’acoustique de cette coquille vide. Les joueurs ne s’y sont pas trompés en venant nous remercier en fin de rencontre, faisant pleuvoir maillots et shorts sur nous en guise de gratitude.
On ne donnait peut-être pas cher de notre peau, mais nous l’avons fait. Je me suis plu à remettre en perspective le fait qu’un an et demi plus tôt, c’est les supporters de la Juve qui étaient là pour une demi de Champion’s League. Trois buts magnifiques et une qualif’ en poche. Si tous les déplacements sont de cette veine, je vais clairement cramer mon compte bancaire et en être régulièrement. C’est le meilleur remède contre l’impuissance.
Metz Que Des Notes :
Delecroix (4/5) :
Il a tenu bon la barre, tenu bon le vent sur les nombreuses tentatives adverses, en dépit d’un jeu au pied totalement anal. A même lâché son short en fin de match pour nous remercier. Il s’agirait de le prolonger.
Balliu (3/5) :
Capitaine d’un soir, il faudra lui rappeler que latéral droit c’est pas ailier. En témoigne l’autoroute qu’il a chaque fois laissé derrière son cul sur ses montées.
Sunzu (/5) :

L’autre femme de son entourage n’étant pas Falcao, puisque Stoppila est aussi coupable d’avoir laisser l’opportunité au Colombien de nous en coller une.
Fofana (3/5) :
Solide et dur sur l’homme, on l’apprécie quand même mieux en terres du milieu. Mamadouroukaï.
Jans (3/5) :
Il donne un peu toujours l’impression de ne pas savoir quoi faire de la gonfle. Il avait quand même deux bons clients en face, que sont Falcao et Rony Lopes. Et ça reste toujours mieux que Rivierez.
Gakpa (3/5) :
Si son but est un chef d’œuvre, il vient aussi cacher des mauvais choix et des conservations de balle qui ont mis en danger l’équipe.
Remplacé par Cohade (74e) (3/5) :
Entré pour récupérer le ballon et le brassard, Capitaine Courage a méticuleusement fait le taff et mangé son carton. Renaud Captur.
Maïga (4/5) :
Bien dégueulasse contre Orléans, il a su montrer là qu’il en avait sous la godasse avec une grosse intensité dans le pressing et la récupération. On n’est peut-être pas la poubelle des Verts tout compte fait.
Angban (3/5) :
Toujours en dedans depuis plusieurs semaines.
Remplacé par Rivierez (84e), non noté.
Je l’ai ovationné pour un dégagement en touche. Etre au stade rend con.
Jallow (4/5) :
L’envie et la vitesse qui nous manque, alors qu’on joue à la baballe depuis deux matchs. Et quand il est lancé sur l’aile gauche, Glik en a chié pour l’arrêter. Ablie Javelot.
Remplacé par Boulaya (78e), 3/5
Entré pour faire des grigris de merde et des fautes, donc pour gagner du temps. Ca a fonctionné, mais c’était moche.
Hein (5/5) :
Un but magnifique, deux passes décisives et un match XXL pour la demi-portion Thionvilloise. Que demander de plus ? De revoir ses soyeuses bouclettes plus souvent sur le pré, tout simplement.
Niane (3/5) :
C’aurait été passible de castration que de louper le but sur l’offrande de Hein. Son presque doublé masque ceci dit un match un peu mou, souvent au sol, et sans véritable poids sur l’apathique défense Monégasque. Ibou, sors toi les doigts du cul. Tu es capable de tellement mieux.
Le Metz Que Un Club est donc en 8e de finale. Le Metz Que Un Club n’est plus qu’à quatre matchs de l’Europe. Le Metz Que Un Club pourrait très bien se faire sortir par Orléans au prochain tour, puisque la défaite coule dans ses veines. Mais le Metz Que Un Club vous aime, et c’est tout. La bise aux barjots qui étaient avec moi en parcage, et surtout à celui qui m’a ramené à Nice sans contrepartie sexuelle. Ce fut une superbe soirée.
Klass & Deuch
De la bière… sans alcool… avec une paille… quelle indignité… sur un site de football anal, vous n’avez pas honte ?
vous aurez moins l’air de croque-morts qui sucent des dinosaures.