C’est donc ça une victoire ? Ca a un petit goût de reviens-y.

Avec la défaite logique mais pas infâmante à Astana en EL, la mauvaise passe rennaise s’est subitement transformée en psychose. Létang, dont l’interventionnisme est de plus en plus agaçant, a soufflé dans les bronches de ses joueurs et mis la pression sur son coach. Il aura ensuite suffi d’un article de presse au conditionnel pour que la tête de Lamouchi soit mise à prix en cas de défaite à Monaco. Ladite presse n’ayant pas son pareil pour galvauder les expressions populaires, elles en perdent parfois de leur force mais n’en restent pas moins vraies. C’est le cas pour ce Monaco-Rennes : « malheur au vaincu ».

Update : Létang a affirmé dans Ouest-France à l’issue du match son soutien à Lamouchi, en expliquant que l’important était la solidarité et la stabilité. Reste à voir si ce qu’il dit est vrai. Cela reste agréable à lire publiquement.

La compo :

Pour ce match tendu comme une starlette de téléréalité devant une dictée, Arrigo Sabri choisit de renforcer son milieu avec Zeffane ailier droit et Del Castillo à gauche. Sarr occupe la pointe et Ben Arfa se balade derrière lui, son poste de prédilection.

Le match :

La partie débute sur un faux rythme, conséquence flagrante du manque de confiance des deux équipes. Personne n’ose se livrer de peur de se faire punir en contre. A plus forte raison côté monégasque, où l’on est censé faire le jeu à domicile mais ne surtout pas offrir son postérieur aux accélérations de Sarr. Et quand on affiche une défense centrale composée majoritairement de catcheurs retraités, la chose n’est pas aisée. A chaque perte de balle, les hommes de Jardim souffrent et donnent plus l’impression de défendre en catastrophe que de vraiment maitriser les débats.
Effet immédiat : au quart d’heure de jeu, un corner botté par Ben Arfa arrive tranquillement dans les pieds de Da Silva, qui n’a plus qu’à reprendre victorieusement. Monaco 0-1 Rennes. La vivacité de lamantin obèse de Raggi et la non-sortie de Subasic à un mètre de sa ligne sont les cruels symboles du début de saison monégasque. La suite de cette première période est à la fois rassurante et frustrante côté rennais : l’équipe adverse a autant d’impact qu’un happiness manager en entreprise grâce à un bloc breton solidaire, mais avec 3 ou 4 points de plus au classement les hommes de Lamouchi auraient aggravé le score une main dans le slip. A quelques secondes de la pause, Raggi, soucieux d’aider les Rouge et Noir à retrouver le goût de la victoire, balance un crochet du gauche à Grenier et laisse donc son équipe à 10 pour la deuxième période.

Tout supporter rennais averti se souvient douloureusement du match nul contre Toulouse et ne se réjouit donc pas trop tôt. Art divinatoire foudroyant : Monaco égalise dès la reprise sur sa seule occasion par Falcao. Monaco 1-1 Rennes. L’exclusion de Raggi a obligé les Rouge et Blanc à revenir à une défense à quatre, ce qui nous pose finalement de sacrés problèmes.
Les Rennais, trouillomètre à zéro, s’en remettent aux coups de pieds arrêtés et aux éclairs de Sarr. Lequel est logiquement la cible des joueurs du Rocher. Si l’on buvait le nombre de jaunes pris par les Monégasques, on finirait rôtis. Alors que l’on se résignait à vivre une nouvelle désillusion, Subasic se sacrifie lui aussi à la cause bretonne : à la 77e minute, sur une frappe certes violente de Ben Arfa, le Croate se loupe complètement et permet aux Rouge et Noir de repasser devant. Monaco 1-2 Rennes. Heureusement pour nos sous-vêtements, Falcao et les siens se montrent incapables d’inquiéter Diallo dans le dernier quart d’heure. Rennes empoche enfin trois points.

Les joueurs :

Diallo : 2/5
Jamais une prise de balle rassurante, jamais un geste décisif. A l’image du but encaissé, pas scandaleux en soi, mais le gardien d’une équipe qui joue l’Europe doit sortir une frappe comme ça de temps en temps. On sait que ça ne sera jamais son cas.

Traoré : 2/5
Cantonné aux tâches défensives par la présence de Zeffane devant lui, il a souffert sur les combinaisons adverses et s’est fendu de quelques relances fatales pour nos slips.

Da Silva : 3/5
Un but, des coups de casque à la pelle, un match costaud.

Mexer : 3/5
J’ai envie d’être sympa avec lui, d’où cette note. Une partie correcte, mais il n’a plus l’étoffe d’un titulaire.

Bensebaini : 2/5
Rien de catastrophique mais trop timoré devant et pas assez sérieux derrière.

Grenier : 3+/5
La stabilité du bloc rennais tient énormément à la prestation de Clément. Il semble avoir trouvé son rythme de croisière, même si j’ai envie de le voir plus haut sur le terrain. Il aura 4 quand il arrêtera de saloper ses CPA.

André : 3/5
Etonnamment calme face aux bouchers du Rocher. Sinon, la première conséquence du placement de Grenier en 6 c’est que Benji se retrouve beaucoup plus souvent aux avant-postes. Problème : il est aussi lucide dans la surface qu’un teuffeur dans un tecknival.

Zeffane : 3/5
Beaucoup plus à l’aise lorsqu’il défend moins. Lamouchi a passé la première mi-temps à l’encourager, comme un père qui apprend le vélo à ses gamins. Ce n’est pas son poste préféré, mais il n’a pas été avare d’efforts et a régulièrement apporté le danger.
Remplacé par Niang (63e), plus impliqué que jeudi mais toujours pas intéressé par le fait de cadrer ses frappes.

Del Castillo : 2/5
Un début de match prometteur avant de s’éteindre complètement. Je persiste : il est pour l’instant un super-sub intéressant, mais pas encore un titulaire crédible.
Remplacé par Bourigeaud (63e), qui semble avoir retrouvé des couleurs, même si on est encore loin du niveau de la saison derrière.

Ben Arfa : 3/5
Un but, une passe décisive, des atermoiements irritants, un impact sur le jeu inexistant. L’amour-haine dans toute sa splendeur.

Sarr : 3+/5
Il a provoqué trois cartons jaunes et autant de nuits blanches parmi la défense monégasque.
Remplacé par Johansson (82e), histoire de fermer la boutique.

Relâchement général des sphincters dans la région rennaise grâce à ces trois points. Pour la manière on repassera mais l’essentiel était ailleurs. Les Rouge et Noir vont passer une trêve internationale apaisée, Lamouchi va pouvoir travailler plus sereinement et les organismes vont profiter d’un repos bienvenu. Je t’aime, Stade Rennais, mais tu auras ma peau.

ALLEZ RENNES

Marco Grossi

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