À l’occasion d’un discret remue-ménage impromptu, un petit morceau de gazon verdoyant apparaît à notre vue au beau milieu de la plaine gelée où chars russes et cadavres décharnés s’égayent habituellement. Cette motte luxuriante que seule la lumière d’un soleil avare se permet de fouler au pied, gardée jalousement des salissures de la vie par un cordon sanitaire lourdement armé et prêt à fracasser toute intrusion à coup de bottes cloutées et de haine recuite, ce foisonnement de vitalité imperturbable où grouillent insectes ivres et oiseaux pépiant joyeusement, s’il reste entouré de la plaine la plus morne portant désolation et raideur cadavérique au rang des réjouissances de la vie, lutte au quotidien pour sa survie. Mais qu’on ne s’en inquiète pas : bientôt le gris, le givre, la pollution carbonée voire l’hiver nucléaire habilleront de leurs tentacules la timide fontaine de jouvence et comme à un président de plusieurs club spécialisé dans les arnaques au marché des transferts, cela ne coûtera pas un kopek aux méchants : il suffit de s’armer de patience et de laisser le beau pourrir lentement de l’intérieur. Pour qu’aucun rire ne s’accompagne plus d’autre chose que de sarcasme.


Trott 2/5
L’enfant apparaîtra peut-être comme un grand espoir à son poste dans son pays d’origine un jour. Ce pays étant l’Angleterre, on lui suggère de vite prendre une autre nationalité, sans quoi il aura certainement l’impression de vivre éternellement ce prêt cauchemardesque à Nancy où sa défense sisyphéenne l’abandonne, l’abandonne, l’abandonne encore…mais cela est, après tout, un problème tout grand breton et nous on s’en cogne pas mal.

Lefebvre 2/5
Sa croix à lui est de ne devoir jamais être pris au sérieux, semble-t-il. Sans doute son physique de manutentionnaire de courants d’air a-t-il un rapport là-dedans, mais ce n’est pas pour autant une raison pour constamment le faire jouer à un poste qui n’est pas le sien, et ça avec trois entraineurs différents.

Bianda 2/5
Notre seule option un peu prometteuse à un poste déserté par le talent est un joueur qui n’est pas capable d’attacher ses chaussures si elles ne sont pas à scratch. Bon.

El Kaoutari 3/5
Mon bon ami, vous êtes un noble et élégant seigneur. L’on sait que la fatigue et la lassitude vous gagnent parfois. Nos amitiés à la famille.

Latouchent 3/5
Déchaîné au point de monter, dribbler, provoquer…d’autant qu’il a réussi à le faire sans se l’infliger à lui-même, ce qui n’est pas le moindre de ses progrès.

Akichi 2/5
Vous aussi êtes un vénérable chêne que ni vent ni tempêtes n’ont encore atteint de leurs tourments. On vous sent un poil ronchon cependant, peut-être serait-il temps de vous asseoir à côté de votre capitaine.

Al Aynaoui 2/5
Lui est jeune, un chiot aux yeux endormis encore tout frais, cherchant le sein de la mère et un but dans la vie. L’autonomie de ses jeunes pattes à peine acquise, il ne sait pas encore comment mobiliser toute cette belle énergie juvénile, au point de passer le ballon à l’adversaire dans des zones dangereuses. La faute est imputée aux ingrats qui ne lui parlent pas tout autour.

Bobichon 3/5
Il a de la ressource et comme chaque nouvel arrivant, nous offre de belles promesses qui bien vite ne seront pas tenues. Et nous de lui accorder les bonnes notes de bienvenue, d’encouragement et de détresses multiples à venir…

Bondo 2/5
Dans le doute et afin de soulever le soupçon au cas où d’aucuns nous accuseraient de l’avoir confondu avec un stadier ou un poteau de corner, nous assumons de dire que sa prestation fut anonyme.

Cissé 2/5
L’inanité de notre jeu offensif ne doit pas lui retomber sur le paletot, après tout il ne semble pas comprendre plus que les autres ce qu’il fait là…

Jung 2/5
Autant de gomina dans les cheveux que de raisons de se dire qu’il aura sa place en National. Avec nous, espérons.


Voilà, c’en est fini de la petite respiration de la Coupe de France. On ne sait pas si on rêvait, si on espérait quelque chose qui de toute façon aurait été annulé par une représentation en actes du contraire de l’idée que l’on se fait de la joie (au hasard, le PSG). Mieux vaut en rester là et se tourner vers d’autres objectifs plus concrets et plus faciles à atteindre comme cracher des gros mollards juteux sur les poignées de porte des fils de pute qui nous ont amené là, se lamenter sur notre triste sort, jalouser les autres supporters et les agresser en leur faisant comprendre par des messages passif-agressifs que non, ce n’est pas eux les plus tristes, ceci est notre monopole, nous en gardons propriété et dividendes.

Nous reviendrons, peut-être un poil plus assidûment, vous conter les derniers souffles de l’ASNL dans les prochaines semaines. Durant l’agonie, il est toujours intéressant de constater par quels subterfuges les ultimes soubresauts de vie tentent de persévérer. Bon et il y aura de la haine gratuite et de l’alcool, aussi. On n’est pas des bêtes.

Marcel Picon

2 thoughts on “Nancy-Amiens (0-2) : La Chardon à Cran Académie est soulagée

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