Nancy – Cholet (1-0) : La Chardon à Cran académie a du Pablo plein la bouche
et de six

C’est pas sale, c’est juste que je me retiens de vous en parler, de me lancer dans des lectures publiques de sa page wikipédia (l’Uruguayenne, pas la française, et c’est pas mes sept années d’allemand première langue qui vont aider à améliorer la réputation du pays en matière d’hébergement d’anciens nazis), parce que aussi, on n’aime pas trop aduler les personnalités ici…, l’histoire des grandes figures, des génies et autres têtes couronnées, nous on préfère les voir rouler au pied de l’échafaud, celles-ci. Et puis tu sais, on est toujours déçu. Toujours on apprend au détour d’une interview que ton acteur préféré adhère au parti des Connards Associés, que ce chercheur si pénétrant pénétrait surtout des gens sans leur consentement, que ton chanteur d’enfance a cette forte tendance à préférer l’argent facile aux principes qu’il défendait antan. Bref, nostalgie, mémoire et personnification des maigres satisfactions de l’humanité face à la galaxie incommensurable de dégueulasserie collective ne font pas bon ménage quand on tient à témoigner POUR UNE FOIS un semblant de joie et pourtant la tentation est grande.
La tentation est grande de chanter les louanges de ce petit bonhomme qui change nos vies en bien, pas seulement la mienne, pitoyable et sans envergure, mais celles, collectives et dignes des tas de gens qui ont connu les souffrances les plus infâmes, les rétrogradations techocrato-sportives, la gueule de pâté de campagne verruqueux de Gauthier Ganaye. On n’y croyait plus, on ne se doutait pas qu’un jour on puisse connaître à nouveau la fierté d’affirmer qu’on appréciait occasionnellement le jeu de ballon, on avait pour la plupart oublié même qu’un tel sentiment pouvait exister. Le premier réflexe aurait été de nous en détourner après un tel oubli mais pas avec Pablo. Pablo a fait renaître des sentiments là où on croyait que ne pouvaient exister que la sensation de se faire enfoncer un pieux rouillé dans le ventre. Merci Pablo.
Le match
Cholet n’en a pas grand chose à foutre de la petite histoire bedonnante dans la grande : les visiteurs partent avec le feu au cul à la recherche d’un but rapide et se montrent presque adroits dans des exercices qu’on n’a pas trop l’habitude de voir à ce niveau : coup-franc direct qui aboutit heureusement sur le poteau, centre au galbe audacieux pour une reprise de volée en première intention… c’est du football, on commence seulement à réapprendre de quoi il s’agit, vous seriez gentils de ne pas brusquer notre rémission. Martin Sourzac, lui, n’a pas oublié de quoi il s’agissait et doit s’employer pour éviter le drame, quitte à passer un branlon à ses défenseurs dans la plus pure tradition est-allemande.
La seconde période est vaguement du même acabit, avec tout de même quelques occases pour Nancy parce que faut pas croire que c’est trop la fête non plus. C’est un peu résigné à descendre de notre nuage que l’on voit le match entrer dans les arrêts de jeu sans but. Allez, un dernier corner pour nous mais qui marque sur corner de nos jours ? Surtout que Gomel n’est pas là, c’est Nangis qui tire, plutôt bien d’ailleurs, et là… PAF : Alassane Diaby crucifie leurs grosses darones sans pitié. Eh ben les amis…
Les notes
Sourzac 4/5
Des sorties sacrificielles dans les pieds de l’adversaire, accompagné de son meilleur poteau, des maladresses adverses en guise de véhicule et le voilà armé pour nous emmener dans le meilleur des road-trips entre copains, celui qui te change une vie pour toujours.
Delos 4/5
Avec ses percées sanguinaires, sa conduite de balle d’esthète et ses inspirations d’une autre division, il nous ferait presque l’effet d’un latéral en dépassement de fonction comme on n’en a pas l’habitude sous nos latitudes.
Mendy 3/ 5
Le combat était bon mais son gardien meilleur.
Pellegrini 3 /5
Encore capable de dingueries à ne pas montrer ni dans les écoles de football ni dans celles de forces spéciales, il poursuit tout de même sa route pour devenir patron de cette défense. Mais attention : ne devient pas Sebastien Puygrenier qui veut.
Tayot 3/ 5
Aussi folle que cette phrase puisse paraître après avoir connu des coachs du standing de Daniel Stendel ou Jean-Louis Garcia, oui, on ose l’écrire : les latéraux ne sont pas loin de donner satisfaction cette saison.
Carlier 4/5
Allez on sait pas trop si tu le mérites mais dans l’euphorie, voilà ta bonne note.
Diaby 5/5
Clutch et pour ne rien enlever on dirait qu’il a enfin fait un bon match
Carnot 4/5
Moui, faites des passes et laissez nous tranquille monsieur.
Lefebvre 4/5
Aussi peu adroit qu’il est volontaire, il a cette énergie du Yohan Mollo des familles qui se repose avant tout sur son intelligence éclatante pour faire basculer les matchs.
Rivas 3/5
Des duels manqués mais son placement était bon la plupart du temps. Reste qu’un peu de maladresse le place plus proche du phoque sous anxiolytique que du buteur providentiel dont le monde a besoin pour conquérir les sommets.
J’ai oublié personne ?
Marcel Picon