Nancy-Niort (2-2) : La Chardon à Cran Académie prépare l’avenir.
ils vont manger froid.

La vengeance. Fraîche, voluptueuse, éplorée. Elle tend ses bras d’or à l’ego mortellement blessé, sauvé in extremis par une flamme amie poussée par le vent. Te baiser le cul à la scie sauteuse, Gauthier. Par-delà toutes les souffrances, une seule libération possible est entrevue par celui qui a renoncé au suicide en repoussant dans un ultime effort la pire des tentations. Dissoudre tes globes oculaires avec de l’acide et les filer à bouffer aux clébards, Albert. Il veut désormais vivre, mais ce frisson de vie n’est plus mû par cette antique naïveté du jouisseur. Tout n’est plus à présent que haine, soif de revanche et désir inassouvi de violence. Te forcer à regarder quand tes enfants se dévoreront entre eux, Chien. Vous tous qui nous avez amenés là, vos noms sont entourés d’un cadre de sang dans une liste gravée sur ma peau au cutter rouillé comme autant de cicatrices qui ne se refermeront jamais plus. Le destin maudit de notre cher club que vous avez amené si proche du gouffre est inextricablement lié à l’expression la plus sordide de ma mauvaise humeur et ne connaîtra de répit que lorsque votre petit triumvirat de la mort sera rétrogradé à la condition de hamster mort dans un accident de sèche-linge. Puisqu’il est désormais reconnu que votre action n’a fait qu’empirer l’état déjà pas bien brillant de votre jouet, vous êtes automatiquement ravalés au rangs d’ennemis, mais pas ceux sur qui on peut compter pour avoir un peu d’honneur et jouer selon les règles, non : vous êtes les cloportes les plus mal élevés du placard, ceux qui jouent les touches au pied et qui crient « goal volant » en remontant le terrain le ballon entre les mains. Rien n’effacera vos impairs, votre incurie et l’odeur de vos dessous de bras de nos souvenirs qui sont moins de paisibles mémoires abstraites que d’insupportables traumatismes gravés dans les replis les plus profonds de notre chair. Mener l’ASaNaL à la victoire finale en Ligue des Champions ne suffirait pas à pardonner car toute notion de commisération a quitté notre sens moral pour n’être plus remplacé que par l’esprit bête et méchant de la vengeance, la vengeance, LA VENGEANCE.
On aiguise les fourches ; on déchausse les manches des pelles, sauf de celles que l’on a eu le temps d’aiguiser ; on se nourrit bien dans le seul but d’accumuler la somme de vigueur nécessaire pour abattre d’un geste autoritaire et légèrement primate l’objet contondant avec une force suffisante pour éclater ce gros os de la boîte crânienne et comme on n’a rien à bouffer, le contact nerveux de la fourchette aiguise nos dents TANT PIS ON VOUS MORDRA LE CUL JUSQU’À VOUS EN FAIRE TOURNER DE L’OEIL ET QUE VOUS EN CREVIEZ SALOPARDS.
On se concerte. On se consulte. On se réunit. On établit la stratégie à suivre afin de vite toucher l’organe qui fera passer de vie à trépas les importuns en maximisant les souffrances de préférence. On déploie des chaises pliantes dans une grande salle vide baignée de la lumière blafarde des néons sous laquelle s’étend une immense bannière rouge frappée d’un seul mot en lettres noires monumentales : VENGEANCE. On prépare le café, on époussette les nappes, on arrange un peu l’estrade. L’attente ne sera plus bien longue. On… on… on… mais qu’est-ce qu’ils foutent putain, pourquoi je suis tout seul ?
Le Match
Niort. On ne va pas ressortir les blagues sur le fait qu’ils se nomment chamois car le simple fait que l’on puisse présenter Niort comme un rival potentiel à la montée en Ligue 2 est déjà assez drôlatique comme ça. Du moins si l’on a encore la force de se placer du bon côté de la dépression nerveuse. Eh bien figurez vous qu’ils nous ont donné du fil à retordre ces salopiauds. Les connaisseurs du football diront que c’est bien normal puisqu’ils sont désormais coachés par l’inénarrable Philippe Hincshschchsberger, sorte de comique troupier de répétition qui pratique l’éternel retour dans les Deux-Sèvres (troisième pige au club, quand même, à ce compte-là c’est plus de l’amour, c’est de l’attraction malsaine, Philou) non sans être passé par Metz. Un séjour au cours duquel il a notamment appris la recette du fuseau lorrain et que tout gardien doit nécessairement jouer en grenat face à l’ASaNaL sous peine de se retrouver avec une petite bite en tire-bouchon pour le restant de ses jours.
Bon, ils nous donnent du fil, le tordent, le retordent si bien que celui qui est derrière notre but commence à trembler sur un coup-franc joué à la manière du cirque Pinder mais défendu par nos joueurs façon option jonglerie de la L1 arts du spectacle de la Sorbonne. Un dénommé Gasnier marque et rendons lui honneur : il a été plutôt bon, le gredin. Sur ces entrefaites, Nancy égalise rapidement par l’intermédiaire de Farade, qui en dépit de sa taille à faire pâlir un pipeline, marque du pied.
Les minutes suivantes ont beau être celles de la seconde période, le scénario est le même : Niort reprend l’avantage grâce à un pénalty concédé en dépit du bon sens et il faut, pour que cette histoire de haine glaciale et de rancœur mal digérée se termine mal, que la libération de tout un stade, l’apothéose du divertissement télévisuel, l’égalisation orgasmique quoique librement consentie soit l’objet d’un but de Gaëtan Bussmann, qui n’a même pas fermé le vasistas dans la véranda. J’ai besoin d’un bon pastaga, moi.
Les notes
Gignorio 3/5
De bons réflexes et une autorité dans sa surface relativement impressionnante pour son jeune âge. Il encaisse un péno sur lequel il plonge bien quoique un poil tard et n’a pas grand chose à se reprocher sur le premier but où la défense abandonne armes et bagages. Toujours poli et bien coiffé.
Carlier 2/5
Donne un péno qui ne rend pas honneur à un match réussi. Oui nous sommes cruel, c’est comme ça.
Pellegrini 3/5
Martyriser, maitriser, molester, le tout dans la bonne humeur et sans beugler d’insanités racistes (du moins pas qu’on entende, mais on est assez loin, tout de même) mais aïe ! Le voilà vite blessé et remplacé par un replacé. Reviens vite, champion.
Bussmann 4/5
Chien de la casse que voilà qui s’arroge le droit d’effectuer la plus aimable des actions tout en étant le plus méprisable des êtres-véhicules de service public.
Diaby 4/5
La polyvalence, Marcel aime ça, il a même reconverti son système nerveux en fil à linge, c’est vous dire. Alors quand il voit un zozo évaluer à plusieurs postes dans un même match, il est tout émoustillé, il remue la queue et donne des bonnes notes.
Bouriaud 3/5
Il aurait joué tout le match, on n’aurait pas tant vu la différence mais voilà, il nous a bien quittés à un moment, remplacé. L’histoire de sa vie.
Cissé 3/5
Très actif mais pas en réussite, pourtant son passage de petite tête de con pucelle et perso à moteur hyper-actif qui parvient même à relever occasionnellement la tête ne nous déplaît pas.
Tayot 4/5
Un latéral qui sait centrer obtiendra toujours la note maximum ou pas loin cette saison. Sauf s’il est à roulettes.
Gomel 4/5
Lui c’est le gros oui de ce début de saison et il n’a encore pas dérogé en se montrant actif, généreux et frétillant comme un petit teckel bien élevé.
Farade 4/5
On ne va pas tourner trop longtemps autour du pot, il nous rappelle vachement Maurice-Junior Dalé. Sans honte, nous avons fêté son but comme de gros sales, en mémoire du bon temps.
Nangis 3/5
Aussi généreux dans l’effort que la bouteille de pernod le vendredi après le boulot, aussi adroit devant le but que le poivrot qui la cajole.
Marcel Picon
c’est le retour de ARDA66 bande de cons !
Bon retour Arda 66