Nancy-Stade briochin (2-1) : La Chardon à Cran Académie déteste quand même Albert Cartier

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…mais elle aime les pâtisseries normandes

L’odieux côtoie la duplicité quand il s’agit de prodiguer les enseignements essentiels, dits « fondamentaux », aux malheureux pupille portant le maillot frappé du chardon : mathématiques de base ou comment additionner quelques passes afin d’aboutir à une équanime frappe cadrée dans un parallélépipède rectangle régulier sur un plan euclidien, rudiments de langue française où en grammaire correcte on place les épithètes de part et d’autre du substantif comme dans « triste con bronzé » sans que cela en modifie le sens, bien au contraire (mieux vaut l’avoir dans ce sens, d’ailleurs), compétences historiques classique où l’on évitera le roman régional et le récit par les figures afin d’éviter de placer les actuels sous-hommes entre le local poubelle et la porte des chiottes sur la frise de la glorieuse chronologie de l’AS Nancy-Lorraine… Mais les enseignements moraux si chers à nos têtes pensantes où l’on transmet le gentil sens républicain qui se rase la barbe et évite scrupuleusement les mosquées, que deviennent-ils ? Comment Albert Cartier fait-il entrer dans ces esprits embrumés la saine morale des besogneux, ce sens du devoir poujadiste aux relents de chagrin et de pitié qui manque à tous nos petits privilégiés mal dégrossis ? Ma bonne dame, je vous le dis : ils sont bien mal mis, ces affreux-là. De mon temps on passait le bac les yeux bandés tandis qu’un sergent instructeur germanique vous hurlait des aphorismes de Hegel pendant l’épreuve de maths et qu’un furet dressé se donnait pour mission de vous arracher les couilles avec les dents pendant vos oraux, et on en rigolait quand on voyait nos résultats, encore ! C’était une autre époque, d’autres mœurs, on n’avait pas peur d’une bonne guerre ou d’un viol collectif, après tout on était libres, libres, vous savez.

Maintenant que la droite Parcoursup a pris le pouvoir sur les bancs de touche et que plus un poète ne vient inscrire ses feuilles de matchs dans les termes de la Seconde République, le programme est clair : vous bosserez ou vous serez maudits, vous crèverez la gueule ouverte aux pieds du Déjà-là et tant pis pour vous si ces pieds ont trempé dans du crottin en arrivant en Forêt de Haye. Fort avec les faibles et pitoyable contre les moins faibles, Albert Cartier est de ceux qui tordent le bras au chef d’établissement au moment d’asséner l’appréciation la plus humiliante possible sur le bulletin et qui se dressent face aux parents mécontents avec l’aplomb des gredins pour affirmer haut et fort dans un charabia technico-licencieux un point de vue qu’il n’a pas lui-même réellement travaillé, ça vient comme ça, c’est parcouru de bouffées de malveillance et de reliquats d’une éducation défaillante, c’est le symptôme d’un atavisme trempé de violence et d’alcoolisme fœtal, ça filerait la chiasse à tout un bataillon de fusiliers marins, ça pue l’estomac d’un coyote mort depuis six jours, on n’en peut plus mais apparemment on ne s’en décrottera pas avant longtemps alors on fait comme nous disaient nos parents : serre les dents et baisse la tête jusqu’au brevet, dans six mois t’es tranquille. Ah les salauds, si on avait su…


Le match

L’équipe des Pitch se croit forcément en Coupe de France et joue la carte du petit irréductible contre le gros méchant qui ne laissera même pas la recette : pied au plancher, savates au vent, on fera nos lacets à la mi-temps. Bien aidés par une défense de lâches sur un coup-franc dans les premières minutes, les quatre-quarts ouvrent le score avec Kerbrat qui a le temps de toucher le ballon avec la tête, l’épaule, une partie non négligeable de son torse, un frôlement de couille, le genou…, et d’entrer dans le but avec le ballon avant qu’un Nancéien se décide à écarter les bras en signe de dépit. 0-1.

Assez vite, on se rend compte nonobstant que l’écart de niveau entre les deux équipes est à peu près équivalent à la différence de tonnage entre la barque à pépère et un porte-conteneur. Fort de cette comparaison foireuse, Neil El-Ayanoui s’en va boucher le canal de Suez avec ses grandes jambes. Garé en travers de la défense adverse, lui aussi s’élève et dunk avec autorité sur la tête de son vis-à-vis pour planter un fort joli but égalisateur en profitant d’un non moins joli centre de son capitaine : 1-1.

La seconde période est encore un peu plus pénible pour les Paris-Brestois. Ils ne voient ni le Mont-Saint-Michel ni le ballon, qui va s’écraser sur la transversale après une frappe de Cropanese, ils courent partout à la recherche de la recette du cidre et tombent dans les pommes quand, suite à un contrôle que l’on qualifiera de chanceux, le palmipède Diafra Sakho trompe leur gardien en déséquilibre : 2-1.

Quelque menue péripétie comme un front contre front pas loin de déclencher une générale est conclue par une exclusion de part et d’autre de l’adversité, Kerbrat chez les pâtissiers, Ndoye chez nous. Que chacun garde ses nerfs ou il goûtera au courroux d’Albert Cartier de Haute Sécurité, voir pire : se fera tapoter le cul en signe de reconnaissance par le prince des gobeurs Môssieur Gauthier Ganaye, encore présent au stade pour ramasser les louanges d’une renaissance dérisoire bâtie sur le champ de ruines dont il est un des auteurs. T’auras jamais la paix ici, sale peigne-cul.


Les notes

Sourzac 3/5
Pas irréprochable sur ce but encaissé rapidement qui illustre la marge de progression pas loin de l’infini de cette équipe sur coups de pieds arrêtés défensifs. C’est pas comme si Bebert le moraliste n’était pas prévenu, depuis son arrivée c’est comme ça.

Etcheverria 2/5
bientôt trois mois de compétition et on ne sait toujours pas qui c’est. Une telle discrétion tout en restant titulaire à chaque match, ça force l’admiration.

Mendy 3/5
bon match de papa défense, faudra confirmer ça quand ses adversaires disposent de plus de cinq calories pour finir une période ou qu’ils ne confondent pas leur pieds avec des outils de jardinage.

Pellegrini 3/5
L’homme en forme tout en étant remplaçant et vous ne voyez toujours pas à quel point Cartier a les yeux qui respirent la déchetterie.

Umbdenstock 2/5
Autre remplaçant qui tient vaguement la route, ceci dit il part avec un avantage indéniable sur Pellegrini : celui de remplacer un joueur mi-homme mi-fourgonnette (mais elle ne tient la route qu’à l’arrêt, bien calée dans son fauteuil après deux bouteilles de Gris).

Ndoye 1/5
Bah alors, on fait un match honnête puis on salope tout avec un final digne des rois de la bagarre ? Faudra calmer vos nerfs de petit hooligan la prochaine fois monsieur, bien des Messins attendent votre retour pour préparer leur entrée prochaine dans le Natianal (on leur manque trop, regardez leur classement hahaha).

El Aynaoui 5/5
Le pinacle de la formation nancéienne du moment, le futur détenteur de nos cœurs, l’enfant qui devient homme sous nos yeux, donnez lui le numéro 25 mythique de Benoît Pedretti.

Nangis 3/5
Comme toujours très actif mais on dirait qu’il a manqué de réussite dans ce match (il a joué ?).

Cropanese 4/5
Des occasions à la pelle, une passe décisive de toute beauté : la liste est courte mais dense. On a besoin d’un capitaine qui se comporte correctement comme il le fait pour tenir tête au capitaine de pédalo qui s’arroge le droit de coacher ses malheureux coéquipier. L’ennemi intérieur n’est pas toujours celui qu’on croit.

Giacomini 2/5
S’est plus illustré par ses retours défensifs, seul moyen de toucher le ballon, que par ses inspirations devant la surface adverse. Un lancement difficile, mais tout devrait rentrer dans l’ordre bientôt. Quand il retrouvera le banc.

Sakho 3/5
Maladroit et souvent en retard, il a tout de même fini par planter en imitant les grandes figures pathologiques de son nouveau club comme Maurice Junior Dalé ou Mamadou Thiam. Les prémisses de son adaptation enfin consommée ?

Marcel Picon

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