Je vous vois déjà, tapis dans l’ombre, prêts à vous caresser la nouille dans l’espoir de l’abandon, du suicide, du désespoir, que dis-je, du maraboutage – puisqu’il semble que cela soit de mode. Et bien je m’en vais vous rétorquer cette vérité éculée mais pourtant bien réelle : putain, ça fait du bien quand on gagne un match.

Intermède. Je n’arrive pas à me faire une opinion définitive. Rani Assaf n’en a-t-il réellement rien à branler de l’état du club et de la désertion du public, ou bien au contraire sort-il en cachette la nuit sur les internets pour épier les ragots et se repaître de nos larmes ? Bon, écoutez. Je sais, c’est moi qui ai commencé à en parler, mais hey, si on arrêtait de penser à lui, juste 5 minutes ? Si on se faisait du bien ? Dites, on va pas se laisser déprimer ad vitam æternam par le premier connard vendeur de téléphone venu, non ?


MARAVAL

POULAIN – DE GEVIGNEY – GUESSOUM

VARGAS – LABONNE – FOMBA – N’GUESSAN – BURNER

TCHOKOUNTE – KONE


LE MÂCHE

Sur l’échelle de satisfaction, nous classerons cette partie dans la case « victoire de tâcherons », mais il y a paradoxalement là quelque chose de profondément optimiste. Des cracks, non, mais au fond en voulons-nous vraiment des cracks ? Allons, fi des esthètes et des m’as-tu-vu, et que vivent les pue-la-sueur et les bons chevaux ou les gros bourrins tu as le choix, c’est finalement d’eux qu’est toujours venu notre salut. Puisqu’il n’est temporairement question ici que du spectacle vu de la pelouse, prenons ce qu’il y a à prendre : tout n’est pas flamboyant, mais cela fait une éternité qu’on n’avait pas vu nos gars se sortir collectivement les tripes. C’est un début.

En termes plus rigoureusement footballistiques, cela dirait qu’on a bien débuté le match, avé de l’INTENSITEYY et de la furia dans le CONTAACT avant de baisser de rythme pour une fin de première période franchement pète-burnes. Mais on a des satisfactions notables : la défense est hermétique malgré la sortie sur claquage de Benoît « ce bel homme » Poulain, victime sans doute autant de son âge que des imprécations twitteriennes de tous ces jeunes puceaux qui n’étaient encore qu’une giclée de foutre lorsque Benoît portait déjà le brassard (niquez-vous tas de jeunes branleurs) ; le milieu est par séquences prometteur, avec un N’Guessan en nette prise de confiance et un Labonne chien fou. C’est encore la liaison vers l’avant qui pêche, c’est quand même emmerdant d’être obligé de marquer des buts, c’est vrai.

On débloque finalement le match sur une belle ouverture du susmentionné N’Guessan pour Koné qui contrôle et ajuste (1-0, 54e). Et là, là, là, alors que nous avions jusqu’ici pour habitude de gérer les avantages avec le même sang-froid qu’Alain Finkielkraut devant la modernité, voici-t-il pas que la fin de match est finalement assez tranquille. Faut-il y voir notre sérénité défensive ou bien les limites de l’ogre lavallois, allez savoir, mais on prend.


LES COLLÈGUES

MARAVAL (4/5). Peu à faire mais propre quand il fallait.

POULAIN (non noté). Rapidement claqué derrière la cuisse, il est resté droit et fier comme la justice pour sortir du terrain. Avoir la classe même en boitant, ça ne s’invente pas. Reviens vite. Remplacé par SADZOUTE (3/5), qui a plutôt bien fait le boulot.

DE GEVIGNEY (4/5). Une dégaine beaucoup plus white-trash que son patronyme, et un plaisir visible dans la castagne : ça commence à devenir vraiment prometteur.

GUESSOUM (3/5). Un peu fragile en comparaison, mais ce soir on est sympa.

VARGAS (2+/5). Peut-être moins en vue que sur les matchs précédents, mais c’est sérieux, c’est impliqué.

LABONNE (3+/5). La vraie bonne surprise pour moi : il me semblait très limité jusqu’ici, mais il se révèle capable d’être un vrai clébard, c’est plus emmerdant pour l’adversaire que réellement esthétique, mais ne faisons pas la fine bouche.

FOMBA (2+/5). L’activité de Labonne lui permet de se concentrer sur ce qu’il sait faire. Allez Lamine, prouve-nous qu’on a tous eu tort de te chier sur la tête.

N’GUESSAN (4/5). En temps normal, les Costières auraient déjà chanté ton nom, gamin. On ne s’enflamme pas, mais didju l’érection va être dure à dissimuler longtemps. Remplacé par DELPECH qui s’est bien mis dans le rythme.

BURNER (2+/5). On l’a souvent vu très mauvais, là c’était juste moyen, communsymbole d’une équipe de peintres qu’on aimerait commencer à aimer.

TCHOKOUNTE (3/5). Le joueur de devoir qui donne son corps à la science, horripilant par séquences mais qu’on aimerait voir marquer en récompense des kilos de barbaque qu’il déplace à chaque corner. En espérant que le retour de nos milieux pourra lui donner plus de munitions.

KONE (3/5). Le type chiant, qui passe son match à faire de la merde mais qui marque quand même parce qu’il a plus de talent et qu’il pourrait devenir un sacré joueur s’il était un minimum régulier. Connard, va. Remplacé par BENRAHOU, dont on a appris qu’il ne partirait peut-être finalement pas : son état d’esprit sera l’énigme de la saison.

Gros rythme à venir la semaine prochaine avec déplacements à Grenoble et Valenciennes : on en saura un peu plus sur les (timides) espoirs entrevus ici, à voir si l’optimisme était légitime ou non. Dans tous les cas, on pourra toujours chier sur la tête de Rani. Bises et allez Rouges !

Karoud

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