Et avec panache.

Note de service : nos aimables lecteurs auront peut-être noté l’absence de retour académique suite au non-match de Coupe de France qui se solda par une défaite à Grenoble, un triste vendredi de fin d’après-midi (18h, niquez-vous les diffuseurs). En voici les raisons… non, en fait n’en voici pas les raisons, après tout on va pas faire semblant de respecter un club qui nous défèque dessus depuis des lustres.

PREAMBULE

Nous voici donc de retour au « Stade provisoire de transition des Antonins », sa tribune visiteurs en kit, sa vue imprenable sur l’autoroute, ses tourniquets en panne et, last but not least, sa pelouse ! Ah, messieurs, mesdames, la pelouse ! Légitimement vantée pour sa qualité par notre illustre Jean-Jacques Bourdin national, cette pelouse s’apprête à effectuer une entrée fracassante dans le « Nîmes Olympique Hall of Fame », trônant en bonne place à côté de la doudoune sans manches de Jérôme Arpinon et des caisses de pinard dans les vestiaires. Passons aussi sur l’assourdissant silence du club suite à l’organisation cauchemardesque de la première dans notre nouveau stade, après tout pourquoi faire bosser un CM dont le travail consiste désormais officiellement à pondre trois tweets moisis par match, et après tout pourquoi faire globalement semblant d’en avoir quelque chose à carrer de ton public ? C’est le football du futur, Messieurs dames, les pleutres, les chialeuses et les nostalgiques, passez votre chemin : vous n’êtes pas dignes de recevoir la pensée complexe de notre jupitérien Rani (trois fois loué soit ton nom, Ô toi Lumière des lumières).

LE MATCH

Forme d’hommage à Sa Suprême Ranifissience, la première MT est un « condensé NO-2023 », avec tentatives de tiki-taka sur champs de patate et plans du réalisateur sur les mottes de pelouse qui se barrent : y a pas à chier, quand il s’agit de passer pour des tocards, on est les plus forts. On rentre aux vestiaires satisfaits du point du nul en se demandant ce qui pourrait bien clocher.

Une attaque de l’équipe adverse, au hasard ? Enfin voyons, il en faudrait plus pour déstabiliser nos gars, non ? Non (1-0, 47e). Notons tout de même qu’il y eut un bref temps d’espoir dans ce match. S’agissait-il d’espoir ou d’un simple haussement de sourcil devant un évènement incongru, je ne sais pas, mais force est de constater que c’est toujours un pincement au cœur de voir ton équipe marquer. Il faut le noter surtout quand ça fait trois matchs que tu ne l’as pas vu. Centre côté droit de Saïd pour Tchokounté, qui rate la balle mais gêne le gardien, ça finit au fond (1-1, 53e). L’ami Rafiki (oui, en Swahili « rafiki » signifie « ami », d’ailleurs le saviez-vous, « simba » veut dire « lion ») se fend alors d’une célébration de semi-demeuré, avec double salto arrière très blessure-friendly, le genre où l’envie te prend de lui mettre une mandale pour qu’il reste dans son match. Bon, les messins se chargent de le faire, puisqu’ils perforent notre défense dans la foulée via Sabaly, histoire de nous rappeler que cette saison doit et devra rester placée sous le signe du désespoir. Le vrai désespoir, l’intégral, celui de type « bouteille de mauvais whisky séchée tout seul sur tes chiottes à 3h du mat’ », avec la diarrhée en prime (1-2, 55e).

Le troisième est encore plus sale : Vargas se fait manger à la course, Maraval relâche, Poulain se fait bouger sur le deuxième ballon, c’est bien fait pour nous et c’est déjà rideau (1-3, 59e).

Cela dit, soyons justes et mesurés dans nos observations : force est de constater que même déjà foutus, nos gars essayent encore de produire des actions construites. Beaux joueurs, les Messins continuent aussi, mais mieux : récup haute, petite chandelle en profondeur de type Fifa 23, Poulain et Djiga sont aux fraises, et Mikautadze peut tranquillement lober Maraval de façon habile, esthétique et humiliante. C’est la piquette, Jack (1-4, 89e).

Or donc, il est tout à fait patent que nous sommes désormais dans une merde, disons, fort conséquente. Prochain match au Havre, défaite fort probable et perspective très réelle de voir Sainté nous doubler pour de bon.

Alors non, les carottes ne sont pas cuites. Il est encore tout à fait possible qu’on arrive à se sauver, même si les signaux sont tous au rouge et que les planètes s’alignent pour que le NatiAnal nous tende à nouveau ses bras velus. Mais que veut-on au juste ? Se sauver pour quoi ? Pour une nouvelle saison de transition dans notre stade en kit, avec une équipe bricolée à la va comme je te pousse par notre Pédégé-dircom-scout et sa légendaire morgue auto-satisfaite (j’ai hésité entre ça et « sa gueule de gros enculé ») ? La perspective d’une descente, pour déprimante qu’elle soit, aurait finalement au moins le mérite de révéler à tout le monde le charlatanisme du personnage et de nous rendre notre club en même temps que les restes de notre dignité. Alors merde, tiens.

LES NOTES

MARAVAL (1/5). Lâché par sa défense, mais a tout de même montré autant de charisme devant les contre messins qu’Hugo Lloris face aux pénos argentins.

BURNER (2/5). Très concentré sur ses tâches défensives afin d’éviter de passer pour un con, quitte à ne pas dépasser la ligne médiane, on ne sait jamais. Remplacé par SADZOUTE

« – Hey y a pas faute là Monsieur l’arbitre ? 

– Sadzoute, Messieurs. »

POULAIN (3/5). Immunité activée pour le Capitaine, pourtant auteur d’une prestation bien moyennasse. Disons que sans lui on s’en prend 6.

DJIGA (2/5). Nouveau concept à lui faire découvrir : la règle du hors-jeu. Le football, ce sport merveilleux qui t’offre des surprises tous les jours.

LABONNE (non noté). Du classique plutôt solide avant sa sortie sur blessure, il laisse sa place à VARGAS (1/5). Quelques sursauts par moments, de type soubresauts de la truite échouée sur la berge. Sinon, il s’est complaisamment laissé pisser dessus par son vis-à-vis.

FOMBA (1/5). J’ai beaucoup insulté sa mère, au fil des années. Ces derniers temps, nonobstant sa légendaire nonchalance, ses pertes de balle suicidaires et son body langage aussi convaincant que les excuses publiques de Noël Le Graët, j’ai presque de la peine pour lui, à le voir ainsi perdu tout seul au milieu du terrain, dans une errance mélancolique et j’ose le dire, presque Rimbaldienne. S’il pouvait prendre la peine d’écrire…

N’GUESSAN (1/5). C’est le drame quand tu as dans une équipe un type manifestement trop fort pour ses coéquipiers. Est-ce que les autres influent sur lui, ou veut-il se mettre à niveau par pure bonté d’âme ?

PAGIS (1/5). Paumé sur son côté, s’est traîné inutilement jusqu’à son remplacement par BENEZET, dont on commence à se demander à quel moment on a pu croire que son retour était une bonne idée.

BENRAHOU (2/5). Des petits gris-gris mi-kiffants mi-horripilants. Son remplacement par Guessoum, défenseur central (enfin, sur le papier), alors qu’on perdait 3-1, est sans doute une preuve du génie tactique de Fred Bompard.

SAÏD (2+/5). Allez, y a un but (non intentionnel, mais tout de même). Pour le reste, que c’est mauvais.

TCHOKOUNTE (3/5). Le seul qu’on sente un temps soit peu capable de bouger les défenses adverses. Impossible de ne pas l’aimer. Remplacé par KONE, qui se débrouille pour rater un truc immanquable à la 65e.

Sur le banc : BOMPARD (0/5). J’aurais plus envie de le plaindre que de le détester s’il n’était pas arrivé avec en bandoulière une aussi grosse confiance en lui-même. Presque aussi détestable que son ex-mentor Rudi Garcia, ce qui n’est pas une mince affaire. Quatre matchs, 2 buts marqués (dont un péno inexistant) et déjà l’impression d’être à bout de souffle, c’est quand même assez fort.

Sinon… Apéro ? Allez, la bise.

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