Allô oui bonjour c’est la crise

Après la défaite difficile à digérer contre Kiev, les Rennais retrouvent la L1 à domicile contre Reims. L’occasion de se rassurer ou de commencer à vraiment s’affoler. Devinez ce qu’on a choisi ?

La compo :

On revient à un 4-2-3-1 plus classique, avec cette fois Sarr en pointe, Del Castillo et Bourigeaud sur les ailes.

Le match :

THE FALL.

Nous sommes le 28 octobre.
L’automne est tombé.
Le Stade Rennais a perdu un match de football.

Et je voudrais vous parler d’abscission :

La Terre produit seize tonnes de matière végétale chaque seconde. Le chiffre inclut les séquoias géants, les saules, et les radis ; la pousse du gazon entre deux bons matchs du Stade Rennais aussi. Il s’agit d’une info précieuse car elle est neutre et incongrue. Une pure donnée chiffrée que vous pourrez placer lorsque vous serez embarqués dans une activité sociale qui vous emmerde :

« …et du coup, j’ai compris au bout de deux semaines que c’était la prise électrique du bureau de Jean-Charles qui ne fonctionnait pas ! La trottinette n’y était pour rien ! Non mais quelle aventure !
— Ahah, génial Michel !
— Ça va Minou ? Tu ne dis rien.
— On produit seize mille kilos de matière carbonée issue de la photosynthèse à la seconde, radis inclus.
— …
— …
— Il reste de la quiche à la truite fumée, quelqu’un en veut ? »

Seize tonnes à la seconde, putain de merde, et il a tout de même fallu qu’on tombe dans l’autre règne : le polyarthrique, l’expectorant diarrhéique ; le règne animal.

Je voudrais être un arbre.
Quand il sent que plus rien de bon n’adviendra, que la lumière se fait aussi rare qu’un filet qui claque, et que les flaques devenues solides n’apaiseront plus sa soif, l’arbre, lui, renonce. Il ne pourra plus boire, mais l’eau qu’il contient continuera de s’échapper par les stomates de ses feuilles. Puisqu’il se sait condamné à une sécheresse infinie, il n’hésite pas. Les parois de ses cellules fondent sous l’acide de sa résolution. Sa frondaison dispersée par les vents est un messager de la mort pour ses congénères.

Il est un squelette ligneux et froid.

Il n’entend plus rien.
On lui fout la paix.
Au-dessus de lui, le ciel est parfois clair.
S’il est chanceux, il deviendra une cabane pour un gamin qui préfère le basket.

Love.

K.

Ce que mon collègue Kireg essaie de vous dire de façon poétique, c’est qu’on a vécu un sacré gros match de merde.
Peu d’envie, des erreurs techniques à la pelle, un jeu stéréotypé passant uniquement par les ailes et des « leaders » aux abonnés absents. En face, Reims n’a pas eu à forcer son talent mais a joué de façon appliquée et nous en a collé deux dans le buffet.
Après le coup de sifflet final, plusieurs joueurs sont allés discuter avec le RCK qui avait auparavant scandé le nom de l’entraineur.
Autant dire que la crise vient de se garer, le temps de trouver l’entrée elle sonnera très bientôt à la porte.

Les joueurs :

Diallo : 2/5
Il s’est montré très fébrile, avec des relances qui nous ont valu plusieurs changements de slip. Apparemment blessé, il a cédé sa place à la mi-temps à Koubek : 3/5. Pour son retour, le Tchèque n’a pas eu grand chose à faire, à part voir le ballon finir dans les filets. Mais je le trouve bien plus rassurant que Diallo.

Traoré : 2/5
En première mi-temps, c’était portes ouvertes dans son couloir. Un peu mieux par la suite, sans vraiment apporter devant.

Gélin : 2/5
Pas vraiment bon, pas catastrophique non plus. On est loin du niveau de la saison passée.

Da Silva : 2/5
Toujours solide en défense, il a essayé de participer au jeu, mais la plupart du temps ça s’est soldé par des relances ratées.

Bensebaini : 2/5
Il y a toujours de l’envie, il essaie, il tente. Sauf que, comme votre gosse qui continue à colorier à côté à 11 ans, non seulement c’est moche mais en plus ça devient inquiétant.

André : 2/5
Quand tu te fais bouffer par Romao, c’est qu’un truc a foiré.

Grenier : 2-/5
Jusqu’à l’entrée de Léa-Siliki, il jouait presque en défense centrale pour ressortir les ballons. Non seulement ça lui faisait faire 50 mètres à chaque fois, mais surtout s’il était en défense, il ne pouvait pas être au milieu. C’était mieux un cran plus haut. Et on va dire que je m’acharne, mais ma grand-mère tirerait mieux les CPA que lui. En attendant, on a dû en avoir une quinzaine, un seul a débouché sur une occasion.

Del Castillo : 2/5
Toujours pas.
Remplacé par Niang (56e) : a passé son temps hors-jeu ou planqué entre les deux centraux.

Bourigeaud : 2+/5
C’est mieux. C’est toujours pas bien, mais c’est mieux. Prochaine étape : violenter Grenier pour récupérer les CPA.

Ben Arfa : 1/5
Toujours aussi agaçant, sauf que cette fois-ci il n’y a même pas eu les percées frisson.
Remplacé par Léa-Siliki (69e) : son entrée aura eu le mérite de faire monter Grenier d’un cran. On l’a senti impliqué, mais on a tellement joué à l’envers que ça a été vain.

Sarr : 1/5
Le problème avec Isma, c’est que lorsque ça ne marche pas, il s’entête de façon encore plus caricaturale. Contre Reims, il a passé son temps à pousser sa balle 3 mètres devant en essayant de faire le tour de la défense : Abdelhamid l’a mis dans sa poche.

Ca devient inquiétant, tant le niveau affiché a été faible. D’autant plus qu’on enchaine Caen, Kiev et Nantes. Si on ne ramène pas 6 points en championnat et un nul en Ukraine, Sabri commencera à avoir chaud au cul.

ALLEZ RENNES

Marco Grossi

3 thoughts on “Rennes-Reims (0-2) : La Breizhou Académie s’enfonce

  1. Oui, voilà, c’est ça que je voulais dire : un sacré bon gros match de merde des familles.

    Mais comme on est toujours payés à la ligne, bah j’ai filé la métaphore.

    1. Métaphore qui m’a valu de jolis compliments du type « le pseudo poème de K m’a beaucoup fait rire »

      Comme quoi, il y a toujours de l’espoir !

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