Rouen-Nancy (0-1) et Le Mans-Nancy (0-4) : La Chardon à Cran Académie regarde le monde tomber
double trouble
On en a vues des choses, même pas pour avoir voulu tout voir, contrairement à la pulsion scopique impulsée par le capitalisme (et qui s’intensifie à l’approche de la fin décembre, vous savez, nous savons je sais que vous savez, vous savez que je sais que vous savez MERDE). Tout devrait être vu surtout ce qui le mérite le moins. Le foot fait bien évidemment partie de ce délire panoptique qui nous étreint. Or donc on a vu, on ne voulait peut-être pas assister à tout ça mais selon notre principe naissant de laisser tout se péter la gueule sans bouger, on reste en poste sans trop râler.
Les matchs
Une laborieuse, une éclatante : Pablo nous a offert un panel large et diversifié de son échantillonneur de victoires, un panachage multicolore de ses talents pour concasser l’adversaire tour à tour en lui laissant croire à l’opportunité d’un résultat, ou en ne lui laissant impitoyablement aucun espoir de respirer dans une rencontre.
Qu’elle soit cruelle ou pleine de mansuétude, notre divinité techno-futuriste du ballon à mensurations bouddhistes s’enivre des seuls succès de ses petits chardons, empruntant à toutes les nuances du succès les conditions de possibilité de son existence. Transcendantalement bel et bon, Don Pablo offre enfin un bon début de saison à Nancy et nous propulse du même coup dans le fauteuil des espoirs de montée ; comment résister à ses appâts ?
Des notes ?
Pour un duo de matchs victorieux, on ne décerne pas de notes mais on salue quelques performances marquantes. Le retour à des standards qui sanctionnent vertement une contre-performance sur la base d’une punition collective n’en sera que plus cinglant au moment de parler d’une défaite à domicile contre un canard boiteux. Un constat qui ne surprendra personne toutefois : cette équipe joue mieux lorsque Dabasse n’y figure pas.
Sourzac
Inspiré des meilleurs en plongeon, il excelle généralement sur sa ligne sans la franchir dans le mauvais sens.
Experience
Présent dans l’impact et à son poste au moment de défendre : il semble, sur ces deux matchs, prêt à assécher nos vannes sur son nom peu commun en battant en brèche nos a prioris (oups).
Thiaré
S’enflamme parfois et traverse le terrain balle au pied tel un goal volant de cour de récré, mais il a l’élégance de se replier une fois qu’il a foiré sa percée, contrairement à certains.
Saint-Ruf
Assez solide pour que la charnière qu’il dirige lui ressemble, tout en accusant la souplesse de ministre de l’intérieur que l’on redoute dans tous les Basic Fit pour chevaux de Vendée.
Julloux
La constance du jardinier qui arrose ses tomates avec la même marque de Roundup assassin. L’os de Max s’en sort toujours brillant, mais Max a perdu tous ses crocs, ses poils et ses petits dans une séquence tragique, arrêtez c’est la faute à la gauche.
Ebonog
Fort mais ne joue plus trop, on se demande pourquoi mais tant que ça gagne, confiance.
Carlier
L’homme est bel et bon, il a l’allure de celui à qui on payerait volontiers un baron dans un rade crapouille de Nancy, s’il en restait.
Gomel
Une feinte puis une vraie frappe, oui il a osé, de l’extérieur de la surface : c’est même pas de la nostalgie, c’est juste du football.
Bouabdeli
Dans une position plus basse qu’à l’accoutumée, il s’est mué en passeur et même en créateur généraliste avec un certain succès, signe qu’il faut parfois éloigner certains attaquants du but plutôt que de les en rapprocher quand on veut les voir performer.
Evans
Son utilité se résume avant tout à défendre voire à prendre un carton jaune “tactique” selon le bon vieux principe de l’ailier défensif placé là pour ne pas gêner les autres sur le terrain.
Touré
Il faudra bien qu’il marque à nouveau un jour, même lors d’une défaite s’il le faut, pour reprendre confiance (suspens : que va-t-on découvrir dans la prochaine académie ?).
Marcel Picon