Saint-Etienne – Ajaccio (3-1) : L’Aiacciu Académie livre ses notes et raconte le déplacement d’I Sanguinari

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La fin d’un calvaire long de 10 mois. La saison 2013/2014 s’est terminée comme elle avait commencée : par une morne prestation. Peu importe l’issue de ce match contre l’AS Saint-Etienne, la destinée de l’ACA était connue depuis bien longtemps. Le futur d’Ajaccio se trouve en Ligue 2. Celui de l’AS Saint-Etienne en Europa League. Et le fossé entre les deux équipes était criant sur la pelouse Geoffroy-Guichard. D’un côté, des Verts en totale confiance, portés vers l’attaque. De l’autre, des rossubiancu tournés vers la défense, le moral en berne et la tête à des vacances bien méritées. Le débat était déséquilibré. Cela s’est fait ressentir dès la 19ème minute avec l’ouverture du score de Loïc Perrin. Le deuxième but n’allait pas tarder. 16 minutes plus tard, Mevlüt Erding doublait la mise. Le pire est à craindre : la branlée. Heureusement, l’ASSE s’arrêta de jouer, se contentant d’une victoire qui lui assurait quoiqu’il arrive une participation à une coupe d’Europe. De leur côté, les Acéistes ont bien tenté quelques attaques placées, après des bonnes combinaisons collectives, mais la réalité a vite rattrapé le rêve. A peine les Ajacciens avaient enchaînés les bons mouvements qu’ils se cassaient les dents sur la défense stéphanoise et étaient obligés de repartir vers l’arrière – dans le meilleur des cas, si le ballon n’était pas perdu -.

La deuxième période fut moins animée, les deux équipes campant sur leur position et ne prenant pas énormément de risques. Chose qui ne plaira pas au public du Chaudron, qui laissera passer quelques sifflets. Pour assister à un peu de folie, il faudra attendre le dernier quart d’heure. A la 77ème minute, Perrin marquait le doublé. Le 4-0 n’était ensuite plus très loin après une faute de Perozo dans la surface, mais Gradel, sans doute déstabilisé par l’immense aura de Memo Ochoa, envoyait son pénalty sur le poteau. On se dirigeait vers un 3-0 lorsque Baradji jouait de nouveau le rôle de joker à merveille. A la 92ème minute, le double-buteur de Valenciennes enchaîne dribble puis frappe du gauche. C’est dans le petit filet de Ruffier. Un beau point final de cette saison de Ligue 1.

 Compo ASSEACA

Des blessés de longue date, des blessés ponctuels et des joueurs réquisitionnés par la réserve pour le maintien. Christian Bracconi devait faire avec tous ces obstacles pour composer son groupe. Du coup, seulement 15 noms à griffonner sur la feuille de match. Et sur onze joueurs dans l’équipe de départ, 5 défenseurs. Le retour de cette fameuse défense à 5 avec Faty, Leca et Perozo dans l’axe, Diarra à gauche et Hengbart à droite. Au milieu, Mehdi Mostefa trimballe son brassard en sentinelle avec Claude Gonçalves, Benoît Pedretti et Paul Lasne. Junior Tallo était le seul attaquant.

Compte-rendu du déplacement d’I Sanguinari

Mais cet ASSE-ACA n’était pas seulement le dernier match de la saison. C’était également le dernier déplacement d’I Sanguinari en Ligue 1 en 2014. Ou plutôt le dernier déplacement du Perfettu. En effet, c’est encore une fois seul que le Perfettu balaya les routes de France pour se rendre dans la Loire. Une partie du trajet en train, l’autre en voiture, non sans avoir changé de véhicule après une vilaine crevaison en cours de route. Peu importe, l’essentiel était d’arriver à l’heure. Ce fut chose faite avec une arrivée à 15h20, sachant que le match ne débutait qu’à 21h. Pour tuer le temps, rien de mieux que de se rendre à l’hôtel des joueurs. L’occasion de voir débouler Oumar Sissoko, attelle à la main, à l’intérieur de sa grosse berline allemande. L’occasion également de voir Memo Ochoa d’encore plus près, les cheveux plaqués, lunettes de soleil sur le nez. Et quand on est au contact des joueurs qu’on aime, le temps passe forcément plus vite. Surtout quand on peut voir la coiffure de Mehdi Mostefa en dehors des terrains : une petite couette sur le dessus de la tête. Un peu comme Ibrahimovic, un peu comme ta fille d’un an qui n’a pas beaucoup de cheveux.

Le président Orsoni, lui, est encore absent. De retour à Ajaccio après 5 mois à s’occuper de ses problèmes personnels en Amérique du Sud, le bel Alain ne s’était pas déplacé dans le Forez. Dans le hall de l’hôtel, les joueurs se pressent pour serrer la main du Perfettu : Sollacaro, Gonçalves ou encore Leca. Ricky Faty, en sortant rejoindre le bus, fait lui semblant d’être au téléphone pour ne pas checker le Perfettu. C’est devant l’hôtel que l’on apprend également qu’il n’y aura pas de parcage visiteurs à Geoffroy-Guichard. Les dirigeants de l’ASSE ont effet réquisitionné le kop visiteurs – avec l’accord de l’ACA – afin d’y stocker ses supporteurs venus en nombre pour le match de la qualification européenne. Le Chaudron étant encore en grande partie en travaux, l’ASSE a trouvé le moyen de remplir les caisses de sa billetterie au maximum. Et c’est logique, autant remplir une tribune de 200 places avec 200 Stéphanois plutôt qu’avec 6 supporteurs de l’AC Ajaccio.

18h30. Il faut désormais se rendre au stade. Après avoir tourné pendant quelques minutes, le premier stadier se manifeste « Le parcage visiteur, c’est par où ? » « -Euh alors euh euh euh je ne sais pas du tout ».

Deuxième stadier : « – Euh attendez je vais réfléchir, il faut prendre cette route et ensuite la première à droite. Vous continuez toujours tout droit et vous allez tomber dessus. »

On suit alors les indications du stadier et au lieu de se retrouver sur le parking du parcage, on se retrouve au milieu des supporteurs stéphanois qui bloquent la route. A l’horizon, aucune trace de notre emplacement futur. On retourne voir un autre stadier.

« – Comment fait-on pour rejoindre le parcage visiteur ?

– Le parcage visiteur ??? Alors là, aucune idée. »

 Après une petite demi-heure passée à écumer les rues juxtaposant le stade et après avoir croisé Kad Mérad, venu en tant que grand fan de l’ASSE, nous voici enfin sur la bonne route en direction du parcage visiteur. Un dernier stadier est passé en revue « Oui c’est par là, mais roulez-bien sur la droite. » Nous voici devant le Graal. C’est à ce moment-là que le chef des stadiers débarque, paniqué.

« Non mais faites demi-tour tout de suite, le parcage visiteur est fermé aujourd’hui. Allez, allez, reculez !

– Mais mais, même le parking est fermé ? Et on se gare où nous ?

– Où vous voulez mais pas par-ici ».

Nous voici revenu au point de départ. On trouve une place pas trop loin mais un deuxième obstacle va vite venir s’offrir à nous : trouver le guichet des invitations. Un tour de stade. Un deuxième tour de stade. Une ballade entrecoupée de plusieurs arrêts auprès d’autres stadiers.

« – Pour retirer des invitations, c’est où ?

– Euuuh c’est par-là ! »

Le problème c’est que l’on avait beau se diriger vers «par-là » mais à chaque fois un stadier nous renvoyait de l’autre côté. Les guichets furent enfin trouvés. Mais la galère n’était pas terminée. Une fois que l’on avait nos dix places (pour 2 personnes, le Perfettu étant accompagné d’Adrien, un jeune supporteur acéiste habitant à Sainté), il fallait encore entrer dans le stade. Et naïfs que nous sommes, on croyait que l’ASSE nous avait gardé une place bien à nous, sans supporteurs verts à nos côtés. Force est de constater que l’on avait tort. Alors que l’on se dirigeait vers le stadier chargé de contrôler les billets, celui-ci nous fit une petite confidence en guise de conseil « Je serais vous je ne sortirais pas la bâche ni les drapeaux ni rien. Vous serez au milieu des Stéphanois. » Le couperet était tombé. Moins d’une heure avant le début du match. Il fallait alors aller poser le gros sac rempli de bandera, de maillot et avec la bâche dans la voiture et revenir dans le stade. Et en effet, une fois dans les tribunes, on se dit que le stadier a bien fait de nous prévenir. A droite des Stéphanois. A gauche des Stéphanois. Devant, des Stéphanois. Derrière des Stéphanois. Pendant plus de 90 minutes, interdiction de manifester sa joie sur les actions acéistes sous peine de se faire lyncher par des Verts en folie. Heureusement pour nous, l’ACA avait compris notre situation de détresse et ne s’est procuré aucune occasion chaude. Pas d’effusion de joie pendant le match donc si ce n’est une petite poussée d’adrénaline pour la réduction du score de Baradji dans le temps additionnel.

Mais l’émotion fut ailleurs. Le Perfettu en a fait du déplacement dans les stades de France et de Navarre mais jamais il n’avait vu une telle ambiance. Bien avant le coup d’envoi, les deux virages stéphanois se sont chauffés et ont réchauffé un peu plus l’atmosphère. Il y eu des chants, des levées d’écharpes, des déploiements de banderoles mais surtout des fumigènes et des explosions. Vert, rouge, vert, un épais brouillard de fumée recouvrait la pelouse du Chaudron au coup d’envoi. Et tout au long de la rencontre, les Magic Fans ou les Green Angels ne s’arrêteront jamais, même lorsque les tableaux d’affichage indiquaient « On vous rappelle que l’utilisation des fumigènes est strictement interdite dans l’enceinte du stade ».

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Peu importe, la passion est plus forte que tout. Le Perfettu est bien placé pour en parler. Et l’apothéose interviendra au coup de sifflet final. Les supporteurs stéphanois, qui n’attendaient que cela, ont enfin pu envahir le terrain pour fêter l’Europe. Des gamins glissent sur les genoux sur la pelouse, d’autres prennent des selfies, certains veulent grimper sur les barres transversales alors que la plupart des fans courent et sourient. L’accomplissement d’un rêve sans doute. Un rêve gâché par des connards. Pas par les CRS ni les stadiers qui faisaient leur boulot et empêchant les supporteurs d’avancer mais par des spectateurs qui ont déclenché une bagarre sur la pelouse. Une minorité (surtout un gros con qui ne lâchait pas l’affaire) s’est ainsi échangée des coups de pieds et des coups de poings. Pitoyable. Surtout entre des supporteurs du même club. Une fois l’euphorie et la connerie passée, il fallait encore ramener tout le monde dans les tribunes pour que les joueurs fassent leur tour d’honneur. Ce fut chose faite après un travail de longue haleine du speaker, des stadiers et des CRS. Brandão and co ont alors pu revenir sur la pelouse pour le dernier spectacle de l’année. Il était alors venu le temps pour I Sanguinari de quitter le Chaudron, de quitter la ville et de quitter la Ligue 1. Pour revenir encore plus fort la saison prochaine. Sans cette magnifique ambiance.

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ANNUTAZIONI

Memo Ochoa 5/5 : Et voilà, cette fois-ci c’est vraiment terminé. Memo tire sa révérence sur une énième défaite, encore une fois lâché par ses coéquipiers. En guise de cadeaux d’adieu, il a tout de même sorti les grands moyens à plusieurs reprises. Gracias y adios amigo.

Il n'y a que Memo pour détourner des pénaltys à la seule force des yeux.
Il n’y a que Memo pour détourner des pénaltys à la seule force des yeux.

Cédric Hengbart la moyenne/5 : Il a eu fort à faire face à un Gradel en forme.

Grenddy Perozo 2/5 : Avec Grenddy, c’est tout ou rien. Soit il intervient en dernier recours et c’est propre et magnifique, soit il passe totalement au travers comme ce fut le cas sur deux buts stéphanois : une erreur de marquage sur le premier but, en retard sur le but d’Erding et une faute qui cause le pénalty.

Ricardo Faty 3,5/5 : En bon Lion de la Teranga, Faty a régné dans la jungle verte du stade Geoffroy-Guichard. Ricky a récupéré 16 ballons, coupant la trajectoire de bon nombre de centres stéphanois. Pour sa dernière sous le maillot acéiste, on l’a senti gourmand et motivé. Ainsi, on a pu le voir faire de longues courses vers l’avant, surtout après son replacement en milieu de terrain.

Mickael Leca 3/5 : Certains journalistes d’un certain quotidien corse lui ont fait des reproches la semaine dernière, Mickael Leca a répondu de la meilleure des manières sur le terrain. En étant agressif – dans le bon sens du terme – et audacieux, Leca a devancé ses adversaires plusieurs fois pour leur chiper le ballon, de la tête ou à terre.

Sigamary Diarra la moyenne/5 : Pourtant latéral au début de la rencontre, Siga a vite pris ses aises pour se montrer en attaque. Souvent servi par Gonçalves, Diarra a voulu accélérer, dribbler et centrer mais sans grande réussite. Au moins, il y avait l’envie.

Mehdi Mostefa 2/5 : Il est précieux dans sa récupération et dans ses petites fautes utiles mais dès qu’il est sollicité pour autre chose que gratter des ballons, Mostefa pêche par sa lenteur. Sur les tentatives d’attaques acéistes, il a ralenti le plus plus qu’il ne l’a fluidifié.

Claude Gonçalves 3/5 : Placé sur le côté gauche du milieu de terrain, Claude a multiplié les courses avec ou sans balle aux pieds. Il a aussi multiplié les échanges avec Diarra. En vain.

Paul Lasne 2/5 : Heureusement pour lui que la saison touché à sa fin. Emprunté, il a dynamité la défense stéphanoise en début de match avant de disparaître. En deuxième période, il a débordé sur la droite à plusieurs reprises avant de repiquer dans l’axe pour tirer de son bon pied. Mais force est de constater que ses frappes ont été des échecs, l’une d’elle terminant même sa course en … touche.

Benoît Pedretti 2/5 : Il est là pour apporter sa touche technique et quelques décalages, mais au final on se rend compte qu’il ne pèse pas énormément dans le jeu. Et même ses coups de pieds arrêtés sont très mal tirés.

Junior Tallo 2/5 : Pas aidé par une équipe qui ne jouait pas vers l’avant, Tallo s’est vite retrouvé seul devant. Envoyé au charbon plutôt que bien servi, l’Ivoirien s’est battu sur les ballons, mais qui dit causes perdues dit fautes répétées. Du mieux aux côtés de Baradji.

I RIMPIAZZANTI

Denis Tonucci, 59ème minute, NN : Son entrée a fait basculer Faty en milieu, Tonucci prenant place derrière. Pas très longtemps d’ailleurs puisqu’il a vite pris ses aises en n’hésitant pas à monter aux avants postes. Pour son dernier match à l’ACA, il avait tellement de rage qu’il a multiplié les courses entre derrière et devant si bien que c’est l’une de ses frappes qui a obligé Ruffier à faire son premier arrêt du match, à la 87ème minute.

Issa Baradji, 70ème minute, NN : Son entrée en jeu a créé des espaces. Moins esseulé, Tallo a pu compter sur les appels de Baradji pour avoir un peu plus de liberté. Si Baradji a fait du bien à son équipe, il s’est aussi fait plaisir avec un magnifique but à la dernière minute, crucifiant la défense stéphanoise.

Perfettu Erignacci

2 thoughts on “Saint-Etienne – Ajaccio (3-1) : L’Aiacciu Académie livre ses notes et raconte le déplacement d’I Sanguinari

  1. Belle Acad, Perrefetu, bel Esprit.
    On serait sur Facebook que je t’aurais gratifié d’un joli « j’aime ca »!

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