En me rendant seul à Sochaux, il était impossible de deviner que j’en reviendrais léger et heureux. Récit d’un voyage au pays des gens qu’on ne comprend pas quand ils parlent. Mais qui sont généreux.


Quel est le plus grand exploit de la soirée : qu’il fasse plus de 15 degrès à Bonal en septembre ou que l’ACA en colle 6 à l’extérieur ? Un peu des deux, sans doute. En tout cas, pas besoin de vous dire que ce déplacement a été historique. Il a commencé en début d’après-midi, sans la 106, laissée au garage afin de réparer un essieu arrière un peu trop abîmé. Ce serait con de mourir sur la route d’un déplacement. Direction Sochaux pour 10h de route et 950 km aller-retour.


L’arrivée au stade Bonal se fait aux alentours de 18h. On demande alors l’autorisation de passer à un stadier : « Oui bonjour, je suis un supporteur de l’ACA, je peux passer ? ». Un Sochalien, derrière le stadier, m’interpelle alors : « Ah, c’est toi Loïc ? ». Nous sommes donc connus sur tout le continent. Après avoir attendu de longues minutes, le parcage nous est ouvert vers 19h30, avec une fouille bien plus poussée qu’à Lorient. Je ne serais pas seul en parcage, un père et son fils venant de Morteau, comme la saucisse et Chloé, m’ont rejoint : NOUS SERONS 3 A SOCHAUX !! Et le rêve commence maintenant.


On bâche à un endroit bien voyant, on demande une photo à un stadier un peu maladroit et le match peut commencer. Jamais, dans l’histoire d’I Sanguinari, nous avions assisté à un match comme celui-ci. Un carton rouge, un but, un carton rouge, un but. On dirait la carrière de Lippini (si on enlève les buts).


5-1 pour l’ACA à la mi-temps. Les jambes sont fragiles, le cœur s’est emballé, les mains sont sur la tête : nous avons du mal à y croire. Heureusement, la collation de la mi-temps va nous remettre les pieds sur terre.


C’EST L’HEURE DU CASSE-CROUTE ! Premier accroc, il n’y a pas de buvette dans le parcage visiteurs. Il faut donc poser son écharpe, remonter la fermeture de son blouson et être accompagné d’un stadier pour se rendre à la buvette principale, au milieu de supporters sochaliens forcément énervés. Mais ils sont tellement énervés qu’ils ont délaissé la buvette à la mi-temps. Mon choix se porte sur un basique : sandwich jambon et un coca.


Les + :

— Le pain, pas mauvais.

Les – :

— Du Coca Zéro, vraiment ? Vous vous foutez de ma gueule ?

— Trop de beurre dans le sandwich

— Du jambon de mauvaise qualité (vous savez, celui à 3 centimes la tranche à Lidl)

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 1,5/5. Comme on me l’a fait remarquer, c’est sans doute la première fois que le match a été meilleur que le sandwich. J’ai été servi dans la bonne humeur, mais cela ne suffit pas, les produits ne sont pas d’assez bonne qualité et les proportions sont à revoir.

On avale ça en deux temps trois mouvements et c’est reparti pour la deuxième mi-temps. Si l’ACA s’était arrêté de jouer en première mi-temps, la deuxième période ressemble à une attaque-défense sans trop de saveur (comme le sandwich, mdr). Heureusement, le père et son fils sont là pour m’occuper. Le jeune confond Nouri et Madri, il crie ‘Allez les Astérix’ en voulant dire ‘Allez les Acéistes’ et pendant ce temps-là, son père a sorti une écharpe du Sporting Club de Bastia et la porte fièrement, en plein parcage ajaccien, NORMAL ! Et pour couronner le tout, il a shooté dans mon verre de coca encore plein. Ça va qu’on gagne 6-1…


Le grand homme qu’est Mr Petit siffle la fin du match. On s’attendait alors à ce que les joueurs viennent nous taper dans les mains et filer un ou deux maillots. Malgré les cris éplorés du père et son fils gueulant des « Jean-Louiiiiiiis, Jean-Louiiiiiiis » (pour Jean-Louis Leca), les joueurs se contenteront de nous saluer depuis le milieu de terrain. Merci quand même.


Pour faire durer le plaisir, nous décidons d’aller vers le bus de l’ACA. Au passage, des supporteurs du FCSM nous féliciteront pour notre déplacement « Ah, c’est toi qui était dans le parcage ? Bien joué et félicitations ! ». C’est à ce moment-là que le père et son fils sortiront le grand jeu. Le fils troquera son maillot de l’ACA contre un maillot du SCB, le père accrochera une bandera et l’écharpe du SCB au grillage et les deux reprirent leur chant « Jean-Louiiiiis, Jean-Louiiiiis, Forza Bastia ! » pendant de longues minutes. Ce à quoi le principal intéressé répondra « Désolé, j’ai pas le temps, on est pressé aujourd’hui ! ». Ainsi se terminera ce déplacement à Sochaux qui risque de rester dans les mémoires collectives à bien des égards.

Perfettu

PS : Mr le père et son fils, si vous me lisez, ne vous offusquez pas, je me moque gentiment de vous mais vous avez été très sympathiques.

4 thoughts on “Sochaux – AC Ajaccio (1-6) : déplacement historique pour I Sanguinari

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