Valenciennes – AC Ajaccio (1-1) : I Sanguinari s’est déplacé et l’Aiacciu Académie livre ses notes

Valenciennes, c’est le stade du Hainaut, les victoires de l’ACA, les buts de Kinkela et de Baradji en fin de match, les insultes et les macagnes. Un déplacement mythique pour I Sanguinari, qui ne s’est pas privé de retourner dans le nord. Pour notre plus grand plaisir.

Un déplacement à Valenciennes ne se rate jamais. Sauf si on reste bloqué dans les embouteillages à Paris. Le président d’honneur Luc NostradaLeca en a fait l’amère expérience. Départ de Paris à 18h, arrivée à Valenciennes à 23h. Dommage, il aura loupé 90 minutes d’anthologie. Ou presque. Parce qu’avant la joie du point du match nul (oui, I Sanguinari se contente de peu), il y aura les larmes et le suicide. Comme si la vie à Valenciennes n’était pas assez triste, les organisateurs de la rencontre avaient décidé de confier le coup d’envoi fictif à Mathys, un non-voyant de 9 ans qui confiait « regarder le match avec les oreilles. J’adore le bruit des supporteurs. » Nous aussi, on aurait bien aimé regarder le match avec les oreilles tellement la première mi-temps fut décevante. La meilleure occasion pour l’ACA ? Quand Diop a renvoyé la balle au gardien pour être fair-play. Les larmes toujours quand la speakerine rendait hommage à Lucien, comptable du VAFC, décédé dans la semaine à 60 ans. On a même eu le droit à la diffusion de sa chanson préférée, Le Chasseur, de Michel Delpech. Pour ceux qui ne s’étaient pas encore suicidés, le match pouvait commencer. De la pire des manières pour les Ajacciens. Dès la 6ème minute, Anthony Le Tallec ouvrait le score, profitant de l’apathie de la défense centrale. Pas de quoi décourager I Sanguinari, qui avait retrouvé ses membres historiques pour ce déplacement : Manufrankin, Vince Per Noi et 8Clem. Et qui dit 8Clem dit macagnes au mégaphone. « Oh Lala, oh Télétubbies ! » ou « Oh Dompé, Oh Dompé Rignon, oh champagne, fais péter le bouchon ! » en sont les meilleurs exemples. Le tout entrecoupé d’insultes à l’arbitre. Rien de bien méchant, juste des « Oh arbitre, oh PD » par-ci par-là. Mais suffisant pour attirer l’attention d’un délégué qui viendra nous faire savoir qu’il fallait « arrêter d’insulter l’arbitre avec le méga, sinon on vous le confisque. »
Photo prise par Dylan Sénateur Charlot, illustre supporteur du Stade de Reims et connaissance d’I Sanguinari depuis de nombreux mois, croisé au hasard à l’hôtel des joueurs. Il a fait 3h30 de route juste pour voir Nicolas Fauvergue.

Si on ne peut plus insulter l’arbitre, insultons alors les spectateurs. Avec toujours le même but, leur faire péter les plombs. Force est de constater que cela a marché puisqu’en échange de nos « Oh chômeurs, oh pédophiles ! », on ramassera des « Hey les terroristes » ou des « Hey les marchands de bouchons ! ». (on n’a toujours pas compris le pourquoi du comment de cette insulte). Mais la palme de la macagna reviendra à 8Clem et son « Oh la blonde, on t’a reconnu dans Jacquie et Michel ! » Le pire, c’est que les Valenciennois en ont ri.

Le rire, ce n’est pas ce qui a caractérisé la rencontre. Après une morne première période, l’expulsion de Ciss allait permettre à l’ACA de se libérer. Mais pas tout de suite. A première vue, la peur d’un scénario à la havraise a envahi I Sanguinari. Et pour cause, les esprits se sont immédiatement réchauffés, avec une échauffourée lancée par Mouaad Madri, qui prendra un carton jaune. Heureusement, la mi-temps allait apaiser les tensions. Plus posés et plus organisés, les Acéistes se montrent tout de suite plus dangereux. Assez timide en première période, Vidémont multiplie les accélérations dans son couloir gauche. A la 55ème minute, il sert parfaitement Nicolas Fauvergue pour l’égalisation. Recroquevillés en défense, les Valenciennois encaissent, les arrières de l’ACA, sont, eux, tranquilles. I Sanguinari aurait même pu repartir de Valenciennes avec une victoire si Mouaad Madri avait fait les bons choix devant le but. Mais ne faisons pas la fine bouche, un match nul permet d’enrayer la spirale de défaites et de préparer le match contre Dijon avec un peu de baume au cœur. Après que la majorité des joueurs – dont Marvin Diop qui a fait l’effort de traverser le terrain, blessé, pour un petit coucou – soit venu nous saluer, I Sanguinari pouvait quitter le stade du Hainaut avec un petit sourire. En espérant y revenir l’année prochaine en Ligue 2 pour un nouveau déplacement de légende.

ANNUTAZIONI

Oumar Sissoko 3/5 : Abandonné par sa défense sur le but. Une sortie loupé à la 17ème minute qu’il fera oublier par un splendide arrêt à bout portant dans la foulée. Pas beaucoup d’arrêts à faire.

Fabrice Begeorgi 3/5 : S’il le voulait, Begeo pourrait arrêter Al Qaida, Boko Haram, le virus Ebola, l’Etat Islamique et la faim dans le monde. Mais vendredi il s’est contenté d’arrêter les attaques valenciennoises. (ce qui revient à stopper le virus ebola) (ça va que Valenciennes n’a pas trop attaqué sur son côté) (il met la tête et le pied partout et tout le temps pour contrer le ballon) (trop de parenthèses tue la parenthèse)

Pape Cissé 4/5 : Il y en a qui volent dans la maison de Tino Rossi, lui, vole le ballon aux attaquants adverses. Pour sa première apparition chez les pros, l’immense sénégalais a impressionné. D’abord, il a pris le dessus dans le domaine aérien. Il a enchaîné avec une bonne présence offensive : une tête de peu à côté à la 33ème minute et plusieurs frappes lointaines. Des tirs après de grandes chevauchées, balle aux pieds, en partant de son camp jusqu’aux 20 mètres adverses, à la Lucio ou à la Mats Hummels. 90 minutes presque parfaites où il a gagné sa place de titulaire pour les prochains matchs.

Cédric Kanté 3/5 : Un match serein. Un duel Le Tallec/Kanté d’ailleurs c’est un vrai duel de #Ligue1Vraie. Mais en Ligue 2.

Grenddy Perozo la moyenne/5 : Une première mi-temps « Chair de Poule » où Perozo nous a fait peur, débordé par les ailiers valenciennois et devancé par Le Tallec sur le but. Une deuxième période plus posée et sérieuse, sans jamais passer le milieu de terrain.

Claude Gonçalves 3/5 : Certains disent qu’il fait un mauvais match mais c’est faux, Gonçalves a juste travaillé dans l’ombre. Entre courses incessantes, projections vers l’avant et passes qui créent le décalage, Gonçalves s’est mis en avant dans un style feu-follet.

Hugo Aine 3,5/5 : C’était son premier match de Ligue 2 comme titulaire et à peine entré dans le stade qu’il avait déjà posé ses couilles sur le terrain. Un match de bonhomme pour Aine. Il s’est imposé dans plusieurs duels, n’a pas hésité à aller chercher la merde aux Valenciennois, s’est énervé contre l’arbitre mais il n’a surtout pas perdu un seul ballon. Encore plus sobre qu’un Sam à la sortie du Blue Moon, Aine contrôlait et passait. Sans prendre de risques mais toujours avec précision.

Aine-Cissé, la relève est là!

Hugo Vidémont 3,5/5 : Si l’ACA était une bombe, Vidémont en serait le détonateur. Explosif sur son côté gauche, il a dynamité son vis-à-vis valenciennois qui a fini par sortir, usé, fatigué et blessé. Usé, fatigué et blessé par la vitesse et la technique de l’ancien clermontois, surtout en deuxième période. C’est l’un de ses combos accélération-dribble-centre qui amène le but de Fauvergue.

Jordi Quintilla 2/5 : Difficile à croire qu’il a été formé au FC Barcelone. Il apporte tellement peu offensivement qu’on se demande s’il n’a pas été formé au FC Barcelonnette, en troisième division de District des Alpes de Haute-Provence.

Marvin Diop NN : Il a pris beaucoup de coups des Valenciennois, jusqu’au coup fatal, un tacle par derrière de Ciss qui a valu un carton rouge pour le Nordiste et une sortie sur blessure pour Diop. Remplacé par Mouaad Madri, 45+1, 2/5 : Drima a tuot tiaf à verlan. Euh. Madri a tout fait à l’envers. Il a tiré quand il aurait fallu centrer, il a centré quand il aurait fallu tirer, il était hors-jeu quand il a marqué et il a trop tergiversé avant de conclure à deux reprises. Une entrée à oublier.

Nicolas Fauvergue 3,5/5 : Orphelin de Cavalli, Fauvergue a trouvé un père adoptif en la personne de Vidémont, capable de lui donner le meilleur. Buteur sur sa seule occasion, Fauvergue a encore beaucoup décroché pour pouvoir toucher des ballons. Décisif.

I RIMPIAZZANTI

Laurent Abergel, 72ème minute, NN : Un retour à la compétition tranquille, sans faire de différences mais l’occasion de se remettre en jambe.

Mickaël Leca, 92ème minute, NN : Pas eu le temps de se décoiffer. Ni de transpirer.

Perfettu Erignacci

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