Valenciennes-Nîmes (3-2) : La Crocro Académie en journée portes ouvertes
Seum de type Costières Grande Réserve
Trois jours après une défaite horripilante à Grenoble, nous voici à Valenciennes pour ce Pireprésidentico (marque déposée, même si à tout prendre on préférerait peut-être que le titre se joue réellement entre les deux concernés, un genre MMA/octogone, Eddy Zdziech en costard-cravate et Rani Assaf en polo Kiabi, ça aurait de la gueule). Merci au passage aux Valenciennois pour la dédicace.
Il est toujours complexe de parvenir à l’équilibre périlleux entre rigolade, mauvaise foi, notes d’espoir et tentatives d’analyse objective. On trouvera sans doute des motifs d’espoir pour la suite de la saison dans ce match, malgré la défaite. Le groupe semble plus cohérent et plus prometteur que l’addition de tronches de chibre individualistes de la saison passée. L’espoir, ce fils de chienne, revient toujours se glisser sous la porte même quand tu le chasses pied au cul. L’espoir et l’indulgence reviendront, donc. Mais d’abord, place à la violence.
LE MATCH
Dias retrouve sa place. Labonne est placé en central pour pallier à l’absence de Captain Poulain. Après le non-match de Benrahou et Koné à Grenoble, Tchokounté et Omarsson sont alignés en attaque. Mérité pour Malik après son doublé. Au milieu, N’Guessan et Delpech en box-to-box devant Fomba, nos pistons en place. Sur le papier, c’est pô mal, comme diraient les locaux.
DIAS
GUESSOUM – DE GEVIGNEY – LABONNE
FOMBA
VARGAS-NGUESSAN-DELPECH-SADZOUTE
TCHOKOUNTE-OMARSSON
La première période est assez séduisante, figurez-vous. Fomba, N’Guessan et Delpech ont la mainmise sur le milieu, on voit des interceptions hautes, des projections. Nos jeunots parviennent même à bouffer de l’espace et à éliminer en un contre un, ça fait des lustres que j’ai l’impression de n’avoir pas vu ça. Nos gars décident pour fêter ça d’offrir un but casquette, ou plus précisément une air-sortie estampillée Lucas Dias. C’est la preuve qu’il existe deux écoles des gardiens Franco-Portugais : si l’école Anthony Lopes assume un héritage germanique et préconise la démolition de l’adversaire, l’école Lucas Dias offre au contraire un but garanti sans douleur, si ce n’est pour le gardien lui-même, sans que l’on sache précisément s’il s’est vraiment fait mal ou s’il simule pour éviter d’avoir l’air con devant ses collègues. Dans les deux cas, ça fait 1-0 (29e). La suite ce sont encore de belles tentatives, avec une ligne d’attaque complémentaire mais parfois maladroite ou pas chatteuse : Tchoko remet bien pour Omarsson dont la lourde de volée est bien repoussé par Larsonneur (tiens, c’est donc ça un gardien ?). Sur le corner, on obtient un péno que Malik se charge de transformer avec autorité (1-1, 43e).
On ne saura pas ce que Nico Usaï a dit à la pause, mais les gars reviennent apathiques et bien décidés à ne surtout pas concrétiser les belles intentions aperçues jusque là. On subit donc, jusqu’à un centre (certes parfaitement placé) que Labonne et De Gevigney laissent tranquillement parvenir sur la tête de Noubissi, Dias ayant décidé suite au premier but que désormais, il ne tenterait plus de s’éloigner de sa ligne. C’est désormais certain : notre arrière-garde est dans une dynamique du feu de Dieu (2-1, 49e). Les quelques minutes qui suivent laissent toujours apparaître une domination nette sur l’entrejeu, avec un Fomba sobre, bien dans le tempo, on se dit qu’il y a la place pour revenir. Sur le moment, je ne comprends pas vraiment le coaching, avec la sortie de Tchoko et Omarsson pour Koné et Pagis : le gros Malik faisait mal à la défense et semblait en confiance. Toujours est-il que pour une fois, les entrants nous prouvent qu’ils ont de l’envie : Pagis puis Saïd (entré à la place de Delpech) se distinguent coup sur coup, et c’est finalement Koné qui conclut de près (2-2, 68e). Allez, on est revenus deux fois au score et on leur met la foudre depuis un quart d’heure, on va leur poser nos couilles sur la tête ? Que nenni ducon, c’était sans compter sur notre défense de bogosses, qui nous offre un sketch collectif : touche longue, tête manquée de Guessoum, air-marquage, non intervention de Dias (cf. supra), et Ugo Bonnet allume la cage (3-2, 79e). Relancer un Montpelliérain en mal de confiance en lui offrant le but de la victoire, qu’est-ce qu’on ferait pas pour les copains quand même. Le coup sur la caboche est cette fois trop lourd, on revient pas malgré l’entrée en jeu de Patrick Burner, eh con, si même avec ça on marque pas je veux bien m’appeler Alfred.
Allez, rideau, et maintenant bouffez-vous les couilles en vous redemandant comment vous avez pu prendre trois buts ce soir, tas de mastres.
LES ARTISTES
DIAS (0/5). Hey, c’était bien comme retour de titulaire, dis-donc. Se troue lamentablement sur le premier, et parfaitement immobile sur les deux autres. A ce rythme, autant mettre Usaï dans les buts.
LABONNE (1/5). A sa décharge, il mériterait sans doute de jouer à sa vraie place une fois de temps en temps. Cela dit, il s’est bien mis au diapason de ses collègues.
DE GEVIGNEY (1/5). Quelques belles séquences avant de retomber dans un faux rythme qui confirme sa grosse semaine de merde.
GUESSOUM (0/5). Même Tchokounté défend mieux, CON DE TOI.
FOMBA (3+/5). Lamine et Fomba, les jumeaux maléfiques : on ne sait jamais lequel on va voir. Ce soir c’était classe, autoritaire dans le placement et juste dans la relance. Reste focus cette saison, garçon, ce serait bien.
VARGAS (2+/5). Des cannes et quelques belles offensives, mais on reste un peu frustrés depuis deux-trois matchs.
SADZOUTE (2/5). Encore en-dedans. Pas sûr qu’il sache vraiment quoi faire par moments.
NGUESSAN (4/5). On peut à la rigueur lui reprocher une baisse de régime, mais quel régime. 19 ans, mon vier ! Bouffeur d’espace et casseur de lignes, il va même trop vite pour nos attaquants par moments. Remplacé en fin de match par ZAMPA.
DELPECH (3+/5). De belles promesses dans sa complémentarité avec NG et dans le volume de jeu qu’il est capable d’offrir. Un côté Ramsey de la grande époque. Remplacé par SAID qui a montré tout de suite sa vitesse et sa capacité à prendre la profondeur.
TCHOKOUNTE (3/5). Gros travail de target-man et de remises récompensé par son péno. Sorti pour KONE qui a le mérite de pousser le ballon au fond suite à la belle action entre Pagis et Saïd.
OMARSSON (2+/5). Match frustrant avec deux belles occases non concrétisés, mais c’était loin d’être dégueu. Il aura une carte à jouer comme supersub. Remplacé par PAGIS, dont on a vu la vista sur le deuxième but.
Voilà, des trucs encourageants mais encore une défaite et déjà l’urgence de tarter Bastia chez nous. Allez rouges, bordel.
Karoud