Atlético Madrid – Juventus (2-0) : La Colchonerie Académie livre ses notes

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Après avoir été éliminé de la Ligue des Champions quatre années consécutives face aux voisins du Real Madrid, dont deux fois en finale, l’Atlético s’est promis des jours nouveaux en terrassant enfin sa bête noire lors de la Supercoupe d’Europe. Mais pour réaliser cette promesse d’une finale 2018-2019 au stade du Wanda Metropolitano, il faudra se défaire de l’autre club maudit de la compétition.

Salut, peuple insensé et capitaliste !

Les grandes nuits européennes sont de retour, et avec elles, les affiches dont le football a le secret. Atlético Madrid – Juventus. On la voulait, on en rêvait, mais une fois annoncée, elle nous fait trembler.

C’est avec une confiance moindre que les psychopathes athlétiques entrent sur la pelouse de Madrid. Une défaite à domicile lors du derby, deux semaines auparavant, nous rappelle que non, l’Atlético, c’est pas de la graine de champions. C’est l’outsider éternel, c’est l’équipe qui passe en force, avec le plus petit des scores et la plus grande des chattes. C’est l’équipe qui blase et frustre ses adversaires jusqu’à une finalité qui exaspère plus d’un spectateur : un but sur coup franc, un but sur corner, un bloc défensif solide, et dix dernières minutes dignes d’un match de National 1, avec des bagarres, des dégagements hasardeux et des tacles pour mettre en touche le ballon et le joueur en même temps.

Oh d’ailleurs, si on m’accuse de gâcher de déroulement de la rencontre, je répondrais qu’il s’agit là du scénario de bien plus de la moitié des matchs de ce club. Vous voilà prévenus : l’Atlético, c’est un club de bonhommes, les joueurs boivent de l’eau bouillante et mangent leur riz et leur poulet crus, pour que ça cuise dans l’estomac.

L’équipe :

L’équipe joue en 4-4-2 oui


Le mâche :

Alors, sincèrement j’ai pas vu le mâche mais je vais quand même vous dire ce que je pense qu’il s’est passé. De toute façon, l’Atlético ça reste l’Atlético, alors ils commencent tranquilles le match mais en regardant méchamment les joueurs italiens quand même. Moins de cinq minutes sont passées quand le joueur français et Blaise « la pieuvre » Matuidi se heurtent un peu dans la surface turinoise : les deux champions du monde (Didier Deschamps, merci beaucoup !) n’ont pas fait exprès mais tous les Colchoneros demandent l’arbitrage vidéo.
Et là, les hommes de culture parmi vous répliqueraient sûrement que non, mieux vaut ne pas rappeler à l’arbitre que le VAR existe, parce que c’est avec cet outil que se déconstruisent peu à peu les légendes du football. Pour cette fois, rien ne se passe.
Un nouveau scandale de la VAR annule un pénalty pour l’Atlético, malgré les nombreuses roulades effectuées par Diego Simeone dans une tentative désespérée de convaincre l’arbitre. Arbitre qui siffle la fin de la mi-temps, et les joueurs du club espagnol rentrent dans le vestiaire, certainement pour se prendre des coups de démonte-pneu par leur coach.
Inspirés par tant de violence, et par la verticalité exubérante du gros chibre du Cholo, les Colchoneros décident d’itérer sur le terrain et trouvent Diego Costa, qui rate complètement le cadre alors qu’il est seul face au gardien (51e). Juste après, c’est le joueur français, Antoine Griezmann, qui trouve la barre après un contre lumineux tout en une touche (53e). Vous voyez, vertical, comme El Cholo. Le corner qui s’ensuit fait une nouvelle fois polémique car Mandzukic (fermez les yeux les enfants) touche le ballon du bras.

Un ancien joueur de Chelsea en remplace un autre, et Morata remplace Diego Costa, faisant pousser des petits soupirs de soulagement à Chiellini, à l’arbitre, et même aux Colchoneros (58e). Quelques minutes après, Thomas Lemar (un autre joueur français !) fait également son entrée à la place d’un autre Thomas. Enfin, Correa remplace Koke à la 67e, et Chiellini et l’arbitre recommencent à marmonner dans leur barbe.

Le message est clair, et s’il ne l’était déjà pas assez, El Cholo mime un accouplement brutal et sauvage le long de la ligne de touche. Le coach veut gagner, le coach veut mettre des buts, et de toute façon tout le monde voit bien que les Italiens ne sont pas dans leur assiette ce soir alors il faut les Va bene un peu tant que c’est possible.

Une nouvelle fois, je n’ai pas vu le match, et tout n’est que pure supposition de ma part : Morata pense marquer à la 70e de la tête suite à centre de Filipe Luis. Malheureusement, l’arbitrage vidéo en décide autrement et annule le but puisque Morata avait un peu pris appui sur ce diable de Chiellini. L’histoire racontera qu’en se relevant, Chiellini a fait un petit clin d’œil à son ancien coéquipier avant de lui glisser quelques insultes en italien, ajoutant même «Ça vous apprendra à réclamer la vidéo».

Chiellini « poussé » par Morata

La suite du mâche est irrationnelle, et à la suite d’un corner, Gimenez exécute un tacle glissé sur le ballon en pleine surface pour ouvrir le score en faveur de son équipe (1-0, 78e). Bonucci écarte les mains de son visage, constate qu’il y a but, se souvient de la réussite de son compère dans l’exercice de la simulation et se tord de douleur de la petite poussée qu’il a reçu cinq secondes auparavant. Cette fois, l’arbitre ne bronche pas alors que les Italiens essaient de gratter une nouvelle annulation.
Chiellini était d’ailleurs toujours en train de menacer l’arbitre d’appeler son oncle mafieux quand Godin, inspiré lui aussi par son compatriote, court après le ballon à la suite d’un coup franc excentré, et expédie une demi-volée intergalactique sur Ronaldo qui la dévie dans son but (2-0, 83e).

Choqué par la réussite en attaque des deux défenseurs centraux de son équipe, Griezmann perd toute sa vocation et se convertit en arrière-droit. Morata et lui ne passeront plus la ligne centrale pour le reste du match. Ceux qui ont vu un match de l’Atlético qui mène au score une fois dans leur vie sauront de quoi je parle.
Le contre de Lemar et Correa se joue à 2 contre 8, pendant que les titulaires leur hurlent de jouer derrière ou de la mettre en touche.


Alors s’expose toute la force d’un jeu fermé, hermétique, violent, et l’inéluctabilité de la défaite turinoise se lit sur le visage des joueurs, qui savent qu’ils ne marqueront pas ce but à l’extérieur qu’il leur fallait. La Vieille Dame est prévenue, il faudra attaquer 90 minutes au match retour, et serrer les fesses sur les contres.


Les notes :

Oblak (4/5)
Des parades exceptionnelles qui ont écoeuré Ronaldo, un jeu au pied pas si mal, un visage rassurant et humain parmi les bouchers qui composent le reste de son équipe. Certainement le meilleur portier du monde aujourd’hui.

Juanfran (2/5)
Peu actif offensivement, il a pris un petit peu le bouillon face à Ronaldo, Griezmann a fini par lui dire d’aller en tribune car il voulait le remplacer à son poste.

Gimenez (5/5)
L’emblème de l’Atlético. Gimenez a sorti tous les ballons de sa surface, a initié des contres fulgurants, a essuyé à plusieurs reprises ses crampons sur CR7. En plus, il est buteur. Et tout ça sans même prendre de carton jaune !

Godin (5/5)
Qui sait comment le match aurait tourné si Savic avait été titulaire ? Godin a livré une copie parfaite, en capitaine imperméable et représentant du Cholisme. Il ne lui manquait qu’un but… Ah non pardon, il a bel et bien effectué une reprise de volée totalement ma-lé-fique du pied droit.

Philippe Louis (3/5)
Un match très intéressant, avec un apport offensif certain, un des rares latéraux irréprochables. Actif dans son couloir, a veillé à appliquer le 4-4-2.

Koke (3/5)
A participé à la défense de son équipe, a récupéré bon nombre de ballons, a fait des passes. Remplacé par Correa (67e, 1/5) : Le Clinton Njie du groupe mais d’une qualité relative, l’Atlético n’étant pas fait du même effectif de l’OM de Rudi Garcia (dehors).

Saul Merguez (3/5)
A participé à la défense de son équipe, a récupéré bon nombre de ballons, a fait des passes. Ouais en même temps, vous voulez dire quoi d’autre des milieux de l’Atlético ?

Rodri (2/5)
Impérial en défense, il a tenté de jouer long et de servir de détonateur aux actions, sans succès. Il a pourtant habitué son public à du jeu plus simple.

Thomas Partey (3/5)
Il a découpé Dybala. C’est bieng. Joueur intense et technique. Il a même fait sa traditionnelle frappe de 35 mètres, vous savez, celle qui n’inquiète personne.
Remplacé par Thomas Lemar (60e, 4/5) : Très bonne copie. Il avait ce soir le toucher de balle soyeux qu’on attendait de lui. Il décale Philippe Louis sur le centre qui mène au 1-0 annulé, il tire le corner du vrai 1-0. Impec’ en défense avec un repli actif et.

Diego Kostas Mitroglou (1/5)
A loupé l’inloupable. Ses contacts avec Bonucci ont provoqué des éclairs sur tout le terrain. Ce joueur devrait être interdit sauf dans les compétitions de MMA.
Remplacé par Morata (57e, 3/5) : Il a un talent certain, celui de gâcher la fête. Bonne activité offensive et défensive, intéressant dans la profondeur et sans le ballon, Morata mérite mieux.

Le joueur français (4/5)
Toujours aussi précieux pour son équipe. Griezmann s’est assis à la table de Cristiano Ronaldo et a été dans tous les bons coups offensifs. S’il fait le même match à Turin, c’est son équipe qui gagnera.

Cristiano Ronaldo (5/5)
Je parle du nombre de Ligues des Champions.


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Cordialement,
Jean Cholo

11 thoughts on “Atlético Madrid – Juventus (2-0) : La Colchonerie Académie livre ses notes

  1. Un académicien nait, et c’est toujours émotionnant. Au plaisir de vous relire, mon bon J. C., et courage, car la voie de l’alterfoot est longue et dure #coeuraveclesdoigtssurlepaquetcommeCholo

    1. Ah, il a voulu célébrer comme Di Maria mais ça lui grattait l’entrejambe en même temps hein…

  2. Vous avez l’air plus sympa que votre équipe. Comment ça je suis encore en colère ? Benvenuto (ça veut dire bienvenue en Italien il paraît).

    1. Muchos gracios (Ça veut dire casse-toi le Panzani, en espagnol, je crois). Ça fait plaisir d’être accueilli dans la grande famille des illustres académiciens de ce site.

  3. Bienvenue à vous, par contre vous pourriez nous rendre le tendon d’Achille de Laurent Koscielny s’il vous plaît ? Je crois qu’il l’a laissé chez vous, la dernière fois.

  4. Je ne suit ni l’Athletico ni la Juventus, et ait adoré cette Académie.
    Bravo, maintenant j’aurais des souvenirs de ce match que … je n’ai pas vu !
    En fait c’est celà une Académie réussie !

  5. Bienvenue, et bonne entrée en matière !

    Je suis gentil, je te file quelques conseils pour survivre sur HorsJeu :
    1. Si Roberto propose du vin, bois.
    2 Si Luke propose du vin, ne bois pas.
    3. Si tu n’as pas vu un match que tu dois académiser, on s’en fout, de toute façon personne ne lit la série A.

      1. On cherche toujours à faire taire les beaux gosses et ceux qui détiennent la vérité… Insinuez-vous que je mens monsieur Seafer ?

        … Merci. C’est vrai, j’ai changé de coupe de cheveux.

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