De terribles drames et d’insignes joies ont émaillé cette nouvelle journée de Premier League où pas mal de monde a perdu des points. On a même aperçu le premier 0-0 de la saison, peut-être un signe que les arbitres du VAR commencent à fatiguer. Ce ne serait pas pour nous déplaire : s’ils demandaient le changement et commençaient à se soucier de la sécurité des joueurs plutôt que de hors-jeu au micro poil de mollet, on pourrait presque croire qu’ils servent à quelque chose.


Everton 2 – 2 Liverpool

Pour la première fois depuis 30 ans, Everton accueillait le derby de la Mersey en leader. En face, Liverpool devait se relancer après la débâcle face à Villa. Une rencontre que les supporters lyonnais ont dû apprécier par ailleurs : c’était une rencontre test de la Lopes Butchery School.
Après l’ouverture très rapide du score par l’inévitable Mané, Jordan putain de Pickford a découpé Van Dijk (voir ici). Manque de pot, Virgil étant hors-jeu au moment de l’amputation selon la VAR, rien n’a été sifflé. C’est simple : l’action n’a pas vraiment existé. Pas faute et pas rouge donc, mais un Virgil sorti sur blessure.
Dès lors, le derby devint immanquablement un match à la con où les insignifiants d’en face devaient casser les burnes des champions et les jambes de leurs joueurs. Sur corner, Keane a permis aux Toffees de recoller au score (Adrian gants de mousse) ; après une domination pendant une heure, c’est Salah qui a redonné l’avantage aux Reds d’une reprise instinctive. Seulement voilà : Calvert-Lewin est sur un nuage en ce début de saison. A trois mètres du sol, sa tête piquée a battu Adrian et offert le nul à Everton.
Nous n’épiloguerons ni sur l’attentat de Richarlison sur Thiago Alcantara – un de plus, un de moins, après tout – ni sur le but refusé dans les arrêts de jeu à Henderson pour les Reds à cause d’un hors-jeu pas net de Mané jugé par la VAR – certainement que le prépuce de Mané avait un millimètre d’avance sur celui de Godfrey. Mais en résumé : niquez-vous.
Everton reste leader ; les Reds, à défaut de victoire, ont dominé les débats, relevé la tête, rassuré et auraient dû ramener trois points. Dommage, ils n’en ramènent qu’un et perdent deux joueurs majeurs : Van Dijk est a priori out pour toute la saison (Pickford envoie tes ancêtres à l’aide de la meilleure arme de la poliorcétique), laissant l’effectif des Reds avec seulement 2 centraux de formation ; Thiago heureusement devrait revenir rapidement. La lutte pour le titre risque d’être bien plus compliquée dorénavant.


Chelsea 3 – 3 Southampton

Les semaines se suivent et commencent à se ressembler pour le Chelsea de Frank Lampard, qui aligne une équipe gravement déséquilibrée dont on voit rapidement les conséquences sur la feuille de score. D’un côté, une attaque pleine de ressources, qui commence à donner des signes de succès à venir. Les deux buts de Werner en sont l’illustration : en attendant que Havertz prenne ses marques pour de bon, l’ancien du RB Leipzig donne libre cours à son talent et punit des Saints attentistes en défense. De l’autre côté, une défense et un gardien toujours à la ramasse, qui accumulent les erreurs coûteuses.
À 2-0 on se dit que les Blues ont fait le travail, c’est sans compter sur les défaillances des secteurs susmentionnés. L’inévitable Danny Ings dribble Kepa et marque le but de l’espoir pour Southampton, et l’égalisation vient dès le retour des vestiaires grâce à Zouma qui lance habilement l’attaque des Saints puis grâce à Kepa qui sort à la one again dans les pieds dudit attaquant. Leur petit numéro de cirque terminé, Che Adams peut conclure en force et tout est à refaire de chaque côté.
Mais on n’en reste pas là dans ce match en forme de montagnes russes, car Chelsea reprend l’avantage dès le coup d’envoi, Werner propulsant Havertz pour un tor 100% deutsche qualität. Et comme de bien entendu -on n’emploierait pas ce ton guilleret si les Blues s’en étaient tirés à bon compte-, l’égalisation des Saints intervient à la 92e avec de la réussite lorsque Vestergaard prolonge une frappe un peu moisie de Walcott.
Encore un 3 – 3 après celui concédé à West Brom, à ceci près que celui-ci a lieu à Stamford Bridge et après une trêve qui aurait pu donner des idées à Lampard. Au lieu de ça, son équipe fait du sur-place au terme d’un match largement à sa portée. On a déjà hâte à la confrontation face à United dimanche prochain, qui pourrait atteindre des sommets de n’importe quoi.


Manchester City 1 – 0 Arsenal

Un match qui avait tout d’Inception : un choc annoncé devant lequel on s’est endormis. Malgré de nombreuses absences (De Bruyne, Laporte, le fair-play financier), les Citoyens ont disposé de Canonniers particulièrement inoffensifs en première mi-temps. Il faut dire que Mikel Arteta a tenté un coup tactique audacieux, en laissant Alexandre Lacazette sur le banc au profit de Willian, titulaire dans un rôle de faux numéro 9 afin de privilégier des contres tranchants. Raté, le Brésilien n’a jamais réussi à justifier le pari tactique de son coach, semblant perdu tout au long de la rencontre, avec un placement digne de Nicolas Anelka en équipe de France. Cerise sur le pudding, Manchester City ouvre le score… en contre, à la suite d’un tir de Foden, mal renvoyé par Leno et repris par Sterling.

La fin de la première mi-temps n’offre pas grand-chose, hormis deux frappes de Saka repoussées par Ederson et une tentative de drague ratée (et gênante) d’Agüero sur la juge de touche, et un high-kick de Kyle Walker pour empêcher Gabriel de reprendre un corner de la tête, mais les Varistes gallois étaient semble-t-il partis se chercher une merguez à la buvette.

Et le second acte, me direz-vous ? Vous voyez un Troyes-Nancy fin novembre ? Parfait, vous y êtes. Le score n’évoluera donc pas et Arsenal en profite pour maintenir son excellente série de zéro victoire en cinq ans contre les gros à l’extérieur. City remonte pour sa part à la dixième place, avant de recevoir Franck Homerc en C1.


Newcastle 1 – 4 Manchester United

Pression d’enfer sur des Raide et Vils déjà décrochés et pour leur coach qui fait l’objet des rumeurs les plus folles. On parle du poste, pas d’Ole, qui lui continue sa mission, et avec le sourire encore.
Ce sourire, le Norvégien le perd toutefois rapidement quand il voit Luke Shaw dévier un centre derrière De Gea au bout d’à peine deux minutes de jeu. On se dit que la galère est loin d’être terminée tant le mental doit être atteint, mais parfois la galère a ses limites, même pour un club aussi poissard que MU. C’est donc le plus naturellement du monde que Harry Maguire trouve les filets adverses de la tête sur un corner et met les deux protagonistes à égalité. Ce but de son capitaine ne provoque pas de lâcher de ballon, mais on sent que la maîtrise revient du côté des Rouges Diables, qui n’ont plus qu’à s’en remettre à David De Gea pour contenir les tentatives remuantes d’Allan Saint-Maximin en face.
Un autre joueur d’exception sur lequel MU peut s’appuyer, c’est indéniablement Bruno Fernandes. Si le Portugais manque pour la première fois un penalty dans sa carrière anglaise, rien ne semble devoir l’arrêter dans sa mission, même une seconde période globalement pas terrible. C’est lui, à la 86e, alors que le match nul semble inéluctable, qui conclut magistralement un contre qui devrait rester dans les annales au bout d’une course avalée comme au bout de 10 minutes de jeu. C’est lui aussi qui lance Marcus Rashford en toute fin de partie pour le 4e but (entre-temps, Wan-Bissaka s’est transformé en tireur d’élite avec un missile sol-air imparable). C’est lui et encore lui qui devrait guider les Raide et Vils vers des succès futurs, si jamais il y en a.
Enfin une prestation sérieuse pour les hommes de Solskjaer qui, mine de rien, profitent des faux pas d’à peu près tout le monde en cette 5e journée pour se replacer.


Sheffield 1 – 1 Fulham

Est-il trop tôt pour parler de match de la peur ? Probablement, même si cette rencontre opposant deux équipes ayant chacune débuté la saison avec quatre défaites avait de quoi inquiéter (enfin, si vous supportez les Blades et les Potters surtout). Symbole de cet affrontement empli de crainte, Aleksandar Mitrovic, pourtant excellent dans cet exercice, s’est fendu d’une imitation très réussie de Luigi Di Biagio sur pénalty. Fulham parvient toutefois à ouvrir le score à un quart d’heure du terme, grâce à un joli slalom d’Ademola Lookman, ponctué d’une frappe pleine de douceur, qui aurait pu sans souci envoyer Ramsdale à l’hôpital s’il avait été sur la trajectoire.

Mais si Fulham savait gagner, cela se saurait et moins de dix minutes plus tard, les Blades obtiennent un pénalty, transformé par Billy Sharp. Tout le monde repart donc avec un point, mais ni Chris Wilder ni Scott Parker ne sont rassurés d’occuper les deux dernières places.


Crystal Palace 1 – 1 Brighton

Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Si le match en lui-même, un choc entre deux équipes mal classées craignant pour leur survie, n’a pas eu notre peau. Palace n’a ainsi tiré qu’une seule fois au but dans toute la rencontre, grâce à un pénalty de Zaha, (très) généreusement accordé par Stuart Attwell, qui n’en pouvait plus d’attendre l’action.

Ce but va avoir pour effet de réveiller les Seagulls, qui vont se ruer à l’offensive et frapper plus de vingt fois. Maladresse (seulement quatre tirs cadrés), chance des hommes de Roy Hodgson, arrêts de Guaita… tout y passe et les Eagles semblent capables de tenir jusqu’au bout leur victoire volée. Jusqu’à ce qu’Alexis McAllister, sosie d’Aaron Ramsey (que Roberto Bettegras doit, rappelons-le, rendre prochainement aux Gunners) égalise à l’ultime minute de jeu. Point mérité pour les hommes de Graham Potter, qui restent toutefois seizièmes, tout proche donc de leurs adversaires du jour (quatorzièmes).


Spurs 3 – 3 West Ham

Voir une équipe de David Moyes est toujours source de…de rien en fait, c’est ça le drame. Ah si, de nostalgie pour Bobby Carlton, c’est sûr. Ne pleurez pas Bobby, il reviendra bientôt. Ne dites pas non, sinon c’est Mourinho qui revient.
Les Hammers se sont vite défaits de toutes leurs qualités footballistiques et ont encaissé avec plaisir l’intérieur du pied de Son au bout de 45 secondes. Pas en reste, les hommes de Moyes ont continué à dominer leur adversaire avec une médiocrité sans égale : une défense apathique a apprécié prendre un petit pont d’Harry Kane suivi de la frappe dudit Harry avant de laisser à nouveau le penalty boy aggraver la marque. 3-0 à la mi-temps. La deuxième période a semblé plus anecdotique pendant longtemps, les Hammers essayant tant bien que mal de mettre un ballon au fond des filets mais pas les leurs. Et puis… Balbuena (drôle de nom) a réduit le score de la tête sur un bon coup-franc de Cresswell ; Yarmolenko a mis Coufal sur orbite d’une jolie passe aveugle, le centre de ce dernier étant dévié dans son but par Sanchez. Plus qu’un but de retard et cinq minutes à jouer. Et si…? LANZIIIIIIINIIIIIIII OH LA LOURDE A LA 94E !!!
David Moyes entraîneur de l’année, José Mourinho à la cave. Évidemment non, mais voir José se faire remonter trois buts, c’est drôle et rare. Kane et Bale (de retour) avaient manqué le quatrième but. Too bad. Une remontée qui ne justifie par pour autant les inepties des commentateurs de RMC Sport nous indiquant : “on vous l’avait dit : Tottenham avait trois buts d’avance trop tôt”…


Leicester 0 – 1 Aston Villa

Surpris avant la trêve par les Hammers, les Foxes affrontaient des Villans surprenants en ce début de saison et qui restaient sur un très oubliable match face à Liverpool. A noter que Rodgers a dû se passer de Jamie Vardy, touché au mollet, mais a pu compter sur l’ancien stéphanois Fofana, futur joueur de l’OM.
Après un début de match prudent, les Foxes ont accéléré par Castagne, côté droit, mais la frappe en angle fermé du jeune Timothy a été bien repoussée par Martinez, l’ancien portier des Gunners. Ledit Martinez a ensuite capté une frappe un peu trop molle d’Iheanacho. Les Villans, discrets, s’en remettent au plus beau nom du monde, celui de Trezeguet. EN RETRAIIIIITTTTTTT mais à côté. Schmeichel n’a pas bougé, tranquille, voyant bien que le ballon était passé à un millimètre de son poteau. Peu d’occasions franches dans ce match et la seconde période a été aussi hachée que la première. Tielemans a certes tenté de donner la victoire aux Foxes mais Martinez a bien sauvé. Et finalement, c’est l’ancien de Chelsea, Ross Barkley, qui a permis aux Villans de l’emporter sur une jolie frappe lointaine terminant dans le petit filet de Leicester à la 91e minute.
37 fautes, 7 cartons jaunes, des tirs cadrés mais pas très inquiétants : un match nul eût été logique. Pourtant : un but et une victoire, encore, pour Aston Villa, la quatrième en autant de matchs. Les Villans sont deuxièmes, les Foxes quatrièmes.


West Bromwich Albion 0 – 0 Burnley

Duel de mal classés en cette fin de lundi après-midi. WBA n’a jusqu’ici récolté qu’un seul point en quatre rencontres et Burnley un beau zéro pointé en trois matchs. Une opposition pour lancer sa saison donc, ou bien pour stagner dans la nullité.
En tout cas, Barnes a tenté de mettre les Clarets sur la route dès le début du match mais le portier Johnstone s’est interposé (une qualité que son quasi homonyme citizen n’a jamais mise en avant). Le jeune Karlan Grant a cru donné l’avantage aux Throstles mais son but de la tête a été logiquement refusé pour un hors-jeu. WBA a mis à contribution toute la défense de Burnley et notamment le gardien Nick Pope lors d’un beau mouvement terminé en cafouillage. Burnley est parti à l’abordage en seconde période, multipliant les occasions, mais Chris Wood a touché du bois de la tête, Barnes a vu Johnstone se détendre d’une belle horizontale et Wood a une seconde fois mis le ballon sur la barre. Les deux équipes n’ont pas réussi à se départager.
Beaucoup de bois pour un match qui n’en était pas constitué. Le premier 0-0 de la saison en Premier League, après 47 matchs. Le premier point de Burnley, le second de WBA. A ce rythme d’escargot, le maintien n’est pas près d’arriver. West Brom aura l’occasion de passer la première à Brighton, également mal classé, la semaine prochaine. Burnley accueillera le Mou.


Leeds 0 – 1 Wolverhampton

Voir deux équipes jouant chacune avec un plan précis et des joueurs tentant d’exécuter ledit plan du mieux possible est une satisfaction qui n’est pas donnée à tous les amateurs de football. Pire, cela ne donne pas forcément de match spectaculaire ni d’avalanche de buts comme on pourrait s’y attendre. Pourtant, on en sort content d’avoir pu assister à une opposition de style forcément un peu plus chiadée qu’une énième joute toute en muscles.

L’équipe de Bielsa a donc fait ce qu’elle savait faire en attaquant tous azimuts en suivant les principes du Loco (le fou en espagnol) avec du mouvement en permanences, du pressing et des transitions touchant parfois au sublime. Il en faut cependant plus pour impressionner les hommes de Nuno Espirito Santo, qui se sont appuyé sur son expérience de la PL pour résister aux assauts. Un gros travail au milieu de terrain pour bloquer l’axe, des projections rapides pour tenter d’apporter le surnombre et un homme providentiel qui semble capable de transformer n’importe quel ballon un peu flottant en but : si le tir de Jimenez est dévié, le but est bien crédité au Mexicain, car il ne le doit à personne d’autre.

Victoire précieuse des Wolves sur un terrain qui sera probablement difficile pour toutes les équipes cette saison, c’est du bon boulot, Nuno.


The table : Everton et Aston Villa s’installent en tête, les deux Manchester sont toujours largués et tout Londres tient en un point ou presque. C’est toujours la foire mais nous on rigole bien.


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