La Calcio Académie vous présente l’Empoli Football Club, le champion de la B

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vacances en Toscane

Luca Toni, Vincenzo Montella, Pozzi, Vargas, Marchisio, Di Natale, Zielinski, Bresciano, Massimo Maccarone, Zalayeta et Zoumana Camara, oui, on va vous parler d’Empoli. Ça sera long et chiant et ça finira mal. Même pas cap de finir l’article ?

Empoli, une ville bien sage

C’est toujours pareil. On se lance sur une petite présentation sans prétention et on finit par tomber amoureux du club et de la ville. Pas la peine de vous énerver, on va vous expliquer tout ça dans les détails. Un mot d’ordre nous anime : soyons Empoli et toujours souriant. Pour mieux connaître le club, intéressons-nous donc un peu à la ville. Empoli est une petite ville toscane de cinquante mille habitants. Située entre Firenze, Sienna et Pisa, Empoli est le carrefour de la Toscane, le point de passage obligé et du coup le coin où personne ne reste vraiment.

Étymologiquement, Empoli doit son nom aux Germains. « Empo » est une manière très expressive de montrer son affection. Je vous voir sourire bêtement en imaginant quelles formes pourraient prendre une démonstration affectueuse excessive. Toujours est-il que la ville est régulièrement associée dans l’imaginaire populaire à la Sammontana, une entreprise qui produit aux « léchouilleurs amateurs » des Gelati à tous les parfums possibles et imaginables. La ville du câlin et de la lèche est également la ville du verre. Il faut s’imaginer la ville au siècle dernier fourmillant d’artisans. Le verre ici, c’est la véritable fierté locale. On ne le lève pas, on le souffle, on le crée et on le vend. Mais le plastique et les autres cochonneries auront la peau du verre, les artisans se recyclent dans le cornet de glace et la dernière usine ferme ses portes laissant sur le carreau des centaines d’ouvriers. C’est la crise à Empoli. Et pour couronner le tout, ils sont jumelés avec deux villes françaises : Aubervilliers et Besançon. Ça c’est gratuit mais ça fait toujours plaisir.

La référence de la léchouille

Une lente ascension

Le club de Football est fondé en 1920. Il est le fruit d’une fusion comme ça se faisait un peu partout à l’époque. A moins d’être un inconditionnel et un passionné des petites divisions toscanes, il n’y a que peu d’intérêt à évoquer l’histoire jusqu’en 1945. Après guerre, le club change de nom et fait dans l’originalité. Empoli rajoute Foot Ball Club (oui, oui) à son petit nom. L’audace est rarement récompensée. Le club continue de végéter dans les divisons régionales, tutoyant de temps en temps la Serie C1, bref, rien de bien passionnant.

L’histoire commence réellement en 1982. Le club devient subitement ambitieux et recrute des stars de Serie C dont on ignore totalement les noms et les pedigree mais nous l’avons lu et vous aussi par la même occasion. On fera confiance aux spécialistes des années 80 et de la Serie C. Cette équipe monte en B et parvient à s’y maintenir. En 1986, ils accrochent leur première montée dans l’élite de l’élite. Les gars ça fait soixante-six qu’ils galèrent pour se maintenir tant bien que mal en Serie C, vous imaginez bien que la fête fut immense. La saison suivante, Empoli arrache le maintien à la dernière journée. La saison suivante sera celle de la descente, la première mais certainement pas la dernière. Mal embarqué avec des points de suspensions pour une histoire de corruption indirecte (tu donnes l’argent mais pas con, tu passes par un intermédiaire et tu évites les trous dans le jardin), Empoli redescend immédiatement. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la descente s’accompagne d’une vague de démission chez les dirigeants. Il faut reconnaître que la gestion et le sens éthique ne semblaient pas les étouffer outre mesure. Fabrizio Corsi devient propriétaire et président. Il a tout juste trente ans et toutes ses dents. Le mec a fait fortune dans le cuir et les hauts talons. C’est l’homme parfait pour Empoli, un homme qui aime souffrir, mieux, un homme qui a fait de la souffrance son business.

Encore un changement de logo bien dégueulasse

La période Corsi, le président le plus jeune d’Italie

En réalité, Corsi est installé dans les instances du club depuis quelques années. Il aime le club et surtout c’est un local. Son arrivée va radicalement tout changer. Le spécialiste du cuir a une vision offensive du football, un jeu fait de mouvements. Il ne peut pas attirer des stars ? Il fera venir des techniciens compétents, avec des idées et une personnalité. Il commence dès 1992 avec Guindolin et en 1995 Spaletti. Le chauve commence sa carrière d’entraîneur dans la ville du verre. Il récupère un club en lambeau, aux portes de la Serie C2. Il le sauve et monte aussitôt en B et en A en deux petites saisons. Malheureusement, cette nouvelle montée ressemblera à la précédente : le maintien sur l’allant de la montée et la descente quand il est temps de confirmer. Et comme le club est un habitué des points de suspension, le verdict est toujours autant implacable et irrémédiable. Et l’histoire se répète encore. En 2003 sous l’impulsion de l’excellent Di Natale, Empoli remonte en A, se maintient courageusement avant de descendre inéluctablement la saison suivante. Les meilleurs partent, d’autres arrivent. Il faut reconstruire, toujours reconstruire.

L’Europe et le triste retour à la réalité

Empoli remonte en 2005 et comme d’habitude, le maintien conclut la saison des promus. Mais cette fois, les azzurri ne se contentent pas seulement du maintien. Les Almiron, Pozzi et Francesco Tavano enflamment la petite ville toscane. Ils arrachent même une huitième place inespérée. Après la révélation et le scandale Calciopoli, la Juventus, la Fiorentina et la Lazio sont sanctionnées. Empoli peut accéder pour la première fois de son histoire à la coupe d’Europe. Mais Empoli ne serait pas Empoli sans ses bourdes. Il arrive un truc qui n’arrive presque jamais. Les dirigeants estimant la possibilité de jouer l’Europe comme une hypothèse trop rocambolesque pour être plausible avait décidé de ne pas inscrire le club auprès de l’UEFA. Ils ont eu beau lever les bras, gémir et protester de tout leur corps, rien n’y fit. Mais si Empoli est la reine des gags et des bourdes, elle dispose aussi d’une sérieuse force de résilience. La saison suivante, Empoli renouvelle l’exploit et atteint une historique septième place. Le club se qualifie pour la première fois pour une compétition européenne, tout seul, sans l’aide juridique ou l’abandon piteux de ses adversaires.

Luigi Cagni va faire sa chienne et gâcher le plaisir des tifosi. Le technicien, appelons le ainsi, va sabrer l’événement et aligner une équipe B. Ça valait bien le coup de se péter le cul de se qualifier en coupe d’Europe pour aligner les U19. Zurich les élimine sans gloire, dans l’anonymat le plus complet. La volonté de Cagni est de préserver son équipe première pour le championnat. C’est une réussite totale : Empoli redescend aussitôt. Bien joué l’artiste.

L’éternel retour

Fabrizio Corsi a conscience de ses moyens limités. Mais on peut lui reconnaître une chose, il sait se faire accompagner. En 2012, le moins en moins jeune président va donc chercher Maurizio Sarri, il lui confie les rênes de l’équipe. La belle histoire de Sarri commence ici sur les bords de l’Arno. Il y applique « sa méthode », elle est exigeante mais elle est furieusement efficace. Son 4-3-3 déstabilise ses adversaires, le rythme et l’intensité épuisent les défenses qui finissent par céder. Sarri obtient la montée et même le maintien en A avant de partir au Napoli. Empoli digère assez bien le départ du fumeur compulsif. En 2015, Zielinski parviendra même à interrompre une série noire entamée depuis presque trente ans dans le derby dell’arno. La suite, vous la connaissez aussi bien que moi. Cette belle saison entraîne la chute des Azzurri avec à la clef une nouvelle relégation et une nouvelle reconstruction. En 2021, Empoli est une nouvelle fois remonté. Le club s’est forgé une identité et une petite réputation en Italie, entre la A et la B, à former des techniciens que les autres s’arrachent, à remonter après chaque désillusion, encore et toujours. Empoli est à l’image de sa ville, petite, fragile mais fière. On l’imagine bien se maintenir avant de redescendre, comme toujours…

Le Stade Castellani et les Tifosi

Petit, mais costaud. Empoli joue dans son vieux stade Carlo Castellani. La capacité totale est de 19 800 spectateurs. C’est un stade à l’ancienne avec une grande tribune centrale et on comble autour comme on peut. L’originalité de ce stade réside ailleurs. Son nom résonne pour tous les tifosi azzurri. Castellani est un ancien joueur du club. Talentueux et promis à un bel avenir, Carlo est happé par la guerre, le fascisme et la folie des hommes. Son père, syndicaliste et meneur de grèves est arrêté par les chemises noires. Carlo se propose de partir en pénitence à la place de son père, malade. Il est envoyé au camp de Mauthausen en Autriche où il meurt de dysenterie. Empoli chérie toujours son nom. Quand le stade fut reconstruit en 1965, il ne fut jamais question de changer son nom.

Un stade à l’ancienne avec la bonne vieille piste et une confiance dans la météo

Les Tifosi « Les Rangers » sont installés dans la Curva Emiliano Rosso. La Curva porte elle aussi le nom d’un disparu, un supporter victime de la route. Ce drame unira les Tifosi d’Empoli avec ceux de Parme et de Crotone. Ici l’ambiance est plutôt apaisée. Seul le derby dell’arno compte vraiment. C’est l’événement de l’année même si la victoire est rarement au bout.

Les Rangers en 76′

La Tua Squadra del cuore

On a peut-être trouvé un hymne encore plus horrible que celui de Sassuolo. Il est l’œuvre de Andrea Maestrelli. On le qualifiera d’un style pop tendance bouse musicale de premier plan. On vous laisse juger le désastre. La direction se désengage de toutes responsabilités, vous êtes conscient du danger que représente une telle écoute.

Les mouvements et les joueurs à suivre

On ne va pas s’éterniser sur les transférer pour vous présenter quelques hommes forts. Il faut quand même noter cette propension à remplir les lignes « Transferts ». Quarante arrivées et quarante départs, entre les prêts, les retour de prêt, les joueurs en copropriété, les prêts avec obligation, les transferts gratuit mais avec une clause de retour, c’est un bordel innommable. Les agents sont aux anges, comme souvent. Une fois n’est pas coutume, on vous réserve une présentation assez succincte. On vous laisse quelques idées pour vos saisons à MPG. Nous aurons le temps de revenir plus en détail sur les Azzurri et leurs individualités tout au long de la saison.

L’entraîneur : Aurelio Andreazzoli

Aurelio est un homme de l’ombre. Il débute dans le métier en tant qu’adjoint de Spaletti à la Roma en 2005. Le garçon se débrouille bien, il prend des gallons et des responsabilités. Quand Spaletti est remercié, Aurelio est renvoyé. Retour au chomdu. Deux ans plus tard, l’ancienne gloire d’Empoli, joli clin d’œil, Vincenzo Montella l’invite à revenir. L’expérience ne sera pas positive. En 2017 Empoli lui donne enfin sa chance comme numéro un, sa première. Ça fonctionne plutôt bien au début et comme d’habitude avec Empoli, ça part sérieusement en couille. Il est renvoyé à l’automne 2018. Il retrouve un club au Genoa. Il arrive en fin de saison avec l’espoir de pouvoir se préparer tranquillement. Le recrutement est raté, le Genoa fait n’importe quoi et le pauvre Aurelio est une nouvelle fois renvoyé à l’automne 2019. Il fait son retour dans d’étonnantes circonstances. Il remplace Alessio Dionisi en partance pour Sassuolo. Bon courage Aurelio et essaie de tenir jusqu’en hiver cette fois ci…

Ça ne sera pas la grande déconne cette année à Empoli, au moins c’est assez expressif

Leo Stulac, milieu 27 ans, Slovaque

Gros volume de jeu, bonne technique, Leo est un des hommes de la montée. Il sera le baromètre d’Empoli

Lian Henderson, Milieu, 24 ans, Écossais

Transféré de Lecce, l’Écossais doit apporter sa puissance et sa grosse frappe de balle.

Crutone, attaquant, 23 ans, Italien

Prêté par les Wolves, Crutone doit faire mieux que la saison dernière à la Fiorentina. Empoli lui donne l’occasion de refaire parler de lui. Un prêt en mode gagnant-gagnant-gagnant ?

Bajrami, Attaquant, 22 ans, Albanie

Formé par les Sauterelles (Zurich hein, c’est pas le Livre de la jungle, les gars), international espoir suisse, Nedim choisit de représenter finalement l’Albanie. C’est la grosse cote de l’attaque azzurro, le joker. Vif et technique, il pourrait être parfaitement complémentaire à Crutone.

Samuele Ricci, Milieu, 20 ans, Italien

La pépite d’Empoli. Notez bien ce nom les amis. Simone Ricci est un milieu « Mezzala », c’est à dire un milieu qui aime se projeter sur son coté, bouffer l’espace qu’on veut bien lui laisser. International U19 et U21, Ricci est déjà supervisé. C’est assurément l’homme à suivre cette saison.

On ne peut pas lui reprocher d’avoir un sens remarquable de la pose

Leonardo Mancuso, Attaquant, 29 ans, Italie

Le buteur de la saison passée. Leonardo découvre la A à presque trente ans. Il rêve d’un destin à la Caputo

L’effectif est composé ainsi, un mélange entre des joueurs un peu plus expérimentés comme l’attaquant Andrea La Mantia, des internationaux en quête de lumière comme le latéral Petar Stojanovic (bon courage pour le fumer celui là) et des gamins à peine sortis du cocon comme Emmanuel Ekong (qui n’est pourtant pas toulousaing), natif de Reggio Emilia et international U19 Suédois.

Vous connaissez maintenant un peu mieux Empoli, c’était pas bien difficile, c’est vrai. Nous les suivrons chaque semaine dans la Calcio Académie. Premier rendez vous, ce samedi à domicile contre la Lazio avant de se déplacer à Turin pour affronter la Juve. C’est ce qu’on appelle une sacrée entrée dans l’élite.

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