AJ Auxerre – AC Ajaccio (5-1) : pas d’andouillette et une branlée à l’Abbé

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Avant qu’on se fasse engueuler par les compères de Guy Roux, on dit « Ausserre », et non pas « Auksserre ».

Samedi 3 octobre 2020, 13h. Le moteur de la 106 est chaud, le GPS indique 3h01 de route et 330 km. Une pluie fine vient balayer le pare-brise rempli de moucherons sanguinolants. Plus tôt dans la semaine, l’AJ Auxerre, contactée, m’avait affirmé que le parcage visiteurs du stade de l’Abbé-Deschamps serait fermé. Pas une décision du club (comme cela avait été le cas lors de notre déplacement à Grenoble) mais du préfet de l’Yonne, qui refuse la présence de supporters adverses à Auxerre depuis le début de saison. Je me suis fait une raison (enfin pas tout à fait, mais ça viendra, malheureusement) : les fermetures des parcage visiteurs seront légion en 2020/2021. En roulant, je me console comme je peux en me disant que je me réconforterais en mangeant un américain andouillette dans le food-truck « Chez Fred », qui a ses habitudes sur le parking de l’Abbé-Deschamps. Je suis parti bien en avance pour être sûr d’arriver tôt et de pouvoir profiter de la bouffe. Mon arrivée se fait à 17h, sous une pluie battante. Et là, déception ultime : il n’y a aucun food-truck devant le stade auxerrois. Rien du tout. Juste deux ou trois voitures et quelques stadiers. Je n’aurais donc pas d’américain andouillette alors que je venais expressément pour ça (non, c’est pas vrai, mais presque).

C’est au chaud dans ma voiture, mais le ventre vide, que j’attends la suite des événements. Vince Per Noi, venu en co-voiturage depuis Paris, se fait attendre : et pour cause, il est au bar avec un Auxerrois. « Je serai là à 18h, t’en fais pas », m’avait-il dit. Devinez quoi : il s’est pointé au stade à 18h45. Et bien évidemment, on devait l’attendre puisque c’est lui qui avait les places du match. Les places, parlons-en. Comment faire pour s’en procurer alors que le parcage est fermé ? Il faut être malin : j’ai demandé des invitations à l’ACA, mais leur quota a baissé cette saison et ils n’étaient pas sûrs de m’en avoir. La billetterie de l’AJA était ouverte, mais seulement jusqu’à 12h le jour du match. Dernier recours : prendre des places sur la billetterie en ligne de l’AJA, mais il s’agit de e-ticket. Pas très emballant quand on est collectionneur de tickets et qu’on déteste les feuilles A4 imprimées. Au final, l’ami auxerrois de Vince Per Noi a pu nous en avoir et… j’ai pu récupérer deux invit’ de l’ACA. Nous avions donc 4 places pour 3 membres d’I Sanguinari, plus un ticket trouvé par terre devant le stade, échappé par un certain Michel Picon (quel joli nom). Un vieux monsieur, qui portait une parka de l’AJA semblait perdu et désespéré : il avait fait le déplacement depuis la région parisienne pour supporter les locaux, sans avoir de billet et sans savoir qu’il était impossible d’en acheter un à quelques minutes du match. Pour le sauver de la détresse, nous avons donc décider de lui donner un ticket, et il nous remercia, des étoiles dans les yeux, reconnaissant.

Il est 18h50 quand nous scannons notre ticket à l’entrée, avant la fouille. Une fouille inexistante pour moi (le stadier n’a même pas ouvert mon sac à dos) et bien plus poussée pour Vince Per Noi, qui s’est fait engueuler parce qu’il avait un France Football dans son Eastpak. Nous prenons place en tribune Groupama, au milieu des supporters auxerrois. Sans parcage, pas de 8Clem, ni de Manufrankin. Donc pas de blagues sur Émile Louis ou sur Jean-Pierre Treiber. Encore une grosse déception. Les seuls moyens de se réconforter seront les chiottes et la bouffe, malheureusement.

Direction les chiottes. Les toilettes du stade de l’Abbé-Deschamps sont neuves. Le club a profité du confinement pour les refaire entièrement. Et ce n’est pas du luxe. Les W.C défraîchis des saisons précédentes ont laissé place à des chiottes propres, lumineuses et modernes. La faïence est aux couleurs du club, les robinets sont devenus automatiques. Il suffit de passer sa main sous le robinet pour avoir de l’eau chaude. Pareil sous le savon et l’air séchant (comme Renaud). C’est sans aucun doute LE glow up de l’année. Les toilettes de l’Abbé-Deschamps sont, en quelques mois, passés des pires de Ligue 2 aux plus luxueuses de Ligue 2. C’est beau, propre, neuf, les mesures ont été prises pour respecter la distanciation, l’eau chaude est agréable et le savon sent bon (croyez-moi, ce n’est pas partout pareil). C’est presque parfait. Seul petit bémol : il manque des chiottes fermées chez les hommes (dans celles où je suis allé en tout cas, il y en a dans d’autres) (aller chier chez les dames, cimer). Note : 4,75/5.

Avant de regarder ce qu’il se passait sur le terrain, on passait déjà une mauvaise soirée, sans andouillette, sans parcage, sans mégaphone, dans le froid et sous la pluie. Alors imaginez notre état quand l’ACA a été mené 1-0, puis 2-0, (on a eu un sursaut d’espoir à 2-1), puis 3-1, puis 4-1 à la mi-temps. On n’avait rarement vu Olivier Pantaloni si désespéré et un ACA si malmené. Des erreurs défensives, une largesse au marquage, un manque d’envie et de réussite : cela ne pardonne pas face à un Dugimont et un Le Bihan en forme. La deuxième période sera un peu meilleure pour l’ACA, avec des locaux qui avaient toutefois baissé le pied. On ne parlera donc pas du match en tant que tel, on ne voudrait pas s’énerver. Et on se dit que tout ira mieux après la trêve internationale. La seule chose positive qu’on retiendra sur le terrain, c’est le premier but chez les pro de notre jeune attaquant Simon Elisor, post-formé à l’ACA.

Peu après la pause, direction la buvette. C’EST L’HEURE DU CASSE-CROÛTE !

Les + :

  • Du choix, il y en a. Du froid : jambon-beurre, rosette, fromage, poulet crudités. Du chaud : merguez, hot dog, kebab, américain. Des boissons en tout genre et des chips.
  • Mon choix s’est porté sur un américain ketchup. Comme vous avez pu le voir sur la photo, ce n’était pas la meilleure présentation du monde, mais il était plus bon que beau.

  • Des frites chaudes
  • De la bière !
  • Le prix est assez abordable : on s’en sort pour 9 euros avec un américain, des frites et une boisson.
  • Les serveurs étaient jeunes, jolies et polies. (C’est plus agréable que la vieille à moustache qui nous sert à Niort). #BalanceTonSupporter

Les – :

  • La présentation n’est pas top et on aurait pu espérer un américain plus complet et copieux.
  • Le Covid-19 signe la fin des sauces en libre-service, quelle tristesse.

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 4,25/5. Du choix à bon prix, des offres qui changent, un service agréable et pas d’attente. C’est quasiment un sans-faute pour la buvette de l’AJA, qui gagnerait à proposer plus de qualité, dans une meilleure présentation. En tout cas, ça n’a rien à voir avec la buvette du parcage visiteurs, où on nous vendait des cocas périmés il y a deux ans de ça.

Score final : 5-1. Sans ce foutu Covid, on serait en Ligue 1, à lutter contre le PSG, l’OM, Lens ou Lyon. Et on se retrouve en Ligue 2, à jouer le maintien contre Nancy et Pau. Quel calvaire. Tout ça à cause d’un mec qui a bouffé un pangolin. Après s’être bien mouillé après le match, le retour fût également un long calvaire, sous une pluie battante, avec des essuie-glaces qui fonctionnent à peine, des phares qui éclairent pas grand chose, des arbres et des branches au milieu de la route, des routes barrées par des travaux et de l’eau qui goûte du plafonnier de la 106. Ça ira mieux demain.

Perfettu

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