La Bacalhau Académie note Portugal-République tchèque (1-0)
Ricardo et son invité surprise. Magnifique.
Et ils sont où ceux qui nous voyaient rentrer piteusement au pays dès la première phase de groupe ? Tremble Europe, les Quinas sont dans la place ! Comme un Saint Bol de revanche de 1996, le Portugal s’est payé la République Tchèque, au grand dam d’Antonin Panenka, ce bel homme académicien. Seize ans après le lob de Karel Poborsky, la génération dorée est vengée par la bande à Bento. Sans trembler, les Portugais ont disposé des Tchèques sur la plus petite des marges. Bien regroupés, les joueurs de Bilek nous ont bien fait galérer pendant 80 minutes, avant que Sa Sainteté Cristiano Ronaldo ne nous qualifie.
Et ils sont où ceux qui ont enterré Cristiano après le deuxième match ? Dans les grands moments, les grands joueurs se subliment. Deux poteaux et un pion qui a transpercé les ficelles de Cech, ce bel homme casqué : Cristiano a régalé. En bon capitaine, il porte son équipe, donne confiance à ses coéquipiers, les pousse à se dépasser. Le résultat ne reflète pas la domination sans partage des Quinas pendant toute la partie.
La stratégie de Bilek était tellement défensive qu’on avait envie de lui dire «Milan assez !». En même temps, il a fait avec ses moyens, déjà bien content d’être arrivé en quarts. Mais comment espérer marquer avec Baros devant ? Mention spéciale pour Jiracek, le Samaras de Prague, quelque part entre Jésus-Christ et un biker des Bandidos.
Pour la demie, on avait le choix entre deux derbies. La majorité des supporters voulaient tomber sur la France. On a oublié d’être bêtes hein ! Finalement, on aura droit à un derby ibérique Hunter. On ne part pas favori, ce qui nous va très bien. Et puis, même si c’était un amical, la dernière fois qu’on les a joués, on a collé 4 pions au voisin. On y croit, on n’y pas va comme les Bleus, le froc descendu jusqu’aux chevilles.
Jean-Michel Larqué rentré en France pour dire adieu à Thierry Roland, Denis Balbir était accompagné au micro par le phénix des hôtes de ces bois de Boulogne, j’ai nommé Jean-Marc Ferreri. Féfé, c’est du miel. Un type tellement fort que même à Marseille, les supporters le trouvent chauvin ! Personnellement, j’aimerais toujours l’avoir près de moi. Chaque fois qu’il se prononce, il se goure. A trois reprises, il a affirmé sans trembler que les arbitres se trompaient… avant de leur donner raison après le ralenti ! Donc, tu penses une connerie, tu lui en parles et, en fonction de ce qu’il répond, tu avises. Ça peut être un bon plan en soirée pour savoir qui draguer. Sinon, il confond Milan Baros et Rui Barros. Féfé, je te donne mon truc pour pas confondre : Milan Baros dit que Patron M’Bia sent pas bon de la bouche tandis que Rui Barros est le sosie officiel de Francis Maroto. Je passe sur le cas Denis Balbir qui prend l’accent pour prononcer les noms. Le problème, c’est que c’est toujours le même accent et que ce n’est jamais le bon.
Notas
Rui Patricio (non té-no) : rien à faire de la partie. Il ne lui a manqué qu’un transat et un punch coco.
João Pereira (3/5) : latéral correc’ au Sporting Portugal, beaucoup affirment qu’il est en surrégime. Tant que le moteur tient encore une semaine, ça me va très très bien.
Bruno Alves (4/5) : le frère de peau de Denis Balbir continue sur sa lancée. Un match propre, sans erreur, à part peut-être 2 ou 3 relances. Vu qu’on récupérait la gonfle à chaque fois, c’était pas bien grave.
Pepe (5/5) : patron modèle géant. Depuis deux matches, il est impeccable, ne commet aucune erreur d’appréciation. Une stat ? Depuis le début de l’Euro, il n’a commis qu’une seule faute ! Un boucher, vous êtes sûrs ?
Fabio Coentrão (4/5) : Blondinet se transcende sous le maillot national. Une nouvelle fois, il a percuté sur son côté gauche avec son collègue Cristiano. Reste comme ça, c’est parfait !
Miguel Veloso (4/5) : il n’est pas le milieu déf’ le plus extra du monde mais il tient très bien sa place, fait ce qu’il à faire sans chichis. Une tendance à temporiser un peu trop peut-être mais c’est vraiment tout ce qu’on peut lui reprocher.
Raul Meireles (4/5) : 21 juin, jour de la fête de la Musique donc jour de sortie des punks à chiens crasseux donc gros match du Raul. CQFD. Remplacé par Rolando à la 88’.
João Moutinho (5/5) : même sans sa passe déc’, il aurait eu la note maximale. Peu en vue lors des premiers matches quand ses coéquipiers cherchaient la tête de Postiga, Moutinho a donné toute la mesure de son talent lors de ce quart de finale. Influent dans le jeu, précieux à la récup’, décisif avec une galette pour Cristiano : le Portiste prouve qu’il est un cador.
Nani (4/5) : moins en réussite que face aux Pays-Bas. Mais, dès qu’il prend la gonfle, tu t’attends à quelque chose de magique. A su être patient et n’a pas tenté de forcer le passage quand ça ne souriait pas. Remplacé par Custodio à la 83’.
Cristiano Ronaldo (5/5) : tu regardes l’appel, tu regardes le coup de casque et rien que ça, ça vaut la note maximale ! Ils sont passés où ceux qui annonçaient le fiasco Ronaldo ?
Hélder Postiga (non noté) : il court tellement peu que dès qu’il essaye, il se claque. Finira l’Euro en claquettes. Remplacé à la 40’ par Hugo Almeida.
Substituções
Hugo Almeida (2/5) : un plot barbu.
Custodio: 2ème sélection. C’est bieng.
Rolando : spécialiste ès bout de match avec les Quinas.
Pour parler du Portugal, rien ne vaut un véritable spécialiste, un vrai hein, pas un mec de Canal. Et comme Ricardo ne se moque pas de vous, il vous a dégoté une interview de Nicolas Vilas. C’est cadeau, c’est pour moi, ça fait plaisir. Vilas, c’est une pâte, un type à qui tu envoies tes questions à une heure du mat’ et qui te répond dans l’heure. Muito obrigado à lui !
-Salut Nicolas, tu es le spécialiste n°1 du football portugais en France. Est-ce que tu t’attendais à une demi-finale pour les Quinas?
-Très franchement : non. Mais alors pas du tout. La qualif’ a été douloureuse (encore aux barrages), les matches de préparation, tout aussi inquiétants, leur entrée en matière dans l’Euro a fait mal aussi (0-1 contre l’Allemagne). Mais comme souvent, ils n’agissent pas mais réagissent. Après, il faut relativiser. Le Portugal a perdu contre l’Allemagne et n’a joué qu’après avoir été mené. Contre le Danemark, il arrache le succès en fin de match en encaisse deux buts. Face aux Pays-Bas, ils ont été bons mais… ils ont joué face à une non-équipe que « tout le monde » aura battu. Et les Tchèques étaient privés de leur meilleur joueur… et franchement, c’est faible la République Tchèque. On me dit que je suis pessimiste mais faut voir la vérité en face. Le Portugal n’est pas l’équipe qui joue le mieux dans cet Euro. Mais elle a une envie folle et une vraie solidarité. Comme… la Grèce en 2004 (soupir)…
-La presse portugaise n’a pas loupé Cristiano après le match contre le Danemark, il s’est bien rattrapé depuis…
-CR7 est LA star du foot portugais. C’est plus qu’un joueur. Il est partout : en poster, sur les maillots, les pubs, à la télé, dans les journaux… Avec Mourinho, il est une fierté nationale. Et on lui en demande beaucoup. Parfois trop. Son problème, c’est qu’il est au top avec le Real et qu’on attend le même de lui en Seleção. Mais le Portugal, ce n’est pas le Real. Les joueurs ne sont pas les mêmes et l’entraîneur non plus. J’ai hâte de le voir contre l’Espagne qu’il connait si bien. Dans les matches à fort enjeu comme celui-ci, soit il est énorme, soit il est transparent…
-On parle beaucoup de Cristiano mais le travail de Pepe et Bruno Alves en défense centrale a également été déterminant.
-La charnière est l’une des grandes forces. Pepe a toujours été énorme en sélection même au poste de milieu défensif qui lui avait confié Queiroz. C’est Bruno Alves qui est plus étonnant. Il sort d’une saison difficile avec le Zénith et il n’était plus aussi décisif avec l’équipe nationale. Paradoxalement, le Portugal possède la pire défense des qualifs des équipes présentes en phase finale…
-En quart de finale, João Moutinho a réalisé un grand match. Il était temps non?
-Il était temps ? On n’a pas dû voir les mêmes matches avant, alors. Moutinho n’a jamais été mauvais depuis le début de l’Euro. Enlève-le du onze de départ et tu verras le résultat. Jusqu’ici c’est le trio du milieu qui n’était pas osmose mais lui n’était pas à côté de la plaque. Parce qu’il a délivré une passe décisive contre les Tchèques, on dit qu’il a « enfin » été bon. C’est dingue cette dictature de la stat et cette individualisation tyrannique du football. Meireles est un batailleur mais il a un certain déchet et Veloso n’accélère pas le jeu.
-Même sans sa passe déc’, il a été bien plus présent que lors des deux premiers matches, plus influent, au niveau auquel on l’attendait depuis toujours. Tu peux nous en dire plus sur lui ?
-Moutinho est l’un des joueurs les plus réguliers du foot portugais. Mais il bosse dans l’ombre. C’est un altruiste. Un relayeur. Le préféré de Pinto da Costa, président du FC Porto. Et PdC c’est pas un footix. Moutinho, c’est le Rui Barros des temps modernes. Un mec qui sera à jamais sous-estimé.
-Tu le sens comment ce match contre l’Espagne? Y a la place pour passer?
-Y a toujours la place sur un match. Mais l’Espagne reste favorite. Elle gère tranquille depuis le début de l’Euro. Le Portugal devra agir au lieu de réagir, comme contre les Tchèques. Sauf que l’Espagne c’est pas la République Tchèque… J’aurais quand même préféré la France. Là, c’est le cœur qui parle… Bon ok, la raison aussi.
-Depuis le début de l’Euro, tu as lancé le mouvement « Oh my bigode ». Tu peux nous en dire un peu plus?
-C’est un délire. Les supporters du Portugal se laissent pousser la moustache tant que l’équipe n’est pas éliminée. Et le mouvement prend ! On a déjà reçu quelques photos. D’ailleurs pour les poilus faut les envoyer à bigode@live.fr
-Si la Selecção va en finale, tu vas bientôt ressembler à José Bové!
-Non, j’ai été obligé de couper un peu. Ça va te faire marrer mais je fais des réactions épidermiques lorsque ma barbe pousse trop. Et là, c’est à Shrek que je ressemble !
-A part ça, tu as été un des seuls à avoir tendu la main à Raymond Domenech. Il doit bien se marrer quand il voit l’état de l’EdF!
-Raymond est un amoureux des Bleus et ça le fait pas marrer de les voir perdre, encore moins en plein bordel. Et je suis pas du tout le seul à lui avoir tendu la main. Il est loin d’être seul… Y a encore des gens qui savent faire la part des choses et comprendre que c’est juste du foot. Il est drôle, manie le second degré à merveille. Ça fait de lui un excellent consultant et, en plus, un vrai bon mec.
-On t’as vu récemment sur le plateau de 100% Euro sur M6. Je me fais le porte-parole des lecteurs d’horsjeu.net: elle est comment, en vrai, Alessandra Bianchi?
-On s’était déjà parlé au téléphone mais c’était la première fois que je le voyais. Elle est… fascinante. Sa voix est juste incroyable, elle est hyper pro et, parce que je vois où tu veux en venir, elle est bourrée de charme…
-Un dernier mot pour les lecteurs de la Bacalhau Académie?
-Une phrase tirée d’un canular que les Gueshs connaissent bien :
« – Je t’aime.
– Oui, vai te foder ! »
-Merci Nicolas et longue vie à Blogolo!
-Merci à toi. Par contre, c’est un détail mais on écrit « BloGolo » C’est bizarre, hein ?! Héhé !
A part ça
- Il y aura encore deux Bacalhau Acad’ minimum ! Elle est pas belle la vie ?
- Il ne reste plus que 4 académiciens, putain de Battle Royale !
- Quaresma a voulu mettre un taquet à Miguel Lopes. Il tape comme une gonzesse : Lopes n’a rien senti.
- Figo et Eusébio qui se prennent dans les bras après un but de Cristiano. Comme un symbole de symbole.
- Rapport de cause à effet ou pas, Eusébio a été admis à l’hôpital pour des problèmes cardiaques et devrait être rapatrié dans les prochains jours au Portugal. Força !
- La Bohème, la Bohème, ça voulait dire on rentre à Prague.
Portuganalement,
Ricardo Caressemoi
Bruno Alvès règle la mire de sa transverse depuis le match contre l’Allemagne. Elle arrivera à Ronaldo en demie et le risque de marquer avec en finale grandit …
Faut arrêter de comparer Meireles avec les punks à chien, ces derniers doivent se retourner dans leur vomi : http://www.carefreechronicles.com/2012/03/meireles-looking-completely-sane-for.html
« Singe vêtu de soieries reste singe » Marlon Brando dans Viva Zapata d’Elia Kazan (rien à voir avec Alexandra hein!).