La Breizhou académie fête encore la ligue 2

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De notre envoyé spécial, voire un peu trop

Il ne restait que 6 points à prendre. Il n’en reste plus que 3. Comme le nombre d’étages d’une fusée lionsienne.  Reste ensuite à reconnaître les fusées qui s’envolent vers la ligue 1 comme le Stade Malherbe ou le Stade brestois, des fusées en panne comme le FC Kita et le RC Strasbourg, de celles enfin qui sont sur le point d’exploser comme l’En-Avant de Guingamp.

Triangle breton : journée noire, marée rouge et blanche.

Je ne sais pas à quand remonte une journée de L2 avec une défaite pour chaque club breton, mais j’ai un peu la flemme de vérifier. Alors je vais faire comme un modeste stagiaire de lequipe.fr et inventer une statistique que le Comité vérifiera entre deux crises hémorroïdaires, et dire que ce n’est pas arrivé depuis la 28e journée de la saison précédente (je prends vraiment une journée au hasard).

Une défaite, bien entendu, qui ne changera pas grand-chose pour Brest, si ce n’est que les Ti’zefs ont encore raté l’occasion de prendre la première place. Championnat assez paradoxal. Les deux équipes en lutte pour le titre suprême de champion de L2 connaissent un rythme de relégable (ou presque pour les Bretons) depuis 5/6 matchs. La dernière victoire de Caen remonte d’ailleurs à 31e journée et la réception de Brest.  Hier soir, Brest a connu une défaite que l’on aurait pu qualifier d’humiliante si elle n’intervenait pas à la 37e journée et que la montée n’était déjà assurée. Pour Dijon, cette incroyable victoire 4 à 1 arrive toutefois bien trop tard pour pouvoir lui permettre de prétendre à quoi que ce soit.  Pour Mandane par contre, auteur d’un triplé, ça ferait presque une ligne supplémentaire à inscrire sur le CV.  Du côté des supporters brestois, cela n’a pas nuit à la fête. D’ailleurs, une importante minorité ignorait jusqu’au score à la sortie du stade. « Y’a eu combien finalement ? »

–          3/1 je crois.

–          Merde, je croyais qu’il y avait 1/1 partout.

–          3/1 pour qui ?

–          Ben pour Dijon.

–          On n’a pas marqué deux buts ce soir ?

–          Je crois que seulement celui de Poyet a été validé.

–          C’est pas Roux qu’a marqué ?

(propos retranscrit par notre envoyé spécial, Roazh Takouer).

Si cette défaite est sans grave conséquence pour les Finistériens, on ne peut pas en dire autant des deux autres contre-performances bretonnes de la soirée. Vannes comme Guingamp avaient pourtant ouvert le score mais, trop de pression peut-être, et tous les deux ont totalement lâché prise dans une partie pourtant à leur portée.

Pour le petit poucet de Bretagne, la soirée avait débuté idéalement, Sammaritano, que je n’appellerai plus jamais le Valbuena de la Rabine à part s’il finit en slip sur une pelouse, ouvre le score dès la deuxième minute. Puis le scénario tourne à la catastrophe en une bonne dizaine de minutes et les anciens joueurs du VOC passés chez les Tangos se montrent décidés à placer leur ancien club. C’est d’abord Lebouc  qui relance Laval sur pénalty, avant que Do Marcolino puis Haguy ne change totalement la donne. Plus décidé en deuxième mi-temps, les Vannetais ne seront pourtant pas recompensés de leurs efforts, Sammaritano trouvant le poteau sur un pénalty peu après l’heure de jeu et Gimbert ne marquant qu’un but à priori anecdotique dans les arrêts de jeu.  Le VOC reste 16e, mais ne compte que trois points d’avance sur Guingamp, 19E, et enregistre la deuxième plus mauvaise différence de buts de ligue 2, derrière Istres, 15e, avec un point d’avance sur les Morbihannais. La situation est préoccupante car le VOC devra aller chercher son  maintien à Metz qui vient de réaliser une deuxième belle performance consécutive en s’imposant tranquillement à Malherbe, deux à zéro, avec de surcroît, deux très jolis buts signé Rocchi et Bourgeois.

Vannes peut au moins se consoler en se rappelant qu’il a son destin entre les pieds. Guingamp l’avait à la mi-temps de la 37e journée, où l’EAG menait 1/0 à Clermont grâce à un pénalty transformé par Pablo Correa. 45 minutes et deux expulsions plus tard, les Costarmoricains avaient totalement lâché prise et rentrent en Bretagne avec une nouvelle défaite dans la valise. 3/1. Armand, double buteur, et le Rennais Yacine Brahimi auront été les vrais bourreaux de Guingamp. 19e, l’En-Avant devra donc non seulement gagner au Roudourou contre Ajaccio, sauvé par sa victoire à domicile sur Châteauroux (1/0) mais devra aussi suivre attentivement les prestations du VOC, de Châteauroux et de Strasbourg, qui s’affronteront à Gaston-Petit.  Ce match est une bonne nouvelle pour le VOC qui peut donc se contenter d’un nul à Saint-Symphorien pour se maintenir. Mais à priori, la relégation d’un des deux clubs bretons est inévitable.

L’après-match à retenir : ici, c’est Brest.

Comme France football (coucou Olivier et cacedédi à ton papy), horsjeu. net avait un envoyé spécial sur Brest en la personne de Roazh Takouer, toujours à l’affut quand il s’agit d’aller boire des coups et de faire la fête.

« J’aime Brest-même. En fait, je dois reconnaître que j’aime les ports. D’ailleurs, vu que je suis un Costarmoricain, j’en suis un peu un moi-même. »

Après une halte au Pénalty, lui permettant donc de suivre le match entre Caen et Metz d’un œil discret et surtout de l’ambiance du stade Francis-le-Blé qui se trouve juste en face (et puis aussi des pintes de St Omer à 4euros et des poussières),  notre envoyé spécial s’est dirigé d’un pas moyennement assuré vers la place de la Libération.

« La route de Kemper était déjà rougie, brunie, par de nombreux fumigènes. A la fin du match, on entendait Mèch Guyot, le prez, remercier tout le monde, et le Kop rappeler leur principale revendication : RDK aux Brestois. On sentait surtout l’ambiance évoluer peu à peu vers une gigantesque fête qui rassemblait presque tout le département.

Ensuite, sur la route… Ben, tu te fais pote avec un peu tout le monde. Même avec un canard boiteux qui se disait surtout « supporter marseillais », le courant passait bien. Il faut dire que la défaite de Guingamp apportait un peu plus de joie de vivre aux Ti’zefs. Curieusement, j’avais pourtant entendu quelques applaudissements lors des scores à la mi-temps quand Guingamp gagnait encore 1/0. Des applaudissements vite couverts par des sifflets,  forcément.

Arrivé sur la place de la Libération, j’ai pas osé dire que j’étais du 22 parce que j’avais un peur qu’on me tonde. De toutes façons personne ne m’a posé la question, pour les supporters de foot comme les nombreux fêtards heureux de trouver un nouveau prétexte pour picoler (mais bon, d’habitude, ils n’en ont pas besoin), tout le monde était brestoâ. Même moi, j’ai fini par le croire, à force de sauter partout sur le « qui ne saute pas n’est pas brestoâ ».

Un écran géant rediffusait les résumés des matchs du Stade. Ensuite, y a eu de la musique pour nous faire patienter. Plein de jeunes étaient tellement contents qu’ils te faisaient un câlin après t’avoir involontairement bousculé. C’est sûr que pour eux qui se souviennent plus de la CFA, du National, ou de Tocard-Valho, ça doit être assez inespéré de se dire que l’année prochaine, Brest va recevoir Marseille, Paris, Lyon, Rennes… Comment ça cherchez l’intrus ?

Des fumigènes un peu partout. Mais moins nombreux que les cadavres de bouteilles qui recouvraient la place. Et moins nombreux aussi que le nombre de minettes venues fêter l’évènement. Franchement, c’est pas la peine d’aller au Zaman café si t’as des envies mineures.

Bon  ben après, les joueurs ont fini par arriver en bus. Je sais plus trop quelle heure il était, mais à une heure ou de toutes façons, tu ne regardes plus ta montre. Ils ont ensuite été acclamés tour à tour juste devant la mairie. Si mes souvenirs sont bons, mais ils seront de toutes façons moins bons que les pintes à 4 euros et tous les mélanges qui s’échangeaient sur la place, on a commencé par Coco Martin’s, le directeur sportif et auteur du meilleur recrutement de l’année. J’étais vachement ému de célébrer ce superbe joueur qui n’a pas eu l’occaz de prouver tout son talent en bleu. Enfoiré de Zidane…

Ben après, c’est encore un peu confus. Les joueurs venaient par 3 ou 4 selon leurs postes. Même Richard Socrier a été acclamé. La fête jusqu’au bout. Puis on a fini sur les trois vedettes. Bruno Grougi d’abord qui avait attaché un petit drapeau à ses longs cheveux et qui était assez touchant entre son air mi-gêné, mi-comblé, et son  émotion assez communicative. Ensuite, Nolan Roux, qui a débarqué avec des grosses lunettes, un peu en mode star. Mais bon… Il en faut bien une, autant que ce soit lui. Puis enfin… Ben. Sir Alex Dupont ! Auteur de cette magnifique phrase « Ici, ça sent la bière et les frites. Et j’aime ça. » Tu m’étonnes, John. Manque juste une galette saucisse et la soirée aurait été parfaite.

Le joueur dont j’avais subitement envie de parler : Julien Lachuer.

Un très bref hommage sera rendu à ce visionnaire, frère de l’ancien meneur de jeu de l’AJA, et entraîneur des gardiens depuis peu.  L’ancien gardien de Valenciennes, d’Amiens, du SCO et donc de Brest où il était surtout la doublure d’Elana avait déclaré à Breizh football en février 2008: « Je suis venu à Brest pour connaître les joies d’une montée. J’aurais pu faire un autre choix mais dans un club avec moins de passion, moins d’aura… Je continue de croire en Brest.  Je sais que ça ne se  fera pas cette année, et peut-être pas l’année prochaine. Mais cette ville connaîtra de grands moments dans le football, j’en suis sûr ( …). Ici, c’est une poudrière. Et c’est ce que je recherche ».

Et la Breizhou académie pense que l’international breton (une sélection, 2008, BZH/Congo 3/1, l’occasion aussi de saluer le magnifique capitaine du stade Oscar Ewolo) n’aura pas été déçu par le résultat final de cette saison qu’il avait commencé comme doublure de Steeve Elana, le temps que le jeune Pontdemé soit qualifié.

D’autres trucs à retenir :

La montée ne concerne plus que Arles-Avignon, auteur d’un nul à Sedan qui lui permet de se maintenir sur le podium. Metz, Clermont-Ferrand, voire improbable retournement de situation le SCO d’Angers sont encore dans le coup.

La descente ne concerne plus que Guingamp, Châteauroux, Strasbourg et Vannes. Istres est mathématiquement sauvé grâce à la prochaine confrontation entre la Berrichone et le «Marseille de l’est » (oui, parce que Marseille c’est au Sud). Bastia terminera dernier quoi qu’il arrive.

Kénavo.

6 thoughts on “La Breizhou académie fête encore la ligue 2

  1. sympa de voir les Brestois remonter en L1. On va bien se marrer l’année prochaine quand Canal + nous parlera de derby breton entre 2 villes distantes de 250 bornes (car oui, pour les buses en géo, Rennes est plus proche du Mans ou de Caen que de Brest)

  2. oui et puis bon, coté régional toussa. Mais derby, ça m’a toujours fait un peu rire.

    T’façon le vrai derby, c’est Rennes-Laval d’abord (nostalgie…)

  3. rhalalala ! la grosse boulette, je suis à 2 doigts de sortir la biscotte comme Pires dans Téléfoot : C’est pas la place de la Libération, mais la place de la LIBERTE !!

    J’ai l’impression que personne ne veut être champion de L2 cette année. Il faut dire que la récompense, c’est de jouer le 1er match contre Marseille en aout. C’est pas forcément un cadeau !
    Surtout si c’est à domicile, avec les vacances, l’affluence ne sera pas terrible…

  4. Pour répondre à Maître Kanter, jouant avec les mêmes couleurs et prenant de plus en plus à coeur leur réception du voisin rennais… Je me demande si on s’oriente pas de plus en plus vers un derby Lorient/Rennes comme étant le principal derby du grand ouest (vu que tous les autres sont malades, à part Brest qui vient tout juste de guérir).

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