La Ligue 1 académie 8eme journée
Jean-Paul vous attend toujours ? Faites-lui des bisous.
Salut les ptits loups,
Comment ça va dans le potager ? Les patates et les poireaux dans la culotte ?
Par chez moi tout va nickel chrome en bourg. Même si je dois bien reconnaître que Manolo me manque un peu. Manolo, c’est mon coloc dont la tante est née à Marseille et qui du coup supporte l’OM. Enfin, je sais pas si je vous en déjà parlé, mais Manolo et moi, on s’est fâché il y a peu et depuis qu’il est parti à l’hôpital, il ne donne plus aucune nouvelle. Ou c’est peut-être depuis que la saison de l’OM a repris, j’ai comme un doute qui m’habite raide.
Mais à part cette absence d’autant plus regrettable que je me retrouve seul avec Régis, mon autre coloc, sauf que lui je l’aime pas du tout. Je le sens pas trop Régis. Quand je l’entends respirer sournoisement, je sens comme une moutarde de dijon me monter au nez et caresser mes narines à rebrousse-poil. Il a beau s’excuser à chaque fois, ça me rend dingue. Dong. Ding. Dong. Ding. Dong. Ding Ding Dong Ding Ding Ding Dong. Dingue.
Mais à part cette absence d’autant plus regrettable que je me retrouve seul avec Régis, la maisonnée se porte au mieux. Après les quelques problèmes rencontrés la semaine dernière en raison d’un tapage pré-nocturne, nous avons décidé qu’il était préférable de s’organiser correctement pour voir chacun le match qu’on voulait voir ce week-end. Et coup de bol entre les deux seins, Toufik a même bien voulu voir Nice vu qu’il jouait contre le PSG.
L’autre truc qui tombait impeccable de frein de vélos, c’est que Nancy, qu’Abdès ne veut pas rater, jouait contre Lyon. Déjà, ça promettait un enjeu un poil de noeud plus intéressant que d’habitude avec l’ASNL, et des autres jà, ça nous a permis d’être assez nombreux à voir le match, dans un bon esprit sain, un peu comme une famille. Et je trouve que c’était beau cette image de raie conciliation.
Par contre, pour le match j’étais un peu triste pour Abdès. À chaque fois qu’on voit Nançy, les Lorriens perdent. Ben, là, ni une, ni deux, ils ont encore perdu. Pourtant avec le but de furet de Julien Féret je flairais que les Lyonnais allaient avoir fort à faire. Et ben en fait, pas trop. Jimmy Briand, ça s’invente pas, marque le but de la victoire.
Jimmy Briand. Ce nom m’émerveille pour un footballeur. Les perspectives de voir évoluer un jour Kévin Poincarré, Harrisson Coty, Keanu Mendes-France ou Wesley Vendroux se rapprochent chaque jour un peu plus au plus grand soulagement d’Olivier Rouyer.
Abdès avait pas l’air trop déçu à la fin du match. « Sorry, gars » lui a dit Toufik. « Un ami dans le besoin vaut mieux que deux tu l’auras » a répondu Abdès, en quittant élégamment son fauteuil de métal.
Mais Abdès est revenu pour le match Saint-Etienne-Marseille parce que là, quand même, ça ne pouvait pas se rater. Le champion de France contre l’actuel leader, même sur orange sports, ça devait forcément se regarder. Mais pas forcément s’écouter.
Dédé Gignac a ouvert le score. Ça va faire réfléchir certains sceptiques qui pensaient que le gars Dédé allait difficilement trouver ses marques dans son nouveau club de coeur, mais paradoxalement, j’ai comme un mauvais pressentiment sur sa future réussite à la maison mais je voudrais pas non plus lui porter la guigne alors on faire dire que j’ai rien dit. De toutes façons, je suis pas pornosniqueur.
Mais Batlles, celui qu’on pensait bon pour la casse ou la L2 avec le GF38, égalise sur un bon centre tendu d’Albin Ebondo, l’ancien toulousain. J’ai pas écouté l’after après. Je me suis fâché avec ma radio aussi, alors, j’ai pas écouté l’after après, mais je suppute comme la langue fourchue de Rigolo qu’il a dit en gros: « ouais, normal », sans avoir une pensée pour toutes les saloperies qu’il a pu dire sur Galtier, sur le staff stéphanois, même sur les joueurs. Alors que quand tu prends du recul, comment veux-tu, comment veux-tu trouver pas ça anormanal ?
J’en étais tellement retourné moi-même que je me suis surpris à poser la question à mon voisin qui n’était autre que Bernard. Bernard a commencé à me répondre que c’était comme Thierry Henry qui avait su faire perdurer cette imposture de soi-disant grand joueur. Après, j’ai plus écouté, il est fatigant Bernard.
Pour pas écouter les gens, il y a plusieurs solutions. La première est de leur demander poliment et/puis fermement. Méthode pénible. La deuxième est de les bâillonner et/puis de les séquestrer. Conséquences pénibles. Mais avec l’expérience et les médicaments, j’ai aussi appris qu’il était possible de partir.
Je me suis assis à côté d’Abdès. Pendant que Toufik et David hurlaient chacun de leurs côtés « Marseille enculé ». J’ai pas trouvé ça très cool à l’égard de Manolo. Manolo, c’est mon coloc dont la tante est née à Marseille et qui du coup supporte l’OM. Mais bon, comme Manolo est en ce moment à l’hôpital, je me suis dit que c’était pas si grave pour lui. Et que c’était peut-être mieux pour eux.
L’autre truc qui me fout sur le cul dedans la tête, c’est que Marseille est quand même derrière Brest et Sochaux qui avaient encore gagné un peu plus tôt dans l’après-midi. Les Bretons de la Bretagne, la vraie, celle où les touristes parisiens et anglais ne vont pas, se sont imposés en terres monégarces, là où les touristes étrangers prennent leur retraite. Sochaux, terre où aucun touriste n’ose se rendre, aura été un nouveau lieu de massacre pour les pauvres Nordistes, peuple qui fait quand même objectivement peur à 94% de l’humanité. Et quand je dis massacre, je pèse mes mots technique. Y’a même Démon et Creuvarsevices qui en ont sont venus aux mains, fils, te prends pas la tête. Jeux de vilains.
Dimanche matin, j’étais fatigué, je crois que j’ ai attrapé un rhume. J’ai plus de P.Q. alors j’utilise les chemises de Régis. Il ose rien me dire, mais je sens qu’il prépare encore un sale coup. Régis, je l’aime pas. Il a une démarche de chacal, et c’est important dans ces cas-là de marquer son territoire si tu veux pas te faire marcher dessus. Et marcher, c’est pas le pire.
Enfin, du coup, j’étais aux aguets et je suis pas allé voir téléfoot.
Peu importait finalement, puisque que le football, c’est un peu comme la messe, t’as toujours une célébration dans la journée. On a regardé Nice-PSG. Au début, Toufik hésitait parce qu’il aime bien Montpellier depuis qu’il est allé au camping au cap d’Agde, et que Lille quand même c’était une belle équipe alors que Nice, c’était rien que des ‘boloss’. Mais finalement, un peu sous la pression de David, enfin plus que celle de Bernard dirons-nous, et dix ronds, c’est une somme quand même.
Ospina a sorti les gants magiques, un peu comme mappa, mais avec giques à la place de pas, et au final, il a tenu le 0/0. Le PSG aussi a tenu le 0/0 du coup, parce que Faé a failli fourré les filets d’Apoula, mais Chantôme est intervenu à temps et a évité la dilatation finale.
Pendant ce temps, Lille battait Montpellier trois buts à un. Le club du gros Loulou va pas très fort en ce moment, ses joueurs ne sont plus de bonnes gagneuses. Un peu comme Monaco d’ailleurs. Sans parler d’Arts-la-Vignon qu’est de plus en plus ridicule. 4/0 à la maison contre Auxerre, même Grenoble n’avait pas fait ça. Enfin si, mais à l’envers.
Curieusement, la 8e journée de ligue 1 se terminait par un Rennes-Toulouse qui ressemble plus à un choc du ventre mou qu’à un affrontement pour la place de leader. Mes voisins n’étaient pas trop chauds pour le regarder, Toufik disait même que « vas-y, y’a pas d’attaquants sur le terrain, ça va faire un 0/0 comme souvent dans ce championnat de bâtard ».
Du coup, on était que 3. Il y avait Abdès, moi bien sûr et Pierrick, qu’on appelle Tonton dans la maisonnée. Sauf Toufik qu’il appelle parrain alors qu’il est pas catholique. Il m’a dit que ça avait un rapport avec « gode-father », sans doute un oncle du Nord Pas de Calais.
Pierrick est breton et il supporte le stade rennais depuis 1948. A tous les sens du terme. Il regarde pas tout le temps son équipe jouer mais en même temps heureusement parce qu’il est assez fatigant quand Rennes joue. Il s’énerve à chaque contrôle raté, bougonne pendant tout le match et siffle toujours à la fin. Il s’est arrêté de siffler à la mi-temps avec le but de Danzé : « tu vas voir qu’ils vont pas tenir ces feignants. Trop payés! » qu’il disait. Abdès, ça commençait un peu à l’agacer, mais il restait stoïque : « l’amour fait bien des heureux, mais fait aussi des ravages plus que dents ni que rage » a conclu Abdès.
Au final, trois buts dans la musette des gars saoulés de la ville rose, qui en marquent un pour l’honneur. « Ah mais tu vas voir que ça va pas durer » a ajouté Tonton. « De toutes façons, c’est des feignants trop payés, des mercenaires embourgeoisés, on peut rien faire avec des maudits cons pareils ». Au final, il a dit qu’il valait mieux retenir la blessure de leur seul attaquant (alors qu’il le huait à chaque prise de balle depuis sa roulette ratée) que le score et la place de leader anecdotique. Tac.
N’empêche que Rennes sur le trône de la raie publique, ça s’invente pas.
Voilà. Si vous avez d’autres questions les copains, hésitez pas à me les poser. Je suis prêt à vous accueillir les bras grands ouverts dans ma tanière.
À plus les copains.
Vot’ copain Jean-Paul.