L’heure est donc à la mobilisation, après l’appel des 18 joints, et toute l’Eglise Saint-Douxienne se range derrière le général éditeur bel homme pour vous inciter à contribuer au plus beau projet d’évangélisation des masses depuis la visite de Jean-Paul II au Parc des Princes en 1980 (même si, quand on voit le résultat, on peut s’interroger sur la réussite de l’entreprise).

L’instant détroussage des masses laborieuses effectué (note mon engagement éditeur bel homme et pense à mon porte-feuille si les beaux jours arrivent), venons en au cœur de nos préoccupations, le LOSC et sa laborieuse campagne de qualification pour la phase finale de la LDC. Alors que nous sortons à peine d’une rencontre pénible face à l’AJA (dont je n’ai pu rédiger l’académie suite à l’absorption en quantité « polonaise », avant, pendant et après la demi-finale des gars du rugby, de substances qui devraient être interdites) se présente face à nos fières brebis d’augustes lombards, humiliés sur leur terres et bien décidés à nous humilier, nous, sur nos terres, à nous.

Pour repousser ces infidèles venu du Pô (la plaine, pour les scatophiles), le Prophète bénéficie du retour de blessure de Chedjou mais doit dans le même temps se passer des services de Landreau, blessé contre Auxerre. Ainsi Rozehnul retrouve son poste de prédilection, le banc de touche, tandis que le public du Temple va pour la première fois découvrir Enyeama.

La compo : Enyeama – Debuchy, Basa, Chedjou, Beria – Mavuba, Balmont, Pedretti – Hazard, Sow, Cole

Autant te prévenir tout de suite fidèle lecteur, je ne t’offrirai pas ici de résumé exhaustif étant donné que ce serait tout à fait inutile et que en plus je n’en ai pas envie. Ainsi voici un court résumé : le LOSC tient le ballon, domine les débats (14 tirs à 5, 12 corners à 3) s’approche aisément de la surface de réparation intériste dont l’entrée lui est interdite par un cerbère dont les têtes ressemblent étrangement à celles de Lucio, Chivu et Zanetti. Ainsi nos héros s’évertuent à écarter les ballons sur les côtés pour des centres qui ne trouveront jamais personne, tandis que l’axe, si Hazard et Cole avaient joué plus près l’un de l’autre plutôt que de vouloir dribblé tous leurs vis-à-vis sur 3m² dans un couloir, me semblait le plus approprié pour perforer une défense de très haut niveau qui m’a véritablement stupéfait par son intelligence dans le placement, sa rugosité et surtout sa solidarité. Voilà le film du match, seulement contredit à la 22ème minute par un mouvement somptueux Sneijder, Zarate et Pazzini à la conclusion (c’était juste sous mes yeux et je n’ai pu qu’applaudir) où, si la qualité technique des joueurs de l’inter est prépondérante, on regrette le mauvais placement et le manque d’impact de Basa. L’Inter l’emporte sans jouer, hormis quelques contre-attaques anodines, mais peut s’appuyer sur une base défensive hors-norme lorsque elle a cet état d’esprit et sur les éclairs de génies de ses attaquants. Quant au « LOSC notre équipe » (dédicace à Anne-Sophie Roquette élue micro d’or 2010-2011 même si je ne comprends pas trop pourquoi, les autres doivent vraiment pas être terribles), s’il a parfois développé – de bonnes séquences, il s’est de nouveau pris une leçon de réalisme, face à una Grande Squadra (désolé mais l’Inter est une équipe que j’ai toujours apprécié) et doit donc continuer à apprendre contrairement à ce que l’on pouvait penser avant le début de cette LDC.

Par ailleurs, et ce qui me lisent régulièrement le savent, je n’ai pas pour habitude de critiquer l’arbitrage, je voudrai tout de même dénoncer le comportement du soi-disant meilleur arbitre du monde qui a laissé Chivu, et plus particulièrement Lucio, pourrir le jeu sans jamais intervenir. Je l’ai même vu demander à Lucio de quitter le terrain, après que celui-ci nous a gratifié d’une énième simulation alors qu’évidemment il n’a rien, puis se raviser après que ce dernier lui a dit non. Quel homme!

RDV dimanche soir pour une nouvelle grosse affiche, face à l’Olympique lyonnais, pour le retour au train-train de la Ligue Sainte. En attendant place aux notes :

Enyeama (3/5) : Je lui mets la moyenne parce que je ne vois pas trop ce qu’on peut lui reprocher. Je suis quasiment derrière lui quand il prend son but et, à part la main de Dieu, personne ne peut arrêter cette frappe. A revoir peut-être dans une rencontre où l’équipe autour de lui sera plus sereine.

Debuchy (2/5) : Toute la première mi-temps le jeu est passé par son couloir, où il a tenté de combiner avec Balmont, Hazard ou Cole, sans grand succès. Ses centres n’ont pas été dangereux et il s’est quasiment fait déborder à chaque contre-attaque par Zarate, dû au fait d’un marquage trop lâche et d’un manque de punch. Un match à oublier.

Basa (2/5) : Coupable sur le but où il manque d’agressivité sur Sneijder et ensuite ne suit pas la course de Pazzini. En fait il a plus pesé en fin de match quand il est passé avant-centre. Mémé Jacquet lui conseillerait sans doute de muscler son jeu tout en évitant la coupe de cheveu de Pirès de l’époque.

Chedjou (4/5) : Un retour prometteur. Il est notre seul défenseur axial à savoir utilisé sa dimension physique et à marquer l’adversaire pour que celui-ci ne revienne pas se frotter à ses longues dents aiguisés. En plus il a effacé je ne sais plus qui d’une belle roulette en début de match.

Beria (4/5) : Il a complètement fermé son couloir, faisant couler des larmes de haine sur les joues d’un Maicon dégoûté par l’un des plus beaux matchs que j’ai pu voir de Béria, du moins sur le plan défensif. Il faut dire qu’offensivement le jeu a quasi-exclusivement été couloir droit. Une frappe tout de même à son actif.

Mavuba (3/5) : Encore une fois abonné aux tâches obscures, où il excelle, en première mi-temps, il s’est plus investi dans le jeu vers l’avant en seconde et il faut dire ce qui est, il n’a pas la qualité technique pour évoluer à 20m du but adverse. Un bon match quand même dans l’ensemble.

Balmont (3/5) : S’il a quelque peu souffert dans l’impact face à son alter-ego (chauve moche) Cambiasso, il s’est démené offensivement pour proposer des solutions à ses collègues du milieu, même si son positionnement est parfois un peu trop systématique et n’offre que peu de déséquilibres. L’une des rares fois où il s’est décidé à aller voir dans la surface si le goût des mollets y est meilleur il s’est même retrouvé en position de frappe à deux mètres de Julio César mais, certainement paniqué, a foiré son action. Néanmoins, il mérite que la prise de risque s’insinue en lui comme une seconde peau.

Pedretti (2/5) : R.A.S. Ah si pardon … Retourne A Sochaux !

Cole et Hazard (2/5) : En sortant du stade et en palabrant avec mes enfants de chœur et de cœur, je me disais que leur match avait été plutôt correct, avec de bonnes percussions notamment. Puis, après une bonne nuit de sommeil passée à rêver aux courbes sinueuses du visage enfantin de mon patron, je me rappelai tous ces dribbles de trop, ces frappes ratées, ce manque de liant entre les deux et je me décidai donc à leur taper sur les doigts avec une règle cloutée (rouillés les clous pour qu’ils se choppent le tétanos ces vilains) que je réserve habituellement aux petits coquins du catéchisme et aux grandes coquines de l’hôtel Carlton (Oups!).

Sow (1/5) : Euhhhhhhhhhhh… (François Hollande likes this)

Les remplaçants :

Payet : Il précipite parfois trop ses gestes, mais après avoir ébloui ma télé samedi dernier, il a montré par quelques actions de classe qu’il faudrait désormais compter sur lui.

Obraniak : Michel Saint-Doux ayant bu comme un polak tout le week-end, il a voulu lui renvoyer l’ascenseur en jouant au foot comme un religieux, autant dire comme une merde.

Gueye : Même si je l’apprécie, je n’ai pas compris son entrée en jeu à ce moment du match.

Le Prophète : Il retrouve enfin son équipe type, sauf dans les buts, et s’en tient donc à son plan de jeu. Peut-être que face à une équipe de ce calibre, il aurait été bon de modifier l’approche tactique de ce match et ne pas se laisser bêtement aspirer par l’Inter ou encore ne pas s’acharner à passer sur les côtés où ils nous attendaient, sereins. Je l’ai donc trouvé un peu perdu, et ses remplacements se sont avérés aussi inefficaces qu’incohérents. Il n’y a pas de honte à parfois s’adapter à l’adversaire.

Les infidèles : D’abord j’ai eu l’immense honneur de voir, de mes yeux vus, l’immense Capitano Zanetti et il faut bien avouer qu’il a la grande classe, et à la manière dont il gère ses efforts avec une grande intelligence on ne peut pas être étonné de sa longévité. Ensuite derrière, Chivu et Lucio ont très bien tenu la baraque, et dès que leurs deux latéraux, très moyens, se faisaient passer il y avait toujours une jambe ou une tête pour faire barrage. Au milieu, Cambiasso a été important pour colmater les brèches et sert la plupart de temps de rampe de lancement des mouvements milanais. Thiago Motta est une âme damnée, mais tout le monde souhaiterait avoir une âme damnée de son niveau, et pas du niveau de Fiorèse par exemple. Sneijder a été très peu en vue, sauf sur le but où c’est lui qui fait la différence pour son équipe, un génie. Zarate a du feu dans les jambes et peine parfois à le contenir, mais, quand il y parvient, ça fait mal, demandez à Debuchy. Enfin, Pazzini n’a rien fait mais inscrit le but donc bravo quand même.

Le parcage visiteur :

Il y avait plus de supporters intéristes que de Marseillais cette année ou de Lensois l’année dernière! Un melting-pot de jeunes, de vieux, de chauves, de poilus, d’Italiens, de Belges, de Français et X autres nationalités. Par contre pas un noir, bizarrement. Et au niveau de l’ambiance, on doit bien s’ennuyer à Giuseppe Meazza parce que les mecs faisaient autant de bruit que les 15 supporteurs du LOSC loin à ma gauche. En fait, on doit sûrement se dire que l’on a un public d’esthètes qui ne se rabaissent pas à chanter pour supporter son équipe, ici comme là-bas.

 Michel Saint-Doux.

10 thoughts on “La LOSC Académie note Lille-Inter (0-1)

  1. Belle académie marquée par le sceau de la frustration.
    C’est quand même bien frustrant de dominer une équipe comme l’inter et de pas être récompensé, ne serait ce qu’un nul.
    C’est quand même bien frustrant de dominer une équipe turque chez elle et de revenir avec un nul immérité.
    C’est quand même bien frustrant de dominer une équipe dont l’attaque est composé des Magic System et de se faire rattrapé une avance de 2 buts en fin de match.
    C’est quand même bien frustrant de dominer toudis toutes les équipes et de faire ce parcours en LDC, mais sapristi je veux dire zut à la fin, c’est quand même frustrant.
    Faut que Lille grandisse un peu là, j’espère que elle va se défrustrer contre Lyon ce week end.

  2. On ne peut pas choper le tetanos avec des clous rouilles mais tout au plus une bonne septicemie…

  3. « Ainsi nos héros s’évertuent à écarter les ballons sur les côtés pour des centres qui ne trouveront jamais personne… »

    C’est une véritable plaie: je me souviens d’une action en 2e mi-temps où juste devant la surface de réparation, il y a moyen de perforer (il y a je ne sais plus qui démarqué à 5m à gauche), et on envoie la balle à l’aile droite.
    Il y a là un vrai manque d’audace, de coffre quoi!
    Un petit peu de « Droit au but! » de temps en temps, siouplaît.

  4. @Mohigrib : Avec un peu de bol on finira en Ligue Europa où pour expier toute cette frustration emmagasinée en LDC on tapera le PSG en finale!

    @Pérez : Laisse donc à un homme de foi le soin de propager la sage parole populaire : un clou rouillé peut vous tuer! Je l’ai lu sur le saint des saints : Doctissimo (ça fait peur au footballeurs ce genre de trucs alors je te pris de garder tes infos pour toi Perez)

  5. Match aussi frustrant qu’après une visite d’un client frustré de l’avenue du Peuple Belge…

  6. @Rana : C’est d’ailleurs ce que j’ai crier à Hazard avant qu’il ne tire un corner et il ne m’a pas écouté le saligaud! Et il peut pas dire qu’il ne m’a pas entendu étant donné que ce cri du cœur, qui m’a valu une honte monumentale, lui a été offert à un moment où on pouvait presque entendre voler les mouches.

    @Chulo : On n’est jamais frustré Avenue du Peuple belge!

  7. @MSD: pas de honte quand on est « dans » le matche, qu’on « joue » le match.
    Il y a pas mal d’années, étant de passage à Tours, j’ai été voir un match aux Rives du Cher. A un moment, un milieu de Tours fait une passe à un attaquant qui réussit à prendre l’avantage sur son défenseur… pour repasser la balle vers l’arrière, alors qu’il était seul face au gardien à moins de 30m du but. Je me souviens encore du Oooohhhh!!! de déception qui a jailli des travées. Je ne sais pas si l’attaquant s’en est remis.

  8. Je comprends ta frustration, ton équipe manque de tranchant si Hazard ou Cole ne font pas une triple différence. J’imagine qu’en Ligue 1, un dribble suffit pour tout déséquilibrer, mais face à un vrai bloc (que l’Inter n’était plus entre changements tactiques et blessures avec Gasperini) c’est bien trop faible.

    Rudi Garcia aurait du tenter le 4-2-3-1 dès le début de match, pour ne pas nous laisser prendre confiance.

    Au final, une bonne défense, des joueurs cadres en manque de rythme mais jouant simple, et Lille perd… Mais avec les (éventuels) retours en forme de Maicon, Thiago Motta et Sneijder, ça peut faire mal à tout le monde !

    analement votre
    Marco Matrix

  9. @Marco Matrix : Je ne comprends pas trop pourquoi tu parles de ma frustration, étant donné que j’ai reconnu la supériorité de l’Inter sans, me semble-t-il, regretter quoi que ce soit. Moscou et Trabzonspor, là on peut parler de frustration.

    Sinon Hazard et Cole ont souvent dribblés 2 ou 3 défenseurs mais n’ont jamais su se trouver au sortir de ces dribbles. Le problème n’est pas qu’ils n’aient pas réussi à dribbler mais plutôt qu’ils n’aient pas été capable de combiner. On est bon quand les deux se trouvent.

    Après je crois qu’il n’y a pas de quoi se gargariser pour l’Inter parce qu’y a vraiment du boulot, ils n’ont quand même rien montré, à mon plus grand regret parce que comme je le dis dans l’article j’aime beaucoup cette équipe.

  10. @MSD

    Au temps pour moi.

    Je reconnais qu’on éprouve une frustration beaucoup plus intense après la sortie du combo Seven, Net, Latina et cie qu’après une visite au Peuple B., où tu sais que ta rondelle rentrera avec le sourire…

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